Le Triomphe du Mouron rouge
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Le Triomphe du Mouron rouge

  1. 319 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Le Triomphe du Mouron rouge

À propos de ce livre

En France, sous la Terreur, Bertrand Moncrif et ses amis «Fatalistes», membres de l'aristocratie, sont sauvés de la guillotine par les coups de mains audacieux d'un individu derrière lequel se cache le Mouron rouge. Agissant sous divers déguisements, il leur permet de trouver refuge sur le sol anglais. Exaspéré, Robespierre fait pression sur Theresia Cabarrus. Envoyée en Angleterre, la «Belle Espagnole» dont le charme opère sur tous les hommes (le sanguinaire Tallien, membre du Comité de Salut Public et Bertrand Moncrif, l'aristocrate, sont à ses pieds) a pour mission de jeter ses filets sur l'insaisissable Mouron Rouge et de le ramener à Paris. C'est sans compter sur la perspicacité de ce dernier qui, la reconnaissant, refuse ses avances, réservant sa passion à Lady Blakeney. Mais bientôt, cette dernière se trouve capturée et emmenée à Paris...Dans ce huitième roman de la saga, la Baronne ORCZY entretient l'acuité de son lecteur en associant aventure ludique individuelle et arrière-plan géopolitique.

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Informations

Année
2021
ISBN de l'eBook
9782322379743

1. L’idole aux pieds d’argile

I
Le 26 avril 1794 ou, si l’on préfère, le 7 Floréal de l’an II du nouveau calendrier, trois femmes et un homme étaient réunis dans une petite chambre aux rideaux jalousement fermés, au premier étage d’une maison de la rue de la Planchette qui appartient à un quartier de Paris triste et retiré. L’homme était assis sur un siège que surélevait une estrade. Il était vêtu avec une propreté méticuleuse. Son habit de drap sombre laissait passer du linge blanc au col et aux poignets, il portait des culottes tannées, des bas blancs et des souliers à boucles. Sa chevelure disparaissait sous une perruque gris souris. Il était immobile, une jambe repliée sur l’autre, et ses mains fines, sèches, étaient croisées devant lui.
Derrière l’estrade, un épais rideau traversait toute la pièce et, en face, chacune en un coin opposé, deux jeunes filles vêtues de vêtements gris, très lâches, étaient assises sur leurs talons ; les paumes de leurs mains reposant à plat sur leurs cuisses, les cheveux dénoués, le menton levé, les yeux fixes, elles étaient figées dans une attitude contemplative. Au centre de la pièce, une femme était debout ; les bras croisés sur la poitrine, elle tenait les yeux levés vers le plafond. Ses cheveux gris, raides et rebelles, étaient en partie dissimulés par un ample voile flottant d’un gris indécis. De ses épaules et de ses bras maigres, son vêtement, qui était à peine une robe, tombait en plis lourds, sans dessiner ses formes. En face d’elle, sur une petite table, un grand globe de cristal au socle de bois noir finement sculpté et incrusté de nacre reposait près d’une petite boîte de métal.
Juste au-dessus de la tête de la vieille femme, une lampe à huile protégée par un morceau de soie rouge jetait une faible lueur sur la scène. Une demi-douzaine de chaises, un tapis élimé et un chiffonnier effondré dans un coin formaient tout l’ameublement ; les rideaux devant la fenêtre et les portières qui dissimulaient les portes étaient très épais et interdisaient à l’air et à la lumière d’entrer.
La vieille femme, les yeux toujours fixés sur le plafond, parla d’une voix morne, monotone.
– Citoyen Robespierre, toi, l’Élu du Très-Haut, qui as daigné pénétrer dans l’humble demeure de ta servante, quel est ton bon plaisir aujourd’hui ?
– L’ombre de Danton me poursuit, répondit Robespierre, et sa voix semblait monocorde, étouffée par la lourde atmosphère. Peux-tu la contraindre au repos ?
La femme étendit les bras. Les plis de ses vêtements tombèrent droit de ses épaules et de ses poignets jusqu’au sol ; ainsi elle semblait sans corps, un fantôme gris dans la lumière fuligineuse.
– Du sang ! cria-t-elle dans une plainte bizarre. Du sang autour de toi ! Du sang à tes pieds ! Mais il n’y en a pas sur ta tête, Élu du Tout-Puissant ! Tes secrets sont ceux de l’Être Suprême ! Ta main tient son épée vengeresse ! Je te vois marcher sur une mer de sang, mais tes pieds sont aussi blancs que les lis et tes vêtements sans tache, comme la neige. Arrière ! vous, esprits du mal ! Arrière, vampires et goules ! Ne venez pas troubler de votre souffle empesté la sérénité de notre Étoile du Matin !
Les jeunes filles élevèrent les bras au-dessus de leurs têtes et répétèrent les gémissements de la vieille sorcière.
– Arrière ! crièrent-elles solennellement. Arrière !
Alors d’un coin éloigné de la pièce, une petite silhouette se détacha de l’ombre. C’était un jeune Noir, vêtu de blanc de la tête aux pieds. Dans la demi-obscurité, ses vêtements et le blanc de ses yeux étaient seuls visibles. Il semblait marcher sans pieds, avoir des yeux sans avoir de visage, et porter un lourd récipient sans avoir de mains. Son apparence était si surprenante et si surnaturelle que l’homme sur l’estrade ne put réprimer un cri de terreur. Sur quoi, une large rangée de dents brillantes se montra quelque part entre les plis des vêtements fantomatiques et compléta les traits fantastiques du négrillon. Celui-ci portait une jatte de cuivre profonde qu’il plaça sur la table immédiatement derrière la boule de cristal et la boîte métallique. La voyante ouvrit la boîte, y puisa une pincée de poudre brune, et la tenant entre le pouce et l’index dit gravement :
– Du cœur de la France s’élève l’encens de la foi, de l’espoir, de l’amour ! (Et elle jeta la poudre dans la jatte.) Puisse-t-il être accepté par celui qu’elle a choisi pour maître !
Une flamme bleuâtre jaillit du fond du récipient, illumina une seconde ou deux le visage décharné de la vieille sorcière, la figure grimaçante du Noir, et joua capricieusement avec les ténèbres environnantes. Une fumée à l’odeur douce monta vers le plafond. Puis la flamme mourut, laissant plus sombre et plus mystérieuse la lueur rouge qui baignait la pièce.
Robespierre n’avait pas bougé. Sa vanité sans bornes, son ambition, lui cachaient ce que ces rites mystiques avaient de ridicule et d’effronté. Il accepta l’encens, respira profondément comme s’il voulait s’emplir entièrement de ces fumées capiteuses, car il était toujours prêt à faire accueil à l’adulation éhontée de ses partisans.
La vieille répéta ses incantations. Elle reprit encore de la poudre dans la boîte, la jeta dans le récipient et parla d’une voix sépulcrale :
– Du cœur de ceux qui t’adorent monte l’encens de leurs louanges !
Une flamme rose tendre s’éleva immédiatement. Elle répandit un instant un éclat surnaturel et s’évanouit rapidement. Pour la troisième fois, la sorcière reprit sa litanie :
– Du cœur de la nation tout entière s’élève l’encens d’une joie sans mélange devant ton triomphe sur tes ennemis !
Cette fois, la poudre magique ne s’enflamma pas aussi vite qu’auparavant. Pendant quelques secondes, le récipient resta sombre et insensible, rien ne vint dissiper les ténèbres alentour. Même la lumière de la lampe à huile parut soudain s’obscurcir. En tout cas, l’autocrate crut le voir et, les nerfs à fleur de peau, crispa sur les bras de son fauteuil ses mains maigres comme les serres d’un oiseau de proie, fixant ses petits yeux sur la sibylle qui contemplait son récipient de métal comme si elle avait voulu arracher à ses profondeurs quelque secret cabalistique.
Tout à coup, une flamme rouge brillante s’élança de la jatte. Tout dans la chambre fut inondé d’une lumière cramoisie. La vieille sorcière, courbée sur son chaudron, semblait barbouillée de sang, ses yeux paraissaient injectés de sang et son long nez courbe jetait une grande ombre noire sur la bouche, déformant le visage en une affreuse grimace de cadavre. De sa gorge sortaient des sons étranges, des plaintes d’animal.
– Rouge ! Rouge ! gémit-elle.
Et à mesure que la flamme diminuait et s’éteignait en vacillant, ses mots devenaient plus distincts. Elle éleva la boule de cristal et la regarda fixement.
– Toujours du rouge ! reprit-elle lentement. Hier, j’ai fait trois fois l’invocation au nom de notre Élu… Trois fois les esprits se sont montrés enveloppés dans une flamme rouge sang… rouge… toujours rouge… Ce n’est pas seulement du sang… c’est le danger… un danger de mort qui vient d’une chose rouge…
Robespierre s’était levé et ses lèvres minces murmuraient des imprécations. Les figurantes agenouillées semblaient épouvantées et des plaintes s’échappaient de leurs lèvres. Seul, le négrillon semblait maître de lui. Il restait là, s’amusant de la scène, ses dents blanches brillant dans une large grimace.
– Assez de devinettes, mère ! cria Robespierre, impatienté, en descendant vivement de l’estrade.
Il s’approcha de la vieille nécromancienne, la saisit par le bras, mit sa tête ...

Table des matières

  1. Le Triomphe du Mouron rouge
  2. 1. L’idole aux pieds d’argile
  3. 2. Compagnons de misère
  4. 3. Pour un grain de plaisir, une livre de peine
  5. 4. Les réjouissances de la canaille
  6. 5. Une heure de gloire
  7. 6. Deux interludes
  8. 7. La belle Espagnole
  9. 8. Une heure effroyable
  10. 9. L’idole sinistre que le monde adore
  11. 10. Étranges événements
  12. 11. Chauvelin
  13. 12. Le Repos du Pêcheur
  14. 13. Le naufrage
  15. 14. Le nid
  16. 15. Pour l’amour du sport
  17. 16. Réunion
  18. 17. Du soir au matin
  19. 18. Une rencontre
  20. 19. Le départ
  21. 20. Souvenirs
  22. 21. Attente
  23. 22. Ambition
  24. 23. Au nom de la République
  25. 24. Quatre jours de délai
  26. 25. Un rêve
  27. 26. Peur et ambition
  28. 27. Attente
  29. 28. La fin du second jour
  30. 29. La tempête
  31. 30. Notre-Dame de Pitié
  32. 31. L’aube grise
  33. 32. La catastrophe
  34. 33. Le cyclone
  35. Page de copyright