
- 222 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
Les Nouveaux Exploits du Mouron rouge
À propos de ce livre
Troisième volume des aventures de Sir Percy Blakeney, alias le Mouron rouge, qui, de retour en Angleterre après avoir sauvé Juliette de Marny, se voit provoqué par son ennemi juré, Chauvelin. Il devra retourner en France où l'infâme policier ne désire rien de moins que lui faire son honneur...
Foire aux questions
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Informations
1. Regard en arrière
La pièce, éclairée par un seul flambeau dont la flamme capricieuse
projetait sur les murs des ombres fantastiques, était sombre et
d’aspect lugubre. Ce boudoir de petites dimensions avait été jadis
le sanctuaire de l’altière Marie-Antoinette, et il semblait qu’un
parfum à peine perceptible, un fantôme de parfum, fût resté attaché
aux boiseries ternies et aux tapisseries lacérées.
Partout des traces de destruction rappelaient les journées d’émeute
où la populace déchaînée avait envahi les Tuileries pour crier sa
haine à « l’Autrichienne ». Les sièges rangés le long des
murs étaient tous plus ou moins mutilés et le crin s’échappait par
touffes de leurs coussins de brocart. Plusieurs fauteuils
présentaient à leur dossier la même plaie béante : des
patriotes en avaient arraché un motif de décoration, couronne ou
fleur de lys, dont la vue ne se pouvait plus supporter. Les mêmes
patriotes, sans doute, avaient extrait de leur lit d’écaille les
incrustations d’argent du petit guéridon de Boulle et cassé à coups
de marteau le chiffre de la reine surmontant la glace de Venise. Au
travers d’un charmant médaillon de Boucher représentant Diane et
ses nymphes, une main brutale et malhabile avait griffonné au
charbon : Liberté, Égalité, Fraternité.
L’heure était avancée ; les bruits de la grande ville
n’arrivaient dans ce coin écarté des Tuileries que comme un faible
et lointain écho.
Devant la table qui supportait le flambeau, deux hommes étaient
assis. La lumière vacillante de la bougie éclairait en plein les
yeux verts, les pommettes saillantes de l’élégante coiffure poudrée
de Robespierre, ainsi que le visage pâle au regard de furet du
citoyen Chauvelin, l’ex-ambassadeur de la République auprès de la
cour d’Angleterre. À en juger par leur air préoccupé, l’affaire
dont ils s’entretenaient était grave.
Peu de jours auparavant avait eu lieu l’émeute du 6 Vendémiaire,
manifestation populaire aussi brève que soudaine. Durant toute une
nuit, une foule en effervescence avait parcouru les rues de Paris,
en réclamant à grands cris les têtes de deux traîtres de marque, un
député à la Convention, Paul Delatour, et la fille d’un comte,
Juliette de Marny, que le Tribunal révolutionnaire avait condamnés
à mort. Le jour venu, plus trace de manifestants. La pluie avait eu
raison de leur ardeur. Mais, chose curieuse, les deux condamnés
avaient également disparu, littéralement escamotés pendant le
trajet du Palais de Justice à la prison du Luxembourg grâce à un
coup de main d’une audace inouïe.
Au Comité de salut public, où Delatour comptait plusieurs ennemis,
l’émotion fut d’autant plus vive que, presque en même temps, un
message de Rouen apportait la nouvelle que l’abbé du Mesnil, le
chevalier d’Égremont, sa femme et ses enfants venaient de
s’échapper miraculeusement de la citadelle. Et ce n’était pas
tout ! Bien que le féroce proconsul de l’Artois, Joseph Lebon,
eût fait établir un cordon serré de troupes autour d’Arras pour
capturer plus sûrement tous les ennemis de la République, une
soixantaine de femmes et d’enfants, douze prêtres et quelques
aristocrates de marque tels que le duc de Chermeuil et le comte de
la Vaux étaient parvenus à franchir la zone fatale, et l’on n’avait
pas pu remettre la main sur un seul d’entre eux.
Pour éviter le renouvellement de faits aussi regrettables, il
fallait agir sans tarder. Aussi les plus fins limiers de la Sûreté
générale menaient-ils d’actives recherches dans ces trois villes,
mais plus spécialement à Paris, où les fugitifs avaient pu trouver
asile, et où, surtout, leurs sauveteurs devaient se dissimuler et
préparaient peut-être de nouveaux coups de main.
Le député Merlin de Douai, qui nourrissait contre Delatour une
haine particulière, avait tenu à diriger les investigations de la
police. Il se rendit à une hôtellerie de la rue de l’Arbre-Sec où,
disait-on, un Anglais avait logé les trois ou quatre jours
précédant l’émeute, et demanda à voir la chambre que cet étranger
avait occupée.
C’était une pièce sordide et nue comme il s’en trouvait tant dans
les quartiers pauvres de Paris. La logeuse, une vieille femme
édentée, expliqua que l’étranger avait payé une semaine d’avance et
qu’elle ne s’était pas occupée de lui parce qu’il prenait ses repas
au-dehors. Elle ignorait même sa nationalité. C’est vrai qu’il
parlait avec un accent particulier, mais il n’y a pas que les
étrangers pour avoir de l’accent, et il est parfois difficile de
distinguer un Gascon d’un Auvergnat ou un Flamand d’un
« Engliche ».
– Je ne l’ai pas revu depuis l’émeute, ajouta la vieille, et
je crains qu’il n’y ait laissé sa peau. C’est sa faute aussi, car
il se promenait toujours avec de trop beaux habits ; ça se
fait peut-être dans son pays, mais à Paris, depuis l’avènement de
la liberté, les gens si bien nippés ne sont pas regardés d’un bon
œil. Je le lui ai bien dit, la dernière fois que je l’ai vu, et
comme, au lieu de m’écouter, il riait d’un air sans souci :
« – Je ne radote pas, que je lui dis ; si mes
pensionnaires s’amusent à se faire écharper, ça peut me procurer
des ennuis, rapport à la police.
« – Allons, la mère, qu’il me dit, pas tant d’histoires !
Je ne veux causer d’ennuis à personne. Voilà un papier : si
jamais je disparais et que la police vienne aux nouvelles, il n’y
aura qu’à le montrer pour tout arranger.
« Quand il a été parti, j’ai essayé de lire ce qu’il m’avait
donné, mais je n’y ai rien compris. Je m’en vais vous le montrer.
Lorsque la vieille revint, Merlin lui arracha le billet et se hâta
de le déplier. Il n’y vit que quatre lignes inégales écrites dans
une langue qui lui était étrangère ; mais, ce qui était
parfaitement clair pour lui, c’était le petit dessin qui ornait le
coin de la feuille : une fleurette rouge en forme d’étoile.
Là-dessus, jurant et pestant, Merlin tourna les talons et, tandis
que l’hôtesse continuait sur le pas de sa porte à protester de son
ardent patriotisme, il se rendit sur-le-champ au Comité de salut
public pour faire part de sa découverte à Robespierre.
Sans mot dire, car il ne gaspillait jamais ses paroles, Robespierre
avait glissé le papier dans le double couvercle de sa tabatière
d’argent et envoyé sur l’heure un messager rue Corneille pour dire
au citoyen Chauvelin qu’il l’attendait le soir même, vers dix
heures, dans la chambre n° 16 du ci-devant Palais des Tuileries.
Il était maintenant dix heures et demie. Robespierre et Chauvelin
étaient assis l’un en face de l’autre dans l’ancien boudoir de la
reine, et sur la table, au pied du flambeau, s’étalait un carré de
papier froissé. Chauvelin cependant ne regardait ni le papier, ni
le visage glacé de l’Incorruptible. Le regard perdu au loin, il
revoyait les salons brillamment éclairés du ministère des Affaires
étrangères à Londres où la belle Marguerite Blakeney s’avançait
avec grâce au bras du prince de Galles, et là, parmi le bruit des
rires et des conversations, le froufrou soyeux des robes et le
bruissement des éventails, il lui semblait entendre encore une voix
moqueuse redire les vers médiocres inscrits sur le papier que
Robespierre venait de placer sous ses yeux :
Est-il ici ? Serait-il là ?
Les Français tremblent dès qu’il bouge.
Satan lui-même le créa,
L’insaisissable Mouron Rouge.
2. La mission de Chauvelin
Renversé dans son fauteuil, Robespierre attendait sans manifester d’impatience. La vue de son compagnon plongé dans des réminiscences qu’il savait être pénibles et humiliantes n’était point pour lui déplaire. Un sourire ironique se jouait sur ses lèvres tandis qu’il considérait le front plissé de Chauvelin et ses mains qui se crispaient sur le rebord de la table. Enfin, l’Incorruptible déclara :
– Tu conviendras avec moi, citoyen, que la situation est devenue tout à fait intolérable.
Chauvelin se taisant, il reprit d’une voix plus sèche :
– Il est vraiment mortifiant de penser que sans ton inconcevable maladresse de l’an passé, la guillotine nous aurait débarrassés depuis longtemps de cet homme maudit.
– Maudit ! Ah oui, certes ! murmura Chauvelin tandis qu’une lueur de haine passait dans ses yeux.
– Eh ! citoyen Chauvelin, si tu regrettes d’avoir laissé le gibier filer sous ton nez, pourquoi n’essayes-tu pas de réparer ta bévue ? riposta Robespierre. La République, veuille l’observer, s’est montrée remarquablement patiente à ton égard. Elle a tenu compte de tes services passés et de ton patriotisme bien connu. Mais tu sais aussi bien que moi, continua-t-il d’un air significatif, qu’elle n’a que faire des instruments inutiles… À ta place, je n’aurais pas attendu jusqu’à cette heure pour essayer de racheter un échec aussi humiliant.
– M’en a-t-on jamais donné l’occasion ? répliqua Chauvelin avec amertume. Qu’aurais-je pu faire à moi seul ? Ici même, chaque fois que cette satanée ligue du Mouron Rouge fait des siennes, on n’entend que plaintes et imprécations, mais qu’a fait en somme le Comité de salut public pour nous débarrasser de ces mouches maudites qui nous bourdonnent aux oreilles ? Rien de sérieux.
– Je te ferai remarquer, citoyen Chauvelin, que pour agir contre ce mystérieux Anglais et sa bande, tu es mieux armé qu’aucun d’entre nous. Tu sais parfaitement la langue de ces gens-là, tu connais leurs habitudes, leurs manières de vivre, leurs façons de penser. Autant d’atouts dans ton jeu que d’autres n’ont pas. En Angleterre, tu as vu des membres de la ligue, tu leur as parlé. Bien plus, tu connais l’homme qui en est le chef.
Robespierre se pencha au-dessus de la table et scruta de son vert regard le visage blême de Chauvelin en prononçant à mi-voix :
– Cet homme, ne pourrais-tu me dire son nom ?
– Je ne le puis pas, répondit Chauvelin d’un air sombre.
– Vraiment ? J’aurais cru le contraire. Je comprends ton silence. Mais au nom de ta propre sécurité, ne sois pas trop jaloux de ton secret. Si réellement tu connais le Mouron Rouge, cherche-le, découvre-le, et livre-le-nous. Il nous faut sa tête ; le peuple la réclame, et tu sais que le peuple, quand il est déçu, se retourne contre ceux qui l’ont frustré de sa proie.
– Je le sais. Mais puis-je savoir aussi ce que le gouvernement de la République est prêt à faire pour me seconder ?
– Tout ce qui est en son pouvoir, répondit Robespierre, à condition que tu aies un plan défini...
Table des matières
- Les Nouveaux Exploits du Mouron rouge
- 1. Regard en arrière
- 2. La mission de Chauvelin
- 3. La fête de Richmond
- 4. Sir Percy et Lady Blakeney
- 5. Pour des comédiens en exil
- 6. Une entrevue désagréable
- 7. L’invitation
- 8. Mlle Candeille
- 9. Le bal de Lady Blakeney
- 10. La provocation
- 11. Le jour, le lieu, les conditions
- 12. Chauvelin réfléchit
- 13. Une visite nocturne
- 14. L’adieu
- 15. Le passeport
- 16. Boulogne
- 17. La cellule n° 6
- 18. La puissance des faibles
- 19. On se réjouit à Paris
- 20. Attente
- 21. Pire que la mort
- 22. L’otage
- 23. Entre collègues
- 24. Un visiteur inattendu
- 25. Les termes du marché
- 26. Sir Percy fait son choix
- 27. Boulogne veille
- 28. L’amnistie
- 29. Le cortège
- 30. Entracte
- 31. La lettre
- 32. Le Mouron Rouge signe son déshonneur
- 33. L’angélus
- 34. La fin d’un cauchemar
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