Dire la Suisse
QuĂȘte didentitĂ© et vocation littĂ©raire dans « CitĂ©s et pays suisses » de Gonzague de Reynold
Augustin Matter
- 228 pages
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Dire la Suisse
QuĂȘte didentitĂ© et vocation littĂ©raire dans « CitĂ©s et pays suisses » de Gonzague de Reynold
Augustin Matter
Ă propos de ce livre
« Le Suisse trait sa vache et vit paisiblement », disait Victor Hugo. Au tournant du XX e siÚcle, de jeunes écrivains romands mettent en question leur adhésion aux mythes officiels et aux clichés romantiques sur le pays des Alpes. Face au tourisme et au folklore, dans la confrontation aux mutations politiques et sociales de la modernité, un contemporain de Ch. F. Ramuz, Gonzague de Reynold (1880-1970), exprime sa propre vision de la Suisse. Dans une série de textes publiés de 1909 à 1920, Cités et pays suisses, la diversité helvétique s'exprime par la multiplication des genres, des registres et des points de vue: le livre est tour à tour essai, page d'histoire ou d'archive, poÚme en prose et récit de voyage.
En promenant son lecteur de villages en chùteaux, des collines du Plateau au Jura bùlois, de l'Albula à GenÚve, le poÚte-promeneur cherche à promouvoir de nouvelles valeurs helvétiques. « Passéistes », aristocratiques, anti-modernes? Tant que l'on voudra. Sans pour autant que ce livre, considéré parfois comme « bréviaire de la conscience nationale », sacrifie de maniÚre univoque aux mythes helvétiques de l'Alpe, de l'ùge d'or et de l'insularité.
Dans le prolongement, la confirmation et parfois la correction des travaux classiques sur l'identitĂ© suisse et les intellectuels en Suisse, la prĂ©sente Ă©tude examine le traitement du mythe helvĂ©tique dans CitĂ©s et pays suisses; elle souligne Ă son tour la mise Ă distance de l'helvĂ©tisme traditionnel opĂ©rĂ©e par Reynold. Au travers d'une lecture serrĂ©e des textes, elle s'interroge en particulier sur la portĂ©e inextricablement poĂ©tique et politique d'une quĂȘte d'identitĂ© qui devient pour son auteur une Ă©dification de soi et une vocation littĂ©raire.