L'autorité au quotidien
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L'autorité au quotidien

Un défi pour les parents

  1. 292 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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L'autorité au quotidien

Un défi pour les parents

À propos de ce livre

Parents et éducateurs trouveront dans cet ouvrage les outils nécessaires pour tisser avec l'enfant des liens solides et respectueux.

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Informations

PREMIÈRE PARTIE
Chapitre 1
ÉLEVER
un enfant
L’autorité, d’hier à aujourd’hui
«Comment agir envers mon fils qui refuse de prendre sa douche? Interdire à notre fille l’utilisation de l’ordinateur pendant une semaine est-il un moyen efficace pour l’inciter à nous respecter davantage? Comment m’y prendre pour diminuer les conflits entre mes enfants? Quelles stratégies employer pour que ma fille de 8 ans accepte d’aller au lit sans rechigner le soir? À partir de quel âge mes enfants peuvent-ils fréquenter les réseaux sociaux? Dois-je punir mon enfant qui s’est mal comporté à l’école? Comment mettre fin aux argumentations? On nous dit que notre fils de 2 ans est la terreur de sa garderie. On veut l’expulser! Que faire?»… Il y a quelques décennies, on ne se posait pas ce genre de questions.
Dans les années 1960, les mères s’en sortaient généralement en menaçant: «Attends que ton père arrive!» Et les pères distribuaient les punitions en arrivant à la maison, le soir venu. Plus confiants, plus sûrs d’eux, les parents élevaient leurs enfants en copiant fidèlement le modèle de leurs parents, sans outils autres que leur bon jugement. Aucun enfant ne se serait risqué à dire: «Je ne t’aime plus, maman» ou «Tu n’es pas gentil, papa». Lorsqu’ils se fâchaient ou qu’ils punissaient, ils étaient persuadés d’être dans la bonne voie, ne connaissant rien d’autre, et souhaitaient avant tout avoir des enfants bien élevés en leur inculquant les valeurs qui leur tenaient à cœur. La plupart d’entre eux avaient la conscience tranquille quant à leurs exigences et leurs interventions auprès de leurs enfants. Les punitions étaient formatrices. «Cela va t’apprendre», disaient-ils.
Était-ce plus facile pour eux? C’était sans doute plus simple, car le monde était plus simple. L’influence de la télévision, des amis et de l’école était beaucoup moins importante. Force est d’admettre que les modèles familiaux se sont transformés. Si, maintenant, les enfants passent avant tout et avant tous, à cette époque, c’était les parents d’abord et les enfants ensuite. Le nombre d’enfants par famille a diminué considérablement, au point qu’aujourd’hui plusieurs d’entre elles se composent d’un enfant unique. De nos jours, une famille de trois enfants est d’ailleurs considérée comme une grande famille par une bonne partie de la population. Étant moins nombreux, les enfants sont devenus plus précieux. Et si, en plus, les parents viennent à se séparer, le lien d’amour et de tendresse avec l’enfant devient le seul lien qui leur semblera durer toute une vie. Affirmer son autorité risque alors de frustrer l’enfant et de compromettre ce lien d’amour, ne serait-ce que pour une courte période. Je raconte parfois que lorsque ma mère punissait trois d’entre nous, par exemple, elle avait encore six enfants qui l’aimaient! La peur de perdre l’amour de leur enfant en lui imposant des interdictions ou en le limitant empêche un grand nombre de parents d’exercer quotidiennement leur autorité.
De plus, de nombreuses femmes se sentent aujourd’hui noyées dans un océan de responsabilités familiales et professionnelles importantes et parfois difficiles à concilier. La crainte de ne pas pouvoir gérer cette situation, avec tous les tracas qui s’y rattachent, engendre une forte culpabilité chez elles. Comment avoir l’impression d’être une bonne mère dans cet état d’esprit et satisfaire adéquatement ses besoins affectifs tout autant que ceux de son enfant? Les pères aussi gravissent d’importants échelons dans leur carrière, et ces étapes coïncident le plus souvent avec l’arrivée des enfants. Chacun court sans cesse et tente de gagner du temps. Or, tisser un lien d’attachement de façon à ce que l’enfant se sente aimé et accepte votre autorité requiert du temps et de la disponibilité. De nombreux parents affirment qu’ils voient si peu leurs enfants qu’ils ne leur refusent rien et s’abstiennent de les réprimander. «Le peu de temps passé ensemble doit être amusant», disent-ils. Cependant, sans limites ni règles, il arrive un moment où le plaisir n’est plus au rendez-vous, où votre autorité est en danger.
Il est utopique d’envisager d’assumer votre autorité et transmettre vos valeurs sans, en même temps, préserver et nourrir votre lien d’attachement à votre enfant. L’enfant a un besoin vital de s’attacher à quelqu’un. S’il ne se lie pas à vous, il risque de se tourner vers ses amis, ses pairs, comme le mentionne le médecin et auteur Gabor Maté:
«Ce n’est pas un manque d’amour ni un manque de compétences parentales qui nous rendent inefficaces en tant que parents, mais l’érosion du contexte d’attachement lui-même. Parmi ces attachements concurrents, le plus courant et le plus nocif qui affaiblit l’autorité et l’amour des parents est la tendance grandissante de nos enfants à créer des liens avec leurs pairs. Le désordre qui affecte les jeunes enfants et les adolescents d’aujourd’hui a ses origines dans la perte d’orientation vers les adultes significatifs dans leur vie.
Pour la première fois dans l’histoire, les jeunes ne se tournent pas vers leurs parents, leurs enseignants et autres adultes responsables pour leur éducation, leurs modèles et leur encadrement, mais plutôt vers des personnes que la nature n’a jamais envisagées pour assumer le rôle de parent — leurs propres pairs. Les enfants sont difficiles à gérer, ne sont pas coopératifs en salle de classe, ne prennent pas de la maturité, car ils ne nous prennent plus comme modèles. Au lieu, ils sont élevés par des personnes immatures qui ne sont aucunement en mesure de leur montrer le chemin vers la maturité. Ils sont parents les uns des autres1
Il est urgent, selon lui, de «reconquérir» nos enfants, de retrouver notre juste place de parents si nous souhaitons exercer notre autorité et l’influence que nous confère notre position unique et privilégiée. L’enfant, comme le parent, en sera gagnant.
J’en ai personnellement fait l’expérience lorsque j’ai vu s’éclipser notre fils aîné de la maison au profit de ses amis durant l’été de ses 13 ans. Il n’entrait que pour manger et dormir et en semblait fort heureux. N’est-ce pas ce que l’on souhaite, en tant que parents, de voir nos enfants s’épanouir même si pour cela il nous faut céder du terrain? Je comprenais son besoin d’indépendance, de liberté et la place privilégiée qu’occupent les amis à cet âge, mais je ressentais, en même temps, un profond malaise et nourrissais une certaine inquiétude. Comment demeurer des guides et conserver notre influence sur notre enfant sans exercer un contrôle rigide? Aucun livre ne précise avec exactitude le temps à accorder aux amis et à la famille quand on a 13 ans. Lorsque nous discutions de sa présence rarissime à la maison, il disait: «Mais vous savez que vous pouvez me faire confiance. Vous connaissez mes amis.» J’avais, certes, un deuil à faire. J’étais prête à partager ma place avec ses amis, mais pas à la céder totalement.
Comment pouvais-je aborder le sujet sans créer de résistance et causer un éloignement encore plus grand? «Dis-moi, ferais-tu confiance à des inconnus, toi?» l’ai-je questionné. «Bien sûr que non, maman!», m’a-t-il répondu. «Je te vois si peu depuis le début des vacances que tu es en train de devenir un inconnu pour moi et ça me fait de la peine. Je sais toute l’importance qu’ont tes amis, mais j’ai besoin de connaître le jeune homme que tu deviens, car tu comptes toujours autant pour moi. Tu comprends sûrement que je ne peux pas, dans les circonstances, t’accorder aveuglément ma confiance.» Malgré tous les changements des dernières décennies et le contexte actuel, je demeure persuadée qu’exercer une autorité parentale saine et épanouissante pour le parent comme pour l’enfant est une mission réalisable.
Une question d’équilibre
Quelle ironie de constater que nous n’avons jamais éprouvé autant de difficultés dans nos fonctions parentales tout en étant plus informés que jamais sur le développement de l’enfant! Depuis plus de 20 ans, différentes ressources (revues, livres, émissions télévisées, cours, etc.) abreuvent en effet les parents de conseils et de recommandations, les incitant à agir différemment de leurs propres parents afin d’éviter de traumatiser leurs enfants. Cependant, ces informations peuvent avoir des conséquences opposées: tantôt positives en servant de balises à certains parents, tantôt négatives en suscitant de l’inquiétude, de la culpabilité et une perte de repères chez d’autres. Par exemple, lorsque le livre Tout se joue avant six ans, de Fitzhugh Dodson, a été publié en 2006, mes enfants avaient 9 et 10 ans. «Il est déjà trop tard!», avais-je alors pensé, probablement comme bien d’autres parents…
La sensibilité du parent est fort présente par les temps qui courent, mais qu’en est-il de la fermeté? D’une autorité rigide, nous sommes passés à une carence d’autorité et, parfois même, à une absence d’autorité. Il faut dorénavant expliquer les règles à l’enfant et discuter avec lui de leur importance et de leur raison d’être. Or, cela est nettement insuffisant pour l’amener à les respecter. Il faut se rappeler que «le parent a aussi un rôle d’autorité à assumer et il ne peut y échapper, même s’il le trouve souvent difficile, lourd et négatif. Être en autorité ne signifie nullement faire preuve de méchanceté ou être en colère2». Sensibilité et fermeté vont de pair dans une autorité de cœur. Être ferme implique que l’on doive agir chaque fois qu’une règle est enfreinte, que l’une de nos valeurs est touchée. Comme nous le verrons dans les chapitres à venir, cela peut se faire sans colère ni agressivité, de façon tout simplement aimante.
Un juste retour du balancier de l’autorité s’impose. Les caractéristiques d’un enfant qu’on dit «bien élevé» diffèrent évidemment selon chaque parent, chaque époque, chaque culture et chaque continent. Mais peu importe où l’on se trouve, il existe un juste équilibre qui vaut le coup d’être envisagé entre l’imposition d’une discipline de fer où l’enfant n’apprend rien par lui-même et la liberté absolue où l’enfant doit tout apprendre par lui-même.
Éduquer demeure une tâche aussi exigeante que complexe. Le quotidien d’un parent qui refuse de s’appuyer sur les méthodes traditionnelles d’éducation est souvent marqué par le découragement, l’angoisse, le désarroi et la culpabilité. Comment être un bon parent dans ce contexte? Entre cet enfant dit «mal élevé» et cet autre dit «bien élevé», il y a une merveilleuse place pour s’«élever» avec son enfant.
L’enfant «mal élevé»
Christiane
Christiane a vu son rêve d’être grand-mère se réaliser il y a quelques années. Elle n’éprouve pourtant aucun plaisir à voir ses petits-enfants. «Ils sont tellement “mal élevés” dit-elle. Comment les aimer alors qu’ils ne sont pas aimables? Quelle tristesse! Moi qui rêvais d’aimer, de cajoler mes petits-enfants. Chaque fois qu’ils me rendent visite, ils monopolisent toute l’attention. C’est un défi de discuter calmement entre adultes en leur présence. Toutes les raisons sont bonnes pour nous interrompre. Au moment des repas, ils se disputent sans arrêt et font des commentaires...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Page légale
  3. Table des matières
  4. Introduction
  5. Première partie
  6. Deuxième partie
  7. Conclusion
  8. Annexe
  9. Bibliographie
  10. Quatrième de couverture