
- 212 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
À propos de ce livre
Cet ouvrage porte précisément sur le sentiment d'infériorité qui se développe dans ce contexte et sur la nécessité de rebâtir l'estime de soi pour que cette perception néfaste à la portée dévastatrice s'amoindrisse ou disparaisse. Identifiant les principaux facteurs et conséquences d'une faible estime de soi chez les jeunes, il propose des moyens pour chacun d'eux d'utiliser son potentiel afin de corriger ses problèmes. Mais au-delà de ces « trucs », ce livre souligne l'importance d'un véritable changement d'attitude — de la part des parents comme des intervenants scolaires — pour rehausser l'estime de soi des enfants dans une société basée sur la performance et l'importance des résultats.
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Informations
Année
2014ISBN de l'eBook
9782896197040CHAPITRE 1
Estime de soi et apprentissages
Des milliers d’enfants sont en mal d’estime de soi. Des enfants intelligents qui ne réussissent pas à fournir un rendement scolaire adéquat à cause de difficultés particulières. Certains font des efforts louables pour améliorer leur rendement mais, n’y parvenant pas, ils se sentent dévalorisés et se rendent compte en même temps qu’ils déçoivent les adultes qui ont de l’importance à leurs yeux. Or, les enfants qui se dévalorisent fréquemment, qui diminuent leur propre valeur, en viennent à développer un sentiment d’infériorité.
Mel Levine1, pédiatre et spécialiste américain de la question des difficultés d’apprentissage, dénonce cette triste réalité :
« Je suis un pédiatre qui s’est donné une mission. Une seule chose m’importe : aider les enfants à réussir dans la vie. Au fil des années, en travaillant dans toutes sortes de milieux, j’ai été frappé par le nombre désespérément élevé de garçons et filles qui veulent réussir mais qui échouent lamentablement dans tout ce qu’ils entreprennent, décevant immanquablement leurs professeurs, leur famille et, ce qui est pire que tout, eux-mêmes. Ce doit être dur, très dur, de décevoir les autres. J’en suis venu à la conclusion que d’aider ces enfants à trouver leur voie fait autant partie des soins pédiatriques que le soulagement des crises d’asthme et des otites. »
La dévalorisation est souvent alimentée plus ou moins consciemment par les adultes. En effet, ces derniers, conscients des efforts fournis par les enfants et constatant qu’il n’y a pas d’amélioration de leur rendement, leur laissent entendre, plus ou moins explicitement, qu’ils ne sont pas doués ou qu’ils ont des aptitudes limitées.
Nous vivons dans une société où le rendement et les résultats sont très valorisés. Ce qui compte le plus, c’est l’efficacité et la rentabilité. L’enfant apprend qu’on le juge bon ou mauvais élève selon le rendement qu’il fournit, peu importe l’énergie et le temps qu’il consacre à son travail. Il en arrive à juger de sa valeur en fonction de ses résultats : « Mon rendement et mes résultats déterminent ce que je vaux », se dit-il. Son estime de lui-même reste extrinsèque et dépendante des exigences des adultes. L’enfant a souvent tendance à estimer sa valeur dans le domaine scolaire selon les critères des personnes qu’il juge importantes. Il intériorise les exigences de ces adultes et il finit par les faire siennes.
Or, les attentes des adultes sont souvent trop élevées à l’égard de l’enfant en difficulté d’apprentissage. Celui-ci se sent dans l’obligation de réussir en fonction de ces exigences. Trop souvent, il n’y parvient pas et il ressent alors un sentiment d’infériorité par rapport aux autres.
Une priorité éducative et sociale
L’estime de soi est un besoin légitime chez tous les humains. Aujourd’hui, dans nos sociétés très compétitives, elle est vue comme essentielle, constituant même une priorité éducative et sociale. On constate, en effet, que le manque d’estime de soi joue un rôle central dans les difficultés individuelles et sociales que les jeunes et les moins jeunes connaissent. Cette situation provient du fait que le rendement est fréquemment valorisé au mépris de la personne humaine.
Les jeunes, en particulier, sont beaucoup trop nombreux à être touchés par des problèmes psychosociaux comme la consommation de drogues, l’abus d’alcool, l’abandon scolaire et la détresse psychologique. Or, on reconnaît aujourd’hui qu’une bonne estime de soi constitue un facteur de protection qui augmente la capacité des jeunes à faire face aux difficultés de la vie. À l’inverse, une pauvre estime de soi est associée à de nombreux problèmes de santé mentale, de comportement et d’apprentissage scolaire.
Susan Harter2 donne les raisons qui expliquent l’intérêt qu’on doit porter à l’estime de soi :
« Cet intérêt peut s’expliquer en raison du lien qui semble exister entre une basse estime de soi et un grand nombre de problèmes auxquels les jeunes d’aujourd’hui sont confrontés, par exemple la dépression, le suicide, la délinquance, les problèmes d’apprentissage scolaire, la grossesse précoce, pour n’en citer que quelques-uns. Il est dès lors essentiel, pour ceux qui travaillent avec les enfants et les adolescents, de mieux comprendre les processus sous-jacents à la formation de l’estime de soi dans une perspective développementale. »
Qu’est-ce que l’estime de soi ?
Chaque être humain, au cours de sa vie et au fil de ses expériences, se forge une image et une idée de lui-même. Cet autoportrait change tout au long de l’existence, même au cours du troisième âge.
De façon générale, on définit l’estime de soi comme un sentiment favorable, né de la bonne opinion qu’on a de son mérite et de sa valeur. Le terme « estimer », du latin æstimare, signifie « déterminer la valeur de » et « avoir une opinion favorable sur ». Il faut donc poser un jugement pour déterminer sa propre valeur ou avoir une opinion de soi-même. Transposée dans le langage courant, l’expression « estime de soi » signifie donc « juger de sa valeur personnelle ».
La définition la plus complète et la plus nuancée de l’estime de soi se retrouve à mon avis dans un des livres de Josianne de Saint-Paul3 :
« L’estime de soi est l’évaluation positive de soi-même, fondée sur la conscience de sa propre valeur et de son importance inaliénable en tant qu’être humain. Une personne qui s’estime se traite avec bienveillance et se sent digne d’être aimée et d’être heureuse. L’estime de soi est également fondée sur le sentiment de sécurité que donne la certitude de pouvoir utiliser son libre arbitre, ses capacités et ses facultés d’apprentissage pour faire face, de façon responsable et efficace, aux événements et aux défis de la vie. »
Nous pouvons approfondir les principaux éléments de cette définition :
- « … l’évaluation positive de soi-même » : une évaluation est nécessairement un jugement. Ainsi, l’estime de soi est un jugement positif posé sur sa personne, tant sur le plan de son « être » que de son « paraître ».
- « … la conscience de sa propre valeur » : ce n’est pas tant la valeur qui est en cause, mais la conscience de celle-ci. La clé de l’estime de soi se trouve dans le processus de conscientisation de ses qualités et habiletés.
- « … une personne qui s’estime se traite avec bienveillance » : elle est indulgente face à elle-même en reconnaissant tant ses forces que ses limites. Elle est capable d’accepter ses erreurs. Il faut développer une attitude de bienveillance face à soi-même. Si on s’accepte tel qu’on est, il est plus facile de vivre avec ses lacunes, sachant que l’imperfection fait partie de la vie.
- ◗ « … se sent digne d’être aimée et d’être heureuse » : la personne considère qu’en regard de son « être », elle a une valeur inaliénable et qu’elle a droit au respect et à la dignité. Elle a la conviction de pouvoir être aimée et heureuse, et de le mériter tout simplement parce qu’elle est un être humain.
- « … la certitude de pouvoir utiliser son libre arbitre, ses capacités et ses facultés d’apprentissage » : la personne a la volonté, la confiance en soi et l’autonomie pour utiliser son potentiel.
- « … pour faire face, de façon responsable et efficace, aux événements et aux défis de la vie » : la personne se sent responsable et capable de faire face à des difficultés.
Toute personne qui a une bonne estime d’elle-même se traite donc avec bienveillance et se juge avec respect. Selon Rosenberg4, le respect que la personne a d’elle-même comporte deux dimensions, l’une inconditionnelle et l’autre conditionnelle :
« Le respect inconditionnel suppose que l’individu se respecte en tant qu’être humain, indépendamment de ses qualités ou accomplissements, alors que le respect conditionnel comporte une congruence entre les standards personnels de compétence, de moralité, d’excellence et les sentiments d’accomplissement à l’égard de ces standards. »
Certains auteurs soulignent que l’on confond souvent l’estime de soi relative à son être (ou à sa valeur intrinsèque) et l’estime de soi relative à sa façon d’agir, à son apparence ou à son rendement (le paraître). Malheureusement, il est fréquent que des personnes jugent de leur valeur uniquement en se basant sur les « résultats » qu’ils obtiennent ou sur leur apparence corporelle ou sociale (leur réputation). Leur estime de soi dépend alors du jugement des autres. Le risque est grand que ces personnes en viennent à vivre du stress de performance ou un sentiment urgent de toujours bien paraître pour être estimées et aimées. La valeur qu’elles s’attribuent est essentiellement extrinsèque et souvent aléatoire, car elle dépend d’une approbation sur laquelle elles n’ont aucun pouvoir.
Selon Monbourquette5, « l’estime de soi pour sa personne et celle pour sa compétence sont toutes deux nécessaires. Il importe de trouver un juste équilibre entre les deux, de les harmoniser correctement ». Pour cet auteur, ces deux formes d’estime de soi doivent être également valorisées. De façon judicieuse, il note sa préférence pour l’« être » : « On accordera cependant la priorité à l’estime de soi pour sa personne, selon le principe philosophique que l’agir suit l’être (agere sequitur esse) ».
Comment se développe l’estime de soi ?
Comme le mentionne E. Rigon6, l’estime de soi débute dès les premiers mois de la vie et se développe durant toute l’existence :
« Au croisement du psychique, de l’éducatif, mais aussi du développement psychomoteur, l’estime de soi se construit très précocement, mais reste modifiable tout au long de l’existence. Elle varie selon les âges et les circonstances de notre histoire. Si on parle beaucoup aujourd’hui, pour les adultes, de la nécessité d’une bonne estime de soi pour réussir sa vie, pour bien se comporter dans son travail, pour établir de bonnes relations avec les autres, il ne faut pas oublier que cette estime de soi se met en place dans les premiers moments de la vie. »
Au départ, le développement de l’estime de soi se fait selon un processus de construction interactif entre les parents et l’enfant. De très nombreuses recherches, en particulier celles de Bowlby et de Ainsworth7, affirment que l’estime de soi prend naissance dans une relation d’attachement. En effet, tout individu qui s’est senti un jour aimé ou qui se sent encore aimé — même si ce n’est que par une seule personne — peut se dire qu’il est aimable et qu’il possède une valeur qui lui est propre. On ne naît pas avec une image de soi achevée. Les enfants apprennent d’abord à se voir dans les yeux des personnes qui comptent pour eux : parents, frères et sœurs, enseignants et enseignantes et, enfin, camarades.
La période de l’attachement est fondamentale dans le développement psychique de tout être humain. Elle constitue le noyau de l’estime de soi. Ce premier sentiment d’une valeur personnelle s’enrichit, par la suite, de réactions de l’entourage qui confirment à l’i...
Table des matières
- Couverture
- Copyright
- REMERCIEMENTS
- INTRODUCTION
- CHAPITRE 1 - Estime de soi et apprentissages
- CHAPITRE 2 - Ce qui nuit à l’estime de soi
- CHAPITRE 3 - Les conséquences d’une faible estime de soi
- CHAPITRE 4 - Construire l’estime de soi
- CONCLUSION
- BIBLIOGRAPHIE
- Quatrième de couverture