J'ai mal à l'école
eBook - ePub

J'ai mal à l'école

Troubles affectifs et difficultés scolaires

  1. 178 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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J'ai mal à l'école

Troubles affectifs et difficultés scolaires

À propos de ce livre

Des enfants vivent jour après jour des malaises liés à leur fréquentation de l'école sans que de réels troubles d'apprentissage soient diagnostiqués. Que faire?

Foire aux questions

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PREMIÈRE PARTIE
Vie active et apprentissage
Chapitre 1
S’ADAPTER, GRANDIR
et apprendre
Et la Mère, fermant le livre du devoir,
S’en allait satisfaite et très fière sans voir,
Dans les yeux bleus et sous le front plein d’éminences,
L’âme de son enfant livrée aux répugnances.
Les poètes de sept ans, Arthur Rimbaud
Un enfant à mettre au monde
En venant au monde, l’enfant est plongé dans une constellation familiale qui a déjà une histoire et des valeurs qui lui sont propres. Il vit généralement avec ses parents, qu’ils soient ensemble ou séparés, en harmonie ou en conflit, et souvent avec des frères et des sœurs, tous différents les uns des autres. Chaque membre de la famille porte en lui ses souvenirs, ses joies et ses blessures, ce qui influence inévitablement les autres membres de la famille. Par ce jeu d’interactions, l’enfant se construit et cumule à son tour les expériences les plus diverses, plus ou moins positives, plus ou moins traumatiques, plus ou moins favorables à son développement. C’est avec ce premier bagage qu’il quitte la maison pour entrer à l’école. Il poursuit son développement dans ce milieu, qui est tout aussi riche que la maison en expériences de toutes sortes et à partir desquelles il se prépare à sa vie d’adulte.
L’environnement familial est l’un des facteurs qui déterminent le plus les rapports que l’enfant établira par la suite avec le monde extérieur, dont fait partie l’école, ce milieu où il doit s’ancrer pour ne pas vivre son enfance en marge du groupe. Les bases de son développement ont été posées avant que l’enfant entre à l’école et celui-ci doit maintenant les utiliser pour s’adapter et s’intégrer au monde nouveau qui l’attend. La «couleur» des relations familiales déjà tissées a donc une incidence sur ce que sera en mesure de vivre le nouvel élève. Ainsi un petit qui grandit auprès de parents anxieux aura tôt fait de le devenir quand il sera face à la nouveauté; de la même façon, celui qui est élevé par des parents négligents manquera bien vite du soutien et de l’organisation dont chaque enfant a besoin pour se sentir en sécurité.
Parmi les facteurs qui permettent à l’enfant de bien vivre l’école, les facteurs affectifs sont déterminants puisqu’ils aident un enfant à compenser ses difficultés scolaires lorsque celles-ci sont de nature spécifique, c’est-à-dire liées aux instruments d’apprentissage. Que les problèmes soient passagers ou durables, il est clair que plus tôt nous dépistons les signes du «mal d’école», mieux nous pouvons mettre en place des conditions favorables à l’apprentissage et à l’adaptation scolaire.
Un enfant qui cherche à grandir
Comme le papillon, l’enfant doit déployer ses ailes pour grandir, aller à l’école, se séparer de ses parents, découvrir l’extérieur. Bref, pour voir le monde! La réussite de son intégration sociale dépend de l’effort qu’il met à entrer en relation avec un environnement lui demandant déjà beaucoup et du respect manifesté par son entourage immédiat pour son rythme et son style d’apprentissage. Les parents aussi doivent fournir un effort afin d’accepter l’inconfort de ce moment de transition que représente l’entrée à l’école.
L’enfant fait l’effort quand ses parents le font, et quand il est en mesure d’accepter le cadre dans lequel il doit le fournir. Il le fait d’autant mieux qu’il a déjà affronté des situations nouvelles et parfois difficiles, et qu’il s’y est adapté pour en tirer un bénéfice. Si les outils d’apprentissage de l’enfant sont fin prêts pour commencer l’école, tout devrait bien se passer. Dans le cas contraire, des répercussions inévitables se font sentir sur l’ensemble de son développement, à moins qu’il réussisse, dès son entrée à l’école, à compenser peu à peu ses déficits par un enseignement régulier ou spécialisé de qualité et par de bons modèles (parents, enseignants) qui lui permettront d’acquérir un sentiment de sécurité de base sur lequel pourra s’édifier sa motivation à apprendre et à se dépasser.
Lorsque le petit arrive à l’école, il dépend encore beaucoup des adultes qui l’entourent pour ce qui est des gestes du quotidien. Rapidement, il s’adapte en apprenant progressivement les bases du système scolaire dans lequel il est invité à s’engager et il se plaît généralement à montrer ce qu’il sait faire seul. Au début, les parents sont appelés à aider l’enfant à s’organiser pour ses devoirs parce qu’il n’a pas encore acquis d’automatismes pour le faire lui-même. Par contre, le plus rapidement possible, les parents ont tout intérêt à encourager l’enfant à faire seul tout ce qu’il est capable de faire et à ne demander de l’aide qu’au besoin. Plus l’écolier répond seul aux exigences scolaires, plus il peut s’en accorder le crédit et être en mesure de réutiliser ces compétences en classe ou devant sa feuille de contrôle.
Ainsi, combien d’enfants ne comprennent pas encore le sens de la lecture en 3e et en 4e année parce qu’ils continuent à lire à voix haute leurs textes donnés en devoir, comme en 1re, quand les parents les accompagnaient de près dans cette tâche. Si l’enfant lit à voix haute, c’est qu’il lit encore pour l’autre et non pour lui-même. Comment peut-il alors prendre plaisir au sens du texte si l’objectif est plutôt de vérifier s’il lit bien et de corriger les fautes?
D’une part, la lecture ralentie par le seul fait de lire à voix haute et le mot à mot ainsi décodé limitent l’accès au sens. Les parents s’étonnent alors de voir que leur enfant ne réussit pas à répondre aux questions qu’ils lui posent sur le texte. Cela est pourtant normal. N’importe quel adulte lisant à un autre un texte à voix haute comprend moins bien que s’il le lit à voix basse. En demandant soir après soir à l’enfant de lire à voix haute, on le place dans une position de dépendance par rapport à celui ou celle qui corrige ses erreurs au fur et à mesure et qui vérifie sa compréhension par des questions auxquelles cet enfant aurait eu moins de mal à répondre s’il avait lu en silence.
D’autre part, l’enfant prend l’habitude de se faire «réexpliquer» le texte plus en profondeur, et il ne cherche pas à le faire lui-même.
À trop vouloir en faire pour les enfants, on les empêche de développer leurs propres moyens et de mettre au point des stratégies qui leur seront utiles toute leur vie.
L’enfant doit acquérir de l’autonomie à chaque stade de son développement. Celui à qui l’on met un sac d’école dans les mains devrait tout au moins être capable d’en sortir le contenu lui-même, de relire ce qu’il a écrit dans son agenda et de savoir ce qu’il a à faire. À la limite, s’il a besoin d’aide, il devrait pouvoir la demander sans pour autant que le parent reste assis à ses côtés. L’aider à devenir plus autonome, c’est aussi l’encourager à chercher de l’aide là où elle se trouve, c’est-à-dire auprès des intervenants scolaires et plus particulièrement de son enseignant. Les parents qui se substituent à l’enseignant pour aider leur jeune dans ses travaux scolaires sont généralement déçus des résultats obtenus. Leur objectif est louable, mais le moyen fonctionne rarement. Ce n’est généralement pas en faisant plus pour un enfant qu’on l’aide à devenir autonome et compétent.
En donnant aux enfants les moyens d’être autonomes, dans la mesure où ils le peuvent, on les aide à acquérir un sentiment de compétence et de confiance, sentiment qui leur sera essentiel lorsqu’ils feront face aux exigences scolaires sans avoir le «moi auxiliaire» parental à leurs côtés. Ceux qui ne sont pas autonomes à l’école ont plus facilement tendance à devenir stressés, tristes et anxieux parce qu’ils pensent ne pas pouvoir y arriver seuls. Leurs expériences quotidiennes leur confirment chaque jour qu’ils ne peuvent pas faire seuls ce qu’ils ont à faire. Ils dépendent de leur entourage pour aborder une tâche, persévérer et valider leur travail. En cas de réussite, ils ont du mal à s’en accorder le crédit, parce qu’ils savent avoir été beaucoup aidés. Par contre, en cas d’échec, ils n’ont pas tendance à regarder ce qui, dans leurs attitudes ou dans leur façon de faire, a pu influencer leur rendement.
Cette manière de se comporter ne permet pas d’utiliser les déceptions quotidiennes pour favoriser le développement d’attitudes favorables à l’apprentissage, car l’enfant perçoit souvent la cause de ses échecs comme extérieure à lui-même. Il se retrouve donc en marge de son groupe scolaire. Il reste plus passif que les autres, moins engagé et moins responsable de ses résultats scolaires, ce qui incite ses parents à l’accompagner d’encore un peu plus près. Or, cet accompagnement ne l’aide pas vraiment à devenir autonome, car il attend trop des autres pour apprendre.
L’enfant vit mal ce manque d’autonomie, car il sent qu’il n’a pas de pouvoir sur ce qu’il fait. Il devient de plus en plus mal à l’aise dans la relation trop étroite qui l’unit à ses parents dans les matières scolaires, et il s’en défend en s’opposant à eux, le plus souvent sur un mode passif. Ce qui est paradoxal, c’est que cet écolier fera tout pour maintenir son état de dépendance, car il en obtient malgré tout certains gains secondaires, dont la présence de l’autre à ses côtés.
Ce type de problèmes trouve une résonance particulière dans certaines familles. Les bénéfices relationnels que l’enfant retire du fait que ses parents répondent inlassablement à toutes ses demandes d’aide l’encouragent à demeurer immature, passif et dépendant. Les deux parties doivent alors apprendre à «se séparer», et l’entourage doit se concerter pour aider l’enfant à devenir autonome et de plus en plus responsable. Dans de telles situations, il est souvent indiqué d’introduire une tierce personne (autre membre de la famille, tuteur, professionnel) pour favoriser le passage à un nouveau stade de développement.
Un enfant hors du nid
Quel parent bienveillant ne s’est pas déjà fait dire qu’il en faisait trop pour son enfant! Il arrive en effet que nous en fassions plus que moins afin d’aider ou de chouchouter, tout simplement. C’est là une des joies d’être parent et, pour l’enfant, c’est l’occasion de «rester petit» un peu plus longtemps.
Certains ont beaucoup de difficultés à quitter le monde de l’enfance, particulièrement ceux qui ont trop profité de ces moments de grâce. De la même façon que l’oisillon doit parfois être poussé hors du nid pour prendre son envol, certains enfants ont besoin plus que d’autres d’encouragements pour faire leurs expériences… seuls. De l’enfant chouchouté à l’enfant surprotégé, il n’y a qu’un pas, celui qui est induit par l’anxiété des parents.
En effet, certains parents surprotègent leur enfant parce qu’ils perçoivent le monde extérieur comme une jungle et ils ne croient pas leur chérubin capable d’y survivre sans eux. Dans certaines familles, ces attitudes protectrices naissent des circonstances de la vie (maladie, décès d’un proche ou d’un animal, tensions familiales, troubles spécifiques d’apprentissage ou problèmes de développement). Il arrive souvent que les parents n’en prennent pas conscience tant que l’enfant n’en vit pas les conséquences dans son adaptation scolaire et sociale.
Quelles que soient les raisons et les circonstances qui motivent de telles attitudes, l’enfant à qui l’on ne permet pas d’ouvrir ses ailes à sa mesure gagne à «rester petit». Il s’assure ainsi d’une présence constante, aimante et réconfortante à ses côtés. Pour cet enfant, l’entrée à l’école est souvent un choc parce que, encore trop dépendant de son environnement, il se retrouve mal préparé pour profiter des nouvelles expériences qui lui sont offertes. D’un seul coup, en l’absence de ses parents, il est dépourvu, peu autonome, et en marge du groupe. Cette situation provoque assez d’anxiété pour que soient compromises ses possibilités d’adaptation au milieu scolaire et pour engendrer des difficultés d’apprentissage. Dans certains cas, le stress d’avoir à se séparer de ses parents, tout en étant si mal préparé à aborder l’école, peut dégénérer en phobie scolaire.
C’est un peu ce qui est arrivé à Marc qui, à 8 ans, ne veut toujours pas aller à l’école.
Un enfant choyé parmi tant d’autres
image
Marc ne s’est jamais plu à l’école. Il pleure souvent le matin avant de quitter la maison et il a toujours du mal à retourner en classe après les périodes de congé. Pourtant, Anne, sa sœur aînée, adore l’école!
Anne est curieuse et réussit dans tous les domaines. Elle aime son petit frère et s’est toujours beaucoup occupée de lui quand il était petit. Elle jouait à la maman ou à la serveuse de restaurant, lui faisait des spectacles, le faisait voyager dans ses bras d’un coin à l’autre de la maison. Leurs parents appréciaient qu’ils s’entendent aussi bien.
À 12 ans, Anne demeure encore très serviable envers son petit frère, «si maladroit et si souvent dans la lune». Elle l’aide à attacher ses souliers et son manteau quand il met trop de temps. Ils partent souvent en retard pour l’école parce que Marc est particulièrement lent le matin. Il joue et rêvasse alors que toute la famille court pour être à temps. Anne prend son rôle de grande sœur au sérieux et Marc le lui rend bien en restant son plus fidèle admirateur.
En fait, toute la famille s’occupe et se préoccupe beaucoup de Marc. C’est le «bébé», le petit dernier. Souffrant de graves crises d’asthme depuis l’âge de 2 ans, il a toujours suscité de grandes inquiétudes et donc induit des attitudes surprotectrices de la part de son entourage. Bien qu’il soit resté très dépendant de ses parents et de sa sœur pour tous les petits gestes du quotidien, cela ne causait pas de problèmes au sein de la famille, car on avait du temps à lui consacrer. Sa mère a arrêté de travailler quand il a commencé à faire de l’asthme. Inquiète à l’idée de le confier à une tierce personne, et comme son aînée entrait à l’école en première année, elle a choisi de devenir mère au foyer pour profiter de ses enfants et… pour veiller au grain. Elle voulait, dit-elle, suivre ses deux enfants de près.
Tout se déroulait bien, même si le papa trouvait parfois son fiston bien gâté par ces deux «mères», qui en prenaient grand soin. À elles deux, elles s’assuraient que le garçon ne manquait jamais de rien. Petit pour son âge, maladroit, un peu timide et inquiet, l’enfant réussit à rester «petit» et «mignon» jusqu’à son entrée à l’école. À ce moment-là, il n’avait eu ni le temps ni l’espace pour ressentir des besoins ou des désirs qui auraient pu l’inciter à devenir plus actif.
Dès son entrée à l’école, Marc passe de l’état d’enfant choyé à celui d’enfant perdu parmi les autres. Restant la plupart du temps en marge du groupe parce qu’il ne sait pas trop comment s...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Page légale
  3. Table des matières
  4. La leçon du papillon
  5. Introduction
  6. Première partie: Vie active et apprentissage
  7. Deuxième partie: Vie familiale et apprentissage
  8. Troisiéme partie: Des outils pour apprendre
  9. Quatrième partie: École, adaptation et apprentissage
  10. Conclusion
  11. Bibliographie
  12. Ressources
  13. Quatrième de couverture