La Capture du Mouron rouge
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La Capture du Mouron rouge

  1. 293 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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La Capture du Mouron rouge

À propos de ce livre

Quatrième épisode des aventures du Mouron rouge. Aux heures les plus sombres de la Terreur, après l'exécution du roi et de la reine, le Mouron Rouge élabore un plan audacieux pour délivrer le dauphin de la prison du Temple. Son pire ennemi, Chauvelin, bien décidé à se venger de ses échecs précédents, va profiter de la faiblesse d'un des membres de la ligue pour tendre un piège à sir Percy...

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Informations

Année
2021
ISBN de l'eBook
9782322379231

1. Une représentation sous la Terreur

En cette journée glaciale du 27 Nivôse, an II de la République, – ou, comme nous autres, gens de l’ancien style nous obstinons à dire, du 16 janvier 1794, – la salle du Théâtre national était remplie d’une nombreuse assistance, l’apparition d’une jeune actrice en renom dans le rôle de Célimène ayant attiré à cette reprise du Misanthrope tous les amateurs de spectacles.
Le Moniteur, qui relate au jour le jour avec impartialité les événements de l’époque, nous informe qu’à la même date l’Assemblée de la Convention vota une nouvelle loi autorisant ses espions à effectuer des visites domiciliaires et des arrestations sans avoir besoin d’en référer d’avance au Comité de sûreté générale ; l’Assemblée désirant agir avec rigueur et promptitude contre « les ennemis du bonheur public » promettait aux dénonciateurs, comme récompense, une somme de trente-cinq livres « par tête fournie à la guillotine ».
Quelques lignes plus bas, le Moniteur note également que, ce même jour, le Théâtre national fit salle pleine pour la reprise, avec nouveaux décors et costumes, de la célèbre comédie.
L’Assemblée, ayant voté la loi qui plaçait plusieurs milliers de personnes à la merci d’espions et de délateurs, leva la séance, et quelques-uns de ses membres, en quittant les Tuileries, traversèrent la Seine pour gagner le nouveau théâtre tout proche du Luxembourg où la troupe de la Comédie française s’était installée depuis quelques années.
La salle était déjà pleine lorsque les représentants du peuple se frayèrent un passage jusqu’aux sièges qui leur étaient réservés. À leur entrée le silence s’établit dans l’auditoire et, tandis qu’ils avançaient l’un après l’autre dans les étroits passages ménagés entre les fauteuils, ou gagnaient les loges du pourtour, les spectateurs tendaient le cou pour essayer de voir ces hommes dont le nom seul inspirait l’effroi.
Une étroite loge d’avant-scène était occupée par deux hommes qui y avaient pris place bien avant que la salle eût commencé à se remplir. La loge était très sombre, et si ses occupants n’avaient, par son étroite ouverture, qu’une vue incomplète de la scène, ils avaient en revanche l’avantage d’échapper à l’observation des spectateurs. Le plus jeune des deux était sans doute étranger à la capitale, car, au moment où les conventionnels firent leur entrée, il se tourna à plusieurs reprises vers son compagnon pour lui demander à voix basse des indications sur ces personnages pourtant si notoires.
– Dites-moi, Klagenstein, dit-il en appelant l’attention de l’autre sur un groupe qui venait de pénétrer dans la salle, savez-vous quel est cet homme en redingote verte, celui qui porte la main à sa figure ?
– Où donc ?
– En face, près de la porte… Il tient une feuille à la main. Tenez, le voilà qui regarde de notre côté : l’homme avec un menton proéminent, une figure de marmouset et des yeux de chacal. Ne le voyez-vous pas ?
L’autre se pencha sur le rebord de la loge et ses yeux fureteurs se promenèrent sur la salle pleine.
– Oh ! fit-il en découvrant le personnage que lui désignait son compagnon, c’est le citoyen Fouquier-Tinville.
– L’accusateur public ?
– Lui-même ; et celui qui s’assied à côté de lui est le citoyen Héron.
– Héron ? répéta le jeune homme d’un air interrogateur.
– Oui, l’un des principaux agents du Comité de sûreté générale.
– C’est-à-dire ?
Les deux spectateurs se renfoncèrent dans l’ombre de la loge. Instinctivement, pour prononcer le nom de l’accusateur public, ils avaient baissé la voix davantage encore.
En réponse à l’interrogation du jeune homme, son compagnon – homme d’âge moyen, grand, robuste, au visage marqué de la petite vérole – leva les épaules.
– C’est-à-dire, mon bon Saint-Just, que les deux hommes que vous voyez là, consultant paisiblement le programme de la soirée et prêts à goûter les vers de feu monsieur Molière, se valent autant par leur ruse que par leur cruauté.
– Vraiment ! fit Saint-Just. La réputation de Fouquier-Tinville m’est connue. Je sais son rôle au Tribunal révolutionnaire et le pouvoir dont il jouit ; mais l’autre ?
– L’autre ? Je puis vous affirmer, mon ami, que son pouvoir ne le cède en rien à celui de l’accusateur public.
– Est-ce possible ?
– Vous avez vécu si longtemps hors de France que seuls les traits essentiels de la tragédie qui se déroule ici vous sont connus et vous ignorez les acteurs qui tiennent les rôles principaux, sinon les plus en vue, dans cette arène sanglante. Héron est de ceux-là et son pouvoir vient encore d’augmenter aujourd’hui. Étiez-vous à l’Assemblée cet après-midi ?
– Non.
– Je m’y trouvais. J’ai entendu la lecture du nouveau décret que la Convention vient de voter. Les agents d’exécution du Comité de sûreté générale dont Héron est le chef ont, à dater de maintenant, toute latitude pour effectuer des visites domiciliaires et pleins pouvoirs pour agir contre « les ennemis du bonheur public ». Cette formule n’est-elle pas d’un vague admirable ? Nul n’est à l’abri de leurs soupçons. Qu’un homme dépense trop d’argent ou n’en dépense pas assez, qu’il rie aujourd’hui ou qu’il pleure demain, qu’il prenne le deuil d’un parent guillotiné ou qu’il se réjouisse de l’exécution d’un ennemi, en voilà assez pour le rendre suspect. Il est un mauvais exemple pour le peuple s’il est vêtu avec soin, il en est un autre s’il porte des vêtements sales et déchirés. Les agents de la Sûreté générale apprécieront eux-mêmes par quoi se reconnaît un ennemi du bonheur public et toutes les prisons s’ouvriront à leur ordre pour recevoir ceux qu’il leur plaira d’y envoyer. La loi leur donne en sus le droit d’interroger les prisonniers à part et sans témoins et, toute formalité supprimée, de les envoyer directement au Tribunal. Leur devoir est clair : « rabattre du gibier pour la guillotine ». Ils doivent fournir à l’accusateur public des dossiers à dresser, aux tribunaux des victimes à condamner, à la place de la Révolution des spectacles tragiques pour distraire le peuple, et chaque tête en tombant leur rapportera trente-cinq livres. Ah ! si Héron et ses semblables travaillent ferme, ils pourront se faire de jolis revenus. Voilà ce qu’on appelle le progrès, ami Saint-Just.
Ces propos, murmurés du bout des lèvres, étaient accompagnés d’un sourire singulier où se mêlaient le dédain et l’ironie.
– Mais c’est l’enfer déchaîné ! s’exclama Saint-Just. Les gens de cœur ne s’uniront-ils pas pour renverser un gouvernement capable de telles iniquités et sauver tant de vies innocentes menacées ?
Il avait parlé à voix contenue, mais ses joues étaient enflammées, ses yeux étincelaient ; il avait l’air très jeune et très ardent. Armand Saint-Just, frère de Lady Blakeney, avait quelque chose de la fine beauté de sa sœur, mais ses traits n’exprimaient pas la même fermeté, et ses yeux gris avaient le regard d’un rêveur plutôt que d’un homme d’action.
Klagenstein avait, sans doute, noté tout cela tandis qu’il considérait son jeune compagnon avec l’air souriant et ironique qui semblait lui être habituel.
– Il nous faut penser à l’avenir plutôt qu’au présent, mon cher, dit-il d’un ton net. Que sont quelques vies humaines auprès du but que nous nous proposons.
– Le retour à la monarchie, oui, je sais, murmura Saint-Just, mais en attendant…
– En attendant, trancha Klagenstein, chaque victime nouvelle de ce gouvernement inique marque un pas de plus vers la restauration de l’ordre. Seules ces atrocités répétées peuvent ouvrir les yeux des Français. Lorsque le peuple sera dégoûté de ces orgies sanglantes, il se retournera contre les monstres qui le mènent actuellement et restaurera la monarchie avec transports. Voilà notre seul espoir ; et croyez-moi, jeune homme, toute victime arrachée à l’échafaud par votre héros anglais, le célèbre Mouron Rouge, est comme une pierre apportée à l’édification de l’autel de la République.
– Je n’en crois rien, protesta Saint-Just.
Klagenstein, ...

Table des matières

  1. La Capture du Mouron rouge
  2. PREMIÈRE PARTIE
  3. 1. Une représentation sous la Terreur
  4. 2. Deux points de vue qui diffèrent
  5. 3. Où le hasard intervient
  6. 4. Mademoiselle Lange
  7. 5. La prison du Temple
  8. 6. L’agent du comité
  9. 7. Le fils de Louis XVI
  10. 8. Un marché
  11. 9. Idylle interrompue
  12. 10. Espoirs et craintes
  13. DEUXIÈME PARTIE
  14. 11. La ligue du Mouron Rouge
  15. 12. Où l’amour et le devoir s’opposent
  16. 13. L’horizon s’assombrit
  17. 14. Rien n’est désespéré
  18. 15. La Barrière de la Villette
  19. 16. À la recherche de Jeanne Lange
  20. 17. Chauvelin
  21. 18. Le déménagement
  22. 19. Il s’agit du dauphin
  23. 20. L’enlèvement
  24. 21. Retour à Paris
  25. 22. L’appel
  26. 23. La chance tourne
  27. TROISIÈME PARTIE
  28. 24. À Richmond Park
  29. 25. À l’affût des nouvelles
  30. 26. L’ennemi
  31. 27. À la Conciergerie
  32. 28. Le lion en cage
  33. 29. Pour le salut du dauphin
  34. 30. « Le sort de Sir Percy est entre vos mains »
  35. 31. Projets
  36. 32. Dans le salon de l’impasse du Roule
  37. 33. Frère et sœur
  38. 34. La lettre
  39. 35. Dernière résistance
  40. 36. La partie se décide
  41. 37. Capitulation
  42. 38. Visite nocturne
  43. 39. Le dernier message du Mouron Rouge
  44. 40. À la section du faubourg du Nord
  45. 41. Le lugubre voyage
  46. 42. La dernière halte
  47. 43. Dans la forêt
  48. 44. Des pas dans la nuit
  49. 45. La chapelle du Saint-Sépulcre
  50. 46. Lever de lune
  51. 47. La Terre promise
  52. Page de copyright