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Mémoires Militaires De Joseph Grabowski: Officier À L'État-Major Impérial De Napoléon Ier 1812-1813-1814
- 177 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
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Mémoires Militaires De Joseph Grabowski: Officier À L'État-Major Impérial De Napoléon Ier 1812-1813-1814
À propos de ce livre
« Souvenirs d'un Polonais gagné par les idées françaises et qui s'engagea dans le 5° corps commandé par Poniatowski. Ce n'est qu'à la fin de la campagne de 1812 qu'il fut appelé comme officier d'ordonnance auprès de Napoléon. Il a participé à la bataille de Leipzig (récit de la disparition de Poniatowski) et à la campagne de France. Il éclaire le rôle des bulletins (p. 45) et relève les erreurs de Thiers (p. 97). Ses mémoires s'achèvent en 1814. Chuquet les juge très utiles (Episodes et souvenirs, 2° série, pp. 168-199). » p 76 - Professeur Jean Tulard, Bibliographie Critique Sur Des Mémoires Sur Le Consulat Et L'Empire, Droz, Genève, 1971
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British HistoryCHAPITRE IV
Liegnitz. — L’armistice. — L’Empereur à Dresde. — Formation de troupes. — Le corps de Dombrowski. — Gardes d’honneur. — Poniatowski à Dresde. — Remerciements du prince. — Etat-major. — Les officiers français et polonais d’état-major. — Mission à Hambourg. — Incident avec un postillon. — Le maréchal Davout à Hambourg. — Un officier général devant le conseil de guerre. — Correspondances secrètes avec les assiégés. — Amour-propre du maréchal. — Intentions de Napoléon. — Retour à Dresde. — Les fêtes. — Wasowicz. — Arrivée des Polonais à Dresde. — Diplomatie. — Arrivée • de Metternich. — Altercation avec l’Empereur. — Les erreurs de M. Thiers.
L’Empereur séjourna encore quelques jours à Liegnitz et s’y occupa de ce malheureux armistice du 4 juin. Plus tard, à Sainte-Hélène, il rappelait souvent que cet armistice avait été une des plus grandes erreurs qu’il eût commises.
On ne me laissa pas longtemps en repos, et je fus envoyé porter des dépêches au maréchal Ney à Breslau. Cette ville tremblait de peur lorsque le maréchal y fit son entrée le 1er juin; les habitants quittaient la Silésie et s’enfuyaient au-delà de l’Oder, Tout le monde était convaincu que l’armée française irait encore plus loin, et que les provinces polonaises s’insurgeraient et menaceraient les arrière-gardes russes : en effet, les places fortes de Dantzig, Thorn, Modlin et Zamosc, occupées par des garnisons polonaises, pouvaient favoriser l’insurrection des Polonais en leur distribuant des armes.
A mon retour de Breslau à Leignitz, j’appris que l’armistice avait été signé à Pleiswitz.
Les troupes françaises quittaient Breslau et le maréchal Ney se retirait à Liegnitz. Le 10 juin, l’Empereur rentrait à Dresde.
Une des plus importantes concessions faites à Napoléon dans cet armistice fut que les forteresses entre la Vistule et l’Oder, occupées par des troupes françaises, pouvaient être réapprovisionnées et que des officiers pourraient y être envoyés avec des ordres. L’Empereur voulut envoyer des officiers polonais à Dantzig, Thorn, Modlin et Zamosc; les ordres étaient déjà préparés pour nous les remettre, mais les Prussiens s’opposèrent à notre départ et on envoya à notre place des officiers français.
L’armée française prit ses quartiers en Saxe, en Silésie et sur l’Elbe. Les maréchaux Oudinot et Marmont, qui n’étaient pas loin de Berlin, furent obligés de rétrograder.
L’Empereur établit son quartier dans le palais du prince Marcolini, dans le faubourg de Friedrichstadt : cette propriété comprenait un beau jardin et une grande prairie appelée « Osterwiese », où les troupes pouvaient faire l’exercice; l’Empereur décida de les y passer en revue tous les jours.
Du 10 juin, c’est-à-dire depuis notre retour à Dresde, jusqu’au 10 août, de nouvelles troupes françaises arrivaient quotidiennement. Le détachement de l’armée polonaise, sous le commandement du général Dombrowski, s’organisait à Wetzlar, mais je n’eus pas la chance de rencontrer ces troupes.
Le général Dombrowski et ses troupes prirent part avec distinction aux combats suivants : Zeltau, Gross Beeren et Juterbogk. Pendant la bataille de Leipzig, ces mêmes troupes défendirent courageusement le faubourg de Halle. François Mycialski, mon bon ami, servait dans ce détachement; il fut tué plus tard à Rajgrod.
La légion de la Vistule s’organisait en même temps à Loden, où elle avait son dépôt. Je ne vis pas cette troupe à ce moment, je ne la rencontrai que plus tard pendant la campagne de France.
L’armée se reposa longuement à Dresde, mais non nous autres, officiers d’état-major, car à chaque instant on nous envoyait en mission.
Pendant ce temps Napoléon, qui avait encore confiance dans l’Autriche et espérait conclure la paix, concentrait ses forces sur l’Elbe et renforçait les corps de première ligne.
Nous recevions beaucoup de renforts de France, surtout en cavalerie, mais ces troupes étaient de jeunes recrues, peu aptes à supporter les rudes fatigues de la guerre. Parmi ces nouvelles troupes, on remarquait les quatre régiments de gardes d’honneur. C’étaient de soi-disant volontaires, fils de riches familles françaises, surtout des habitants des villes. On évaluait la force de ces quatre régiments à huit ou dix mille chevaux. Les gardes d’honneur portaient de très beaux uniformes et montaient de très beaux chevaux; malheureusement ces jeunes et médiocres cavaliers pouvaient à peine se tenir sur leurs montures.
L’Empereur confia ces jeunes soldats aux chefs des régiments de cavalerie de la garde, de sorte que chaque régiment, chasseurs, dragons, grenadiers et chevau-légers, reçut un régiment de gardes d’honneur. Napoléon pensait, en donnant cet ordre, que les vieux cavaliers réussiraient à faire de bons soldats de leurs jeunes camarades; le temps manqua malheureusement pour arriver à ce résultat. La cavalerie ne peut s’improviser si vite. Si l’Empereur eût laissé en France ces jeunes cavaliers, il les eût trouvés en bon état après avoir repassé le Rhin; mais leur arrivée prématurée en Saxe en fit périr la moitié.
La vieille garde appelait ces jeunes cavaliers gardes-douleur !
Au milieu du mois de juin, le prince Poniatowski arriva avec son corps à Zittau et cantonna dans cette ville et ses environs. Sur l’ordre de l’Empereur, le prince vint à Dresde avec ses aides de camp. L’Empereur le reçut très cordialement, et l’entourage du souverain lui montra la plus grande estime. Pendant la revue sur la prairie d’Osterwiese, l’Empereur combla Poniatowski de marques de bienveillance.
Le premier entretien entre l’Empereur et le prince Joseph eut lieu dans le cabinet impérial, et une très longue conversation s’engagea entre eux. Quand il sortit de l’audience, le prince me chercha des yeux dans le groupe des officiers de service, et s’approchant de moi, me dit : « Je te remercie beaucoup .du rapport favorable que tu as fait à l’Empereur en revenant d’Austerlitz. » Je répondis que je n’avais dit que la vérité. « Tu as ajouté, interrompit le prince, que sur le champ de bataille d’Austerlitz j’ai formé mes troupes en ligne, et qu’au milieu de salves d’artillerie je leur ai annoncé la nouvelle victoire de l’Empereur. J’aurais dû le faire, mais il n’en a pas été ainsi. » En prononçant ces mots, le prince m’a serré la main, et a terminé en français : « Cela m’a valu pourtant un compliment flatteur de l’Empereur. C’est à vous que je le dois. » Je fus très touché de ces paroles du prince, que nous adorions tous.
Pendant le séjour à Dresde du prince Poniatowski, nous remarquâmes la tristesse peinte sur son visage; on voyait facilement qu’il était troublé par un chagrin dont il ne faisait pas mystère devant son entourage. La même tristesse s’était emparée de tout son état-major.
A ce moment les aides de camp du prince Joseph étaient : Arthur Potocki, Kamieniecki, les commandants Louis Kicki, Héliodore Skorzenski et Cajetan Srydlowski, ainsi que les officiers Szumlanski, Potalicki et autres.
Parmi les généraux qui commandaient des détachements, on remarquait : le prince Sulkowski, Uminski, Sokolnicki, Ethien Grabowski et Krukowiecki, ainsi que le colonel Oborski, chef des « krakus » ...
Presque à la même époque, on voyait à notre état-major général de l’armée les officiers suivants : Alexandre Fredro, Jelski,. Mühlberg (ancien aide de camp du général Chlopicki en Espagne), Gosiewski et Joseph Kwilecki.
A côté de ces officiers polonais, il y en avait d’autres dont j’ai oublié les noms, car ils ne sont restés que très peu de temps avec nous et ont été envoyés dans les différents corps d’armée.
Il y eut aussi à l’état-major une douzaine d’officiers français, mais leur ignorance de la langue allemande fit qu’on les employa peu. Au début de la campagne, si quelqu’un d’entre eux était envoyé en mission, ou il s’égarait et tombait aux mains de l’ennemi, ou il revenait en disant : « On ne peut pas passer, la route est coupée par les cosaques. » Lorsque l’Empereur ou le prince Berthier, s’étonnant de voir occupé par l’ennemi le terrain où cet officier était allé, commençait à douter qu’il fût allé jusqu’à l’ennemi, on choisissait un des officiers polonais pour porter la même dépêche, et cet officier arrivait toujours à destination et revenait avec la réponse. On le questionnait à son retour :
« — Avez-vous vu les cosaques ?...
— Non !...
— Avez-vous entendu dire qu’il y avait des ennemis ? »
— Non !... »
Et l’officier français recevait une semonce. Il s’excusait en expliquant qu’il demandait toujours en allemand s’il y avait des cosaques, et qu’on lui faisait toujours la même réponse : « ia, ia. » Il était évident qu’il ne comprenait pas la langue et qu’on se moquait de lui.
Mais pour nous, ce n’était pas une plaisanterie; s’il y avait un message important à transmettre, l’Empereur ou le prince Berthier disaient : « Envoyez un officier polonais... » Aussi étions-nous toujours de service, tandis que les officiers français et les officiers d’ordonnance de l’Empereur n’étaient envoyés que sur des routes sûres, et avec des missions moins importantes.
On peut affirmer que la cause principale des désastres arrivés à l’armée française fut l’ignorance de la langue des pays où combattaient les Français. Souvent, malgré les ordres excellents donnés par l’Empereur, le résultat ne correspondait pas â l’idée directrice, car les ordres n’arrivaient pas en temps utile, ou pas du tout, aux corps destinataires. Il m’est arrivé souvent, quand je portais des dépêches en Saxe ou en Westphalie, d’être pris par les habitants pour un officier allemand ou russe. J’avais toujours la précaution de faire écrire mon nom tout seul sur mon ordre de route, que je remettais au postillon, sans y mentionner mon grade. Mais s’il arrivait que le grade fût inscrit, du moins n’indiquait-on pas l’armée à laquelle j’appartenais.
Cette précaution était fort utile, car on ne pouvait avoir que peu de confiance dans les maîtres de poste allemands, en général hostiles aux Français. Un grand nombre de ces individus, s’ils ne manifestaient pas ouvertement leur malveillance à l’égard des Français, se vengeaient d’eux en leur donnant des chevaux faibles et mauvais et des voitures à moitié démolies.
Pour montrer le bien-fondé de mes précautions vis-à-vis des employés des postes allemands, je raconterai une aventure qui m’arriva pendant une de mes missions à Hambourg.
L’Empereur m’avait donné l’ordre de porter des dépêches au maréchal Davout, qui, autant que je puis m’en souvenir, se trouvait à Hambourg et aux environs.
Je partis par la poste, par Leipzig, Halle, Brunswick et Celle.
Entre ces deux dernières villes, je cédai au sommeil et perdis mon chapeau pendant que je dormais. En arrivant au bureau de poste d’une petite ville, je m’arrêtai pour acheter une coiffure quelconque et je me procurai une casquette bleue avec passepoil rouge. Ces casquettes, ainsi qu’on me l’expliqua plus tard, avaient été confectionnées à ‘l’usage des troupes russes et allemandes.
Justement à cette époque les généraux Tettenborn et Czerniszew venaient de traverser le pays et, depuis l’armistice, se retiraient avec leurs troupes au-delà de l’Elbe. Je ne rencontrai ni soldats français, ni ennemis, et presque nulle part on ne voyait de militaires dans les bureaux de poste.
Coiffé de ma nouvelle casquette, je continuai ma route pendant la nuit dans une petite voiture. Un homme grand, assez âgé, d’allure militaire, avec de longues moustaches, conduisait les chevaux; la voiture était tellement étroite que le postillon était presque assis sur mes genoux. A part ma nouvelle Coiffure, j’étais enveloppé dans mon grand Manteau gris fourré. Nous entrons dans une sombre forêt. Je commence à bavarder avec mon postillon. Après quelques mots, il me demande la permission de fumer sa pipe. Naturellement, j’y consens. Mon compagnon de voyage tire alors de sa poche une pipe sur laquelle était^ peint un cosaque avec une longue lance et me demande de la regarder. Je ne dis rien et me contente de remuer-la tête, devinant que cela devait signifier quelque chose. Je ne me trompais pas, car le postillon s’adresse vivement à moi, en allemand, bien entendu :
« Eh ! j’ai bien vu tout de suite que vous n’étiez pas Français.
— Pourquoi ? lui dis-je.
— Parce que vous parlez bien et avec un bon accent.
—- N’aimes-tu pas l’accent des Français ?
— Pourquoi devrais-je aimer ces misérables chiens ! Moi ! un ancien hussard du prince de Brunswick ! Ma foi, si ce n’était mon âge avancé, ma femme et mes enfants... je pourrais montrer A ces Français que je sois encore bon A quelque chose !
— Y a-t-il longtemps que tu as servi ?
— En 1809, quand Schill était chez nous... j’ai fait alors mon dernier service... Oui... maintenant je ne puis plus prendr...
Table des matières
- Page titre
- PREFACE
- PREFACE DE L’ÉDITION POLONAISE
- CHAPITRE PREMIER
- CHAPITRE II
- CHAPITRE III
- CHAPITRE IV
- CHAPITRE V
- CHAPITRE VI
- CHAPITRE VII
- CHAPITRE VIII
- CHAPITRE IX
- CHAPITRE X
- CHAPITRE XI
- CHAPITRE XII
- CHAPITRE XIII
- TABLE DES MATIÈRES