
- 461 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
À propos de ce livre
Histoire d'une famille de prolétaires à travers les âges. (16 volumes.)Tome XLa Bible de poche ou La Famille de Christian l'imprimeur 1534 - 1610. 1re partie.
Foire aux questions
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Informations
PREMIÈRE PARTIE
Paris au seizième siècle. – La maison de Christian. – Le vol. – Les âmes du purgatoire. – Odelin, Hêna et Hervé. – La vente des indulgences à l’église Saint-Dominique. – Le confessionnal. – L’imprimerie de Robert Estienne. – Le banni. – L’adoration des images. – Le meurtre. – Frère et sœur. – Touquedillon le Franc-Taupin. – Le souper. – Les galanteries et les duels du capitaine don Ignace de Loyola. – Son procédé pour dompter les hommes, les femmes et les chevaux. – Les seigneurs en débauche. – L’évêque colonel. – Marie-la-Catelle, la maîtresse d’école. – Frère saint Ernest martyr. – Les carrières de Montmartre. – Le serment d’Ignace de Loyola et de ses six premiers disciples. – Jean Calvin. – Profession de foi des réformés. – Gaspard de Coligny. – Clément Marot. – Le vicomte Neroweg de Plouernel. – Bernard Palissy. – Ambroise Paré. – Le prince Karl de Gerolstein. – Inceste et parricide. – Les archers du guet. – Le couvent des Augustines. – Le couvent des Augustins. – La taverne du vin Pineau. – Franc-Taupin, Tire-Laine et Mauvais-Garçon. – La courtille de M. Robert Estienne. – Le 21 janvier 1535.
Combien de changements dans Paris, fils de Joel, depuis le temps où notre aïeul EIDIOL, le nautonier parisien, habitait cette ville, au neuvième siècle, lors de l’invasion des Northmans ! combien de changements, même depuis l’an 1350, alors que notre aïeul MAHIET-l’Avocat d’armes, tombait blessé aux côtés d’Étienne Marcel, assassiné par Jean Maillart et les royalistes ! La population de la grande cité est aujourd’hui (en 1534) d’environ quatre cent mille âmes ; chaque jour de nouvelles demeures s’élèvent dans les faubourgs en dehors des remparts, dont l’enceinte est devenue insuffisante, quoiqu’ils renferment douze à treize mille maisons. Mais, ainsi que par le passé, Paris est toujours divisé, pour ainsi-dire, en quatre villes, par deux rues qui le coupent en croix ; la rue Saint-Martin, prolongée par la rue Saint-Jacques, le traverse de l’est à l’ouest ; la rue Saint-Honoré, prolongée par la rue Saint-Antoine, le traverse du nord au midi. Aux gens de cour, le quartier du Louvre ; aux gens de guerre, le quartier de la Bastille, de l’Arsenal, rempli d’armes, et du Temple, rempli de poudre ; aux gens d’étude et de lettres, le quartier de l’Université ; aux gens d’église, le quartier Notre-Dame et Saint-Germain, où sont bâtis les couvents des Cordeliers, des Chartreux, des Jacobins, des Augustins, des Dominicains, et tant d’autres moutiers de moines et de nonnes, sans compter les monastères disséminés dans la ville ; les commerçants habitent généralement le centre de Paris, vers la rue Saint-Denis ; les fabricants, le quartier de l’Est, le plus misérable de tous, là se trouvent des logeurs où, pour un liard chaque nuit, vont coucher les artisans. La majeure partie des maisons bourgeoises et tous les couvents sont maintenant bâtis en pierre, et non plus en bois comme autrefois ; ces modernes constructions, recouvertes de toits d’ardoise ou de plomb, ornées de sculptures, deviennent de jour en jour plus nombreuses. Il en est ainsi des crimes de toute sorte ; leur augmentation est hors de toute mesure. Les meurtriers, les bandits, prennent, la nuit venue, possession des rues ; ils sont au nombre de vingt-cinq ou trente mille organisés en compagnies, Guilleris, Plumets, Rougets, Tire-laine ; ceux-ci dévalisent les bourgeois, auxquels il est interdit de porter des armes ; les Tire-soie, plus audacieux, s’attaquent aux gentilshommes, toujours armés ; les Barbets se déguisent en artisans de diverses professions ou en moines de divers ordres, s’introduisent ainsi dans les maisons pour voler ; c’est encore la compagnie de la Matte ou Fins Mattois, coupeurs de bourse ; les Mauvais-Garçons, les plus redoutables de tous, offrent publiquement, à prix débattu et convenu, leur poignard à qui veut se délivrer d’un ennemi. Paris regorge de filles perdues, de courtisanes de tout étage ; jamais la corruption, dont la royauté, l’Église, la seigneurie, donnent de si scandaleux exemples, n’a exercé plus de ravages. Une maladie honteuse, importée d’Amérique par les Espagnols après les conquêtes de Christophe Colomb, empoisonne la vie jusque dans sa source. Paris offre un mélange sans nom de fanatisme, de débauche et de férocité : au-dessus de la porte des lupanars, on voit des images de saints et de saintes dans leurs niches, devant lesquelles, voleurs, meurtriers, courtisanes se découvrent ou s’agenouillent en passant ; les Tire-laine, les Guilleris, et autres brigands, font brûler des cierges à l’autel de la Vierge ou dire des messes pour le bon succès de leurs crimes ; la superstition progresse en raison de la scélératesse. L’on cite des médecins communiant chaque semaine, et qui, d’accord avec d’impatients héritiers, empoisonnent dans des breuvages pharmaceutiques leurs riches malades dont la succession se fait trop attendre ; l’on ne recule plus devant d’effroyables forfaits, surtout depuis que les indulgences papales, vendues à beaux deniers, assurent aux criminels absolution et impunité. Les vertus domestiques, les bonnes mœurs, semblent réfugiées au sein des familles qui ont embrassé la réforme et pratiquent de leur mieux la morale évangélique ; ainsi la famille de Christian l’imprimeur avait trouvé la paix et le bonheur du foyer jusqu’au jour fatal où commence cette légende.
C’était vers le milieu du mois d’août 1534, Christian Lebrenn occupait alors à Paris une modeste demeure située vers le milieu du pont au Change ; presque tous les ponts, bordés de maisons, forment ainsi des rues au-dessous desquelles passe la rivière. Au rez-de-chaussée se trouvait la cuisine, où l’on prenait ses repas ; derrière cette salle, dont la porte et la fenêtre donnaient sur la voie publique, était une pièce où couchaient Hervé, fils aîné de Christian, et son frère Odelin, apprenti armurier chez maître Raimbaud. Mais à l’époque de ce récit, Odelin, absent de Paris, voyageait en Italie avec son patron, celui-ci étant allé à Milan étudier les procédés de fabrication des armuriers milanais, aussi célèbres que ceux de Tolède. Le premier étage de la demeure de Christian se composait de deux chambres ; il occupait l’une avec sa femme Brigitte, et leur fille Hêna occupait l’autre. Enfin, un galetas s’étendait sous les combles de la maison et avait vue sur la rivière.
Ce soir-là, Christian s’entretenait avec sa femme ; il faisait nuit depuis longtemps, les enfants reposaient, une lampe éclairait la chambre des deux époux. On voyait les métiers à broder de Brigitte et d’Hêna près de la fenêtre aux petites vitres en losange enchâssées dans des nervures de plomb ; au fond de cette pièce, assez vaste, le lit de noyer surmonté de son ciel, enveloppé de ses rideaux de serge verte ; plus loin, une petite bibliothèque où sont rangés les livres à l’impression desquels Christian et son père ont concouru dans l’atelier d’imprimerie de maîtres Henri et Robert Estienne, entre autres une Bible de poche reliée en basane noire, à fermeture et à coins de cuivre. En face de cette bibliothèque est un bahut de chêne assez curieusement sculpté ; là Christian renferme les reliques, les légendes de sa famille, et ce qu’il possède de précieux. Au-dessus de ce bahut, une vieille arbalète et une hache de guerre sont accrochées au mur ; car il est utile d’avoir des armes chez soi pour repousser les attaques des bandits, de plus en plus audacieux. Deux coffres à sièges recouverts de cuir et destinés à renfermer les hardes, quelques escabeaux complètent le modeste ameublement de cette chambre. Christian est profondément soucieux ; Brigitte, non moins soucieuse que lui, abandonne son travail de broderesse, qu’elle accomplissait à la clarté de la lampe, se rapproche de son mari ; celui-ci, le regard fixe, le coude sur son genou et le front dans sa main, dit à sa femme :
– Oui, la personne qui a volé cet argent dans le bahut, ici, en cette chambre, et sans briser la serrure de ce meuble, doit hanter familièrement la maison.
– Te l’avouerai-je, Christian, depuis hier que nous nous sommes aperçus de ce larcin, je suis dans des transes continuelles.
– Nul autre que nous et nos enfants n’entre ici.
– Non, à l’exception de nos marchands ou de leurs employés ; mais sachant, entre autres malfaiteurs, les Barbets assez hardis ou rusés pour prendre au besoin l’apparence d’honnêtes commerçants, afin de s’introduire chez nous et d’y tenter quelque mauvais coup, sous prétexte de venir me faire une commande de broderie, jamais ni moi, ni Hêna, nous ne quittons cette chambre lorsque nous y recevons un étranger.
– Je cherche dans mon souvenir quelles personnes de notre intimité ont pu entrer céans, – reprit l’imprimeur avec une pénible anxiété. – Lefèvre, de temps à autre, passe la soirée chez nous ; parfois nous sommes montés ici lui et moi, lorsqu’il m’a demandé de lui lire quelques légendes de notre famille.
– Mon ami, il y a d’abord assez longtemps que nous n’avons vu M. Lefèvre, et de cela tu t’étonnais dernièrement encore ; puis il est impossible de soupçonner ton ami, un homme de mœurs austères, toujours occupé de sciences…
– Dieu me garde de l’accuser ! J’énumérais seulement le très-petit nombre de personnes qui entrent familièrement ici.
– Il y a encore mon frère… C’est, il est vrai, un soldat d’aventure ; il a ses défauts, de grands défauts, mais…
– Ah ! Brigitte ! n’achève pas !… Joséphin a pour toi, pour nos enfants, une affection si tendre, si touchante… Je le crois capable de commettre en pays ennemi de grands excès, ainsi que font les gens de son métier ; mais lui, qui presque chaque jour s’assoit à notre foyer, commettre un larcin chez nous. Jamais je n’ai eu… je n’aurai cette idée !
– Merci de tes paroles, mon ami, oh ! merci…
– Quoi ! tu as pu supposer un moment que je soupçonnais ton frère ?
– Que te dirai-je ? la vie vagabonde qu’il a menée depuis sa jeunesse… ces habitudes de violence, de rapine, reprochées à si juste titre aux Francs-Taupins, aux Pendards, et autres soldats aventuriers, compagnons d’armes de mon frère, pouvaient faire naître des doutes sur lui dans un esprit prévenu, et… mais mon Dieu… Christian… qu’as-tu ? qu’as-tu donc ? – s’écria Brigitte voyant son mari cacher avec accablement sa figure entre ses deux mains pendant un moment, puis se lever brusquement et marcher çà et là en proie à une angoisse profonde – Mon ami, – reprit Brigitte, – quelle pensée soudaine est venue t’affliger ?… des larmes roulent dans tes yeux ? ton visage est altéré… Tu ne me réponds pas !
– Le ciel m’en est témoin ! – s’écria l’artisan levant les yeux d’un air navré, – la perte de ces vingt-deux écus d’or, si laborieusement gagnés par nous, m’a vivement affecté : c’était notre ressource pour les mauvais jours, c’était la dot de notre fille ; mais cette perte n’est rien auprès de…
– Achève…
– Non, oh non !… c’est trop affreux !…
– Christian… que veux-tu dire ?
– Laisse-moi ! Laisse-moi !… – Puis, regrettant ce mouvement de brusquerie involontaire, l’artisan prit les mains de Brigitte entre les siennes et lui dit d’une voix douloureusement émue : – Excuse-moi, pauvre chère femme… quand je songe à cela, vois-tu, je n’ai plus la tête à moi ! Lorsque tantôt, à l’imprimerie, cet horrible soupçon s’est présenté à mon esprit, j’ai cru devenir fou ! je l’ai combattu de tout mon pouvoir… mais tout à l’heure en énumérant avec toi les personnes de notre intimité que nous aurions pu accuser de larcin, l’affreux soupçon dont je te parle m’est involontairement revenu à la pensée.
Christian, retombant assis sur son escabeau, frémit et de nouveau cacha sa figure entre ses mains tremblantes.
– Mon ami, cette pensée que tu fuis, qui t’accable… quelle est-elle ? dis-la-moi ? je t’en conjure…
L’artisan, après un moment de lutte douloureuse avec lui-même, murmura d’une voix affaiblie et comme si ces paroles lui eussent brûlé les lèvres :
– Tu t’es aperçue comme moi, depuis quelque temps… cela remonte à peu près à l’époque du départ d’Odelin pour Milan… tu t’es aperçue comme moi d’un...
Table des matières
- Les Mystères du peuple
- RÉSUMÉ HISTORIQUE (1452-1534).
- L’AUTEUR AUX ABONNÉS DES MYSTÈRES DU PEUPLE
- LA BIBLE DE POCHE OU LA FAMILLE DE CHRISTIAN L’IMPRIMEUR 1534 – 1610
- Page de copyright