
eBook - ePub
Des risques, des mines et des hommes
La perception du risque chez les mineurs de fond de l'Abitibi-Témiscamingue
- 146 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
Des risques, des mines et des hommes
La perception du risque chez les mineurs de fond de l'Abitibi-Témiscamingue
À propos de ce livre
Être mineur fait partie des emplois les plus à risque pour la santé. Comment les mineurs de fond perçoivent-ils les risques inhérents à leur métier et comment réagissent-ils en situation de travail? À partir des résultats d'entrevues semi-dirigées avec des mineurs de l'Abitibi-Témiscamingue, Sylvain Beaupré lève le voile sur cette question.
Foire aux questions
Oui, vous pouvez résilier à tout moment à partir de l'onglet Abonnement dans les paramètres de votre compte sur le site Web de Perlego. Votre abonnement restera actif jusqu'à la fin de votre période de facturation actuelle. Découvrez comment résilier votre abonnement.
Pour le moment, tous nos livres en format ePub adaptés aux mobiles peuvent être téléchargés via l'application. La plupart de nos PDF sont également disponibles en téléchargement et les autres seront téléchargeables très prochainement. Découvrez-en plus ici.
Perlego propose deux forfaits: Essentiel et Intégral
- Essentiel est idéal pour les apprenants et professionnels qui aiment explorer un large éventail de sujets. Accédez à la Bibliothèque Essentielle avec plus de 800 000 titres fiables et best-sellers en business, développement personnel et sciences humaines. Comprend un temps de lecture illimité et une voix standard pour la fonction Écouter.
- Intégral: Parfait pour les apprenants avancés et les chercheurs qui ont besoin d’un accès complet et sans restriction. Débloquez plus de 1,4 million de livres dans des centaines de sujets, y compris des titres académiques et spécialisés. Le forfait Intégral inclut également des fonctionnalités avancées comme la fonctionnalité Écouter Premium et Research Assistant.
Nous sommes un service d'abonnement à des ouvrages universitaires en ligne, où vous pouvez accéder à toute une bibliothèque pour un prix inférieur à celui d'un seul livre par mois. Avec plus d'un million de livres sur plus de 1 000 sujets, nous avons ce qu'il vous faut ! Découvrez-en plus ici.
Recherchez le symbole Écouter sur votre prochain livre pour voir si vous pouvez l'écouter. L'outil Écouter lit le texte à haute voix pour vous, en surlignant le passage qui est en cours de lecture. Vous pouvez le mettre sur pause, l'accélérer ou le ralentir. Découvrez-en plus ici.
Oui ! Vous pouvez utiliser l’application Perlego sur appareils iOS et Android pour lire à tout moment, n’importe où — même hors ligne. Parfait pour les trajets ou quand vous êtes en déplacement.
Veuillez noter que nous ne pouvons pas prendre en charge les appareils fonctionnant sous iOS 13 ou Android 7 ou versions antérieures. En savoir plus sur l’utilisation de l’application.
Veuillez noter que nous ne pouvons pas prendre en charge les appareils fonctionnant sous iOS 13 ou Android 7 ou versions antérieures. En savoir plus sur l’utilisation de l’application.
Oui, vous pouvez accéder à Des risques, des mines et des hommes par Sylvain Beaupré en format PDF et/ou ePUB ainsi qu'à d'autres livres populaires dans Sciences sociales et Sociologie. Nous disposons de plus d'un million d'ouvrages à découvrir dans notre catalogue.
Informations
Sujet
Sciences socialesSujet
Sociologie
LA RÉGION DE
L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
L’Abitibi-Témiscamingue se situe entre les 46e et 49e degrés de latitude nord. Sa longitude s’étend du 75e au 80e degré ouest. Le territoire est bordé à l’ouest par la province de l’Ontario, au nord par la région du Nord-du-Québec, à l’est par celle de la Mauricie et au sud par celle de l’Outaouais. Selon les concepteurs du site de l’Observatoire de l’Abitibi-Témiscamingue, le territoire de la région administrative 08 couvre une superficie de 57 669 kilomètres carrés de terre ferme 1 .
La région offre un relief particulièrement plat parsemé de collines dont la hauteur varie entre 400 et 600 mètres. Cette horizontalité s’explique par l’âge du relief – remontant à environ trois milliards d’années – qui a subi, pendant les deux derniers millions d’années, les assauts répétés de quatre glaciations et des forces d’érosion (Veillette et al., 1992).
Par ailleurs, le dernier glacier a laissé sur le sol de la région un important dépôt d’argile qui a rendu possible l’agriculture. Des blocs erratiques, des moraines et de longs eskers sablonneux d’où l’on tire une eau d’une grande pureté représentent autant de traces des glaciations successives qu’a connues cette région. Les sols de l’Abitibi-Témiscamingue2 sont donc d’origine glaciaire.
Les eaux de fonte de la dernière glaciation ont créé un immense réseau hydrographique qui possède la particularité de se diviser en deux bassins versants : l’un, le bassin de l’Arctique, s’écoulant vers le nord ; l’autre, le bassin de l’Atlantique, s’écoulant vers le sud (Saucier, 1984). En effet, une ligne de partage des eaux constituée d’une muraille de collines et de crêtes rocheuses parcourt la région d’est en ouest suivant un tracé fort sinueux. Or, cette particularité géographique va longtemps représenter un obstacle naturel à la colonisation agricole de l’Abitibi, comme le remarque pertinemment Blanchard (1954). Néanmoins, les nombreux lacs et rivières de la région témiscabitibienne facilitent grandement les déplacements, se transformant en un véritable réseau de communication au fil de l’occupation humaine (Boileau et Dumont, 1979).
Il existe un grand écart entre les températures moyennes, qui oscillent entre –22 oC au plus froid de l’hiver et 23 oC au plus chaud de l’été. Ainsi la région possède-t-elle un climat continental tempéré froid, caractérisé par des températures extrêmes. La grande variabilité des températures y fait craindre le gel au sol même en été. Les vents dominants soufflent de l’ouest : du nord-ouest, l’hiver, et du sud-ouest, l’été. Le Témiscamingue, situé plus au sud, jouit d’un climat sensiblement plus doux que celui de l’Abitibi3.
Cette différence s’observe notamment par le couvert forestier, comme le note Riopel (2002). La forêt boréale, principalement formée de conifères, règne du côté abitibien tandis que la forêt mixte, dont les essences sont beaucoup plus variées, domine au Témiscamingue. Le climat plus froid et le sol acide de la plaine abitibienne conviennent bien à l’épinette, au peuplier et au sapin alors que celui moins rigoureux du Témiscamingue favorise la croissance du pin rouge, de la pruche, du bouleau jaune et de l’érable, comme le signalent Lafond et Ladouceur (1968, p. 354).
1.1. LA FORMATION GÉOLOGIQUE
L’Abitibi-Témiscamingue fait partie du Bouclier canadien, qui se subdivise en provinces géologiques. Celle du Supérieur recouvre presque tout le territoire, à l’exception d’un secteur de la partie sud du Témiscamingue situé dans la province de Grenville (Simard et al., 1990). Son sous-sol est constitué de roches archéennes mises en place il y a 2,7 milliards d’années. Elles forment deux sous-ensembles : les roches volcaniques et les roches sédimentaires (Landry et Mercier, 1984).
Or, il y a environ 600 millions d’années, la région a été secouée par une intense activité volcanique qui a départagé ces deux formations pour donner naissance à des cassures profondes. Les failles ainsi formées se sont emplies de métaux tels que le nickel, le cuivre, l’or, le zinc et l’argent (Villemure, 1971, p. 8).
La plus célèbre de ces failles est celle de Cadillac. Formée à l’époque cambrienne, elle traverse la région sur une distance de 160 kilomètres. D’ouest en est, elle va de la frontière ontarienne jusqu’à l’ouest de Val-d’Or. On a découvert près de 150 indices de minéralisation et de mines le long de son parcours, selon les estimations de Gourd (2007, p. 22).
1.2. L’OCCUPATION DU TERRITOIRE
L’occupation humaine en Abitibi-Témiscamingue remonterait à 8 000 ans A.A. (Côté et Inksetter, 2002). Des bandes de chasseurs-cueilleurs, formées des ancêtres des Algonquins actuels, se déplaçaient alors constamment pour survivre, laissant peu de traces témoignant de leur passage. Néanmoins, les fouilles archéologiques attestent une forte présence humaine autour des voies d’eau navigables (Marois et Gauthier, 1989). Ainsi, les bandes autochtones bénéficieront rapidement d’un réseau d’échanges très étendu qui leur permettra, entre autres, de troquer des fourrures et des canots contre du maïs et des poteries avec les groupes vivant plus au sud.
Les premiers contacts des autochtones avec les blancs résultent principalement du commerce des fourrures. Dès le XVIIe siècle, explorateurs, coureurs des bois et missionnaires sillonnent la région ; les uns sont armés d’un fusil, les autres, d’un goupillon (Couture, 1983). C’est ainsi que l’arrivée des blancs transforme l’économie des nations autochtones. Les commerçants, désireux d’acheter des fourrures, les incitent à leur en procurer et à délaisser leur mode de vie traditionnel basé sur une économie de subsistance. De fait, les transformations profondes subies par les populations autochtones de l’Abitibi-Témiscamingue, notamment sur les plans religieux et économique, ont bouleversé considérablement leur mode de vie traditionnel, selon l’archéologue Marc Côté (1993).
Toutefois, il faudra attendre le XIXe siècle pour que des rapports continus s’établissent entre les blancs et les autochtones. En fait, c’est la colonisation agricole du Témiscamingue, suivie de celle de l’Abitibi, qui accélérera considérablement les contacts entre les deux groupes (Viau, 1995).
La région témiscabitibienne commence d’abord à attirer des colons dans sa partie sud, soit le Témiscamingue. Dès le début des années 1880, à la suite de la coupe intensive des grandes forêts de pins blancs qui couvrent le territoire témiscamien, les premiers colons défrichent les terres devenues sans intérêt pour l’entreprise forestière (Riopel, 2002). Ils fournissent les camps forestiers situés à proximité en denrées alimentaires. Ils travaillent aussi parfois en forêt l’hiver pour assurer leur subsistance (Catta, 1985). Les conditions de travail ont longtemps été pénibles dans les chantiers forestiers, les syndicats ayant de la difficulté à y percer (Richard, 1993). Un premier axe de peuplement se dessine dès les années 1880, donnant naissance au Témiscamingue. Ville-Marie s’impose rapidement comme le chef-lieu des nouvelles paroisses.
Cependant, le territoire abitibien est rattaché au Québec en 1898 seulement. Avant cette date, l’Abitibi appartient aux terres de Rupert, qui deviendront en 1870 les Territoires du Nord-Ouest. Le gouvernement fédéral conservateur de J.A. MacDonald voit d’un très mauvais œil la formation d’une enclave catholique séparant les provinces maritimes de celles de l’Ouest du Canada (Gravel, 1998). Or, l’arrivée au pouvoir des libéraux de Laurier, en 1896, active le processus de rattachement des territoires d’Abitibi, de Mistassini et d’Ashuanipi au reste de l’ensemble géopolitique québécois. En outre, le nouveau gouvernement fédéral souhaite briser l’isolement des régions nordiques du Canada par la construction d’un chemin de fer transcontinental. Bref, ce n’est que depuis le 13 juin 1898 que l’Abitibi fait partie intégrante du Québec.
Par ailleurs, un autre facteur a entravé l’occupation du territoire abitibien : sa particularité géographique, que j’ai signalée précédemment. La région de l’Abitibi-Témiscamingue est traversée par une ligne de séparation des eaux qui divise son réseau hydrographique en deux bassins versants : l’un s’écoulant vers le sud, l’autre vers le nord (Biays, 1964). Les compagnies forestières, habituées à faire flotter leur bois sur les cours d’eau pour les acheminer aux usines de transformation du sud du Québec, ne s’intéressent pas aux forêts abitibiennes : la région ne possède pas encore d’infrastructures routières ou ferroviaires permettant le transport des ressources, et les rivières y coulent vers le nord (Gourd, 1983). Le chemin de fer affranchit enfin la région de la ligne de partage des eaux dans les années 1910. Plus précisément, le dernier rail du Transcontinental est posé près de Senneterre en 1913. Les premiers pionniers vont principalement s’établir le long de la voie ferrée.
La colonisation de l’Abitibi découle en fait d’un vaste projet géopolitique visant à développer de nouveaux espaces agricoles, comme le signale Asselin (1982). Dirigé à la fois par le clergé catholique et le gouvernement québécois, ce projet entend allouer de nouvelles terres aux fils des agriculteurs du sud du Québec, renforcer la vocation agricole des jeunes séduits par le travail dans l’industrie et freiner l’exode des Canadiens français vers les usines de la Nouvelle-Angleterre. Amos deviendra rapidement le chef-lieu de l’Abitibi, en raison du dynamisme économique qui y prévaut et de l’ardeur que manifeste l’élite locale à défendre ses intérêts auprès des autorités gouvernementales (Trudelle, 1937).
À partir du printemps 1914, l’impulsion est donnée, et les colons commencent à arriver régulièrement. Le train met alors vingt heures à parcourir la distance séparant Amos de Québec. De 1910 à 1930, 23 000 habitants s’établissent en Abitibi et plus ou moins 25 paroisses s’érigeront le long du Transcontinental, entre Senneterre et La Reine, sur une distance de 180 kilomètres. Il s’agit du second axe de peuplement de la région, soit celui qui correspond à l’Abitibi rural (Saucier, 1984, p. 14).
1.3. L’OUVERTURE ET LA MISE EN EXPLOITAT...
Table des matières
- Couverture
- Copyright
- REMERCIEMENTS
- INTRODUCTION
- CHAPITRE 1 - LA RÉGION DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
- CHAPITRE 2 - L’ORGANISATION DU TRAVAIL SOUS TERRE
- CHAPITRE 3 - L’UNIVERS CONCEPTUEL DE L’ÉTUDE
- CHAPITRE 4 - LA DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE
- CHAPITRE 5 - ANALYSE DES RÉSULTATS D’ENQUÊTE
- CHAPITRE 6 - RETOUR SUR LES DONNÉES DE TERRAIN
- CONCLUSION
- LEXIQUE DE TERMES USUELS DANS UNE MINE
- BIBLIOGRAPHIE
- QUATRIÈME DE COUVERTURE