L'analyse de discours (3ème édition)
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L'analyse de discours (3ème édition)

Donner du sens aux dires

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L'analyse de discours (3ème édition)

Donner du sens aux dires

À propos de ce livre

Soumis à l'emprise de multiples discours, nous avons souvent peine à reconnaître l'implicite qu'ils révèlent, les non-dits qui en disent long et suscitent à notre insu certaines actions ou réactions. À partir d'exemples concrets de différentes problématiques, l'auteur propose dans cet ouvrage un décodage rapide et efficace des principaux éléments représentationnels, motivationnels et stratégiques qui répondent à différents enjeux et procèdent de fonctionnements individuels et collectifs. Cet ouvrage se présente comme un outil précieux de communication pour tous ceux qui souhaitent donner du sens aux dires.

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CHAPITRE VI

Quelques applications de l’analyse de discours


1 – Application de l’analyse de discours à la sociométrie

L’analyse de discours est particulièrement bien adaptée aux exercices de sociométrie qui tendent à apprécier les relations informelles dans les groupes, conformément à la technique de J.-L. Moreno de 1936.
Ces exercices sont proposés dans le cadre de formations initiales ou continues ou encore lorsque des problèmes de communication apparaissent dans différentes structures.
Dans un premier temps, les sujets (12 à 15 par groupe) sont invités à associer à leur prénom un numéro par ordre croissant. L’animateur est intégré au groupe et demande à chacun d’apposer son propre numéro sur le coin droit d’une feuille de papier et de séparer cette feuille en deux dans le sens de la largeur. Il réclame alors le silence absolu pendant une dizaine de minutes et demande aux participants, sans rien exprimer sur le plan verbal et sur le plan non verbal, d’écrire sur la partie supérieure de la feuille, c’est-à-dire au-dessus du trait, les numéros de 2 personnes du groupe qu’ils apprécient particulièrement ; puis sur la partie inférieure de la feuille, c’est-à-dire en-dessous du trait, les numéros de 2 personnes qu’ils apprécient peu. Cette consigne est répétée deux fois. Les feuilles sont ensuite relevées par l’animateur qui réalise, sur un tableau à double entrées, la matrice sociométrique du groupe.
C’est un moment un peu difficile mais on rassure les membres du groupe en leur précisant que tout sera explicité et que les choix négatifs seront déculpabilisés.
La mesure de la popularité est exprimée en nombre de choix positifs et en nombre de choix négatifs reçus.
La mesure de l’expansion affective résulte du nombre de choix émis et est donc fixée par la consigne (2 positifs et 2 négatifs), cependant, certains sujets dérogent à la règle et émettent un plus ou moins grand nombre de choix. Certains même, ne pouvant répondre à la consigne ni la dépasser, vont jusqu’à se rejeter eux-mêmes pour éviter d’avoir à écarter quelqu’un.
On commence traditionnellement l’analyse par le ou les leaders positifs du groupe, c’est-à-dire celui ou ceux qui ont reçu le plus grand nombre de choix positifs avec ou sans choix négatifs associés.
La première question que je leur pose est : « Vous y attendiez-vous ? ». La réponse est le plus souvent : « Non, pas du tout » et ce n’est pas tant de la fausse modestie que le résultat de l’amplitude entre la représentation de soi par soi et la représentation de soi par autrui.
Chacun de ceux ayant choisi le leader positif est alors invité à dire ce qui l’a conduit à faire ce choix tandis que les autres participants cherchent à reconnaître les représentations et/ou motivations et/ou défenses exprimées.

A) L’EXPRESSION DUN CHOIX POSITIF

Exemple 1 :
Une participante : « J’ai choisi Marie parce qu’elle est expressive. »
L’animateur : « Et vous aimez les gens expressifs ? »
La participante : « Oui, on sait plus facilement ce qu’ils pensent. »
L’animateur : « Vous avez vous-même l’impression d’être expressive ? »
La participante : « Non, mais j’aimerais l’être plus. »
Ici, l’expressivité est la représentation de la participante sous-tendue par un besoin de sécurité (pour savoir ce que les gens pensent) et accompagnée d’une projection complémentaire (je ne suis pas ainsi mais j’aimerais l’être).
Exemple 2 :
Un participant : « J’ai choisi Candice parce qu’elle sourit tout le temps. »
L’animateur : « Le sourire est important pour vous ? »
Le participant : « Oui, c’est sympa ; j’ai l’impression que les gens s’intéressent à moi quand ils me sourient. J’avais une grand-mère qui souriait tout le temps et je l’aimais beaucoup. »
On voit qu’à partir de la représentation du sourire, par un mécanisme projectif, le participant exprime un besoin de reconnaissance et un besoin affectif.
Il arrive que certains sujets, notamment ceux qui sourient beaucoup, se trouvent ainsi être leaders malgré eux, un grand nombre de participants déposant sur ce sourire des projections positives d’objets.
Exemple 3 :
Un participant : « J’ai choisi Thomas, bien sûr, c’est un ami de longue date. »
L’animateur : « Vous auriez pu ne pas choisir Thomas ? »
Le participant : « C’est difficile, on se connaît depuis le lycée. »
On reconnaît chez ce participant le poids considérable de son besoin de sécurité.

B) LES RÉACTIONS À UN CHOIX POSITIF

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les réactions à un choix positif ne sont pas toujours positives.
Exemple 1 :
Une participante : « J’ai l’impression que tous m’ont choisie pour mon apparence et j’aurais préféré être choisie pour autre chose. »
L’animateur : « Il y a autre chose que vous aimeriez que l’on reconnaisse en vous ? »
La participante : « Eh bien, oui, je ne suis pas une potiche tout de même ! »
On voit bien là que la participante qui a fait l’objet d’un choix positif n’est pas du tout satisfaite de la manière dont elle a été reconnue.
Parfois, le fait d’avoir été choisi(e) par une personne que l’on a écartée modifie l’attitude du sujet.
Exemple 2 :
Un participant : « Je pensais qu’elle me rejetterait. »
L’animateur : « Mais elle vous a choisi ! »
Le participant : « Oui, maintenant, je regrette de l’avoir écartée. En fait, on ne se connaît pas vraiment ! »
Il est intéressant de voir que l’attitude du participant change et il tente de résoudre la dissonance en se justifiant (« On ne se connaît pas vraiment »).
On procède de la même façon pour les choix négatifs, en commençant par les sujets ayant reçu le plus grand nombre de choix négatifs avec ou sans choix positifs associés.

C) L’EXPRESSION DUN CHOIX NÉGATIF

Exemple 1 :
Une participante : « Je l’ai écarté parce qu’il est trop bavard. Il me saoûle ! »
L’animateur : « Vous n’aimez pas les bavards ? »
La participante : « Non, ils prennent toute la place. On ne peut pas en placer une ! »
L’animateur : « Vous-même n’êtes pas bavarde ? »
La participante : (Rires) « Si, ça m’arrive aussi mais j’aime pas ça chez les autres ! »
Cette participante rend compte de sa représentation négative du bavard pour exprimer la frustration de son besoin de reconnaissance grâce à une projection cathartique (son propre comportement non accepté).
Exemple 2 :
Un participant : « J’ai écarté Alice mais je crois que je me suis trompé de numéro. »
L’animateur : « Vous vouliez écarter quelqu’un d’autre ? »
Le participant : « Oui… euh… peut-être… je ne sais plus… je ne me souviens pas… non, je ne sais pas… »
Ici, on reconnaît l’évitement de la situation conflictuelle par sentiment de culpabilité. Cette forme d’évitement peut même instrumentaliser l’animateur. Un participant dira, par exemple à l’animateur du groupe : « Je vous ai écarté parce que je savais que vous comprendriez ». Ainsi, la personne se protège, ne prend pas de risque.
Certains sujets expriment l’embarras qui a été le leur à réaliser un choix négatif : « J’aurais aimé n’écarter personne » disent-ils et lorsqu’on leur demande pourquoi ils n’ont pas dérogé à la règle, ils répondent que : « C’était la consigne, on ne pouvait pas ». On reconnaît bien sûr ici la conformité comme processus défensif.
L’attitude défensive peut même s’exprimer à l’endroit de l’exercice de sociométrie dans son ensemble, par exemple chez un sujet qui choisit tout le monde ou écarte tout le monde.

D) LES RÉACTIONS À UN CHOIX NÉGATIF

Elles sont souvent empreintes d’émotion, avec des défenses marquées parfois associées à un sentiment d’incompréhension.
Exemples d’expressions défensives au rejet dont on fait l’objet :
« De toute façon, je le savais, je t’avais écarté moi aussi. »
On reconnaît là l’agressivité réact...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. Ouvrages du même auteur
  5. Préface
  6. Avant-propos
  7. Introduction
  8. Chapitre I - Fonctions et repérages de l’analyse de discours
  9. Chapitre II - L’analyse des motivations
  10. Chapitre III - L’analyse des représentations
  11. Chapitre IV - L’analyse des défenses et des stratégies défensives
  12. Chapitre V - Quelques exemples de problématiques discursives
  13. Chapitre VI - Quelques applications de l’analyse de discours
  14. Chapitre VII - Les limites discursives
  15. En guise de conclusion
  16. Bibliographie