Le long de la Main cosmopolite
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Le long de la Main cosmopolite

Promouvoir, vivre et marcher le boulevard Saint-Laurent à Montréal

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Le long de la Main cosmopolite

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À propos de ce livre

À MontrĂ©al, le boulevard Saint-Laurent rĂ©sume Ă  lui seul les diffĂ©rentes dimensions du cosmopolitisme. L'artĂšre reprĂ©sente autant une coupure dans la ville – la frontiĂšre entre les «?deux solitudes?», francophone et anglophone – qu'une couture, puisqu'elle a Ă©tĂ© un lieu d'accueil privilĂ©giĂ© pour les nouveaux venus tout au long du XXe siĂšcle. Dans cet ancien corridor de l'immigration, devenu espace d'Ă©changes et de rĂ©cits, se rencontrent et parfois se confrontent les diverses expressions du cosmopolitisme (commerciale et quotidienne, politique et culturelle).MarquĂ©e par l'empreinte de diffĂ©rents pouvoirs et soumise Ă  de multiples jeux d'influences, la rue patrimonialisĂ©e est l'objet de politiques contrastĂ©es, en quĂȘte d'images et de stratĂ©gies. Fortement valorisĂ©s dans le marketing urbain, le boulevard Saint-Laurent et ses quartiers demeurent toutefois des lieux d'incarnation privilĂ©giĂ©s de l'identitĂ© montrĂ©alaise qui offrent un cadre Ă  certaines de ses figures et de ses ambiances les plus remarquables. S'y dĂ©clinent de multiples expĂ©riences citadines, oĂč se construisent les formes d'un cosmopolitisme de quartiers, enjeu politique autant qu'image de marque. L'enquĂȘte rapportĂ©e dans cet ouvrage tĂ©moigne d'une pratique approfondie des quartiers traversĂ©s par le boulevard, s'appuie sur les reprĂ©sentations littĂ©raires, artistiques et citoyennes qu'ils inspirent et s'attarde Ă  comprendre les relations entre ses diffĂ©rents acteurs – commerces, associations et administration municipale.

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PARTIE 1

LE BOULEVARD SAINT-LAURENT, L’INCARNATION D’UN COSMOPOLITISME IDENTITAIRE

Toutes les grandes villes se targuent d’avoir de grandes avenues. À MontrĂ©al, il y a Sherbrooke, ou la commerciale Sainte-Catherine, mais unique est cette rue qui change de visage tout au long de son dĂ©veloppement (Ă  nous, de MontrĂ©al, qui nous forgeons souvent une identitĂ© en regardant celle des autres, on pourrait se dire que Saint-Laurent est notre petit Broadway Ă  « nous autres » ou un spectaculaire boulevard Saint-Martin empruntĂ©, et remodelĂ© sur une plus grande Ă©chelle, directement Ă  Paris).
NORMAND THÉRIAULT, 2005,
« Depuis 100 ans, la “Main” »,
Le Devoir, p. H 1.
Extraites d’un article paru dans Le Devoir Ă  l’occasion d’un cahier spĂ©cial consacrĂ© Ă  la Main, ces quelques lignes soulignent l’importance du boulevard Saint-Laurent dans la ville de MontrĂ©al. Cette artĂšre sud-nord, longue de quelque six kilomĂštres du Vieux-Port Ă  la rue Jean-Talon, traverse trois arrondissements (Ville-Marie, Plateau-Mont-Royal et Rosemont–Petite-Patrie) et plusieurs quartiers. Parfois frontiĂšre et marge, parfois centre, la Main concentre et multiplie caractĂ©risations et adjectifs renvoyant Ă  son statut particulier dans l’histoire de la ville, notamment du point de vue de sa diversitĂ© ethnoculturelle. Le boulevard Saint-Laurent possĂ©dait en effet une fonction d’accueil pour les nouveaux venus des diffĂ©rentes vagues d’immigration des XIXe et XXe siĂšcles. « Plus que d’autres espaces de la ville, pour l’étranger, dans le prolongement de la rĂ©flexion simmelienne, la rue “ethnique” offre la double possibilitĂ© d’une expĂ©rience de la similitude communautaire et de la dissemblance sociĂ©tale81. » La concentration des diffĂ©rences, ajoutĂ©e Ă  son rĂŽle de frontiĂšre est-ouest, fait du boulevard le support de la forme de la ville, un emblĂšme de la montrĂ©alitĂ©. Ce vocable de la montrĂ©alitĂ© (montrealness), d’abord utilisĂ© par l’architecte Melvin Charney82, a Ă©tĂ© repris pour Ă©noncer le caractĂšre identitaire de MontrĂ©al83 et pour souligner l’écart entre la mĂ©tropole, de plus en plus cosmopolite, et le reste de la province quĂ©bĂ©coise84. Selon Jocelyn LĂ©tourneau, il y a « consolidation de la “distinction montrĂ©alaise” (ce que certains appellent ouvertement la montrĂ©alitĂ©), notamment fondĂ©e sur le caractĂšre cosmopolite de la ville et sa prĂ©tention Ă  se reprĂ©senter et se repositionner comme citĂ© globale branchĂ©e sur le monde85 ». LĂ©tourneau fait explicitement le lien entre cosmopolitisme et montrĂ©alitĂ©, qu’il dĂ©finit comme une « sorte d’identitĂ© mĂ©tropolitaine aux enracinements pluriethniques et aux rĂ©sonances cosmopolites86 ».
Les reprĂ©sentations de cet espace sont si nombreuses qu’elles construisent un imaginaire patrimonial du cosmopolitisme du boulevard Ă  travers les rĂ©cits journalistiques, littĂ©raires ou politiques. Ces rĂ©cits proviennent de plusieurs Ă©chelles de l’action publique (État fĂ©dĂ©ral, État provincial, MunicipalitĂ© centrale et municipalitĂ©s d’arrondissements) et renvoient Ă  diffĂ©rents imaginaires de la diversitĂ© : multiculturalisme, interculturalisme, diversitĂ© ethnique. Ces derniers se superposent au boulevard, sans nĂ©cessairement se recouper, tant au niveau spatial qu’au niveau du projet politique. Le boulevard Saint-Laurent figure ainsi un espace privilĂ©giĂ© pour comprendre le cosmopolitisme, mais quelles sont les valeurs vĂ©hiculĂ©es par les choix des politiques de la diversitĂ© et comment peut-on les analyser sur l’espace du boulevard Saint-Laurent ? En d’autres termes, quelles sont les cristallisations matĂ©rielles et immatĂ©rielles des constructions narratives autour du cosmopolitisme sur le boulevard ? Il s’agira de montrer dans cette partie comment le cosmopolitisme sur le boulevard est au fondement de l’identitĂ© montrĂ©alaise : au cƓur des rĂ©cits sur la ville de MontrĂ©al et sur l’immigration, il se dĂ©cline en projet politique, identitaire et patrimonial.
Le chapitre 1 est centrĂ© sur la rue comme lieu mĂ©tonymique de l’histoire de la diversitĂ© culturelle montrĂ©alaise. Objet gĂ©ographique Ă  analyser en soi, le boulevard constitue un prisme pour comprendre le cosmopolitisme comme projet politique. Le chapitre 2 interroge quant Ă  lui la patrimonialisation du cosmopolitisme du boulevard, Ă  diffĂ©rentes Ă©chelles. Quand les reconnaissances fĂ©dĂ©rales, provinciales et municipales du patrimoine se superposent les unes aux autres, la sociĂ©tĂ© civile, par le biais d’associations, y construit un « nous » montrĂ©alais autour du cosmopolitisme comme identitĂ© urbaine.
Chapitre 1

Une Main Street reflet du cosmopolitisme urbain et politique

Streets and their sidewalks, the main public space of a city,
are its most vital organs. Think of a city and what
comes to mind ? Its streets.
JANE JACOBS, 1961,
The Death and Life of Great American Cities, p. 29.
L’objectif de ce premier chapitre est d’interroger le boulevard Saint-Laurent comme espace de lecture du concept du « cosmopolitisme », en tant que projet politique et identitaire montrĂ©alais. Il s’agit aussi de passer d’une lecture thĂ©orique du cosmopolitisme Ă  sa traduction empirique et spatiale, Ă  partir de la rue. Lien entre sphĂšre publique politique et espace public matĂ©riel, le boulevard Saint-Laurent, comme rue commerçante centrale, constitue un espace pertinent pour apprĂ©hender les traductions spatiales des politiques de la diversitĂ©. L’accueil et l’insertion des immigrants ont fortement Ă©voluĂ© Ă  toutes les Ă©chelles de la fĂ©dĂ©ration (Canada, QuĂ©bec, MontrĂ©al) depuis les annĂ©es 1970. Le boulevard n’est pas forcĂ©ment une prioritĂ© de cette politique. Cependant, c’est le lieu d’installation des immigrants aux XIXe et XXe siĂšcles et, en tant que tel, il permet de comprendre l’importance du fait migratoire dans la construction de la mĂ©tropole montrĂ©alaise, de mĂȘme que l’antagonisme traditionnel entre francophones et anglophones. Le boulevard Saint-Laurent est un espace privilĂ©giĂ© de construction d’un paysage cosmopolite. Dans le contexte quĂ©bĂ©cois d’interculturalisme, les deux Ă©lĂ©ments forts Ă  retenir sont le statut central de la langue française et la reconnaissance du besoin d’une politique d’amĂ©nagement de la diversitĂ©, deux points qui ont des incidences sur l’espace urbain (langue d’affichage, marquage, toponymie, amĂ©nagement urbain). On peut alors se demander s’il existe des spĂ©cificitĂ©s montrĂ©alaises dans cette mise en valeur de la diversitĂ©.
Ce chapitre est l’occasion de souligner les traductions spatiales du cosmopolitisme Ă  travers trois dimensions identitaires de la rue : une dimension historique (le boulevard comme ancienne frontiĂšre), une dimension politique (le boulevard reflet de ces politiques de gestion de la diversitĂ©) et une dimension urbaine (le boulevard comme rue principale dans l’organisation de la ville).

Le boulevard Saint-Laurent : mĂ©tonymie de la ville et de l’histoire de l’immigration

Vivre la Main, c’est vivre une ville en raccourci.
NORMAND THÉRIAULT, 2005,
« Depuis 100 ans, la “Main” »,
Le Devoir, p. H 1.
D’abord frontiĂšre entre anglophones et francophones, le boulevard devient couture : il est l’espace de rencontre et le lien entre ces diffĂ©rents quartiers ethniques. Les marques laissĂ©es par les immigrants permettent de dĂ©limiter la rue et son Ă©paisseur. Par cette concentration et l’urbanitĂ© qui en rĂ©sulte du fait de la coprĂ©sence de groupes diffĂ©rents, le boulevard, espace public urbain par excellence, constitue un espace pour lire le cosmopolitisme urbain.

Un espace frontiĂšre entre francophones et anglophones

D’abord Ă©videmment, ça se trouve ĂȘtre comme une frontiĂšre entre l’est et l’ouest et entre les francophones et les anglophones de la ville, au dĂ©part [
] Parce qu’il y a quand mĂȘme eu des anglophones sur le boulevard Saint-Laurent et aux alentours, mais c’était vraiment comme une limite si on veut (une rĂ©sidente du boulevard Saint-Laurent, entretien du 2 octobre 2012).
Une « frontiĂšre », une « limite » : c’est ainsi que la plupart des personnes dĂ©crivent le boulevard. Une employĂ©e de l’association multiethnique pour l’intĂ©gration des personnes handicapĂ©es, installĂ©e sur le boulevard, se souvient des premiĂšres annĂ©es oĂč elle est arrivĂ©e d’Italie Ă  MontrĂ©al. À l’époque de ses Ă©tudes Ă  l’UniversitĂ© Concordia dans les annĂ©es 1970, un soir de sortie dans un restaurant sur l’avenue du Parc, une de ses collĂšgues Ă©tait complĂštement perdue : elle n’était jamais venue « de l’autre cĂŽtĂ© » du boulevard, du cĂŽtĂ© anglophone. Pour elle, le boulevard Saint-Laurent constituait « un mur de sĂ©paration », comme si c’étaient « deux mondes coupĂ©s » (entretien du 18 octobre 2011). La littĂ©rature quĂ©bĂ©coise vĂ©hicule cette mĂȘme image : le boulevard est « rue de dĂ©marcation » chez Mordecai Richler87, « maniĂšre de mĂ©ridien de Greenwich montrĂ©alais » chez l’écrivaine quĂ©bĂ©coise Dominique Fortier88, ou encore « frontiĂšre » chez Alain MĂ©dam89.
Depuis sa naissance au milieu du XVIIIe siĂšcle, la ville de MontrĂ©al prĂ©sente une dualitĂ© linguistique, entre francophones et anglophones. D’abord Ă  dominante française et autochtone, MontrĂ©al devient successivement majoritairement francophone puis anglophone aprĂšs les victoires britanniques de 1759 et 1760 et l’arrivĂ©e massive d’Écossais et d’Irlandais. Le groupe francophone l’emporte Ă  nouveau dans la seconde moitiĂ© du XIXe siĂšcle. Ces deux groupes linguistiques organisent alors la ville en formant une mosaĂŻque de quartiers selon la langue, la religion et l’origine. À l’est du boulevard, s’étendent les quartiers francophones, avec les Canadiens français ; et Ă  l’ouest, les anglophones, avec les quartiers anglais, irlandais ou Ă©cossais. Cette sĂ©paration est cependant Ă  nuancer. L’historien Paul-AndrĂ© Linteau90 souligne la prĂ©sence de Canadiens français Ă  l’ouest, et inversement. Le gĂ©ographe Raoul Blanchard91 ajoute quant Ă  lui une « troisiĂšme ville » aux francophone et anglophone : la ville « israĂ©lite ». MalgrĂ© cette porositĂ©, la rĂ©partition spatiale est-ouest de l’époque « a eu une influence profonde sur la vie sociale, Ă©conomique et politique Ă  MontrĂ©al92 ». Surtout, cette sĂ©paration a pu attĂ©nuer les risques de conflits entre les diffĂ©rents groupes grĂące Ă  « une vĂ©ritable stratĂ©gie de cloisonnement ethnique93 ». Ce partage de l’üle jusque dans les annĂ©es 1960 dĂ©coule de l’application « du principe de coexistence pacifique » selon lequel « les bonnes barriĂšres sociales permettent le bon voisinage94 » avec l’existence d’organisations, d’associations et d’institutions de chaque groupe. La gĂ©ographe Claire McNicoll95 avançait en 1993 la notion de « confort culturel » pour expliquer cette sĂ©grĂ©gation rĂ©sidentielle montrĂ©alaise : selon elle, cette caractĂ©ristique se poursuivrait aujourd’hui, ce que Martha Radice96 confirme par son Ă©tude des MontrĂ©alais anglophones. L’inconnu conditionne en effet un dĂ©sir d’« agrĂ©gation » avec ses semblables dans un environnement culturel spĂ©cifique.
Une scission sociale s’ajoute Ă  cette scission linguistique et rĂ©sidentielle. Puisque les quartiers francophones sont largement ouvriers tandis que les quartiers anglophones sont historiquement plus aisĂ©s, c’est une « sĂ©grĂ©gation double » qui s’opĂšre sur le sol montrĂ©alais97. Bien que majoritaire numĂ©riquement dĂšs le milieu du XIXe siĂšcle, le groupe francophone est rĂ©duit au statut de minoritĂ© par rapport Ă  la population anglophone jusque dans les annĂ©es 1960, quand dĂ©bute la RĂ©volution tranquille98. Cette expression correspond Ă  une remise en cause des figures identitaires traditionnelles, notamment en ce qui concerne la religion catholique et les autoritĂ©s ecclĂ©siastiques. Ces changements vont de pair avec le « rééchelonnement de la province par rapport aux autres rĂ©gions nord-amĂ©ricaines » : pour rĂ©pondre au dĂ©classement, « il s’agit d’util...

Table des matiĂšres

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Crédits
  4. Liste des encadrés
  5. Liste des figures
  6. Liste des tableaux
  7. Liste des principaux sigles et acronymes
  8. Introduction
  9. Partie 1 – Le boulevard Saint-Laurent, l’incarnation d’un cosmopolitisme identitaire
  10. Partie 2 – Le branding du boulevard Saint-Laurent
  11. Partie 3 – Vivre et raconter le boulevard Saint-Laurent
  12. Conclusion
  13. Bibliographie
  14. Notes