Foucault sociologue
eBook - ePub

Foucault sociologue

Critique de la raison impure

  1. 252 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub

Foucault sociologue

Critique de la raison impure

À propos de ce livre

L'œuvre de Michel Foucault est inclassable car elle traverse des domaines très variés (philosophie, sociologie, histoire, anthropologie, criminologie, médecine, psychologie, linguistique, droit, etc.). Foucault n'est pas un sociologue au sens classique du terme. Il existe une sociologie puissante et novatrice chez lui. Mais laquelle? À quoi peut-elle servir aujourd'hui? En quoi est-elle utile pour théoriser les problèmes sociaux? Quels sont ses avantages et ses inconvénients? Quel type de « raisonnement sociologique » se dégage de son œuvre et quelles sont ses limites? Voilà les interrogations qui guident l'analyse de l'ensemble des travaux de Foucault dans cet ouvrage. En suivant l'évolution historique de ses recherches ainsi que les retournements stimulants de sa pensée, Foucault Sociologue s'organise en neuf chapitres qui suivent l'évolution théorique, méthodologique et chronologique des thématiques foucaldiennes.Marcelo Otero est professeur titulaire au Département de sociologie de l'Université du Québec à Montréal (UQAM), chercheur au Centre de recherche de Montréal sur les inégalités sociales, les discriminations et les pratiques alternatives de citoyenneté (CREMIS), au groupe sur le médicament comme objet social (MÉOS) et à l'Institut Santé et Société (ISS). Ses recherches portent sur les nouveaux problèmes de santé mentale et les problèmes sociaux complexes.

Foire aux questions

Oui, vous pouvez résilier à tout moment à partir de l'onglet Abonnement dans les paramètres de votre compte sur le site Web de Perlego. Votre abonnement restera actif jusqu'à la fin de votre période de facturation actuelle. Découvrez comment résilier votre abonnement.
Pour le moment, tous nos livres en format ePub adaptés aux mobiles peuvent être téléchargés via l'application. La plupart de nos PDF sont également disponibles en téléchargement et les autres seront téléchargeables très prochainement. Découvrez-en plus ici.
Perlego propose deux forfaits: Essentiel et Intégral
  • Essentiel est idéal pour les apprenants et professionnels qui aiment explorer un large éventail de sujets. Accédez à la Bibliothèque Essentielle avec plus de 800 000 titres fiables et best-sellers en business, développement personnel et sciences humaines. Comprend un temps de lecture illimité et une voix standard pour la fonction Écouter.
  • Intégral: Parfait pour les apprenants avancés et les chercheurs qui ont besoin d’un accès complet et sans restriction. Débloquez plus de 1,4 million de livres dans des centaines de sujets, y compris des titres académiques et spécialisés. Le forfait Intégral inclut également des fonctionnalités avancées comme la fonctionnalité Écouter Premium et Research Assistant.
Les deux forfaits sont disponibles avec des cycles de facturation mensuelle, de 4 mois ou annuelle.
Nous sommes un service d'abonnement à des ouvrages universitaires en ligne, où vous pouvez accéder à toute une bibliothèque pour un prix inférieur à celui d'un seul livre par mois. Avec plus d'un million de livres sur plus de 1 000 sujets, nous avons ce qu'il vous faut ! Découvrez-en plus ici.
Recherchez le symbole Écouter sur votre prochain livre pour voir si vous pouvez l'écouter. L'outil Écouter lit le texte à haute voix pour vous, en surlignant le passage qui est en cours de lecture. Vous pouvez le mettre sur pause, l'accélérer ou le ralentir. Découvrez-en plus ici.
Oui ! Vous pouvez utiliser l’application Perlego sur appareils iOS et Android pour lire à tout moment, n’importe où — même hors ligne. Parfait pour les trajets ou quand vous êtes en déplacement.
Veuillez noter que nous ne pouvons pas prendre en charge les appareils fonctionnant sous iOS 13 ou Android 7 ou versions antérieures. En savoir plus sur l’utilisation de l’application.
Oui, vous pouvez accéder à Foucault sociologue par Marcelo Otero en format PDF et/ou ePUB ainsi qu'à d'autres livres populaires dans Social Sciences et Sociology. Nous disposons de plus d'un million d'ouvrages à découvrir dans notre catalogue.

Informations

CHAPITRE
1
L’INTELLECTUEL ET SES DOUBLES
Je n’aime pas m’identifier.
FOUCAULT (2001b [1984g], p. 1412)
Le rôle de l’intellectuel n’est pas de dire aux autres ce
qu’ils ont à faire. De quel droit le ferait-il ?
Et souvenez-vous de toutes les prophéties, promesses,
injonctions et programmes que les intellectuels ont pu
formuler au cours des deux derniers siècles et dont on
a vu maintenant les effets.
FOUCAULT (2001b [1984f], p. 1495)
Chacun de mes livres représente une partie
de mon histoire.
FOUCAULT (2001b [1982b], p. 1598)
Un homme se propose la tâche de dessiner le monde.
Au cours des années, il peuple un espace d’images
de provinces, de royaumes, de montagnes, de baies, de
navires, d’îles, de poissons, de chambres,
d’instruments, d’astres, de chevaux et de personnes.
Peu avant de mourir, il découvre que ce patient
labyrinthe de lignes trace l’image de son visage.
BORGES (2007b [1960b], p. 272)
Dans un essai intitulé Kafka et ses précurseurs (2007b [1951a]), Borges problématise la question des influences et des filiations qu’on associe à un auteur et à son œuvre, aussi bien pour les expliquer que pour les lier à une trajectoire biographique singulière ou encore pour les insérer dans une série littéraire ou dans un domaine disciplinaire particulier. Il explique qu’on pourrait être kafkaïen avant Kafka, sans le savoir ou même ultérieurement, mais sans avoir lu Kafka. Et à l’inverse, Kafka pourrait être Kafka sans les nombreuses influences que ses biographes lui attribuent et on pourrait du même coup trouver des trajectoires semblables à la sienne qui ne mènent nullement à devenir un auteur comme lui ni à produire une œuvre comme la sienne. Dans son court essai, Borges énumère de nombreuses références littéraires hétéroclites (contes, récits, recueils de poésie, essais, etc.) délibérément éparpillées, aussi bien dans des époques distanciées que dans des aires culturelles sans contacts mutuels. Malgré l’effet de dispersion temporel, culturel et disciplinaire, ces références semblent être « connectées » à l’univers de Kafka à plusieurs degrés. Mais Borges explique que l’ensemble de ces liens, réseaux ou connexions n’existent que dans la mesure où Kafka a « singulièrement » existé et, en retour, mettent ces références en surbrillance, les relient, les réorganisent en filigrane, toujours après coup et jamais de manière nécessaire.
Bref, on pourrait dire que l’« événement singulier » Kafka (ou son œuvre) a la faculté de « coder » des événements, lieux, œuvres, traditions, personnages, auteurs, ambiances, situations, etc. dans la « lecture » que l’on fait après coup et qui nous permet de déterminer ce qui est kafkaïen ou, dans notre cas, foucaldien, tout en nous libérant de toute contrainte biographique, disciplinaire, géographique ou historique prétendument « causale ». En fait, dit Borges, chaque écrivain, Kafka autant que Foucault, « crée » ses propres précurseurs malgré lui, sans le savoir et bien entendu sans le vouloir. De ce fait, il modifie le passé et l’avenir autant de son œuvre que de sa biographie avec un réseau qui tantôt réactive tantôt occulte certains événements (historiques, géographiques, personnels, politiques, etc.) et certaines œuvres (littéraires, philosophiques, historiques, artistiques, etc.), les reliant entre elles toujours à nouveaux frais. Dans cette production ex post d’une série de corrélations et de résonances anonymes et puissantes, Borges nous dit que l’« identité ou la pluralité des hommes n’a aucune importance » (Borges, 2007 [1951a], p. 109). Dans cette optique borgésienne, les faits biographiques des auteurs prennent sens toujours après, non pas avant l’œuvre et, de ce fait, ils ne sont nullement déterminants pour celle-ci qui, en retour, illumine certains événements et en efface, ou en transforme d’autres. C’est-à-dire que l’œuvre les organise de manière originale en les codant en fonction de l’« événement singulier » nommé Kafka, ou dans notre cas Foucault, ainsi qu’en fonction de chaque présent qui réorganise chaque fois les liens entre singularité biographique, lecture de l’œuvre et événements sociaux et historiques. En rapprochant Borges et Foucault, on pourrait dire que chaque biographie est une histoire renouvelée de chaque présent qui tente de la mettre à jour plutôt que le récit autonome d’une vie particulière.
L’ÉVÉNEMENT SINGUUER FOUCAULT : DÉSIDENTIFICATION ET COHÉRENCE
De l’aveu de Foucault lui-même, « j’ai toujours essayé lorsque je parlais d’un auteur, de ne pas tenir compte de ses facteurs biographiques ni du contexte social et culturel, du champ de connaissances dans lesquels il avait pu naître et se former. J’ai essayé toujours de faire comme abstraction de ce qu’on appelle d’ordinaire la psychologie et de le faire fonctionner comme un sujet parlant1 ». De manière contre-intuitive, on peut alors affirmer avec Borges que c’est moins la trajectoire de vie de Michel Foucault qui peut éclairer certains aspects de son œuvre que le fait que celle-ci tamise, débarrasse et met en brillance certains fragments biographiques qui deviendront significatifs après coup. Avec ces mises en garde qui renversent en quelque sorte la directionnalité « causale » psychologique d’une biographie sur une œuvre, on pourrait évoquer quelques événements de sa vie2 qui sont devenus « canoniques » une fois que la mort, comme Foucault aimait le dire, transforme la vie en destin. Et, ajouterions-nous, une fois que l’« événement singulier » Foucault a construit, et continue de le faire, tous azimuts l’univers foucaldien de références hétéroclites et inattendues. À titre d’exemple, le premier directeur de thèse de Foucault qui a refusé son texte en Suède ou encore le premier éditeur de Gallimard qui a refusé de publier le manuscrit de Folie et déraison, histoire de la folie à l’âge classique (1961) sont mis en surbrillance à cause de l’« événement singulier » Foucault, autrement ils seraient oubliés.
On peut regrouper ces « événements de vie » en quatre grandes étapes schématiques qui ne deviennent signifiantes, on insiste avec Borges, qu’après que l’œuvre ait créé ses propres « précurseurs », entendant par là une sélection d’événements, auteurs, traditions, lieux, disciplines, références, etc. mis anonymement en réseau. La première étape va de son enfance jusqu’à la publication de son premier livre en 1954, somme toute peu important dans son œuvre et aujourd’hui pratiquement oublié. La deuxième étape couvre les débuts de sa carrière peu connue dans la diplomatie française jusqu’à la soutenance de sa thèse sur l’histoire de la folie en 1961. La troisième étape est marquée par l’atteinte soudaine de la célébrité avec la publication de Les mots et les choses en 1966 et les nombreux débats et polémiques qui s’ensuivent, au fil desquels il se taille une place significative dans l’univers intellectuel français. La quatrième étape s’étend de sa nomination comme professeur au Collège de France en 1970 jusqu’à sa mort en 1984.
Michel Foucault est né en 1926 à Poitiers dans une famille où les médecins étaient nombreux (grand-père, père, père de sa mère, frère, etc.) et dont certains étaient reconnus. Il dira lui-même : « J’appartiens au milieu médical. Le milieu médical en général, particulièrement en province, demeure profondément conservateur. C’est un milieu qui appartient encore au XIXe siècle » (Bonnefoy, 2004 [1966], s. p.). À propos de l’« héritage » de son père chirurgien, Foucault dit : « j’imagine qu’il y a dans mon porte-plume une vieille hérédité du bistouri. Peut-être, après tout, est-ce que je trace sur la blancheur du papier ces mêmes signes agressifs que mon père traçait jadis sur le corps des autres lorsqu’il opérait. La feuille de papier, pour moi, c’est peut-être comme le corps des autres » (Bonnefoy, 2004 [1966], s. p.). Il semble avoir annoncé très tôt à ses parents son intention de devenir historien, dérogeant ainsi sinon à la tradition du moins aux attentes familiales. Après sa première tentative avortée d’entrer très jeune à l’École normale supérieure, il poursuivra ses études au Lycée Henri-IV à Paris où il bénéficiera des enseignements de Jean Hyppolite, le grand spécialiste de Hegel et traducteur au français de la Philosophie de l’esprit. Hyppolite sera une personne significative dans la trajectoire intellectuelle de Foucault. À l’âge de 20 ans, il sera enfin admis à l’École normale supérieure et il y nouera des amitiés avec des collègues qui feront leur marque à leur tour dans l’univers intellectuel français dont, entre autres, Pierre Bourdieu, Jean-Claude Passeron et Paul Veyne.
Sur le plan personnel, ses biographes décrivent cette période de sa vie jusqu’autour de la mi-vingtaine comme relativement sombre à cause, semble-t-il, de son homosexualité (on est dans les années 1940) et de son apparence physique qu’il trouvait, à ce moment, ingrate. Il sera ainsi question de quelques années d’angoisse et de psychothérapie, d’alcool et de désintoxication, de tentatives de suicide et même de la possibilité d’une hospitalisation psychiatrique. Sur le plan intellectuel, il suit les cours de psychologie de Maurice Merleau-Ponty, qui était chargé de préparer les étudiants à l’agrégation en philosophie en tant que « répétiteur ». Dans ce cadre, il prépare son premier projet de thèse sur la naissance de la psychologie et, l’année suivante, il obtient sa licence de philosophie à la Sorbonne. Entre-temps, Louis Althusser devient répétiteur de philosophie à l’École normale supérieure et, depuis ce lieu, son influence s’étendra à toute une génération d’intellectuels en devenir – dont fait partie le jeune Foucault – qui fréquenteront ses cours très populaires. Il réussira même à convaincre Foucault de se joindre au Parti communiste, dont il faisait ouvertement la promotion auprès de ses élèves, mais l’enthousiasme de Foucault sera bref. Notamment, semble-t-il, à cause des pratiques autoritaires de maintien de la ligne de parti, non seulement en matière d’idéologie, mais aussi de certaines attitudes homophobes et antisémites. Leur amitié, en revanche, sera durable, même lorsque Althusser tombera en déchéance.
Qu’il soit question de la phénoménologie classique (Brentano, Husserl, etc.), des différentes versions du marxisme (jeune Marx, Marx scientifique, humaniste, structuraliste, voire chrétien), de l’existentialisme un peu plus tard (Sartre, Merleau-Ponty), de l’importance de la philosophie et de l’histoire des sciences (Vuillemin, Bachelard, Canguilhem), en plus du formalisme de Saussure, ce seront toutes des composantes essentielles de l’univers intellectuel d’après-guerre qui serviront d’arrière-plan à la formation du jeune Foucault. Tout comme à l’École normale supérieure, sa première tentative à l’agrégation en philosophie se solde par un échec, ce qui semble avoir suscité un petit esclandre compte tenu de la très bonne réputation intellectuelle du candidat. En 1951, il finit par l’obtenir à sa deuxième tentative avec Jean Hyppolite et Georges Canguilhem comme membres du jury. Un détail curieux : la sexualité a été le thème pour la grande leçon qui était tirée au hasard. Foucault deviendra ensuite répétiteur de psychologie et de philosophie à l’École normale supérieure en chaussant tour à tour les souliers de deux illustres prédécesseurs : Merleau-Ponty et Althusser. Il y enseignera Nietzsche, Hegel, Husserl, Marx, Freud, Heidegger, Kant, etc., et, parmi ses élèves attentifs, on trouvera Jacques Derrida. En dehors des lectures classiques, Foucault est séduit par Kafka, Sade, Genet, Bataille, Beckett, Char et Blanchot, dont l’influence sur son œuvre sera manifeste.
L’une des facettes moins connues de Foucault est son rapport à la psychologie clinique et expérimentale. En 1949, il obtient sa licence en psychologie et participe comme psychologue au laboratoire d’électroencéphalographie à l’hôpital psychiatrique Sainte-Anne dans le service du célèbre Jean Delay, l’un des grands noms de la psychiatrie de l’époque. Le début des années 1950 est un moment charnière pour cette discipline, certains parlent même de « révolution psychopharmacologique » du fait qu’au cours de ces années, l’on développe les essais cliniques systématiques avec les premiers neuroleptiques pour des patients internés en institution à long terme avec des problèmes de santé mentale graves. En 1952, il obtient un diplôme de psychopathologie à l’Institut de psychologie de Paris et trouve un poste d’assistant en psychologie à Lille. Par ailleurs, pendant sa courte militance au Parti communiste, il rédige un essai de psychopathologie matérialiste inspiré des travaux de Pavlov, l’un des rares psychologues admis comme étant « non bourgeois » par les autorités soviétiques et jugé « non problématique » pour la ligne du parti.
En 1953, il suit, comme plusieurs intellectuels parisiens de l’époque, le célèbre séminaire de Jacques Lacan à Sainte-Anne, mais, semble-t-il, de manière irrégulière. Il paraît avoir été, à cette époque, davantage enthousiasmé par les psychiatres suisses associés au courant existentiel ou phénoménologique, notamment Ludwig Binswanger et Roland Kuhn, mais aussi par les travaux d’Eugène Minkowski. En effet, son premier livre, publié en 1954 alors qu’il a 28 ans, intitulé Maladie mentale et personnalité, fait clairement état de ces influences en plus de mettre en valeur certains éléments de la réflexologie de Pavlov. Il aurait réécrit l'ouvrage lors de la réédition au début des années 1960 sous le titre Maladie mentale et psychologie, éliminant la plupart des références à Pavlov et, semble-t-il, en le rapprochant de ses thèses ultérieures de l’Histoire de la folie à l’âge classique. À la lecture de ce petit livre de 126 pages somme toute mineur dans son œuvre, on a de la difficulté à reconnaître la plume, le style ou l’esprit de Foucault.
La deuxième étape commence lorsque le prestigieux historien des religions Georges Dumézil, qui possédait un important réseau de connexions politiques, est à la recherche d’un candidat pour le poste diplomatique de « lecteur et directeur » de la Maison de France à Uppsala, en Suède. On lui suggère alors le nom de Foucault pour cette destination à la fois prestigieuse et stratégique à cause du lieu d’attribution des prix Nobel. Foucault semble stimulé par ce contexte qui lui permettra de faire la connaissance de personnalités marquantes de la culture qui y seront de passage et il aura l’occasion de découvrir l’univers quotidien du libéralisme suédois. Il y donnera lui-même des conférences très appréciées, invitera des intellectuels importants et recevra même Albert Camus à l’occasion de la remise de son prix Nobel de littérature. Au cours de cette période, il se liera d’amitié avec Roland Barthes.
En 1957, il écrit une courte thèse de doctorat dans le cadre des exigences universitaires suédoises qui est, semble-t-il, une ébauche de ce qui deviendra plus tard son Histoire de la folie à l’âge classique, mais son manuscrit sera refusé par le professeur Stirn Lindroth. Dans sa lettre de réponse aux critiques reçues3, Foucault remercie son sévère lecteur, mais non sans clarifier trois éléments importants : 1) il n’a pas voulu écrire une histoire du développement de la science psychiatrique, mais « plutôt une histoire du contexte social, moral, imaginaire dans lequel elle s’est développée » ; 2) il insiste sur le fait que « jusqu’au XIXe sièc...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Page de titre
  3. Copyright
  4. Remerciements
  5. Introduction: Un classique inclassable
  6. Chapitre 1: L’intellectuel et ses doubles
  7. Chapitre 2: Folie et raison
  8. Chapitre 3: Médecine et mort
  9. Chapitre 4: Sciences humaines et homme
  10. Chapitre 5: Discipline et corps
  11. Chapitre 6: Pouvoir et liberté
  12. Chapitre 7: Gouvernement et population
  13. Chapitre 8: Sexualité et désir
  14. Chapitre 9: Sujet et vérité
  15. Conclusion
  16. Bibliographie