La joie profonde de vivre avec moins

Francine Jay

• Éditeur: Guy Saint-Jean Editeur
• Année: 2016
• ISBN de l'eBook: 9782897581756
• Sujet: Personal Development
• Sujet: Self Improvement

Bombardés que nous sommes d'offres alléchantes, nous pensons parfois qu'il nous faut le dernier bidule high tech, l'outil le plus récent ou le gadget de cuisine à la mode pour être heureux. Pas étonnant que nos maisons soient remplies de choses superflues à nettoyer, déplacer, contourner, ranger... Et si nous faisions fausse route? Et si le bonheur était… dans le peu? L'auteure invite à emprunter la voie du «vivre avec moins» et montre à profiter sans posséder. Grâce à sa méthode en 10 points, accédez au minimalisme, augmentez votre compte bancaire, boostez votre joie de vivre et améliorez vos relations avec les autres: • Se réinventer. Décider des objets à garder. • Trier. Choisir entre «à jeter», «à chérir», «à donner». • Définir la raison d'être de chaque objet. Pourquoi ai-je ceci? • Désigner un écrin pour chaque objet. Chaque chose à sa place! • Aérer les surfaces. Dégager… Faire de l'air. • Composer avec les modules. Organiser les objets. • Définir ses limites. Garder le contrôle… • S'interdire d'accumuler. Quand un nouvel objet entre, un autre sort! • Nettoyer. Chaque pièce, chaque surface, chaque tiroir. • Superviser l'entretien au quotidien. Gérer tout ce qui entre dans la maison. Allez, on se débarrasse de l'inutile, on retrouve son espace et on se libère de l'emprise des objets. Parce que ça procure une joie profonde. Tout simplement. L'auteure Francine Jay, aussi connue sous le nom de Miss Minimalist, livre les principes du bonheur du peu sur www.missminimalist.com. Elle prodigue ses conseils dans de nombreux médias aux États-Unis, où son livre s'est vendu à plus de 100 000 exemplaires.

Troisième partie

Pièce par pièce

Et maintenant, place à la joie et à la bonne humeur: nous allons nous alléger grâce à la méthode STREAMLINE et apprendre à désencombrer, contenir et maintenir le contenu de chaque pièce. Inspectez votre maison et commencez par la pièce que vous voulez. Commencez par la plus facile, la plus difficile, la plus petite, la plus grande — c’est comme vous le sentez. Quand vous passerez à la suivante, vous sentirez l’espace et la sérénité envahir votre intérieur. Alors, remontez vos manches et laissez le bonheur du peu transformer votre maison.

Chapitre 21

Le salon

Dans ce chapitre, nous allons nous concentrer sur le salon (ou la pièce à vivre). C’est la pièce où la famille se retrouve et où on reçoit les invités. La plupart du temps, c’est aussi la pièce la plus grande et la plus passante. C’est donc là que nos efforts d’allègement auront le plus d’impact.

Mais avant de commencer, je vous demande de sortir de chez vous. (Oui, vous avez bien lu.) Levez-vous et sortez en refermant la porte derrière vous. Une fois dehors, ne pensez plus à rien et savourez l’air frais sur votre visage. Quand vous reviendrez, j’aurais tout transformé d’un coup de baguette magique. Non, bien sûr, je blague, mais cet exercice a un vrai intérêt.

Maintenant, vous pouvez rentrer, mais, au moment d’ouvrir la porte d’entrée, faites comme si vous n’habitiez pas là. Rentrez chez vous comme si vous étiez un invité, avec des yeux neufs et un point de vue objectif. Quelle est votre première impression? Aimez-vous ce que vous voyez? Votre salon est-il serein, agréable, accueillant? Ou est-il si désordonné et si encombré que vous avez envie de partir en courant? Plus précisément: si toutes ces affaires ne vous appartenaient pas, auriez-vous envie de vous asseoir et de rester parmi elles?

Il faut porter un regard neutre à son salon, car le désordre «disparaît» quand on s’y habitue. Si la table basse est encombrée de magazines, de bibelots, de matériel créatif et de jouets depuis des semaines, des mois ou même des années, on n’y prête plus attention. On s’habitue aussi à voir le panier à linge dans un coin, les livres empilés près du canapé et les DVD dispersés autour de la télé. On finit par ne plus voir la pagaille autour de nous.

Maintenant que vous avez une vision d’ensemble, regardez plus précisément le contenu de votre salon. Observez chaque meuble, chaque coussin, chaque bricole. Sont-ils tous utiles ou beaux? Vontils bien ensemble et ont-ils l’air à leur place? Ou évoquent-ils une vente-débarras ou, pire encore, l’intérieur d’un cube d’entreposage? Si vous en vidiez le contenu devant chez vous, reprendriez-vous tout ou seriez-vous heureux d’en jeter une bonne partie?

Désencombrer

En général, on conseille de commencer petit avant de mettre la vapeur. Ce n’est pas une mauvaise idée en soi, mais, personnellement, je préfère procéder autrement: voyons GRAND. Les salons comportent des objets volumineux qui permettent de frapper un grand coup. Quand on retire un meuble qui n’est pas nécessaire (ou apprécié), cela peut faire une grande différence — et donner la motivation nécessaire pour s’attaquer aux plus petits objets. Pensez à cette vieille chaise ou cette table d’appoint orpheline comme à un bouchon géant qui bloquerait un évier: il suffit de l’enlever pour que l’évier se vide.

Alors, concentrez-vous d’abord sur les gros objets. Utilisez-vous quotidiennement tous les meubles ou certains sont-ils là seulement parce qu’ils «ont toujours été là»? Réfléchissez à la façon dont vous et les membres de votre famille utilisez cette pièce. Vous entassez-vous tous ensemble sur le canapé ou vous asseyez-vous par terre? Quelqu’un s’assied-il sur ce fauteuil dans le coin? Auriez-vous plus de place pour des activités (relaxer, jouer à des jeux de société, regarder un film ensemble) s’il y avait moins de meubles dans la pièce?

Surtout, ne vous sentez pas obligé de garder certains objets simplement parce que vous êtes censé les avoir (comme dans «Mon Dieu, que penseraient les voisins si on n’avait pas de fauteuil en cuir?»). Quand nous vivions à l’étranger, mon mari et moi, nous avions décidé de ne pas avoir de canapé. Bien qu’il y en ait dans tous les salons, cela ne cadrait pas avec notre style de vie (nous n’avions pas non plus de télé ni beaucoup de visiteurs, et passions nos soirées et nos fins de semaine dehors). Nous avons juste mis deux fauteuils et une table basse dans notre salon, c’est-à-dire de quoi satisfaire entièrement nos besoins. Un meuble de plus aurait été de trop.

Si vous avez repéré un meuble que vous avez envie d’enlever — mais que vous hésitez encore un peu —, mettez-le ailleurs pendant quelques jours. Rangez-le provisoirement au sous-sol ou dans le garage, et regardez si cela fait une différence. Parfois, il suffit de sortir un objet d’une pièce pour le voir autrement. Et une fois qu’il est parti, on peut plus facilement couper le cordon.

Après les objets volumineux, passez aux plus petits dont la quantité, selon les salons, peut beaucoup varier. Ne paniquez pas. C’est là que nous allons tout scinder en petites tâches pour pouvoir y arriver plus facilement. Voici comment procéder: passez d’étagère en étagère, de tiroir en tiroir, de tas en tas. Videz ou jetez leur contenu et triez-le selon les principes «à jeter», «à chérir» et «à donner». Et surtout, n’allez pas trop vite! Prenez le temps de vous appliquer, même si ça prend des semaines ou des mois pour aller jusqu’au dernier tiroir. Ce surcroît d’attention sera très bénéfique à long terme.

Essayez d’ôter tous les objets décoratifs sans aucune utilité des étagères, de la cheminée, de la console, des tables d’appoint. Stockezles dans une boîte et vivez sans eux pendant une semaine. Il suffit parfois d’un objet pour gâcher, sans qu’on s’en aperçoive, la perception qu’on a d’une pièce. Quand il n’est plus là, on se sent soulagé, comme si la pièce avait grandi, avait changé (sans qu’on ait rien poussé ou cassé). Observez la réaction de votre famille ou de vos amis devant cet espace libéré. Sont-ils plus détendus? Se déplacent-ils plus librement? Ont-ils plus envie de faire des activités?

Voyons maintenant comment nettoyer tout ça. Dans l’idéal, il ne faudrait garder que ce dont on a vraiment besoin. Dans un salon, il suffirait en principe d’avoir un siège par personne. Les minimalistes extrêmes (et les cultures non occidentales) se contentent parfaitement de coussins par terre. Un célibataire peut se satisfaire d’un fauteuil. Une famille, en revanche, choisit souvent d’avoir un canapé. Mais si vous n’êtes que trois chez vous, demandez-vous si vous avez absolument besoin d’un canapé huit places. Vous pourrez toujours sortir des chaises pliantes si vous avez des invités (ou créer une ambiance hippie-chic et décalée en vous asseyant par terre).

Regardez aussi la taille de vos meubles. Certains sont si grands, si énormes qu’ils remplissent presque la pièce. Est-ce que le «confort» qu’apportent de tels monstres vaut la peine de sacrifier tant d’espace au sol? Ne serait-il pas mieux d’avoir des sièges plus petits et plus fins?

Maintenant, parlons des tables. Là encore, la plupart des gens ont besoin d’avoir une table dans la pièce à vivre pour faire leurs activités. Une petite table basse peut parfaitement convenir. Si la pièce sert aussi de bureau et d’atelier, il faudra sans doute installer un bureau ou une table de travail en plus. En dehors de ça, le reste est souvent purement décoratif. Réfléchissez bien et longtemps à toutes ces tables basses ou d’appoint et à ces consoles qui squattent votre salon: en avez-vous vraiment besoin?

Pour goûter au bonheur du peu, on peut aussi investir dans des meubles multifonctions. Comme je l’ai mentionné plus haut, un canapé-lit peut servir à la fois de canapé pour la famille et de lit pour les invités. Une table basse avec des tiroirs ou une armoire encastrable peuvent suffire à tout ranger, et donc libérer beaucoup d’espace dans la pièce. Pareil pour les poufs. Quitte à en avoir un, prenez-le avec un coffre intégré pour y ranger des affaires. Ce genre de meubles rend de multiples services sans envahir la pièce, ce qui laisse plus de place pour bouger.

Votre salon contient peut-être aussi un coin télé ou jeux vidéo. Mais avez-vous vraiment besoin d’une télé? Oui, je sais, c’est bizarre comme question, mais beaucoup de gens (dont moi et ma propre famille) se cultivent, s’amusent et s’informent sans télévision. Et puis, maintenant, on peut tout voir en streaming sur un ordinateur. L’avantage, quand on n’a pas de télévision, c’est qu’on n’a pas besoin d’étagère ou de meuble pour la mettre. (Par contre, si vous tenez vraiment à garder la vôtre, accrochez-la au mur pour gagner de la place!)

La plupart des salons comportent aussi des étagères qui sont généralement bourrées d’objets. Partant du principe que moins on a d’objets, moins on a besoin d’étagères, je ne saurai que trop vous encourager à faire le tri dans vos affaires! Choisissez des activités qui nécessitent peu de matériel comme le chant, l’origami ou l’apprentissage d’une langue étrangère. Jouez à des jeux qui ne nécessitent qu’un jeu de cartes au lieu de grands plateaux et de centaines de pièces en plastique. Cherchez des façons créatives d’occuper vos moments de loisir en empruntant ce dont vous avez besoin à vos amis ou à la bibliothèque au lieu de les acheter.

Quant aux objets culturels que vous voulez vraiment posséder, pensez numérique. Téléchargez des films, numérisez vos CD, investissez dans une liseuse, qui peut contenir des centaines de livres (et vous donnera accès à des milliers d’autres). Arrangez-vous pour ne plus avoir besoin d’étagères. N’achetez que des livres que vous êtes sûr d’adorer. Stockez vos photos sur votre ordinateur et n’imprimez que celles que vous voulez offrir ou exposer chez vous.

Contenir

Le salon étant un lieu particulièrement vivant, il est important, voire impératif, que chaque objet ait sa place. Sinon, c’est le chaos garanti!

Trouvez un endroit où mettre la télévision, ranger vos DVD, lire vos magazines, jouer à vos jeux et utiliser votre ordinateur. Vérifiez que les objets nécessaires pour ces activités sont tous rangés au bon endroit et gardez un œil dessus pour qu’ils ne s’échappent pas ailleurs. Les magazines ne devraient pas être empilés sur la télé et les jouets ne devraient pas encombrer le canapé. Impliquez le reste de la maisonnée dans cette noble tâche pour leur faire comprendre le principe du minimalisme et les inciter à le respecter.

Si le salon sert aussi de bureau ou d’atelier, cantonnez l’activité (et son matériel) dans un endroit précis. Vous pouvez par exemple mettre un paravent ou un rang de plantes pour créer une frontière visuelle (et psychologique). Cela aura deux effets bénéfiques: 1) vos fournitures ne s’éparpilleront pas dans la pièce et 2) cela mettra l’espace bureau à l’abri du bazar et vous permettra d’être plus concentré. On est en effet plus productif quand on n’a pas à enlever des jouets de son bureau avant de travailler.

Placez vos affaires dans vos cercles rapproché, élargi et éloigné en sachant que (petite piqûre de rappel) le cercle rapproché réunit les affaires qu’on utilise régulièrement (tous les jours ou presque). Celles-ci devraient être rangées dans des endroits faciles d’accès comme des étagères ou des tiroirs à mi-hauteur. Dans un salon, les prétendants au cercle rapproché sont: la télécommande, les magazines en cours, les appareils électroniques et périphériques qu’on utilise souvent ainsi que les livres, films et jeux qu’on préfère.

Le cercle élargi, lui, convient aux objets qu’on n’utilise qu’une fois par semaine: le matériel créatif, les livres de référence, la vaisselle «spécial invités». Rangez-les sur des étagères basses ou en hauteur, et dans des tiroirs ou des placards moins accessibles. Les décorations de Noël et les objets qu’on aime, mais qu’on doit cacher (pour les mettre par exemple hors de portée d’un bébé) vont dans le cercle éloigné, de préférence au sous-sol, dans le garage ou dans une garde-robe.

Il faut ensuite créer des modules pour les groupes d’objets comme les jeux vidéo, les livres, les magazines, le matériel électronique. Au lieu de les jeter tous au même endroit, séparez-les les uns des autres et attribuez-leur une place spécifique: étagère, tiroir, boîte… En rassemblant les objets qui se ressemblent, on peut plus facilement repérer les doublons ou les indésirables et se rendre compte de la quantité qu’on a. Cela aide aussi les autres membres de la famille à remettre leurs affaires à leur place pour qu’elles n’envahissent pas l’espace et ne se retrouvent pas partout dans la maison.

Les modules sont très pratiques pour organiser le matériel créatif ou de bricolage. Au lieu de les mettre dans un tiroir ou un placard commun, triez-les par activité: tricot, scrapbooking, maquettes, fabrication de bijoux, etc. Puis attribuez à chaque activité une boîte en plastique transparent ou en carton (comme les boîtes de papier à photocopie). Pensez également aux bacs de rangement rectangulaires et profonds. Si l’envie vous vient de tricoter, allez chercher le module correspondant et sortez tout votre matériel. Quand vous aurez terminé, n’oubliez surtout pas de le ranger: remettez-le dans sa boîte et rangez celle-ci à sa place.

En bon minimaliste, on voudrait aussi mettre des limites à ses collections pour leur éviter de grandir indéfiniment et de nous submerger. Les limites peuvent être un nombre ou les dimensions d’un espace. Par exemple, quand vous vous attaquerez à vos livres, décidez de limiter leur nombre à 100 ou à l’espace disponible sur l’étagère. Ainsi, vous contrôlerez leur expansion et n’aurez chez vous que les livres que vous aimez le plus ou relisez souvent.

Il faut mettre des limites à toutes les catégories d’objets qui se trouvent dans le salon et, quand vous les aurez atteintes, retirer les objets les plus anciens pour faire de la place aux nouveaux. Les goûts changent avec le temps. On se lasse de films, de musique et de passe-temps qu’on adorait. Au lieu de les garder éternellement, faites régulièrement le tri et donnez ceux que vous n’aimez plus. Une collection fraîche et épurée est beaucoup plus agréable à compulser qu’un méli-mélo de titres variés. Si vous avez envie de nouveauté, empruntez à la bibliothèque au lieu d’acheter. Ainsi, vous pourrez profiter d’un large choix sans avoir les soucis (et les dépenses) d’un propriétaire.

Pour le matériel créatif ou de bricolage, les modules posent des limites naturelles à la quantité qu’on peut posséder. S’ils explosent, renoncez à acheter quoi que ce soit tant que vos stocks n’ont pas baissé, soit en vous lançant dans un nouveau projet soit en en terminant un ancien, ou simplement en vous débarrassant de ce dont vous ne vous servirez jamais. Les limites donnent une formidable excuse pour se débarrasser de matériel dont on ne veut plus (comme ces pelotes en laine verte, ces perles indiennes ou ces bouts de tissu) et dont la simple vue peut anéantir nos envies de bricolage. Gardez vos préférés et balancez le reste!

Limitez aussi vos collections. J’ignore d’où vient ce besoin de réunir des objets ou s’il est inhérent à la nature humaine, mais je sais qu’à un moment donné, on se retrouve avec des séries de choses qu’on a accumulées pour le plaisir: cartes de hockey, tasses rétro, éditions originales, affiches de cinéma, pièces de...

Table des matières

• Couverture
• Page légale
• Table des matières
• Introduction
• Première partie: La philosophie du minimalisme
• Deuxième partie: La méthode STREAMLINE
• Troisième partie: Pièce par pièce
• Quatrième partie: Mode de vie
• Conclusion
• Remerciements
• Quatrième de couverture