L'agressivité chez l'enfant de 0 à 5 ans
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L'agressivité chez l'enfant de 0 à 5 ans

Nouvelle présentations

  1. 248 pages
  2. French
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  4. Disponible sur iOS et Android
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L'agressivité chez l'enfant de 0 à 5 ans

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À propos de ce livre

Ensemble, parents et éducateurs découvriront des moyens pour canaliser et mobiliser positivement les forces vives de l'enfant.

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Informations

Chapitre 1
AGRESSIVITÉ
et troubles de comportement
«Il n’y a point de perversité originelle dans le cœur humain. Il ne s’y trouve pas un seul vice dont on ne puisse dire comment et par où il y est entré.»
Jean-Jacques Rousseau1
Agressivité: énergie vitale
Jean-Jacques Rousseau croyait que la violence s’acquérait par influence de l’environnement, qu’elle se développait par contagion. Or, les recherches nous apprennent que cette conception est fausse. À la naissance, le petit d’homme possède déjà une énergie brute, vitale certes, mais non civilisée. Déjà, le poupon qui veut son lait hurle sa faim. Le «trottineur» qui s’approprie une aire de jeu la défend férocement en poussant les intrus. Dans une étude longitudinale2 effectuée au Québec, près de 90% des mères ont noté que leur bébé de 17 mois avait agressé d’autres enfants à plus d’une reprise.
Dès que le petit a les habiletés motrices pour le faire, c’est-à-dire vers l’âge de 8 ou 9 mois, il tire les cheveux et tape sur les autres. Quand il sait se tenir debout et marcher, il vole très volontiers le jouet des autres et donne des coups de pied à ses camarades. Très tôt, il crie sa colère et lance des objets. L’agressivité est normale, c’est une pulsion de vie adaptée… à certains contextes. Ainsi, les cris et les pleurs d’un bébé affamé sonnent l’alarme et lui permettent d’assouvir ses besoins. On peut sauver sa vie en repoussant un agresseur qui ne tient pas compte de nos avertissements. Lorsqu’elle reste dans certaines limites, cette énergie vitale assure notre survie. Elle nous permet de nous affirmer et d’atteindre nos objectifs. L’éducation ne vise donc pas à éliminer cette énergie, mais bien à la canaliser et à la rendre utile.
L’agressivité se présente donc dès les premières années de vie, mais elle se désapprend au fur et à mesure que l’enfant découvre comment exprimer ses besoins et ses frustrations dans le respect de soi et des autres. D’ailleurs, la grande majorité des enfants affiche moins de comportements agressifs grâce au langage et à un encadrement adéquat. Selon Claude Gagnon3, de 50% à 60% des enfants ne manifestent pas de comportements agressifs au début du primaire tandis que de 20% à 30% d’entre eux sont agressifs à l’occasion. La proportion d’enfants qui agressent fréquemment les autres se situe entre 4% et 10%. Donc, en grandissant, la majorité des bambins apprennent à maîtriser leur agressivité physique et à imaginer d’autres façons d’agir avec les autres.
Distinguer l’agressivité normale des troubles de comportement
«La violence, c’est le geste sans la parole, c’est l’énergie à vivre sans la communication.»
S. Goldberg4
Définir l’agressivité est une tâche ardue parce qu’elle repose souvent sur un jugement s’appuyant sur l’histoire personnelle du parent, sur sa culture et son éducation. Pour certains adultes, les enfants qui refusent d’obéir sont agressifs. Pour d’autres, l’impolitesse est du ressort de l’agressivité. Parfois, un même comportement est interprété de plusieurs façons différentes. Par exemple, certains considèrent qu’un enfant regardant l’adulte en train de le réprimander est poli puisqu’il écoute attentivement, tandis que d’autres y verront de l’insolence. Le niveau de tolérance de l’adulte sert de balise au jugement qu’il porte sur le geste de l’enfant.
Les auteurs Cloutier, Gosselin et Tap définissent l’agressivité comme des «conduites antisociales qui consistent à agresser les autres physiquement ou verbalement5». Le terme «antisocial» réfère à une façon destructive de réagir par opposition à «social», où les solutions sont négociées et les frustrations, exprimées verbalement, sans porter préjudice à l’autre, c’est-à-dire sans porter atteinte à sa personne ou à ses possessions. En effet, la destruction d’objets peut aussi faire partie du répertoire des conduites antisociales. Par contre, si on choisit de s’exclure de la relation, de se retirer passivement du conflit sans réagir, on parle alors de la manière asociale de réagir.
L’agressivité dite «normale» est celle qui se manifeste chez les petits d’âge préscolaire parce qu’ils n’ont pas encore appris à utiliser des stratégies pacifiques pour résoudre leurs conflits, à réguler leurs émotions où à se servir de comportements adaptatifs de rechange à l’agressivité. Ils n’ont pas encore développé les habiletés sociales qui leur permettront d’interagir de façon positive avec leur entourage. On explique leurs gestes agressifs par leur maladresse sociale, leur immaturité neurologique, leurs habiletés langagières à peine émergentes et leur capacité naissante à intégrer les interdits. Les chercheurs6 s’entendent pour dire qu’au cours du développement, ce qui distingue les manifestations agressives normales des conduites agressives dites «anormales» ou «atypiques», c’est la fréquence et la gravité des symptômes.
On parle donc de conduites agressives atypiques chez les enfants d’âge préscolaire qui déclenchent des bagarres, intimident, utilisent des objets pour blesser les autres. Ces agissements nuisent à leur développement. Ils se montrent incapables de vivre des relations positives avec leurs compagnons, ils agressent leurs parents. Sarah Landy7 suggère aux parents de consulter un professionnel lorsque l’enfant semble éprouver du plaisir à blesser les autres et ne ressentir aucun remords envers la victime. Elle affirme que la dangerosité des gestes et leur planification sont aussi des facteurs à considérer. On peut également s’inquiéter de la violence exercée sur des animaux et de certains gestes destructeurs, comme mettre le feu.
De son côté, Jean Dumas8 soulève le fait que les troubles oppositionnels commencent en général vers l’âge de 6 ou 7 ans et chez seulement de 5% à 6% des enfants, tandis qu’on observe le trouble des conduites, à la fin de l’enfance et au début de l’adolescence, chez 2% à 8% des garçons et chez 0% à 2% des filles. Ces deux troubles de comportement sont définis par l’Organisation mondiale de la santé et servent de critères diagnostiques en psychopathologie.
L’objectif de cet ouvrage étant de soutenir les parents dans leur rôle d’agent de socialisation et d’éducation de leur enfant, nous nous limiterons donc à l’agressivité dite normale dans le sens qu’elle s’inscrit dans le développement normal de l’enfant.
Des facteurs d’influence
Au fur et à mesure que l’enfant verbalise ses frustrations, il utilise de moins en moins l’agression physique. Cependant, certains facteurs de risque s’additionnent les uns aux autres et le fragilisent, ce qui réduit sa capacité à relever les défis sociaux et à affronter les stress quotidiens. Ce sont les facteurs de risque combinés qui influencent négativement le processus de socialisation de l’enfant et nuisent à son adaptation psychosociale9.
On a associé de nombreux facteurs à des problèmes d’agressivité chez les enfants. «Selon les travaux de l’équipe du Dr Richard Tremblay10, les enfants dont la mère est jeune, fume et possède un revenu peu élevé courent fois plus de risques que les autres enfants de développer des comportements violents11.» Outre ces facteurs socio-économiques, la violence familiale, la dépression maternelle, l’encadrement parental inadéquat, l’exposition prénatale à diverses drogues et la criminalité de l’un des parents sont aussi associés aux conduites agressives de l’enfant12.
D’autres études associent le tempérament difficile de certains enfants à leurs difficultés relationnelles13.
On a aussi exploré la thèse des prédispositions biologiques à la violence et il est maintenant reconnu que les garçons manifestent trois fois plus d’agressivité physique que les filles14. On explique cette surreprésentation des garçons par le taux de testostérone supérieur qui pousse ceux-ci à réagir plus fortement aux provocations des autres15. Par ailleurs, il existe un lien indéniable entre le recours à l’agression physique et le retard de langage chez l’enfant et même chez l’adolescent et l’adulte16.
Enfin, l’exposition prénatale à l’alcool, à la cigarette ou à d’autres drogues et à une alimentation maternelle déficiente, ainsi que les complications à la naissance (manque d’oxygène)17 et une prématurité extrême18 peuvent contribuer au développement de conduites agressives. Ces facteurs peuvent nuire au développement du cerveau qui a un rôle essentiel dans le contrôle de soi. La zone préfrontale du cerveau est en cause dans les prises de décisions, dans le freinage ou dans l’émission des gestes. Ces fonctions permettent donc de réfléchir avant d’agir de façon responsable.
C’est le cumul de ces facteurs qui risque de rendre l’enfant agressif. Une étude de l’Université de Cambridge19, en banlieue de Londres, auprès de 400 garçons de 8 à 10 ans rapporte que parmi les garçons qui avaient commis des gestes de violence, 3% n’avaient connu aucun de ces facteurs, tandis que 8% en avaient connu un, 15% en avaient connu deux ou trois et 31% en avaient connu quatre ou cinq. Notons qu’il y a une forte proportion de garçons qui, malgré la présence de facteurs de risque, n’ont commis aucun geste de violence pendant leur adolescence.
Il ne faut donc pas considérer les facteurs de risque comme des causes, mais bien comme des éléments interreliés dans une dynamique parfois explosive. La violence peut survenir à l’intérieur de cette dynamique, mais parfois aussi en l’absence de ces facteurs.
Certains comportements agressifs s’inscrivent dans un registre réactionnel. Ce sont des manifestations maladroites et passagères pour s’adapter à une nouvelle situation. Ces enfants développeront peu à peu des mécanismes pour s’adapter à l’événement générateur de stress, surtout s’ils vivent dans un contexte familial chaleureux et prévisible, où les adultes communiquent, racontent, mettent...

Table des matières

  1. COUVERTURE
  2. DE LA MÊME AUTEURE
  3. PAGE LÉGALE
  4. TABLE DES MATIÈRES
  5. INTRODUCTION
  6. CHAPITRE 1: Agressivité et troubles de comportement
  7. CHAPITRE 2: Développement de l’agressivité chez l’enfant
  8. CHAPITRE 3: Antidotes aux comportements agressifs
  9. CHAPITRE 4: Les mordus de la morsure
  10. CHAPITRE 5: Il frappe, pousse, pince
  11. CHAPITRE 6: L’enfant en colère: les crises
  12. CHAPITRE 7: L’opposition
  13. CHAPITRE 8: L’agressivité verbale
  14. CHAPITRE 9: Chamailleries et batailles au sein de la fratrie
  15. CHAPITRE 10: La résolution de conflits
  16. CHAPITRE 11: Calme toi!
  17. CHAPITRE 12: Le quotidien au service du développement des habiletés sociales
  18. CONCLUSION
  19. BIBLIOGRAPHIE
  20. RESSOURCES
  21. QUATRIÈME DE COUVERTURE