ECOLE: Le grand chambardement
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ECOLE: Le grand chambardement

  1. 330 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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ECOLE: Le grand chambardement

À propos de ce livre

Essai critique de notre systÚme éducatif. L'auteur analyse comment le niveau scolaire des élÚves français a chuté de maniÚre drastique. Bilan d'une carriÚre de 24 ans dans l'Education Nationale et synthÚse de toutes les dérives d'un mastodonte de la créativité administrative française, cet ouvrage propose une réflexion pour appréhender les erreurs commises par les ministres successifs de l'Education et les lacunes du systÚme toujours prégnant. Toutes les anecdotes rapportées sont véridiques; elles sont là pour faire réagir le lecteur, lequel est loin de se douter des vraies difficultés existant dans la plupart des établissements scolaires. Et le déni n'a jamais permis de trouver la réponse à un problÚme. Un parallÚle est souvent fait avec les systÚmes éducatifs asiatiques dont les performances sont bien supérieures à ceux de nombreux pays occidentaux. Parce que le "mammouth en a pris un sérieux coup dans les défenses", et que la crise a aggravé la situation, il faut espérer l'émergence d'une NOUVELLE ENERGIE SCOLAIRE.

Foire aux questions

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Informations

Éditeur
Books on Demand
Année
2021
Imprimer l'ISBN
9782322380473
ISBN de l'eBook
9782322416806

1. Ils ont osé !

En 1806, écrivant au roi de Naples, Napoléon avait
prévenu : « On ne change et réforme pas les Etats
avec une conduite molle ».
Le titre de ce chapitre est comme la senne d’un chalutier ; elle peut rĂ©colter le pire comme le meilleur mais l’effet de surprise est rĂ©vĂ©lateur de l’audace. La dĂ©finition du verbe oser extraite du Grand Larousse Universel en est la preuve.
Oser : v.t (bas latin ausare ; du lat. class. audere. avoir la hardiesse, le courage, l’audace, ne pas craindre de faire qq. chose, prendre des risques : je n’ose pas lui dire la vĂ©ritĂ©. Ose donc regarder la vĂ©ritĂ© en face. On ne l’en croyait pas capable, mais il a osĂ©.
Le Politique.
Il en va ainsi des hommes et femmes politiques dont les plus illustres se sont caractĂ©risĂ©s par un courage permanent, ne craignant pas d’ĂȘtre dĂ©jugĂ©s lors d’un Ă©ventuel retour devant les Ă©lecteurs.
Parfois, on y croit, on rĂȘve de l’impossible, et puis patatras, tout fout le camp.
Ainsi pour la rentrĂ©e scolaire 2014 – je suis encore en activitĂ© dans un lycĂ©e professionnel des Hautes Alpes – le ministĂšre de l’Education nationale avait dĂ©cidĂ©, fait exceptionnel, d’avancer la date de reprise des cours. Cela avait pour consĂ©quence que les 800 000 enseignants français devaient faire leur prĂ©-rentrĂ©e le 29 AoĂ»t. Aussi, tout serait prĂȘt pour qu’ils puissent accueillir leurs Ă©lĂšves le lundi 1er septembre. Un totem pareil, y toucher, quelle infĂąmie ! Les syndicats d’enseignants n’ont pas eu besoin de monter au crĂ©neau pour que le ministre recule. Ils ont seulement dĂ©posĂ© un prĂ©avis de grĂšve pour cette journĂ©e du 29 AoĂ»t. L’insignifiant ministre a justifiĂ© son recul par un pseudo-problĂšme d’informatique qui ne pouvait pas prendre en compte l’arrivĂ©e dans les Ă©tablissements scolaires de 40 000 nouveaux enseignants.
Une fois de plus et comme tous ses prédécesseurs de gauche et de droite, il ne pouvait en fait que céder face au diktat du Snes-FSU et du SNALC, les 2 principaux syndicats de professeurs.
Triste affaire, pas seulement anecdotique. Mais elle est la dĂ©monstration la plus stupĂ©fiante de l’incapacitĂ© Ă  faire bouger d’un pas le « Mammouth » de l’Education Nationale. Consolons-nous en observant que ledit ministre BenoĂźt Hamon aura Ă©tĂ© le plus Ă©phĂ©mĂšre pensionnaire de la rue de Grenelle. DĂ©jĂ  Claude AllĂšgre, Conseiller spĂ©cial de Lionel jospin, puis ministre lui-mĂȘme de ce grand ministĂšre, demandera que ce fameux pachyderme soit dĂ©graissĂ©, ce qui adviendra bien un jour par la force des choses. Il affirmera aussi : « L’E.N., c’est le Gosplan qui uniformise et dĂ©moralise les meilleurs ». Le Gosplan : le mot Ă©tait lĂąchĂ© ! Le dĂ©but de la fin pour lui aussi, aprĂšs presque 3 annĂ©es de loyaux services, un long passage Ă  ce poste. Un des plus bosseurs aussi, d’aprĂšs une amie infirmiĂšre au ministĂšre qui en a beaucoup vus dĂ©filer, certains ayant un poil dans la main plus long que le moindre cancre assignĂ© Ă  rĂ©sidence dans un coin de sa salle de classe.
Quelques chiffres au passage lĂ©nifiants sur la capacitĂ© Ă  se projeter sur le long terme pour le locataire de ce ministĂšre public. Sous la VĂš RĂ©publique, soit depuis le 8 Janvier 1959, 32 ministres de l’ E.N. se sont succĂ©dĂ©s, sous l’emprise de 39 gouvernements. Le calcul est d’une simplicitĂ© enfantine, ce que ne savent pas faire de nombreux collĂ©giens Ă  l’entrĂ©e en 6Ăšme. En moyenne chaque ministre sera restĂ© 1 an et 9 mois Ă  son poste. Pas de quoi lancer de grandes rĂ©formes !
Ainsi le SystĂšme Educatif Français est dirigĂ© par une techno-structure, pas par des hommes, dixit François Fillon*, ministre en 2004 et 2005. Une structure aveugle qui obĂ©it Ă  des logiques internes, Ă  des intĂ©rĂȘts corporatistes, qui ont peu de choses Ă  voir avec l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral.
Tous les rapports officiels, une somme astronomique de livres Ă©crits sur la question, s’accordent sur la mĂȘme idĂ©e. La France doit impĂ©rativement repenser le logiciel global de ce qui constitue l’instruction publique.
On a retrouvĂ© comme candidats Ă  la derniĂšre Ă©lection prĂ©sidentielle 4 anciens ministres ou secrĂ©taires d’Etat Ă  l’E.N. : MM. Fillon, Hamon, MĂ©lanchon et Peillon. Et que constatons-nous ? La place rĂ©servĂ©e Ă  l’Ecole dans leur programme est minimaliste, beaucoup trop discrĂšte. Il est vrai qu’il y a de quoi ĂȘtre effarĂ© par le comportement de ces « bĂȘtes politiques », Ă  en juger par des polĂ©miques rĂ©vĂ©latrices du raisonnement abscons de dirigeants hors-sol.
DerniĂšre en date : Le slogan, dĂ©voilĂ© dĂ©but fĂ©vrier 2017, de la candidature de Paris pour les J.O. de 2024, « Made for sharing » a Ă©tĂ© accueilli avec beaucoup de septicisme. Lorsqu’il a Ă©tĂ© affichĂ© sur la Tour Eiffel, de nombreuses voix publiques se sont Ă©levĂ©es contre ce slogan dont la traduction en français est « Fait pour partager ». L’AcadĂ©mie française a exprimĂ© Ă©galement sa rĂ©probation devant la dĂ©cision du comitĂ© d’accorder la prioritĂ© Ă  la langue anglaise pour porter cette candidature. Certains doivent mĂ©connaĂźtre l’origine de la rĂ©novation des Jeux par le baron Pierre de Coubertin, ce qui en fait la langue olympique prioritaire par excellence. De plus, ce slogan a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© utilisĂ© lors de campagnes publicitaires, notamment « pour des pizzas Ă  dĂ©couper » a justifiĂ© l’institution .
Enfin, le coup de grĂące a Ă©tĂ© portĂ© le 17 fĂ©vrier, quand un collectif d’associations de dĂ©fense de la langue française dĂ©cidait de dĂ©poser une assignation devant le tribunal administratif pour le retrait du slogan. Cette dĂ©marche Ă©voque une « insulte grave Ă  la langue française » et « une violation de la constitution ». Et Bernard Pivot, prĂ©sident du prix Goncourt depuis 2014, d’en rajouter une couche : « Je trouve que ce slogan est une faute, une Ăąnerie, c’est une erreur. C’est une Ăąnerie car mĂȘme dans la langue de Shakespeare ce slogan est d’une grande platitude et enfin c’est une erreur car dans leur arrogance les pays anglophones vont trouver normal que les français s’expriment en anglais alors que les pays francophones vont s’étonner, s’indigner que Paris, capitale de la Francophonie fasse la courbette devant la langue qui est aussi celle de Donald Trump » a-t-il fait remarquer, fustigeant le comitĂ© d’organisation de l’olympiade.
Quant au respect indĂ©fectible de la langue de MoliĂšre, les exemples suivants dĂ©montrent que de nombreux hommes et femmes politiques ne s’embarrassent pas de fioritures.
DĂ©but octobre 2012, CĂ©cile Duflot, ministre du Logement, s’est sentie blessĂ©e Ă  l’AssemblĂ©e dans sa fĂ©minitĂ© parce que Bernard Accoyer s’est adressĂ© Ă  elle en lui donnant du « madame le Ministre ». Il semble qu’elle ignore que le mot « ministre », quand il dĂ©signe un membre du gouvernement, est, comme la plupart des mots qui dĂ©signent une fonction, un mot neutre ; d’ailleurs, il y a eu en France, depuis les annĂ©es 30, des femmes ministres et aucune ne s’était sentie offensĂ©e d’ĂȘtre « madame le Ministre ». Mais le plus extravagant, c’est que cette dame qui tient tant Ă  fĂ©miniser son titre, appartient Ă  un parti qui a l’intention de dĂ©fĂ©miniser les mĂšres, qui, dans le projet dit de « mariage pour tous », deviendraient le « parent N°X 
 Je prĂ©fĂšre bien Ă©videmment qu’une maman soit une femme, ce qu’elle fut toujours depuis l’aube des temps. Mais le bon sens a prĂ©valu et madame ne reprĂ©sente plus grand-chose dans son parti d’origine. Moi qui, Ă©tudiant, participa Ă  quelques grandes manifestations au dĂ©but des annĂ©es 70 contre le nuclĂ©aire Ă  La Hague et Plogoff oĂč les compagnies de C.R.S.
nous coursaient dans les landes bretonnes et face Ă  cette splendide baie des TrĂ©passĂ©s, je n’ai jamais pu comprendre pourquoi aucun parti Ă©cologique digne de ce nom avec un vrai programme mĂȘlant Ă©conomie et dĂ©fense de l’environnement n’a jamais pu percer dans le systĂšme politique français.
Autre Ă©lue fĂąchĂ©e avec l’orthographe : la sĂ©natrice Ă©cologiste (encore une) qui se vante d’ĂȘtre directrice d’études Ă  l’Ecole pratique des hautes Ă©tudes et auteur d’une vingtaine d’ouvrages et dont de rĂ©centes publications sur Twitter tĂ©moignent d’une rigueur toute relative en matiĂšre d’orthographe Ainsi, le 5 juin 2014, aprĂšs avoir reçu des fleurs, la sĂ©natrice Esther Benbassa Ă©crit: « Qu’elles (et non « quelles », NDLA) magnifiques roses, les plus belles. Merci » Un instant aprĂšs, elle rĂ©cidive ,heureuse comme ValĂ©rie Trierweiler, « a (plutĂŽt que « de », NDLA) ne pas avoir a (sic) serrer la main de Poutine a (sic) l’Elysee (sic). Pour elle les accents ne s’imposent pas. Par exemple dans la phrase suivante : « Si l’Europe avance c’est grace (sic) a (sic) Daniel Cohn-Bendit ou encore celle-ci :
« Le cannabis c’est (sic) dĂ©velopper (sic) dans notre sociĂ©tĂ©, Ă  des niveaux de consommation importante (sic), c’est 10 millions d’expĂ©rimentateur (sic), 1,5 millions (sic) de consommateur (sic) rĂ©gulier (sic) en France on voit que la politique de prohibition Ă  (sic) Ă©chouĂ© et ne fonctionne pas ». PrĂ©senter un tel texte dans une pĂ©tition citoyenne, bourrĂ© de fautes d’orthographe (quatorze en 3 phrases) dignes d’un mauvais collĂ©gien, n’était peut-ĂȘtre pas le meilleur moyen de rassurer les sĂ©nateurs quant Ă  l’innocuitĂ© du cannabis . Mais tout se tient. La boĂźte noire de cette Ă©cologiste qui tire tout vers le bas est stricto sensu logique avec un terrible souci de sape. Il ne serait par consĂ©quent pas impossible vu ces faits qu’elle ait pu appartenir au petit cercle d’initiĂ©s qui aurait influencĂ© l’actuelle ministre sur la nĂ©cessitĂ© de rĂ©former l’orthographe, avec comme mesure phare la suppression de quelques accents bien embarrassants ! Simplifions, simplifions. Il en restera peut-ĂȘtre quelques bribes.
Autre « erreur de casting » au poste de ministre de la Culture : Fleur Pellerin, d’origine sud-corĂ©-Ă©nne, dont l’image a Ă©tĂ© Ă©cornĂ©e par plusieurs gaffes que l’on pourrait qualifier d’insuffisances intellectuelles. En effet, en DĂ©cembre 2014, au lendemain de l’attribution du prix Nobel de littĂ©rature Ă  Patrick Modiano, elle est incapable de citer un de ses ouvrages et surtout, elle admet ne pas avoir ouvert un livre depuis 2 ans. Mais, comme souvent dans ce cas, elle persiste et campe sur ses positions, peu dĂ©fendables pour quelqu’un dont l’étendard porte en exergue la dĂ©fense de la culture française. « Etre ministre n’est pas un concours gĂ©nĂ©ral, je ne me force pas Ă  lire. Ceux Ă  qui ça ne plaĂźt pas ont une idĂ©e un peu datĂ©e de ce que doit ĂȘtre un ministre de la Culture ». Cette rĂ©ponse aura Ă©tĂ© tout le contraire de ce que le citoyen lambda est en droit d’attendre de ce type de personnel Ă  qui on ne peut que conseiller de retourner Ă  ses chĂšres Ă©tudes.
Un autre ministre de la Culture, FrĂ©dĂ©ric Mitterrand, interrogĂ© sur Canal + le 2 septembre 2009, est incapable de dĂ©velopper le sigle Hadopi (Haute autoritĂ© pour la diffusion des oeuvres et la protection des Droits sur Internet). Il s’en tire par une pirouette : « Ce n’est pas le nom d’une tribu indienne ».
Je dois signaler au passage que j’avais pendant plusieurs annĂ©es choisi ce thĂšme Ă  mon sens trĂšs sensible, en cours d’Education Civique, Juridique et Sociale afin de sensibiliser mes Ă©lĂšves sur le respect de la notion de propriĂ©tĂ© intellectuelle. Et de citer Ă©galement l’usage par le philosophe Alain Finkielkraut de l’expression « Français de souche ». Lors de l’émission Des paroles et des actes, du 6 fĂ©vrier 2014, celui-ci explique que Manuel Valls, David Pujadas et lui-mĂȘme avaient tous trois des origines Ă©trangĂšres et que c’était tout Ă  l’honneur de la France, Ă©tant les symboles d’une parfaite intĂ©gration. Mais le philosophe d’ajouter qu’il « ne fallait pas oublier les Français de souche ». Cela vaut Ă  2 membres du PS, et rien que leurs noms en dit long sur leur volontĂ© de dĂ©truire l’identitĂ© française, de saisir le CSA par une lettre adressĂ©e Ă  son prĂ©sident, dans laquelle ils qualifient l’intervention d’Alain Finkielkraut « d’inacceptable et dangereuse ». Comme il le dira par la suite :
« L’idĂ©e qu’on ne puisse plus nommer ceux qui sont Français depuis trĂšs longtemps me paraĂźt complĂštement dĂ©lirante. L’antiracisme devenu fou nous prĂ©cipite dans une situation oĂč la seule origine qui n’aurait pas de droit de citĂ© en France, c’est l’origine française ». Cela m’a rappelĂ© l’intervention d’une principale adjointe d’origine italienne, dans un lycĂ©e marseillais, ceci au cours d’un dĂ©jeuner auquel je participais. « Nous sommes tous d’origine Ă©trangĂšre » lança-t-elle soudainement. Je ne rĂ©agis pas sur le coup, Ă©berluĂ© par tant d’audace et bien sĂ»r d’inexactitude, moi qui, notamment a des ancĂȘtres poitevins depuis l’origine. Laissons Ă  cette partie de la gauche qui a perdu la raison et la mĂ©moire, la responsabilitĂ© de son incommensurable bĂȘtise !
Par ailleurs, il faut reconnaĂźtre que trop souvent les politiques ne sont pas de modĂšles de comportement pour notre jeunesse. Le mĂȘme Alain Finkielkraut s’indigne du bruit qui a couvert les propos de Manuel valls pendant son discours de politique gĂ©nĂ©rale dĂ©but avril 2014. « Comment demander Ă  nos enfants de se conduite convenablement dans une classe si les dĂ©putĂ©s se conduisent comme des abrutis devant tous les français ? Et de s’en prendre au monde politique : « C’est indigne, dĂ©gradant, littĂ©ralement consternant. Cela me rappelle toutes les raisons pour lesquelles j’ai quittĂ© ce monde politique dĂ©risoire, mal Ă©levĂ©, dĂ©nuĂ© d’intelligence, de culture, de civilitĂ©, bref d’humanité  » a-t-il Ă©crit sur son compte Facebook. Tout est dit, l’ayant moi-mĂȘme constatĂ© dans de nombreuses rĂ©unions auxquelles participaient des responsables politiques. Dieu merci, certains sauvent tout de mĂȘme la face !
Autre sujet de polĂ©mique, le refus par la ministre de la Justice, Christiane Taubira, de chanter l’hymne national Ă  l’occasion de la cĂ©lĂ©bration de l’abolition de l’esclavage, le 10 Mai. Un silence remarquĂ© et dĂ©noncĂ©. C’est une erreur d’apprĂ©ciation caractĂ©ristique d’une Ă©poque qui mĂ©prise l’histoire et ne sait plus resituer dans son contexte un signe d’adhĂ©sion et de reconnaissance dans une nation Ă©clatĂ©e. Le trĂšs rĂ©publicain Jean-Pierre ChevĂšnement, alors ministre de l’E.N., l’avait rĂ©introduit Ă  l’école. Cependant, comme le font savoir les professeurs d’histoire, les Ă©lĂšves ne connaissent pas la Marseillaise. Il y a sept couplets Ă  apprendre et il est rare qu’un tel effort de mĂ©morisation, comme nous le verrons dans un autre chapitre, leur soit demandĂ©. Et l’excuse Ă©voquĂ©e par l’archĂ©o-guyanaise –prĂ©fĂ©rer les silences du recueillement- n’est pas recevable, accolĂ©e Ă  l’expression « karaokĂ© d’estrade » qui tĂ©moigne d’une dĂ©sinvolture injurieuse. Je me souviens des heures passĂ©es Ă  l’Ecole Primaire de ChĂąteauneuf sur Sarthe Ă  apprendre et chanter cet hymne, mais aussi « le Chant du dĂ©part » ou « le Chant des partisans ». A cette Ă©poque, fin des annĂ©es 60, galvanisĂ©s par une maĂźtresse possĂ©dĂ©e par l’Histoire Nationale et ses temps forts, nous ne nous posions pas la question de l’utilitĂ© de ces moments de rassemblement et de communion. L’évidence devrait encore l’ĂȘtre aujourd’hui.
Oser, Najat Vallaud-Belkacem le fera encore en fĂ©vrier 2015 en souhaitant que l’on supprime la notation chiffrĂ©e au primaire. Mais une volte-face salutaire plutĂŽt politique intervenait, mettant tout le monde d’accord. OrganisĂ©e du 11 au 13 dĂ©cembre 2014, la ConfĂ©rence nationale sur l’évaluation des Ă©lĂšves, dont l’idĂ©e avait Ă©tĂ© lancĂ©e par l’ancien ministre BenoĂźt Hamon, rendait son rapport le 13 fĂ©vrier suivant. Que dit ce document ? PrĂ©cisant que la note est affectĂ©e par plusieurs biais, que l’objectivitĂ© apparente qu’elle confĂšre Ă  l’évaluation a Ă©tĂ© relativisĂ©e par diverses Ă©tudes scientifiques, que le rĂ©sumĂ© sous forme de chiffre que toute note reprĂ©sente, ne traduit qu’impar-faitement la rĂ©alitĂ© des compĂ©tences effectivement maĂźtrisĂ©es, qu’enfin la note vient Ă  renforcer une tendance naturelle et spontanĂ©e des Ă©lĂšves Ă  se comparer et Ă  se mettre en compĂ©tition, le jury suggĂ©rait de « gĂ©nĂ©raliser l’abandon de la notation chiffrĂ©e tout au long des cycles 1, 2 et 3, classe de sixiĂšme comprise, et de la remplacer par un autre type de codage reflĂ©tant la situation de l’élĂšve dans le cadre d’une Ă©valuation formative de ses compĂ©tences » en utilisant par exemple « des Ă©chelles de performance ». Des souvenirs personnels du passage dans l’école ci-dessus mentionnĂ©e contredisent parfaitement ce projet de pseudo-docimologie. La lutte pour les premiĂšres places Ă  l’issue de chaque trimestre faisait rage dans ma classe. Le challenge de se mesurer aux autres nous faisait largement progresser. La honte nous envahissait de devoir cĂ©der notre rang Ă  un, une camarade en l’occurrence. Ma Tatoune (Marie-Christine) et ma Claudette bataillaient durement pour me piquer ma place. Mais on ne se prenait pas pour autant pour des intouchables !
Cinquante ans plus tard, alors que je suis de l’autre cĂŽtĂ© du miroir, professeur, je peux certifier avec quel bonheur je pouvais attribuer une trĂšs bonne note Ă  un Ă©lĂšve qui rĂ©ussissait merveilleusement l’exercice de rĂ©daction du rĂ©sumĂ© de texte, aprĂšs une sĂ©quence d’apprentissage longue, fastidieuse mais indispensable dans sa progression. La sanction par la note est nĂ©cessaire pour qualifier les progrĂšs d’un apprenant, mĂȘme et surtout en dĂ©but de scolaritĂ©.
Encore une affaire bien mal gĂ©rĂ©e par une ministre, dĂ©cidĂ©ment en mal d’inspiration et qui plus est ne s’offusque pas de devoir contredire un rapport d’experts. A moins que ce ne soit une façon de briser le thermomĂštre pour masquer que le malade a de la fiĂšvre. MĂ©thode Ă©prouvĂ©e par moults ministres.
Ils ont osĂ© aussi Ă  la FacultĂ© des langues de Nantes distribuer les corrigĂ©s d’un examen Ă  la place des sujets de l’épreuve. France Bleu Loire-OcĂ©an a parlĂ© d’un fait « rare ». Pas si sĂ»r car souvent ces erreurs grossiĂšres ne font pas les « Unes » des quotidiens ou des radios locales. Toujours est-il que 500 Ă©tudiants en auront Ă©tĂ© quitte pour repasser l’épreuve reprogrammĂ©e le 14 janvier 2017.
Osons, osons toujours, aurait pu scander ce professeur en T.Z.R. (Titulaire en zone de remplacement) dans le dĂ©partement de Seine-St Denis. Il tĂ©moigne le 5 janvier 2017 dans l’émission C Ă  vous sur France 5 Ă  une heure de grande Ă©coute, sur ses difficultĂ©s Ă  retourner dans sa Bretagne natale, ce qu’il espĂšre au bout de 5 annĂ©es passĂ©es Ă  batailler dans des banlieues difficiles. Jusque lĂ  rien d’extraordinaire puisque lot commun de milliers de jeunes enseignants envoyĂ©s au casse-pipe.
Mais le hic, et qui me fit bondir sur mon fauteuil, est que l’olibrius avance masquĂ©, au sens premier du terme, la camĂ©ra le filmant toujours de face pour ne rien discerner de son visage. Son livre « Monsieur le Prof », dont il est venu la promo, ne mĂ©rite pas que l’on s’attarde sur son cas. En effet, combien de fois j’ai pu rĂ©pĂ©ter Ă  mes Ă©lĂšves que tĂ©moigner sous l’anonymat n’était que lĂąchetĂ©, sauf dans le cas oĂč l’on s’expose Ă  des dangers graves imminents, ce qui dans 95% des situations n’est pas vrai. La tĂ©lĂ©vision ne donne qu’un triste spectacle de ces gens floutĂ©s, filmĂ©s dans l’ombre tels des zombis. J’ai aussi souvent Ă©tĂ© scandalisĂ© de voir certains articles de presse non signĂ©s. Cela est vrai Ă©galement pour les pseudos utilisĂ©s par les accros de Facebook dans leurs commentair...

Table des matiĂšres

  1. Dédicace
  2. Sommaire
  3. Avant-Propos
  4. 1. Ils ont osé
  5. 2. Elites, le grand divorce
  6. 3. Mai 68 : la fin de l’hĂ©ritage
  7. 4. Enseignant : un sacré métier
  8. 5. Etre et avoir/ Du sens au texte, pardi !
  9. 6. Maternelle et Primaire : le début du débat
  10. 7. Un collĂšge erratique
  11. 8. L’indĂ©trĂŽnable Bac.
  12. 9. Sauver l’UniversitĂ©.
  13. 10. Parents : mode d’emploi
  14. 11. L’Ecole et l’Entreprise.
  15. 12. 20 - G- M- B- 18
  16. 13. Les éternels oubliés.
  17. 14. Redévelopper la Francophonie
  18. 15. Courants contraires.
  19. 16. Le Covid 19 rebat les cartes.
  20. 17. Le rebond du BONHEUR.
  21. In fine
  22. REMERCIEMENTS
  23. BIBLIOGRAPHIE
  24. Page de copyright