
- 136 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
Valeurs et sentiments chez les adolescents
À propos de ce livre
Un livre qui répond aux questions que tous les parents d'adolescents se posent, et qui met l'accent sur ce que les autres livres sur le sujet ont tendance à négliger: comment instaurer un dialogue qui favorise le respect mutuel.
Foire aux questions
Oui, vous pouvez résilier à tout moment à partir de l'onglet Abonnement dans les paramètres de votre compte sur le site Web de Perlego. Votre abonnement restera actif jusqu'à la fin de votre période de facturation actuelle. Découvrez comment résilier votre abonnement.
Pour le moment, tous nos livres en format ePub adaptés aux mobiles peuvent être téléchargés via l'application. La plupart de nos PDF sont également disponibles en téléchargement et les autres seront téléchargeables très prochainement. Découvrez-en plus ici.
Perlego propose deux forfaits: Essentiel et Intégral
- Essentiel est idéal pour les apprenants et professionnels qui aiment explorer un large éventail de sujets. Accédez à la Bibliothèque Essentielle avec plus de 800 000 titres fiables et best-sellers en business, développement personnel et sciences humaines. Comprend un temps de lecture illimité et une voix standard pour la fonction Écouter.
- Intégral: Parfait pour les apprenants avancés et les chercheurs qui ont besoin d’un accès complet et sans restriction. Débloquez plus de 1,4 million de livres dans des centaines de sujets, y compris des titres académiques et spécialisés. Le forfait Intégral inclut également des fonctionnalités avancées comme la fonctionnalité Écouter Premium et Research Assistant.
Nous sommes un service d'abonnement à des ouvrages universitaires en ligne, où vous pouvez accéder à toute une bibliothèque pour un prix inférieur à celui d'un seul livre par mois. Avec plus d'un million de livres sur plus de 1 000 sujets, nous avons ce qu'il vous faut ! Découvrez-en plus ici.
Recherchez le symbole Écouter sur votre prochain livre pour voir si vous pouvez l'écouter. L'outil Écouter lit le texte à haute voix pour vous, en surlignant le passage qui est en cours de lecture. Vous pouvez le mettre sur pause, l'accélérer ou le ralentir. Découvrez-en plus ici.
Oui ! Vous pouvez utiliser l’application Perlego sur appareils iOS et Android pour lire à tout moment, n’importe où — même hors ligne. Parfait pour les trajets ou quand vous êtes en déplacement.
Veuillez noter que nous ne pouvons pas prendre en charge les appareils fonctionnant sous iOS 13 ou Android 7 ou versions antérieures. En savoir plus sur l’utilisation de l’application.
Veuillez noter que nous ne pouvons pas prendre en charge les appareils fonctionnant sous iOS 13 ou Android 7 ou versions antérieures. En savoir plus sur l’utilisation de l’application.
Oui, vous pouvez accéder à Valeurs et sentiments chez les adolescents par Michael Schleifer en format PDF et/ou ePUB ainsi qu'à d'autres livres populaires dans Didattica et Didattica generale. Nous disposons de plus d'un million d'ouvrages à découvrir dans notre catalogue.
Informations
Sujet
DidatticaSujet
Didattica generale CHAPITRE 1
LES VALEURS
Les parents doivent discuter avec leurs adolescents de l’importance du respect, de l’honnêteté et de la responsabilité. Dans les sections qui suivront, nous expliquerons en détail ce que nous entendons par ces termes. Cette mise au point est importante, parce que les adolescents et leurs parents ne s’entendent pas toujours sur la signification des termes qu’ils emploient.
Ceux d’entre vous qui avez lu Valeurs et sentiments des 2 à 5 ans – Comment parler des émotions avec votre enfant (notre livre portant sur les enfants plus jeunes) sont déjà familiarisés, dans une certaine mesure, avec les différentes interprétations que nous donnons à ces termes et les nuances qu’ils peuvent posséder selon nous. Mais il existe évidemment des considérations particulières sur la manière dont les adolescents et leurs parents interprètent ces notions d’honnêteté, de respect et de responsabilité.
Dans ce chapitre, nous mettons l’accent sur la contribution importante d’Aristote, qui conseillait la modération en toute chose. Comme Aristote, notre but est de viser un juste équilibre entre ces valeurs et de mettre en pratique le type d’honnêteté, de respect et de responsabilité que nous estimons approprié.
L’HONNÊTETÉ
Deux marchands, qui sont en compétition pour la même affaire, se rencontrent à l’aéroport. « Où allez-vous? », demande le premier marchand au second. « À Francfort », répond ce dernier. « Menteur! », ajoute le premier marchand. « Vous savez parfaitement que vous me dites que vous allez à Francfort pour me faire croire que vous allez à Amsterdam, or je sais qu’en réalité vous est en train d’aller à Francfort! N’essayez pas de me tromper de la sorte! »
Ce que cette plaisanterie met en évidence de façon amusante, c’est que nous pouvons essayer de tromper quelqu’un ou de lui « mentir » tout en lui disant la vérité. On trouve parfois une autre illustration de ce paradoxe dans le théâtre de boulevard ou dans les comédies. Ainsi, un mari peut dire à sa femme: « J’ai passé la journée avec ma maîtresse » pour lui faire croire qu’il était en train de faire autre chose, alors que, dans les faits, il était vraiment avec sa maîtresse.
EST-CE MAL DE MENTIR? POURQUOI?
On m’a récemment demandé de participer à un débat télévisé portant sur les effets psychologiques du mensonge. Deux psychiatres ont exposé leurs théories sur la psychopathologie du mensonge et celle des menteurs. Une brillante étudiante a ensuite pris la parole et s’est exclamée « Mais tout le monde ment! », ce qui n’a pas eu l’air de plaire aux psychiatres présents sur ce plateau. Sur ce point, j’ai bien dû être d’accord avec elle. Ma propre contribution, en tant que représentant des philosophes et des psychologues, fut d’insister que nous posions d’abord la question de la définition du mensonge. Avant de pouvoir discuter de la portée morale du mensonge et de savoir si celui-ci est répréhensible ou non (et, s’il l’est, dans quelles circonstances exactement), nous devons d’abord tenter d’en donner une définition plus précise.
QU’EST-CE QU’UN MENSONGE?
Avant de répondre à cette question et de nous accorder sur une définition précise du terme, examinons les deux exemples suivants, issus d’une étude sur le développement de l’enfant.
Exemple A
Sally marche le long d’une cour clôturée et aperçoit un éléphant qui se promène dans la cour. Elle croise alors Jimmy, qui lui demande: « Quel animal se cache derrière la clôture? » « Un chien », répond-elle.
S’agit-il d’un mensonge?
Un peu plus tard, Jimmy rencontre Annie qui lui demande à son tour: « Quel animal se promène dans la cour? » Jimmy lui répond alors: « Un chien. »
Jimmy a-t-il menti à son tour?
Exemple B
Sally entrevoit, une fois encore, un éléphant à travers une clôture. Elle rencontre Jimmy et lui dit que c’est un chien. Jimmy tombe ensuite sur Annie et lui dit que c’est un éléphant.
Qui a menti? Jimmy a-t-il menti quand il a affirmé qu’il s’agissait d’un éléphant? Qu’en pensez-vous?
Il est intéressant de noter que la plupart des gens – peu importe leur âge – à qui ces exemples sont proposés ne parviennent pas à s’entendre et à déterminer si Jimmy a menti ou non dans l’exemple B, ou même si Sally et Jimmy ont menti dans l’exemple A. Les enfants âgés de moins de 5 ans vont tout de suite penser que Sally a menti dans le premier exemple et que Jimmy n’a pas menti dans le second exemple. Pour ces enfants, le mensonge, pris dans son sens propre, correspond au fait de « ne pas dire la vérité » (car il s’agissait bel et bien d’un éléphant). Sur ce sujet, les opinions des enfants et des adultes de tous âges divergent. J’ai repris ces exemples dans mes cours d’éducation morale et ils ont suscité des débats très animés. Faut-il nécessairement connaître les intentions d’une personne pour déterminer si elle ment ou non? Est-ce que la volonté de tromper est cruciale? Comment sommes-nous certains que Sally ou Jimmy ne se sont pas trompés ou qu’ils ne plaisantaient pas?
POURQUOI EST-CE MAL DE MENTIR? (SECONDE TENTATIVE)
Lorsque nous tentons de tromper quelqu’un ou de lui nuire délibérément, nous nous conduisons de manière répréhensible (nous pouvons dire à notre enfant que « ce n’était pas bien »), car cela peut avoir des conséquences fâcheuses. La personne peut avoir besoin de savoir ce qu’il en est vraiment et nous ne faisons rien pour l’aider. La situation peut même devenir dangereuse pour cette personne. Nous lui avons dit qu’il y avait un chien derrière la clôture et voilà qu’elle est blessée par l’éléphant qui s’y trouve réellement. De surcroît, les conséquences peuvent être fâcheuses pour nous-mêmes, comme dans l’histoire du petit garçon qui criait à tout moment « Au loup! ». Lorsqu’une personne ment sans arrêt, elle prend le risque que personne ne vienne à son secours lorsqu’elle court un vrai danger et appelle à l’aide. Cela nous amène à parler de la confiance. Si nous avons l’habitude de nous en tenir aux faits, de les décrire tels qu’ils sont et de dire la vérité, les autres nous croiront sur parole, ce qui est très important. Si une personne ne dit pas toujours la vérité, elle aura rapidement la réputation d’être menteuse, de ne pas être fiable ou digne de foi, et ses amis et les membres de sa famille n’aimeront guère cet aspect de sa personnalité. Les enfants – comme du reste tous les adultes – ont tendance à dire des « mensonges » parce qu’ils veulent se protéger, par égocentrisme, ou parce qu’ils pensent que c’est dans leur intérêt. Ils le font pour échapper à leurs responsabilités, pour éviter un blâme ou une punition. Bien sûr, il nous arrive à tous de ne pas vouloir avouer ce que nous avons fait. Cette question mérite d’être approfondie et c’est pourquoi j’y consacrerai quelques pages (voir la section sur la responsabilité). En réalité, nous devrions toujours dire la vérité aux autres, comme nous attendons des autres qu’ils nous disent la vérité. C’est une règle d’or, parce que c’est une question d’équité et de justice. Mentir à ses amis ou aux membres de sa famille ne correspond pas à la façon dont nous souhaitons être traités par eux.
Chacune des quatre explications d’ordre général proposées ci-dessous justifie pourquoi il est mal de mentir. Ces énoncés peuvent servir de point de départ à une discussion avec les adolescents.
- Le mensonge peut causer du tort et mettre la vie de quelqu’un en danger.
- Le mensonge mine la confiance mutuelle.
- Le mensonge témoigne du refus de prendre ses responsabilités.
- Le mensonge n’est pas moralement juste.
Précisons tout de même que nous n’allons pas aussi loin que certains philosophes, comme Kant ou saint Augustin, qui considéraient le mensonge comme résolument répréhensible et jamais justifié. Nous estimons que la vérité est une valeur très précieuse, mais qu’elle n’est pas absolue. Tenter d’expliquer à nos enfants pourquoi il n’est pas judicieux de mentir est compliqué, hélas, par le fait qu’il existe parfois de bonnes raisons de mentir, et que dans ces cas-là, il est parfaitement légitime d’agir ainsi, comme nous le verrons dans les deux sections suivantes.
LE TACT ET LA DIPLOMATIE: CES PETITS MENSONGES PIEUX
Lorsqu’une amie nous demande si nous aimons sa nouvelle robe ou le tableau qu’elle adore et vient d’acquérir à grands frais, il se peut hélas que nous ne partagions pas son enthousiasme. Mais même si nous détestons le tableau ou la robe, nous avons appris à faire preuve de tact et à ne pas faire de la peine à autrui. Nous lui ferons donc part de notre opinion avec des mots qui éviteront de blesser son amour-propre. L’attitude que nous adopterons dépendra du lien que nous avons avec elle. S’agit-il d’une amie qui désire une opinion franche ou qui préférerait un « pieux mensonge »? Par ailleurs, même si nous exprimons vraiment ce nous pensons en lui disant la vérité, jusqu’à quel point devons-nous lui dire « toute la vérité »? Devant un tribunal, c’est une obligation, bien sûr; mais dans la vie de tous les jours, sur le plan moral, nous avons souvent le choix de dire ou ne pas dire les choses. Donner trop ou trop peu de détails: dans les deux cas, on prend le risque d’être mal compris. La complexité de ces questions nous apparaît rapidement quand, en tant qu’éducateurs (parents ou enseignants), nous devons répondre aux questions des enfants. Nous souhaitons apprendre aux adolescents à être conscients des sentiments d’autrui et donc à mentir de temps à autre si cela est préférable. Une fois encore, seul un jugement au cas par cas nous indique le chemin vers la bonne réponse.
Il existe d’autres raisons qui peuvent justifier le recours au mensonge. On peut vouloir mentir pour protéger la vie privée de quelqu’un, ou pour paraître plus humble et éviter un péché d’orgueil. Ces deux problèmes, la sphère privée et l’opposition entre l’humilité et la fierté, sont assez complexes. Nous les traiterons plus en profondeur dans une section ultérieure de ce livre. (Pour la question de la sphère privée, voir la première section du chapitre 1; pour la question de la fierté et de l’humilité, voir la troisième section du chapitre 2.)
L’HYPOCRISIE
Si le tact et la diplomatie sont considérés comme parfois nécessaires, nous ne souhaitons pas encourager l’hypocrisie pour autant. Mais qu’est-ce que l’hypocrisie? Selon le Petit Robert, l’hypocrite est celui qui ne s’exprime pas avec sincérité. L’hypocrisie est l’ « attitude qui consiste à déguiser son véritable caractère, à manifester des opinions, des sentiments et spécialement des vertus qu’on n’a pas ». Enfin, dans son acception grecque originale, on disait d’un acteur qu’il était « un hypocrite ». (Notez que l’acteur ne faisait pas nécessairement quelque chose de répréhensible en faisant semblant.)
De nos jours, on considère que l’hypocrisie est le fait de dire une chose et d’en faire une autre. Ainsi, si nous demandons à nos enfants de ne pas voler et qu’ils nous observent ensuite emporter discrètement l’oreiller ou le cendrier d’un hôtel, ils peuvent nous accuser d’hypocrisie. On peut penser à d’autres exemples: par exemple, le fait de prôner une alimentation saine ou de s’abstenir de fumer, alors que nous faisons le contraire. Encore une fois, cela est de l’hypocrisie dans le sens péjoratif du terme.
Bien que la plupart d’entre nous s’efforcent de ne pas être hypocrites (dans le sens que nous venons de donner à ce mot), les éducateurs ne sont pas unanimes sur les vertus de cette abstention. Judith Shklar a récemment publié un livre intitulé Ordinary Vices ( « Vices ordinaires »), dans lequel elle soutient qu’il faut au contraire encourager l’hypocrisie. Elle affirme que, dans une démocratie libérale, ce trait de caractère est utile jusqu’à un certain point. Shklar cite les propos du philosophe du XVIIIe siècle, David Hume, qui faisait valoir à propos de l’hypocrisie que les obligations sociales en requièrent l’usage et qu’il est impossible de ne pas y recourir de temps à autre. Shklar nous donne un exemple détaillé d’hypocrisie provenant de l’autobiographie de Benjamin Franklin, qui maintenait qu’au sein d’une démocratie libérale, personne ne pouvait être parfaitement sincère en société. Franklin s’était en effet prononcé contre l’honnêteté, source d’humiliation selon lui, et plaidait en faveur d’un compromis au sein d’une société politique composée de personnes dont les croyances et les intérêts différaient gr...
Table des matières
- Couverture
- Table des matières
- DU MÊME AUTEUR
- Copyright
- REMERCIEMENTS
- DROITS D’AUTEUR
- AVANT-PROPOS
- INTRODUCTION
- CHAPITRE 1 - LES VALEURS
- CHAPITRE 2 - LES SENTIMENTS
- CHAPITRE 3 - DIX CONSEILS POUR MAINTENIR DUNE BONNE RELATION AVEC LES ADOLESCENTS
- CHAPITRE 4 - ADORER LES QUESTIONS DÉLICATES
- LE DERNIER MOT
- LES ANNEXES
- NOTICES BIOGRAPHIQUES
- INDEX