
- 294 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
La Vengeance de Sir Percy
À propos de ce livre
Ce cinquième volet des aventures du Mouron rouge nous entraîne dans la campagne du Dauphiné, où d'autres vies sont menacées. C'est là que nous allons découvrir son implacable ennemi, Chauvelin, dans un rôle inattendu...
Foire aux questions
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Informations
1. L’auberge des Amandiers
À l’endroit même où l’Hôtel Moderne dresse aujourd’hui sa prétentieuse façade, s’élevait alors une simple maisonnette au toit de tuiles rouges et aux murs blanchis à la chaux. Elle appartenait à un certain Baptiste Portal, vieux paysan dauphinois, qui rafraîchissait passants et voyageurs avec le petit vin suret du pays, ou les réconfortait à l’occasion avec un petit verre d’eau-de-vie. En dehors de cela, Baptiste Portal occupait ses loisirs à vitupérer contre la nouvelle auberge de la Poste qui, disait-il, ruinait son commerce. Lui, Baptiste Portal, ne voyait pas l’utilité de cette auberge, pas plus que celle des chaises de poste. Avant toutes ces nouveautés, les voyageurs se contentaient d’un bon cheval pour patauger le long des chemins boueux, ou de la vieille diligence qui soulevait derrière elle de si beaux nuages de poussière. À quoi bon changer ? Est-ce que le vin des Amandiers n’était pas meilleur que l’espèce de vinaigre que l’on servait à cette fameuse auberge de la Poste ?
La maison Portal s’appelait Les Amandiers à cause de deux arbustes anémiques aux branches tordues qui se couvraient de fleurs pâles au printemps, et de poussière en été. Devant la maison, contre le mur blanchi à la chaux, il y avait un banc de bois sur lequel les clients privilégiés de Baptiste venaient s’installer, les soirs de beau temps, pour joindre leurs critiques à celles du vieux bonhomme sur ces gens du gouvernement de Paris et toutes leurs idées nouvelles.
De cet endroit sur la hauteur, on avait une vue superbe sur la vallée du Buech, puis, au-delà de Laragne, sur les sommets du Pelvoux, tandis que sur la droite se dressait la vieille citadelle de Sisteron avec ses tours et ses fortifications et l’imposante église Notre-Dame. Mais vues grandioses, rivières sinueuses, pics neigeux et forteresses médiévales n’intéressaient pas, à beaucoup près, les clients de Baptiste Portal autant que le prix des amandes et la hausse constante du coût de la vie.
Cet après-midi du mois de mai 1794, comme le mistral arrivant des hauteurs neigeuses du Pelvoux soufflait sans merci à travers la vallée, le froid et la poussière avaient fait rentrer les clients du brave Portal à l’intérieur de l’auberge. La pièce, basse de plafond, ornée de guirlandes d’oignons qui pendaient des poutres en compagnie d’ail, de basilic et autres plantes potagères, et parfumée par l’arôme du pot-au-feu mijotant dans la cuisine, offrait cette atmosphère intime, tiède et odorante qu’apprécie particulièrement tout natif du Dauphiné.
Rien n’aurait marqué ce jour-là plutôt qu’un autre dans la mémoire des clients de Portal si un détachement de soldats, commandé par un officier subalterne, n’était arrivé aux Amandiers en fin d’après-midi.
Ce détachement venait d’Orange avec la mission de rassembler les jeunes gens désignés pour l’armée, et l’aubergiste Portal avait été requis de lui fournir le vivre et le couvert.
Bien sûr, les soldats, en tant que soldats, n’étaient guère en odeur de sainteté auprès des bonnes gens de Sisteron qui fréquentaient Les Amandiers, surtout s’ils venaient chercher les jeunes gens du pays pour en faire de la chair à canon et prolonger cette funeste guerre contre les Anglais, qui était cause du renchérissement de la vie et enlevait tant de bras aux travaux des champs. Mais d’autre part, les soldats, en tant que compagnie, étaient plutôt les bienvenus. Ils apportaient des nouvelles du monde extérieur – mauvaises pour la plupart, il est vrai, mais des nouvelles tout de même. Et si on frémissait d’horreur au récit de ce qui se passait à Paris, à Lyon, et même dans la proche ville d’Orange, il y avait aussi d’amusantes histoires à entendre sur la vie des camps, des plaisanteries, des chansons, bref quelque chose de vivant qui venait animer ce coin perdu du Dauphiné.
Les soldats, comme de juste, occupaient les meilleures places. Ils étaient là une vingtaine, assis coude à coude sur les bancs de chaque côté de l’officier. Celui-ci, autant qu’on en pouvait juger, devait être un lieutenant, car à présent, on ne pouvait distinguer un gradé de ses hommes que par les épaulettes. Ah ! il n’y avait rien de comparable entre ces officiers de la République et les beaux militaires qui commandaient jadis les armées du roi.
En tout cas, ce lieutenant n’était vraiment pas fier. Installé au milieu de ses hommes, il plaisantait et buvait avec eux. Et voilà qu’il invitait maintenant l’ami Portal à boire « à la santé de la République et du citoyen Robespierre, du grand, de l’incorruptible Robespierre ! »
Baptiste n’avait pas osé refuser, parce que les soldats sont des soldats, et que le lieutenant avait pris la peine d’expliquer que si la guillotine ne chômait pas, c’était parce que les Français n’étaient pas tous de bons républicains.
– Nous avons coupé la tête à Louis Capet ainsi qu’à la veuve Capet, avait-il ajouté d’un ton significatif. Cependant il y a encore dans le pays de mauvais patriotes qui souhaitent le retour des tyrans.
Comme tous les vieux paysans du Dauphiné, Baptiste avait appris dans son enfance à adorer Dieu et à révérer le roi. Le régicide lui paraissait un crime impardonnable. En outre, Baptiste était choqué d’entendre nommer « Louis Capet » et « veuve Capet » le feu roi Louis XVI et son auguste épouse. Mais il garda ses réflexions pour lui et termina son vin en silence. Ce qu’il pensait ne regardait personne.
Puis la conversation dériva, et il fut question des aristos et de leur entêtement à se cramponner à la terre qui, de droit, appartient au peuple. Ni Baptiste, ni ses clients ne pouvaient tenir tête au lieutenant sur de tels sujets. N’osant pas discuter, ils se contentaient de branler la tête et de soupirer quand les soldats lançaient de grosses plaisanteries contre de nobles familles estimées de tout le monde dans la région.
Les Frontenac, de Laragne, par exemple. Eh bien ! voilà qu’aux yeux du lieutenant les Frontenac étaient de mauvais patriotes, des tyrans et des traîtres. Le citoyen Portal les connaissait-il ?
Certes oui, Portal les connaissait ; et d’autant mieux qu’il était natif lui-même de Laragne ; mais il ne pouvait imaginer que les Frontenac fussent des traîtres. Comment M. le comte, qui s’y connaissait mieux que personne à dix lieues à la ronde sur la question du bétail et de la production des amandes, pouvait-il être un mauvais patriote ? Et Mme la comtesse qui était la bonté même ? Et mademoiselle, si frêle et si maladive, la pauvrette ?
Là-dessus, le lieutenant admonesta sévèrement Baptiste pour avoir dit « M. le comte » et « Mme la comtesse ». Sacrebleu ! Il n’y avait plus d’aristocrates ni de privilégiés.
– Nous sommes tous maintenant des citoyens de la République et des égaux, conclut-il avec emphase.
Le silence respectueux qui suivit cette déclaration calma un peu le patriotisme agressif du lieutenant Godet. Il voulut bien alors confier à son hôte qu’il était chargé, entre autres missions, de perquisitionner chez quelques ci-devant de la région, et que si la moindre chose compromettante était découverte chez eux, leur compte serait bon. Ce n’était pas pour rien que la Convention avait édicté la loi des Suspects.
Nouveaux hochements de tête et regards interrogateurs.
– Les Comités révolutionnaires ont l’ordre d’arrêter toutes les personnes suspectes, poursuivit Godet, plein de son sujet. Et sont suspects tous ceux qui, par leurs actes ou par leurs écrits, ou par… euh… toute autre chose… euh… éveillent la suspicion.
Cette explication, bien que peu lumineuse, n’en produisit pas moins un effet de malaise, et les clients du père Portal considérèrent leur verre en silence. Au bout de la salle, à côté de la petite fenêtre basse, deux bûcherons prêtaient une oreille attentive. Ils n’osaient se mêler à la conversation, car ils étaient étrangers au pays ; sans doute, des vagabonds désireux de gagner quelques sous en travaillant pour l’un ou pour l’autre. L’un deux était petit et mince, mais vigoureux d’aspect. L’autre, beaucoup plus âgé, avait les épaules voûtées et des cheveux gris dont de longues mèches retombaient sur son front. Il était secoué constamment par une toux déchirante qu’il s’efforçait de dominer à cause de la compagnie.
– Mais, citoyen lieutenant, risqua le brave Portal, à quoi voit-on que quelqu’un est suspect ?
– Si tu es un bon patriote, répondit le lieutenant, tu dois pouvoir reconnaître un suspect n’importe où. Ton devoir alors est de le saisir au collet et de le traîner devant le Comité le plus proche qui le fera aussitôt jeter en prison. Or, mettez-vous bien dans la tête que tous les ci-devant sont suspects.
La façon dont il prononça ces derniers mots fit frissonner tout le monde.
À l’autre bout de la salle, le vieux bûcheron fut pris d’un terrible accès de toux.
– Ah ! c’est la petite Fleurette qui pleurerait s’il arrivait jamais quelque chose à made… aux citoyens du château, dit le vieux Portal en hochant tristement la tête.
– Qui ça, Fleurette ? demanda le lieutenant.
– La fille d’Armand, de Laragne. Vous le connaissez peut-être, le citoyen Armand ?… Mais quoi !…
Ahuri, Baptiste fixait l’officier qui avait éclaté de rire.
– La fille du citoyen Armand, dis-tu ? demanda-t-il quand son accès de gaieté se fut calmé.
– Mais oui, et il n’y a pas de plus jolie fille dans toute la région. Pourquoi le citoyen ...
Table des matières
- La Vengeance de Sir Percy
- 1. L’auberge des Amandiers
- 2. Conciliabule dans une mansarde
- 3. L’anniversaire de Fleurette
- 4. Une visite
- 5. Le vagabond
- 6. Le château de Frontenac
- 7. La perquisition
- 8. La cachette
- 9. Chez Sidonie Tronchet
- 10. Fleurette se confie à François
- 11. Retour dans la nuit
- 12. L’arrestation de François
- 13. Fleurette prend une décision
- 14. Chez M. Duflos
- 15. Le départ de Fleurette
- 16. L’arrivée à Sisteron
- 17. Les aventures du lieutenant Godet
- 18. Rencontre inattendue
- 19. Le père et la fille
- 20. La vengeance de Godet
- 21. Le témoignage d’Adèle
- 22. Premières manœuvres de Chauvelin
- 23. Voyage interrompu
- 24. Sauver Fleurette !
- 25. En prison
- 26. Inquiétudes et soupçons
- 27. Passe d’armes
- 28. La ligue fait parler d’elle
- 29. Chauvelin se débat contre le sort
- 30. Le messager
- 31. Dans la prison
- 32. Le rendez-vous
- 33. Veillée d’armes
- 34. Le tribunal
- 35. Les témoignages
- 36. Face à face
- 37. Déception des patriotes
- 38. Réunion
- 39. Épilogue
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