Laisse-moi t'aimer
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Laisse-moi t'aimer

  1. 263 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Laisse-moi t'aimer

À propos de ce livre

DĂšs sa naissance, un enfant est en droit de recevoir de la part de toutes les personnes qui en prennent soin, un miroir juste et aimant afin qu'il se construise grĂące Ă  ce reflet, une image intĂ©rieure juste et aimante de lui-mĂȘme. Être vu, entendu, respectĂ©, reconnu et aimĂ© par les adultes qui en ont la responsabilitĂ© lui permettra de crĂ©er la perception qu'il aura de lui-mĂȘme. Si ces besoins fondamentaux n'Ă©taient pas comblĂ©s, sa vie deviendrait une perpĂ©tuelle quĂȘte Ă  la recherche de son identitĂ©. Souvent, les commentaires nĂ©gatifs qu'il entend dĂ©forment et dĂ©nigrent sa rĂ©flexion : « ArrĂȘte de pleurer, reste tranquille, va rĂ©flĂ©chir dans ta chambre » ou, pire encore, une absence totale de miroir. Cette absence laisse un reflet dĂ©formĂ© qui mĂšne Ă  la question fondamentale, QUI SUIS-JE? Ce livre dĂ©crit de nombreux aspects de cette image de soi qui se dĂ©veloppe au contact de notre entourage immĂ©diat. Pour arriver Ă  entrer en relation avec les autres, nous avons d'abord besoin d'apprendre Ă  ĂȘtre en relation avec soi-mĂȘme. C'est lĂ  la base vĂ©ritable de toute relation saine et Ă©quilibrĂ©e. Pour sortir de la dĂ©pendance affective, il faut devenir la vraie personne que nous sommes dĂ©jĂ  et qui n'est que cachĂ©e derriĂšre de fausses façades. Chacune d'elles peut ĂȘtre dĂ©molie grĂące Ă  l'amour que nous nous portons. C'est un processus d'Ă©volution qui commence par une relation d'amour avec soi-mĂȘme. Êtes-vous prĂȘt Ă  rencontrer la personne la plus importante de votre vie? Ce livre procure aux lecteurs tous les moyens pour y arriver. Il vous guidera pour aller vers la plus grande rencontre de votre vie. Devinez qui?

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Informations

Éditeur
PERFORMANCE
Année
2015
Imprimer l'ISBN
9782924412183
-Chapitre UN-
LE MANQUE D’AMOUR ENVERS SOI-MÊME
Tout ĂȘtre humain qui est aimĂ© inconditionnellement par ses parents ou ses Ă©ducateurs pour ce qu’il est et non pour ce qu’il fait, dĂ©veloppe une saine estime de lui-mĂȘme. Il entre-tient un sentiment de valeur et d’importance Ă  ses propres yeux. Lors des ateliers de trois jours, je demande aux personnes qui assistent de complĂ©ter un test sur la dĂ©pendance affective et le rĂ©sultat dĂ©montre que l’amour de soi est presque toujours dĂ©ficitaire.
Je reçois des gens trĂšs Ă©duquĂ©s, des gens moins scolarisĂ©s et trĂšs peu ont une juste estime d’eux-mĂȘmes. Ils ont une grande difficultĂ© Ă  s’apprĂ©cier et Ă  prendre soin d’eux. Ce sont des personnes qui ont fui Ă  travers des activitĂ©s, leur travail, des achats, des possessions matĂ©rielles, des substances ou autres, afin de remplir leur vide intĂ©rieur. Quelle est la cause de toutes ces fuites? Bien souvent, c’est le manque d’intimitĂ© avec elles-mĂȘmes, le manque d’écoute de soi, le non-respect de leur corps et le manque d’amour de soi qui en sont la cause. En ne s’accordant pas de temps de qualitĂ©, ces personnes ne peuvent identifier leurs besoins ou malaises dans le but de s’accueillir et ainsi trouver des rĂ©ponses au vide intĂ©rieur qui les habite en permanence. Tous ces manques entrainent infaillible ment la personne Ă  vivre des complexes, Ă  adopter de fausses croyances et bientĂŽt les personnages font leur apparition.
Un personnage prend toute la place dans l’ego, l’orgueil, les complexes causĂ©s par l’abandon, le rejet, la culpabilitĂ©, la rivalitĂ©, l’infĂ©rioritĂ©, la supĂ©rioritĂ©, la trahison, l’injustice, la honte de soi et autres. Lorsqu’on a appris depuis notre enfance Ă  banaliser nos sentiments, Ă  ne pas exprimer nos Ă©motions et nos peurs, le personnage a dĂ©veloppĂ© un des plus populaires mĂ©canismes de dĂ©fense qui soit pour se couper de l’émotion et de sa vitalitĂ© : la castration.
Pourquoi dĂ©veloppons-nous des mĂ©canismes de dĂ©fense? Pour ne pas ressentir l’émotion vĂ©cue au moment de la dĂ©charge du parent et/ou de l’éducateur. Lorsque j’avais Ă  peine trois ou quatre ans, je voyais la peur dans les yeux de ma mĂšre lorsque mon pĂšre arrivait ivre Ă  la maison et faisait des crises. Les crises de mon pĂšre et sa colĂšre me terrifiaient. Quand il frappait ma mĂšre, le bruit des claques me soulevait le cƓur parce que je vivais un rejet de moi-mĂȘme, par le fait mĂȘme. La peur me hantait, je tremblais de la tĂȘte aux pieds. Le malaise intĂ©rieur est tellement insupportable Ă  cet Ăąge. J’ai donc dĂ©veloppĂ© une attitude inconsciente pour bloquer cette Ă©motion, cette Ă©nergie trop souffrante qui m’effrayait tellement. Chaque fois que mon pĂšre Ă©tait en colĂšre, qu’il dĂ©chargeait sa souffrance sur nous, inconsciemment bien sĂ»r, je me protĂ©geais en mettant en place un puissant mĂ©canisme de dĂ©fense : le refoulement. Ce mĂ©canisme m’a permis de survivre et de ne plus autant ressentir cette souffrance insupportable.
À cet Ăąge, l’instinct de me protĂ©ger en utilisant des mĂ©canismes de dĂ©fense a Ă©tĂ© une bonne chose. Comme beaucoup d’enfants, mes parents n’ont pas su me montrer le chemin de l’expression de mes Ă©motions ou de mes peurs. Cette dĂ©charge de violence du parent Ă©tait trop souffrante pour moi. À cause de ce refoulement, je me suis privĂ© de ressentir mes intuitions Ă  l’ñge adulte. Je ne savais mĂȘme pas en quoi consistaient mes besoins, je n’avais aucun contact avec mes Ă©motions et ma sensibilitĂ©. Mon mĂ©canisme de dĂ©fense, bien en place depuis ma jeune enfance pour refouler ma souffrance intĂ©rieure, m’a beaucoup nui Ă  l’ñge adulte. Comme je ne voulais pas revivre cette douleur et ces peurs atroces et que j’ignorais mĂȘme l’existence de ce mĂ©canisme de dĂ©fense et que je ne connaissais rien d’autre, devenu adulte, j’ai reproduit exactement le mĂȘme modĂšle que mon pĂšre avait utilisĂ©.
Souvent, l’ĂȘtre humain se coupe de l’émotion avec des mĂ©canismes de dĂ©fense pour ne pas Ă©couter le message qui se cache derriĂšre elle. L’enfant dĂ©veloppe des patterns et, Ă  l’ñge adulte, va les rĂ©pĂ©ter pour se protĂ©ger de ses Ă©motions. Le personnage a une image Ă  protĂ©ger, celle d’un idĂ©al que nos parents ont dĂ©cidĂ© d’imprimer dans notre subconscient. Nous avons involontairement acceptĂ© cette image idĂ©ale. Ce personnage idĂ©al qui nous suivra toute notre vie, ne doit pas dĂ©ranger, doit se tenir droit en visite, doit travailler fort pour mĂ©riter plus tard l’abondance et la prospĂ©ritĂ©. Le personnage a appris qu’il faut tout faire pour maintenir la paix, ne jamais dire non Ă  quelqu’un qu’il aime, ne pas penser Ă  lui, ce qui serait Ă©goĂŻste de sa part.
Ce que l’autre vit, ce n’est pas si grave que ça, ou encore, c’est bien pire que moi. Toutes ces croyances sont profondĂ©ment inscrites en nous. Nous passons notre vie Ă  lutter pour dĂ©fendre notre image, l’idĂ©al de soi, pour fournir une bonne image aux autres. Nous avons vite appris Ă  revĂȘtir notre armure de bĂ©ton, cette castration enracinĂ©e trĂšs tĂŽt dans notre enfance. Nous avons acceptĂ© toutes ces croyances au cours de notre vie d’enfant et nous les dĂ©fendons encore pour ne pas ressentir l’ĂȘtre qui vit en nous, nos besoins non comblĂ©s, nos intuitions Ă©touffĂ©es, notre vulnĂ©rabilitĂ©, notre sensibilitĂ©. L’enfant en nous est prisonnier de ces fausses croyances, des valeurs transmises par son Ă©ducation. Aujourd’hui en tant qu’adulte, est-ce que ces croyances ou valeurs qui appartiennent Ă  nos parents et/ou Ă©ducateurs, correspondent Ă  nos besoins, nos dĂ©sirs, nos rĂȘves non rĂ©alisĂ©s?
MalgrĂ© des Ă©tudes en psychologie et les thĂ©rapies que j’ai suivies, j’ai dĂ» m’arrĂȘter pour me questionner, faire une rĂ©trospective. Pourquoi, encore aujourd’hui, ai-je toujours un problĂšme d’obĂ©sitĂ©? Je suis un persĂ©vĂ©rant, un motivĂ© dans l’ñme, malgrĂ© une faible Ă©ducation affective. Je pourrais ĂȘtre un nutritionniste avec toutes les diĂštes que j’ai suivies. Tout le poids perdu durant ma vie reprĂ©sente environ 250 kilos et, mĂȘme en suivant des programmes de nutrition saine et Ă©quilibrĂ©e, malgrĂ© tout le poids que j’ai perdu, j’ai toujours tout repris, je suis toujours retournĂ© Ă  la case dĂ©part. Je sais trĂšs bien ce que je dois faire ou pas pour atteindre un poids santĂ©. J’ai Ă©coutĂ© les conseils de spĂ©cialistes en nutrition, j’ai eu des entraineurs extraordinaires, j’ai suivi des sĂ©ances d’entrainement quatre Ă  cinq fois par semaine pour m’assurer de travailler ma forme physique de la bonne façon. J’ai Ă©coutĂ© Ă  la lettre tous ces gens qui m’ont soutenu dans mes dĂ©marches pour amĂ©liorer ma condition physique. J’ai rĂ©alisĂ© que j’ai toujours Ă©tĂ© pris en charge quant Ă  ma perte de poids et que cette aide venait de l’extĂ©rieur.
Par contre, mon mĂ©canisme de dĂ©fense, le refoulement, nuit inconsciemment Ă  ma santĂ© et Ă  mon estime personnelle. L’humiliation, la culpabilitĂ© et la honte sont toujours au rendezvous. Je n’arrive pas Ă  me dĂ©faire de ce mĂ©canisme de dĂ©fense mis en place depuis ma jeune enfance; encore aujourd’hui, je lui abandonne tous mes pouvoirs sans m’en rendre compte. Je cherche Ă  comprendre et je passe mon temps Ă  me justifier, parce que j’ai honte de moi et l’humiliation prend toute la place.
Lors d’un diner avec un ami propriĂ©taire d’un centre de conditionnement physique et sa femme, aprĂšs leur avoir fait part de ma dĂ©couverte rĂ©cente au sujet de ma blessure d’humiliation, voilĂ  qu’ils me font la morale. Sa conjointe se charge de me dire de ne plus aller dans le passĂ©, que je suis toujours dans ma souffrance, que je dois penser positivement, visualiser mes rĂȘves, que je dois penser au moment prĂ©sent et me discipliner, me responsabiliser en entrainement et en nutrition.
À ce moment prĂ©cis, je me sens jugĂ©, je ne me sens pas entendu dans ma dĂ©marche de vouloir prendre conscience davantage de mon problĂšme Ă©motionnel. Je viens de m’ouvrir Ă  deux personnes que j’admire et que j’aime beaucoup. Je dĂ©voile ma prise de conscience en toute confiance. Je suis tellement heureux du fait que je commence Ă  ressentir le bien-ĂȘtre de retourner dans le passĂ© pour guĂ©rir de cette souffrance intĂ©rieure. J’ose enfin sortir de mon isolement, sortir le nez de ma caverne de souffrance. Je commence Ă  exprimer mes dĂ©couvertes extraordinaires : ma peur de me faire juger, ma peur d’ĂȘtre déçu encore une fois et ma peur que les gens ne m’aiment plus. MalgrĂ© le fait que je me sente jugĂ©, je ne m’abandonne pas, je reste branchĂ© Ă  mes besoins, tout cela en respectant leur vision.
Je leur raconte que j’ai vĂ©cu une prise de conscience qui dĂ©filait comme un film Ă  l’intĂ©rieur de moi. Voici :
Un matin, assis Ă  mon bureau, je pleure sans pouvoir m’arrĂȘter, je touche Ă  une Ă©motion refoulĂ©e depuis l’ñge de trois ans, le rejet. Je reste prĂ©sent Ă  moi-mĂȘme, j’écoute ce sentiment de souffrance, je prends le temps de le vivre pour bien sentir cette charge Ă©motive emprisonnĂ©e depuis trop longtemps.
Ce film me ramĂšne Ă  l’ñge de dix ans, lorsque j’ai jetĂ© ma suce et ma doudou. Enfin, ma prise de conscience m’aide Ă  dĂ©masquer ce personnage que j’ai créé pour ne pas ressentir ma souffrance. Je me fais interrompre constamment par ces personnes qui me moralisent lorsque je dĂ©voile ce qui m’habite. Je garde le projecteur sur moi pour ne pas me sauver et retourner dans mes paradigmes du passĂ©. Je reprends la parole et je dis Ă  mes amis : « Je respecte votre choix de visualiser des pensĂ©es positives, ce qui est trĂšs bon et mĂȘme excellent! Mon devoir est d’aller Ă  la source de ma souffrance pour guĂ©rir de cette croyance et de cette valeur que j’ai endossĂ©es Ă  l’ñge de trois ans. En restant dans ma rĂ©alitĂ© personnelle, cela me donne des ailes pour poursuivre mon cheminement. »
Je me suis castrĂ© trĂšs jeune en refoulant, afin de ne pas ressentir les messages de mon corps. Je devais ĂȘtre aimable. À ce moment, je ne pouvais pas dĂ©cevoir, j’avais si peur de l’autoritĂ©, surtout celle des hommes. Mon mĂ©canisme de dĂ©fense inconscient m’a amenĂ© Ă  croire faussement que je dois toujours ĂȘtre aimable et ne pas dĂ©cevoir. Si je déçois, je peux raviver cette violence en moi qui a Ă©tĂ© insupportable et trĂšs douloureuse dans le passĂ©. Je dois alors trouver des solutions aux besoins des gens. Il m’est impossible de dire non Ă  une demande des autres pouvant ainsi les dĂ©cevoir. Je dois ĂȘtre aimable, ne pas dĂ©cevoir, compte tenu qu’en dĂ©cevant, je ne suis pas un bon petit garçon. C’est alors que l’humiliation, la honte, la culpabilitĂ©, le rejet de soi, prennent place, toutes ces blessures ayant remontĂ© Ă  la surface. Cela se fait trĂšs vite Ă  l’intĂ©rieur de soi. Vous allez me dire : « Robert, on doit ĂȘtre aimable dans la vie. » Bien sĂ»r, vous avez entiĂšrement raison et je suis une personne aimable, mais plus Ă  n’importe quel prix.
Lorsque des gens me demandent quelque chose, que ce soit un service ou un rendez-vous, je dirige alors la camĂ©ra vers moi. Je me regarde dans l’objectif, je m’observe, je reste en relation avec moi, je suis Ă  l’écoute, je me responsabilise et je me pose la question suivante : « Est-ce que je nuis Ă  mes besoins en rĂ©pondant aux besoins des autres ou est-ce que de rĂ©pondre Ă  cette demande comble en mĂȘme temps mes propres besoins? »
Parfois, je ne prends pas de dĂ©cision dans l’immĂ©diat, mes personnages, mes complexes, mes blessures Ă©tant rĂ©veillĂ©es, je dois me rĂ©cupĂ©rer pour ĂȘtre Ă  l’écoute de mon besoin. Je reviens Ă  la personne plus tard en exprimant que pour l’instant je ne peux pas rĂ©pondre Ă  son besoin. Je prends le temps de m’interroger d’abord. Si je ne vis pas de malaise intĂ©rieur et que je suis vraiment Ă  l’écoute de moi, j’ai ma rĂ©ponse rapidement, Ă  vrai dire, au moment prĂ©sent.
Si je dois dire non Ă  la demande de la personne et que ce refus dĂ©clenche un sentiment de non amabilitĂ©, je lui exprime ma peur de ne plus ĂȘtre aimĂ© : « J’ai peur de te dĂ©cevoir, de ne pas ĂȘtre aimable avec toi en refusant ta demande. Si j’acceptais, je te nuirais, ma rĂ©ponse ne partirait pas de mon besoin et je ne pourrais pas ĂȘtre authentique, comme tu aimerais que je le sois. »
Je vous avoue que ce n’est pas facile, puisqu’en me choisissant et en me donnant cet amour, cette importance, parfois la honte s’éveille en moi. Nous ne sommes pas habituĂ©s de nous choisir, de nous donner cette importance, cette valeur. Le rationnel prend le dessus, l’imaginaire et les scĂ©narios commencent : « Tu aurais pu rĂ©pondre Ă  son besoin, tu avais le temps, tu n’es pas juste, franchement, sa demande n’était pas si grande que cela, etc. » C’est la cassette rationnelle qui joue en boucle dans ma tĂȘte.
L’ego est tellement habituĂ© d’avoir pris toute la place et lĂ , tout Ă  coup, il est relĂ©guĂ© au second rang, on ne rĂ©pond pas Ă  la fausse croyance, nous avons osĂ© Ă©couter nos besoins. L’ego ne se laisse pas faire facilement. Le discours intĂ©rieur s’impose, essaie de me convaincre que je n’ai pas bien fait de refuser en priorisant ma relation avec moi-mĂȘme.
En plus, il y a le risque de perdre; j’ai perdu des relations en me choisissant, en m’accordant de l’importance, en me donnant de la valeur pour augmenter mon estime personnelle.
Certaines personnes qui faisaient partie de mon passĂ© en sont restĂ©es prisonniĂšres. J’ai toujours rĂ©pondu de façon positive Ă  leurs demandes et, tout Ă  coup, j’ai commencĂ© Ă  refuser. Si les gens m’aiment pour qui je suis et non pour rĂ©pondre Ă  leur vide intĂ©rieur, ils continueront Ă  me cĂŽtoyer parce qu’ils m’aiment pour qui je suis, et non parce que je rĂ©ponds Ă  leurs attentes.
Parce que je me suis Ă©coutĂ©, observĂ©, responsabilisĂ© pour ĂȘtre sensible Ă  mes besoins, j’ai perdu des relations que je croyais importantes; je me suis choisi et j’ai dĂ» faire le deuil de certaines relations et lĂącher-prise Ă  propos de ces pertes afin de retrouver ma pleine puissance intĂ©rieure. Je me suis donnĂ© le droit d’exister.
Se choisir fait partie de l’amour de soi. Le processus se fait un pas à la fois.
Plus vous vous donnerez cette importance, plus vous y prendrez goĂ»t. J’ai Ă©tĂ© une marionnette une grande partie de ma vie, j’avais tellement besoin d’amour. C’était bien plus facile de rejeter ma relation avec moi-mĂȘme et de m’abandonner que d’abandonner les autres. Lorsque l’accent est toujours mis sur tout ce qui est extĂ©rieur Ă  soi et non sur l’intĂ©rieur de soi, ce n’est donc pas Ă©vident d’ĂȘtre Ă  notre Ă©coute.
Compenser
J’ai plutĂŽt compensĂ© par toutes sortes de substances pour fuir mes Ă©motions et remplir mon vide intĂ©rieur. Ce manque d’amour de moi Ă  moi provenait des manques suivants :
‱ manque de tendresse
‱ manque de je t’aime
‱ manque d’écoute,
‱ manque de reconnaissance
‱ manque de profiter du moment prĂ©sent dans l’amour de soi
‱ manque de vulnĂ©rabilitĂ©
‱ manque de sensibilitĂ©
‱ manque de rĂ©confort
‱ manque de discipline,
‱ manque du sentiment d’importance
‱ manque de limites
‱ manque de respect
‱ malhonnĂȘtetĂ© pour conserver l’harmonie
‱ manque d’intimitĂ© avec mon pĂšre
‱ manque de complicitĂ© avec mes frĂšres et j’en passe.
Assez rapidement, j’ai bĂąti des mĂ©canismes de dĂ©fense pour ne pas ressentir mes Ă©motions d’humiliation, de honte, de culpabilitĂ©, ne pas ressentir mon complexe d’insĂ©curitĂ©, de rejet, d’abandon, de rivalitĂ© et d’infĂ©rioritĂ©. Je n’ai pas su lĂącher prise afin de ne pas toujours ĂȘtre en rĂ©action; j’ai Ă©tĂ© rigide Ă  mon Ă©gard toute ma vie. Mon complexe d’insĂ©curitĂ© a Ă©tĂ© trĂšs dĂ©vastateur : la peur des hommes, mon infĂ©rioritĂ© face Ă  mes quatre frĂšres et mon pĂšre, m’ont anĂ©anti. La colĂšre de mon pĂšre, sa violence, son regard terrifiant et ses cris pour se faire Ă©couter, l’écrasement par ses paroles, ses taloches, ses coups de ceinture de cuir. J’ai subi la domination de l’homme qui m’a donnĂ© le souffle de vie. Je suis le cadet d’une famille de cinq garçons. Mon pĂšre aurait bien aimĂ© avoir une fille au lieu d’un cinquiĂšme garçon. Pour me taquiner, mes frĂšres me le rĂ©pĂ©taient souvent : « C’est une sƓur que nous voulions, pas toi. » Ces paroles me faisaient plonger dans mon complexe de rejet et d’abandon et le mal de vivre m’a envahi trĂšs tĂŽt dans la vie. J‘ai commencĂ© Ă  vouloir compenser vers l’ñge de cinq ans. Un soir d’étĂ©, en 1972, je consomme de la boisson qui est dans une carafe sur la table du salon. Mon frĂšre le plus vieux, Raymond, me frappe au visage et nous en rions. Mon frĂšre me donne de l’attention et, Ă  ce moment prĂ©cis, je ressens un amour inconditionnel de sa part. J’ai toute l’attention dĂ©sirĂ©e. Je reçois une Ă©coute, son regard est diffĂ©rent
 Je vis une Ă©motion que je ne ressens pas souvent, celle d’ĂȘtre aimĂ© par lui. J’accepte alors une croyance que je suis aimable lorsque je consomme de la boisson. Je reçois de l’attention de mes idoles, mes frĂšres, ces personnes que j’aime du plus profond de mon ĂȘtre. Je constate aujourd’hui qu’à partir de l’ñge de cinq ans, pour ĂȘtre aimĂ©, la boisson a fait partie de ma vie.
Avant d’entrer Ă  la maternelle, un matin, chez une petite amie, je saute sur la barre de la balançoire et j’en retombe sur mes deux mains; le coup a Ă©tĂ© trop violent pour mon poignet gauche. J’ai mal, je p...

Table des matiĂšres

  1. Couverture du livre
  2. Titre
  3. Droit d’auteur
  4. Dédicace
  5. Table des matiĂšres
  6. TOUTE MON APPRÉCIATION
  7. PRÉFACE
  8. INTRODUCTION - Robert Savoie
  9. Chapitre 1 - LE MANQUE D’AMOUR ENVERS SOI-MÊME
  10. Chapitre 2 - L’AUTORITÉ
  11. Chapitre 3 - LES PEURS
  12. Chapitre 4 - LES DEUILS
  13. Chapitre 5 - AVOIR MANQUÉ D’AMOUR Rose MichĂšle Dumoulin, thĂ©rapeute
  14. Chapitre 6 - « MIROIR, MIROIR DIS-MOI QUI JE SUIS!
  15. Chapitre 7 - L’IMAGE DE SOI
  16. Chapitre 8 - RÉENTENDRE LES MÊMES CHOSES
  17. Chapitre 9 - L’HÉRÉDITÉ GÉNÉRATIONNELLE
  18. Chapitre 10 - UN CADEAU DÉGUISÉ
  19. Chapitre 11 - LE PLUS GRAND DES POUVOIRS, LE PARDON
  20. Chapitre 12 - L’AFFIRMATION DE SOI
  21. Chapitre 13 - L’ÉCOUTE DE SOI
  22. Chapitre 14 - ÊTRE ACCOMPAGNÉ
  23. Chapitre 15 - RELEVEZ-VOUS, RELEVEZ-VOUS, RELEVEZ-VOUS!
  24. Chapitre 16 - LA CONFIANCE EN SOI
  25. Chapitre 17 - PRENDRE SOIN DE SOI ET DE SON ENGAGEMENT
  26. Chapitre 18 - CHANGER L’ORDINAIRE EN EXTRAORDINAIRE
  27. AFFIRMATION DE CHANGEMENT ET DE CRÉATION
  28. CONCLUSION
  29. Couverture arriĂšre