Non-publics de la culture
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Non-publics de la culture

Six institutions culturelles de la Mauricie à l'étude

  1. 176 pages
  2. French
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Non-publics de la culture

Six institutions culturelles de la Mauricie à l'étude

À propos de ce livre

Tout non-public est un public potentiel. Du point de vue des producteurs de l'offre culturelle, le non-public demeure un «public non pratiquant», «empêché» ou «écarté» d'une offre qui devrait s'adresser à tous. Ainsi, dans l'optique d'un élargissement de la fréquentation, il fera l'objet d'une campagne de séduction passant à la fois par la communication, l'adaptation des contenus et des lieux, l'arrimage à la culture populaire, mais aussi l'éducation et, plus spécialement, une médiation qui viendra combler un déficit de compétences censé empêcher le développement d'un goût pour la culture et l'accès de certains individus au statut de public de la culture. Inscrite au cœur même de la logique managériale des institutions, la volonté de rejoindre le plus grand nombre produit donc d'elle-même l'emploi d'une notion comme celle de non-public, dans la mesure où elle délimite le champ d'action des diffuseurs et des médiateurs, de même qu'elle circonscrit la cible de politiques culturelles participant d'un effort de dénomination reposant toujours sur le postulat que le manque ou la privation de culture serait une injustice.Cet ouvrage présente le fruit d'une recherche empirique auprès de six organismes culturels en Mauricie: le Comité de protection des œuvres d'Ozias Leduc, le Musée québécois de culture populaire, le Salon du livre de Trois-Rivières, la Maison de la Culture de Trois-Rivières, Ciné-campus Trois-Rivières et le FestiVoix de Trois-Rivières. Il s'adresse avant tout aux responsables d'équipements culturels, aux chercheurs et aux étudiants.Marie-Claude Lapointe est professeure agrégée au Département d'études en loisir, culture et tourisme à l'Université du Québec à Trois-Rivières. Auparavant, elle a œuvré au sein du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, de même qu'au ministère de la Culture et des communications. Titulaire d'un doctorat en culture et communication, ses travaux portent notamment sur les pratiques culturelles, les publics et non-publics de la culture et le cosmopolitisme culturel chez les jeunes. Elle est chercheure au Laboratoire de recherche sur les publics de la culture.Jason Luckerhoff est professeur titulaire en communication et culture à l'Université du Québec à Trois-Rivières. Il a été prêté comme vice-recteur au développement des programmes et des savoirs à la nouvelle Université de l'Ontario français. Il a fondé et dirige la revue Approches inductives, qui est devenue la revue Enjeux et société. Il a aussi fondé et dirige la collection «Culture et publics» aux Presses de l'Université du Québec.

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Informations

Chapitre 1
LIEU DE CULTE OU DE CULTURE ?
LES RAISONS DE NE PAS VISITER LE COMITÉ DE PROTECTION DES ŒUVRES D’OZIAS LEDUC À L’ÉGLISE NOTRE-DAME-DE-LA-PRÉSENTATION
Olivier Champagne-Poirier et Martine Pelletier
RÉSUMÉ
Nous avons examiné les raisons expliquant la non-visite du Comité de protection des œuvres d’Ozias Leduc (CPOOL), situé à même le lieu historique national qu’est l’église Notre-Dame-de-la-Présentation de Shawinigan. Pour comprendre ce phénomène, nous avons mené des entretiens auprès de 79 citoyens de Shawinigan qui n’ont jamais visité le CPOOL ou ne l’ont pas visité depuis au moins cinq ans. Une tension s’est dessinée entre les identités associées, d’une part, à la pratique religieuse et, d’autre part, à la culture. Nous avons en outre constaté une perception mitigée face à la culture en Mauricie, ainsi que la remise en question de l’attrait même de la proposition culturelle du CPOOL. Enfin, il appert que la perception des publics constituerait un obstacle à la visite et que la dénomination du lieu elle-même était problématique. Ces constats nous incitent à penser que le CPOOL n’est pas en phase avec les attentes entretenues à l’égard de la visite d’un site patrimonial.
Dans le cadre de cette recherche, nous nous sommes intéressés aux raisons pour lesquelles des individus ne visitent pas le Comité de protection des œuvres d’Ozias Leduc (CPOOL), sis à l’église Notre-Dame-de-la-Présentation (NDP), bâtiment patrimonial situé dans la ville québécoise de Shawinigan. Le CPOOL est un organisme en patrimoine artistique1 géré par un conseil d’administration portant le même nom. Durant la saison estivale et touristique, soit de juin à septembre, il est possible de visiter une exposition permanente et une exposition temporaire. L’exposition permanente proposée par l’organisme se compose de « 15 peintures marouflées aux dimensions imposantes et aux couleurs douces et apaisantes » (Culture Shawinigan, 2017) ; il s’agit d’œuvres qui, avant de devenir objets d’une exposition, ornaient déjà l’intérieur de ce lieu de culte. L’exposition temporaire, quant à elle, est renouvelée annuellement et est généralement constituée d’œuvres d’artistes locaux, d’artefacts associés à Ozias Leduc ou entretenant un fort niveau de cohérence avec sa vie et son travail. Dernier projet d’Ozias Leduc, l’église NDP est considérée comme son testament artistique. Décédé à l’âge de 90 ans, en 1955, soit un an avant la fin des travaux de décoration de l’église, il y aura consacré 13 ans de sa vie. Bien que ses œuvres recouvrent les murs d’une église, certaines ont un caractère profane ; de fait, six scènes ont une connotation historique puisqu’elles « relatent le passage des bâtisseurs de la Mauricie » (Culture Shawinigan, 2017).
En 2013, au moment d’entreprendre le projet de recherche dont nous rendons compte ici, les responsables du CPOOL s’interrogeaient sur le positionnement de la proposition culturelle de celui-ci, particulièrement au sein de la population de Shawinigan. Selon les données de fréquentation accumulées par l’organisme, le public était alors composé d’environ 90 % de touristes. Sur les 1500 visiteurs annuels (en moyenne), entre 150 et 200 habitent Shawinigan, une statistique considérée comme trop basse par les responsables du CPOOL. Dans ce contexte, comment susciter l’intérêt des individus qui ne sont pas publics du CPOOL ?
1.
LES DÉFIS CONTEMPORAINS DES ÉGLISES QUÉBÉCOISES
La situation des bâtiments patrimoniaux, et plus particulièrement des églises, est préoccupante. Selon Turgeon (2005), au début des années 1980, environ 80 % de la population du Québec était pratiquante et fréquentait les églises catholiques. En outre, les données fournies par Wilkins-Laflamme (2014) nous apprennent que le Québec est désormais la province canadienne où la pratique religieuse est la plus faible : seulement 11,1 % de la population déclarent assister à des services religieux sur une base hebdomadaire2. De surcroît, de « 1995 à 2003, le nombre de prêtres a diminué de 25 % et la moyenne d’âge de ceux encore en activité s’élève aujourd’hui à 65 ans » (Turgeon, 2005, p. 19). Devant ces enjeux, un changement de structure dans les diocèses s’est imposé. Par exemple, le diocèse de Québec, qui comptait 269 paroisses en 1995 – ce qui en fait l’un des plus importants de la province –, a dû se réorganiser pour en maintenir actuellement 64 (Église catholique de Québec, 2019). En procédant de la sorte, les diocèses concentrent leurs activités. Cette tendance à la fusion implique le délaissement de certaines églises. Au Québec, « en moyenne 30 lieux de culte ferment chaque année » (Conseil du patrimoine religieux du Québec, 2012, p. 2). À la suite de leur fermeture, ces lieux sont généralement vendus : soit les municipalités s’en portent acquéreuses afin d’y tenir des activités municipales, soit leur destin est déterminé par des intérêts privés. Ainsi, « selon les us et coutumes, en cas de cessation des activités cultuelles, il ne reste plus qu’à désacraliser l’église, la fermer, puis la démolir ou la réaménager pour d’autres fonctions » (Gauthier, 2005, p. 43).
Au fil du temps, plusieurs églises québécoises ont été transformées : en bibliothèques publiques (église Sainte-Marguerite à Magog et église Saint-Denys-du-Plateau à Québec) ; en entreprise d’économie sociale (cuisine et restaurant communautaires installés dans l’église Saint-Mathias-Apôtre à Montréal) ; en restaurant (église Sainte-Thérèse de Sherbrooke). L’architecture des églises en a aussi fait des lieux très intéressants pour la pratique de certaines activités exigeant un espace important (centre d’escalade aménagé à même l’église Christ-Roi à Sherbrooke, école de cirque sise dans l’église Saint-Esprit de Québec). Plusieurs ont été converties en copropriétés (églises Saint-Jean-de-la-Croix à Montréal ou Notre-Dame-de-la-Paix à Québec) ; dans le domaine de l’habitation, d’autres ont été détruites et remplacées par des immeubles à appartements locatifs (église Saint-François d’Assise à Trois-Rivières).
Selon Noppen et Morisset (2005, p. 44), bien que ces transformations soient le fruit du délaissement de certaines pratiques par les Québécois, elles sont néanmoins à la source d’un « sentiment diffus de perdre aujourd’hui ce qui nous définit ». La destruction ou le changement de vocation des églises seraient ainsi perçus comme une atteinte au patrimoine, dans le sens où, historiquement, elles « ont dominé l’environnement, l’architecture et les arts au Québec ; elles ont déterminé les rapports des Québécois au territoire, ont façonné leur manière d’inventer l’histoire, de pratiquer la médecine, d’écrire les lois et de considérer les usages sociaux » (Noppen et Morisset, 2005, p. 73). Plusieurs exemples actuels illustrent ce lien qu’ont les Québécois avec les églises : par exemple, à l’été 2018, un sondage réalisé auprès de la population de Québec concernant la destruction potentielle de l’église Saint-Cœur-de-Marie indiquait que 51 % des citoyens désiraient que l’église soit rénovée et conservée, 24 % étaient en faveur de la démolition et 25 % étaient indifférents (Lachance, 2018). Un autre cas illustrant le lien entre les citoyens et le patrimoine religieux est celui de l’église Saint-Charles-de-Limoilou : afin d’assurer la conservation du bâtiment, un regroupement de résidents de cet arrondissement de Québec s’en est porté acquéreur. Au moment d’écrire ces lignes, un processus est en cours afin de transformer l’église en une coopérative d’espaces collectifs et multifonctionnels destinée à la population (Gallichan et Lajoie, 2018).
Les fabriques de certaines églises, loin de voir dans cette baisse de l’usage des lieux de culte le signe de l’obsolescence sociale des églises, ont entrepris d’en diversifier les fonctions. En intégrant des activités civiles et profanes entre les murs de ces édifices souvent majestueux, elles appliquent des « solutions qui [font] en sorte de repousser le plus loin possible leur abandon à des fins purement séculières » (Simard, 1998, p. 50). La finalité de telles pratiques est de « garantir leur usage cultuel le plus longtemps possible » (Gauthier, 2005, p. 43). Cela dit, contrairement aux transformations permises par la désacralisation et la vente d’une église, la diversification des fonctions implique la conservation d’un bon niveau de cohérence avec les activités religieuses. En outre, les usages liés au culte limitent les réaménagements possibles au sein des églises.
2.
LA PATRIMONIALISATION DES ÉGLISES CATHOLIQUES QUÉBÉCOISES : UN PHÉNOMÈNE SOCIAL
Selon le Conseil du patrimoine culturel du Québec (CPCQ), le patrimoine est constitué de « tout objet ou ensemble, matériel ou immatériel, reconnu et approprié collectivement dont la connaissance, la sauvegarde, la transmission ou la mise en valeur présente un intérêt public » (CPCQ, 2019) ; cette définition inclut notamment les lieux et objets liés à la mise en application des traditions de la religion catholique au Québec. Cela dit, le recul de celle-ci durant les dernières décennies est venu mettre en exergue sa valeur patrimoniale et symbolique pour la société québécoise. Selon Groulx (2009, p. 17), « la disparition de ces monuments [les églises] de notre patrimoine affecte toute la communauté ».
C’est d’ailleurs devant ce constat que, au début des années 1990, la question de la préservation du patrimoine religieux a gagné en importance (Côté, 2005). Plusieurs composantes inhérentes aux pratiques religieuses – « le patrimoine bâti, les objets et les archives, l’art et le patrimoine immatériel » (Lefebvre, 2009, p. 19) – ont été ciblées par un désir de préservation. Mais qui doit protéger ce patrimoine ? Une portion de ce questionnement concerne effectivement une responsabilité de préservation. Aussi, la baisse de fréquentation des activités liées au culte provoque-t-elle un repositionnement des responsabilités face à la conservation des églises. En effet, s’il « semble normal que l’Église n’entretienne pas pour mission ou pour désir de veiller au patrimoine collectif – dont celui des collectivités que ces rites n’inspirent plus –, on ne peut pas en dire autant de l’État, c’est-à-dire des gouvernements auxquels les Québécois accordent successivement le pouvoir et le mandat d’agir en leur nom » (Noppen et Morisset, 2005, p. 385).
Afin de faire face à ces nouvelles responsabilités, la Fondation du patrimoine religieux du Québec a été créée en 1995 dans le but de contribuer à la restauration du patrimoine religieux québécois. Cet organisme, aujourd’hui connu sous le nom du Conseil du patrimoine religieux du Québec, est financé par le ministère de la Culture et des Communications. Toutefois, ce n’est pas le maintien des activités liées au culte qui est ciblé par cette intervention de l’État. Certes, l’aide financière permet de préserver des lieux dans lesquels se déroulent toujours des activités religieuses, mais, depuis 2014, le critère d’admissibilité lié à l’usage religieux d’un bâtiment a été aboli, ce qui fait en sorte que des projets de préservation non associés aux activités religieuses peuvent être subventionnés. La valeur de ce patrimoine matériel et immatériel, selon la perspective étatique, ne réside pas dans le fait que celui-ci soit utilisé activement à des fins de culte, mais plutôt dans la symbolique des lieux et objets religieux.
Tout de même, devant ces mesures de soutien étatiques ciblées, les fabriques de plusieurs églises vont chercher à valoriser le caractère patrimonial des lieux qu’elles protègent. Ainsi, de nombreuses églises québécoises ouvrent désormais leurs portes tant aux croyants qu’aux visiteurs curieux d’histoire et de patrimoine (Simard, 2005). Par exemple, la basilique-cathédrale de Notre-Dame-de-Québec, monument historique inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), offre des visites guidées durant la période estivale et présente des expositions variées. Grâce aux capteurs électroniques dont est doté le lieu, il est possible de constater que plus d’un million de personnes le fréquentent annuellement (Sanctuaires nationaux du Québec, s. d.). Un autre exemple est la cocathédrale Saint-Antoine-de-Padoue, à Longueuil, qui consacre son sous-sol à un musée. Dans ce cas-ci, la fabrique a décidé de diviser le lieu selon des fonctions distinctes : sans bousculer les activités de culte, on vient leur adjoindre une activité culturelle. Moyennant un don volontaire, il est possible de visiter le musée, qui propose une collection d’artefacts permettant de retracer l’histoire de la cocathédrale jusqu’en 1698.
Le défi de la diversification des usages des lieux religieux incite ainsi plusieurs églises à miser sur leur valeur patrimoniale et culturelle. Il s’agit là d’une alliance naturelle qui met en valeur le patrimoine matériel et immatériel des églises et favorise la fréquentation, tout en facilitant l’obtention de subventions étatiques qui contribuent au bon maintien des lieux. La patrimonialisation des églises apparaît comme une solution à la précarité de ces institutions québécoises. Cela dit, endosser cette double identité afin de pallier les enjeux de fréquentation ne vient pas sans son lot de défis : les musées et sites patrimoniaux composent eux aussi avec des enjeux liés à la fréquentation et au financement.
3.
LA FRÉQUENTATION : UN ENJEU CENTRAL POUR LES SITES MUSÉAUX ET PATRIMONIAUX
Les églises ne sont pas les seules institutions à devoir examiner leurs pratiques en raison de cette considération accrue pour la fréquentation. Des transformations sociales et politiques ont aussi changé le contexte de fonctionnement des institutions muséales et patrimoniales. En effet, depuis le début des années 1980, celles-ci ont amorcé un tournant commercial et communicationnel (Davallon, 1997) ; le trait emblématique de cette transformation est sans contredit une inquiétude omniprésente nourrie par le souci d’accroître le nombre de visiteurs, qui incite les institutions muséales et patrimoniales à revoir leurs objectifs. Si ceux-ci concernaient généralement la conservation des collections, la recherche d’originalité et la pertinence des propositions culturelles présentées, ils ont maintenant davantage à voir avec l’atteinte de scores élevés à la billetterie (Luckerhoff et Jacobi, 2014). Contrastant avec la situation qui prévaut dans les églises catholiques québécoises, cet intérêt en...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Page de titre
  3. Copyright
  4. Mot du partenaire
  5. Mot du député de trois-rivières
  6. Préface
  7. Liste des figures
  8. Liste des acronymes et des sigles
  9. Introduction
  10. Chapitre 1. Lieu de culte ou de culture ?
  11. Chapitre 2. Un organisme lié à la culture classique ou populaire ?
  12. Chapitre 3. Entre le commercial et le culturel
  13. Chapitre 4. Loisir culturel et proximité
  14. Chapitre 5. Les non-publics du ciné-campus trois-rivières
  15. Chapitre 6. Festival de musique et non-publics
  16. Notices biographiques