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Migration et foi: données fondamentales à connaître pour une pastorale interculturelle
Impulsions socio-pastorales 1
- 62 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
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Migration et foi: données fondamentales à connaître pour une pastorale interculturelle
Impulsions socio-pastorales 1
À propos de ce livre
La migration est associée à des expériences de rupture. Ce volume montre comment les migrants perçoivent, interprètent et traitent leurs expériences migratoires. Pour beaucoup, la foi et l'appartenance à une communauté religieuse deviennent une ressource en période de changement et d'incertitude.Cet ouvrage fournit des connaissances de base sur la religion et la migration et convient à tous ceux qui sont en contact avec les migrants, que ce soit à titre privé ou professionnel.Ce volume s'adresse en particulier aux agents pastoraux et aux responsables d'église et donne des impulsions pour le développement (ultérieur) de la pastorale interculturelle.
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Informations
1. Migration: son pourquoi
et ce qu’elle implique
1.1 Des humains en quête
d’une vie meilleure
La migration fait partie de l’histoire de l’humanité. De mauvaises conditions de vie, la violence, des problèmes environnementaux, un défaut de perspectives et un fossé toujours plus large entre riches et pauvres poussent depuis toujours des personnes à larguer les amarres dans l’espoir de trouver ailleurs une vie meilleure, heureuse et sûre.
«Certes, j’ai quitté mon pays le cœur lourd. J’étais à la recherche d’un avenir meilleur. Et c’est ainsi que je suis venue en Europe. Oui, je sais ce que j’ai vécu, ce qu’est la pauvreté…, lorsqu’il n’y a pas de chocolat, pas de gâteaux ou autres choses du genre.»
ESPERANZA, 55 ANS, PÉROU
Jamais par le passé, il n’est arrivé qu’autant de personnes vivent loin de leur pays. La migration dans son ensemble, favorisée par un marché de l’emploi globalisé, l’existence de nouveaux moyens de communication et des possibilités de transport à bon marché, a crû fortement.
1.2 Un quotidien
marqué par
l’insécurité et la
recherche de liens
La migration met au défi. Partir de chez soi ne signifie pas seulement changer de domicile. La confrontation à une langue étrangère et à un mode de vie différent oblige les personnes qui émigrent à tout réapprendre. Une telle situation insécurise et exige des efforts. Aussi, il n’est pas surprenant que, dans de tels moments, nombreux sont celles et ceux auxquels leur famille et leurs amis manquent et qui se sentent seuls.
«Mon père et ma mère ne peuvent pas être auprès de moi. Je me suis sentie longtemps très seule. J’ai fortement souffert du mal du pays: maintenant, je suis seule ici.»
MARIANA, 28 ANS, VENEZUELA
Les migrantes et migrants ont besoin de beaucoup de patience et de tolérance à la frustration lorsque la nouvelle direction donnée à leur vie se heurte à des barrières. Quand leur manière de se comporter suscite en Suisse l’incompréhension, le sentiment d’être des étrangers n’en est que plus aigu.
Les défis sont multiples mais chacun ne rencontre pas les mêmes difficultés.
Ainsi, un réfugié afghan vivra des fractures qu’une étudiante canadienne ne connaîtra pas. Au premier, la culture suisse paraîtra profondément étrangère. De plus, il sera soumis des mois durant à un statut de séjour précaire. S’il est autorisé à rester, il sera contraint de commencer tout au bas de l’échelle sur le marché du travail, car sa formation risque fort de ne pas être reconnue chez nous. A l’inverse, la jeune Nord-Américaine pourra poursuivre directement sa formation professionnelle en Suisse. Elle ressentira certes une rupture culturelle, mais elle conservera son ancrage dans les réseaux sociaux. Si elle a malgré tout le mal du pays, elle n’aura qu’à prendre l’avion et passer des vacances chez elle.
La manière dont les individus vivent leur arrivée en Suisse et la période qui suit dépend de facteurs à la fois individuels et structurels. Au gré des circonstances de leur émigration, de leur âge, sexe, formation, situation financière et antécédents familiaux, mais aussi de leurs compétences cognitives, sociales et émotionnelles propres, leur installation dans un cadre de vie nouveau se déroulera plus ou moins bien. Certes, la réussite de cette intégration ne dépend pas uniquement des migrantes et migrants eux-mêmes. Leur nouveau pays de séjour doit aussi y contribuer. Malgré des aides étatiques facilitant l’adaptation des points de vue matériel et social, la vie au sein de la collectivité requiert beaucoup de patience et d’ouverture de la part de chacun.

2. Migration: difficultés
classiques et rôle
de la religion
2.1 Le choc culturel:
une réaction à l’inconnu
La migration implique souvent l’apprentissage d’une nouvelle langue. La personne qui passe d’une communauté linguistique à une autre n’est pas confrontée uniquement à un système différent de sons et de caractères, mais encore à d’autres codes de communication et manières de vivre. Parler, comprendre et être compris ne vont plus de soi pour les personnes concernées, et leurs connaissances linguistiques insuffisantes limitent leur vie sociale et leur participation à la collectivité.
Les difficultés de communication liées à la migration engendrent une insécurisation, voire poussent à l’isolement. Les choses les plus simples deviennent une montagne parce que les connaissances font défaut et que les situations sont mal estimées. Même tous ses actes se muent en problème lorsqu’ils sont incompris de l’entourage.
«Je me sens tout simplement stupide lorsque je dois communiquer en bon allemand dans des situations quotidiennes, car je ne parviens pas à m’exprimer dans cette langue aussi bien que dans la mienne. Constamment, je ne saisis pas correctement les propos d’autrui. De même, je ne peux pas dire tout ce que voudrais. Cela me restreint fortement. Il va de soi que l’on doit apprendre à dépasser ses propres limites, mais on n’y arrive pas du jour au lendemain. Il faut commencer par s’armer de patience parce qu’en définitive on n’avait pas l’habitude de telles contraintes à l’époque où l’on vivait chez soi.»
CAMILA, 30 ANS, ESPAGNE
Lorsque le répertoire des connaissances et des expériences, ou encore les routines d’un individu ne sont plus compatibles avec les règles et conventions admises dans son nouveau cadre de vie, cela suscite chez lui de l’irritation, voire une perte d’assurance et de confiance en lui. Le monde alentour devient déroutant à ses yeux. Il est alors en proie à ce qu’on appelle un choc culturel. Le stress que cet état induit le pousse à se tenir sur la défensive, car les sentiments d’impuissance et de peur liés à une perte de contrôle finissent par ébranler sa foi dans l’environnement. Et si cet état s’installe survient alors la désillusion.
De nombreux migrantes et migrants vivent avec des espoirs déçus.
2.2 La douleur de la
séparation d’avec
la famille et les amis
En migrant, les personnes quittent la cellule familiale dans laquelle ils ont grandi et le cercle d’amis développé au fil des ans.
«Faire des connaissance n’est pas si simple. Je suis quelqu’un d’ouvert et j’ai des amis. Après cinq ans, je ne compte que quelques Suisses parmi eux. Les gens d’ici sont peut-être un peu fermés vis-à-vis des étrangers.»
VICTORIA, 45 ANS, ÉQUATEUR
La séparation due à la migration d’avec les siens restés au pays et le développement difficultueux de nouvelles relations dans celui d’adoption apparaît à beaucoup comme un trou béant face auquel ils se sentent plus ou moins impuissants.
En particulier, l’éloignement de la famille constitue pour la plupart des migrants une expérience de rupture à laquelle ils n’étaient pas préparés. CeIle-ci est vécue d’autant plus mal que l’établissement de nouveaux liens basés sur la confiance et assimilables à des relations familiales se fait attendre. On éprouve de la solitude, et le mal du pays s’installe au point de devenir un poids pénible.
«J’ai eu un terrible mal du pays. Lorsque ma sœur est partie après être demeurée un an avec moi, j’ai éprouvé cette sensation: ‹Désormais, je suis seule dans ce pays. J’y suis toute seule, et que vais-je faire maintenant?› Là, j’ai été un peu désorientée.»
MARIANA, 28 ANS, VENEZUELA
2.3 Les obstacles
rencontrés dans
le monde du travail
Pour quiconque veut s’installer dans un autre pays que le sien, l’accès au marché du travail revêt une grande importance. Beaucoup misent sur une activité lucrative qui leur permettra de vivre (mieux).
En Suisse, la formation occupe une grande place. Elle exerce une influence directe sur les chances de trouver un emploi et de gagner de l’argent. Mais c’est justement dans ce domaine que les migrants se heurtent à des obstacles. Les acquis scolaires et l’expérience professionnelle accumulée dans le pays d’origine ne sont souvent pas reconnus chez nous ou ne suffisent pas pour décrocher un emploi ou s’inscrire à une filière d’étude.
«Le changement a été très dur pour moi dans la mesure où je venais d’un pays dans lequel je visais de nombreux objectifs et que j’étais reconnue dans ma profession. Arrivée ici, j’ai dû tout recommencer depuis le départ. J’ai vécu très douloureusement cette situation.»
NATALIA, 55 ANS, RÉPUBLIQUE DOMINICAINE
Il s’agit de repartir de zéro, voire de faire l’impasse sur un statut professionnel auquel on était habitué. Généralement, cette situation est liée à une relégation professionnelle et à une perte de niveau de vie. Même s’ils consentent de grands efforts, nombre d’immigrés ne parviennent pas à atteindre leurs objectifs professionnels et matériels. Quelquefois, ils tombent dans une dépendance sociale et économique réduisant à néant leurs rêves d’une existence meilleure. Qui traverse une telle épreuve doit non seulement affronter sa propre dévalorisation mais encore nourrir des angoisses face à l’avenir.
2.4 L’insécurisation liée à
une société sécularisée
Les migrantes et migrants provenant de pays éminemment pratiquants s’irritent souvent face au peu d’importance attachée à la religion en Suisse. Ils sont habitués à ce que l’Eglise et la religion occupent une grande place dans la vie publique et privée et croyaient avoir émigré dans un pays chrétien.
«Il s’agit d’une société où la foi est très dépréciée. Les médias s’expriment en des termes si négatifs sur la foi ou l’Eglise catholique. J’ai eu aussi un choc en constatant que les églises sont presque vides ici. Et la première fois que je me suis rendue dans une église - c’était à Noël - j’ai regardé qui y entrait. Or, je n’ai vu que quelques femmes âgées.»
SOFIA, 44 ANS, PÉROU
La foi en Dieu et l’appartenance à une Eglise relèvent de l’évidence pour ces nouveaux venus. La p...
Table des matières
- Impulsions socio-pastorales du SPI
- Sommaire
- De quoi s’agit-il?
- 1. Migration: son pourquoi et ce qu’elle implique
- 2. Migration: difficultés classiques et rôle de la religion
- 3. La foi comme ressource: sens donné à la vie, boussole et protection. Quatre profils de foi
- 4. La communauté de foi en tant que ressource: aide au quotidien et patrie sociale. Quatre formes de soutien
- 5. La migration, un défi pour les Eglises
- Entretien avec Karl-Anton Wohlwend, directeur de Migratio
- Littérature
- Page de copyright