Profession psychologue
eBook - ePub

Profession psychologue

  1. 72 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub

Profession psychologue

À propos de ce livre

Le cliché veut que la profession de psychologue attire des gens qui veulent se comprendre eux-mêmes. Cependant, le fond de vérité de cette boutade révèle qu'en réalité les gens attirés par cette profession sont souvent des gens sensibles, intéressés par les relations humaines, ayant un profond désir d'aider les autres et de soulager les souffrances humaines.Louis Brunet est directeur du Département de psychologie de l'Université du Québec à Montréal. Dianne Casoni est professeure titulaire à l'École de criminologie de l'Université de Montréal.

Foire aux questions

Oui, vous pouvez résilier à tout moment à partir de l'onglet Abonnement dans les paramètres de votre compte sur le site Web de Perlego. Votre abonnement restera actif jusqu'à la fin de votre période de facturation actuelle. Découvrez comment résilier votre abonnement.
Pour le moment, tous nos livres en format ePub adaptés aux mobiles peuvent être téléchargés via l'application. La plupart de nos PDF sont également disponibles en téléchargement et les autres seront téléchargeables très prochainement. Découvrez-en plus ici.
Perlego propose deux forfaits: Essentiel et Intégral
  • Essentiel est idéal pour les apprenants et professionnels qui aiment explorer un large éventail de sujets. Accédez à la Bibliothèque Essentielle avec plus de 800 000 titres fiables et best-sellers en business, développement personnel et sciences humaines. Comprend un temps de lecture illimité et une voix standard pour la fonction Écouter.
  • Intégral: Parfait pour les apprenants avancés et les chercheurs qui ont besoin d’un accès complet et sans restriction. Débloquez plus de 1,4 million de livres dans des centaines de sujets, y compris des titres académiques et spécialisés. Le forfait Intégral inclut également des fonctionnalités avancées comme la fonctionnalité Écouter Premium et Research Assistant.
Les deux forfaits sont disponibles avec des cycles de facturation mensuelle, de 4 mois ou annuelle.
Nous sommes un service d'abonnement à des ouvrages universitaires en ligne, où vous pouvez accéder à toute une bibliothèque pour un prix inférieur à celui d'un seul livre par mois. Avec plus d'un million de livres sur plus de 1 000 sujets, nous avons ce qu'il vous faut ! Découvrez-en plus ici.
Recherchez le symbole Écouter sur votre prochain livre pour voir si vous pouvez l'écouter. L'outil Écouter lit le texte à haute voix pour vous, en surlignant le passage qui est en cours de lecture. Vous pouvez le mettre sur pause, l'accélérer ou le ralentir. Découvrez-en plus ici.
Oui ! Vous pouvez utiliser l’application Perlego sur appareils iOS et Android pour lire à tout moment, n’importe où — même hors ligne. Parfait pour les trajets ou quand vous êtes en déplacement.
Veuillez noter que nous ne pouvons pas prendre en charge les appareils fonctionnant sous iOS 13 ou Android 7 ou versions antérieures. En savoir plus sur l’utilisation de l’application.
Oui, vous pouvez accéder à Profession psychologue par Brunet, Louis et Dianne Casoni en format PDF et/ou ePUB ainsi qu'à d'autres livres populaires dans Psychology et History & Theory in Psychology. Nous disposons de plus d'un million d'ouvrages à découvrir dans notre catalogue.
1
La psychologie : unité ou pluralisme ?
En 1949, le psychologue, psychanalyste et universitaire Daniel Lagache a publié le livre L’unité de la psychologie. Sur la page de couverture se trouve cette phrase : « La multiplicité des psychologies pose le problème de l’unité de la psychologie. » Cependant, tout au long de l’ouvrage, Lagache suit une démarche rigoureuse pour mettre en lumière une ligne centrale lui permettant de conclure que la profession même de psychologue clinicien constituerait le lieu d’unification des diverses psychologies. La psychologie clinique se caractérise, pour Lagache, par l’investigation systématique et complète des cas individuels. L’unité de la psychologie, qu’elle soit expérimentale ou clinique, tient pour lui dans le fait qu’elle est la science de la conduite, c’est-à-dire de « l’ensemble des réponses significatives par lesquelles l’être vivant en situation intègre les tensions qui menacent l’unité et l’équilibre de l’organisme ». La psychologie, écrit-il, vise « l’interprétation compréhensive des conduites significatives et expressives ».
Existe-t-il en 2009 une psychologie ou des psychologies ? Peut-on encore parler d’une unité de la psychologie ? Existe-t-il une psychologie clinique ou des psychologies cliniques ? La conception de Lagache tient-elle toujours la route aujourd’hui ? Notamment, sa définition de « l’interprétation compréhensive » est-elle encore partagée en 2009 par les divers modèles de la psychologie appliquée ? Il ne s’agit pas ici de jouer avec les mots, mais de voir qu’au-delà de différences bien connues de théories et de domaines de pratique il n’en demeure pas moins que plusieurs théories et modes de pratique sont difficilement conciliables à l’intérieur du champ de connaissance que constitue la psychologie.
La notion d’« interprétation compréhensive » implique nécessairement une vision du rôle du psychologue et peut-être même une vision de l’homme qui ne sont pas partagées par tous les modèles théoriques utilisés par les psychologues. Existe-t-il une vision de l’homme commune aux psychologues psychanalystes, aux psychologues cognitifs-comportementaux et au x neuropsychologues, par exemple ? Leurs visions de l’homme ne diffèrent-elles pas à un point tel que leurs pratiques en deviennent sur certains points inconciliables ? Si la plupart des modèles théoriques en psychologie cherchent à comprendre les conduites, la notion « d’interprétation » renvoie aux notions de « sens » et de « sujet », et ce sont dans ces domaines que l’hétérogénéité des théories deviendra manifeste. Certaines psychologies voient la conduite humaine comme porteuse de sens, et particulièrement d’un sens qui s’adresse à une autre personne, donc essentiellement relationnelle. Par contre, d’autres psychologies rejettent l’étude de ce sens comme n’appartenant pas à leur objet d’étude, celui-ci n’étant que le comportement et les conduites. Pourtant, le mot psychologie contient en lui-même une référence qui pourrait servir de point unificateur. Le préfixe du mot psychologue nous vient du grec ancien psykhê signifiant « âme » ou « esprit ». Nul doute que les psychologues psychanalystes et humanistes se retrouvent dans cette étymologie et conçoivent facilement que la psychologie soit une science de la connaissance de l’âme. Cependant l’objet d’étude du neuropsychologue n’est certainement pas l’âme humaine, pas plus que celui des tenants d’une psychologie pour laquelle seul le comportement visible et mesurable constituerait un champ d’étude et d’application légitime.
Deux divisions
Deux grandes divisions menacent aujourd’hui l’unité de la psychologie et il ne s’agit pas comme on le craignait dans les années 1960 de la division entre la psychologie expérimentale et la psychologie clinique. La première est celle de l’opposition entre une idéologie qui prône une vision positiviste de la psychologie et celle qui prétend que l’hypercomplexité de l’être humain, y compris sa subjectivité, ne peut être réduite à des termes mesurables. Une deuxième division, tout aussi lourde de conséquences, est liée à la conception de la subjectivité en psychologie et elle mène à un clivage entre une psychologie centrant son travail sur les conduites et les comportements, et une psychologie prônant la compréhension de l’homme comme sujet. Cette deuxième division voit certaines théories tenter d’exclure de l’analyse la subjectivité humaine sous des prétextes scientifiques et s’opposer aux théories qui veulent intégrer la subjectivité en tant qu’essence même de la compréhension d’un sujet par un autre sujet, ces dernières cherchant à intégrer la subjectivité comme mode de connaissance. Ces deux divisions pourraient bien cacher des visions de l’homme fondamentalement hétérogènes.
Du principe de simplification à celui d’hypercomplexité
Plusieurs modèles de ce que serait « la » science existent en sciences humaines et influencent tant la recherche que la profession du psychologue. Une opposition particulière nous semble actuellement exister en psychologie entre deux modèles qu’à la suite d’Edgar Morin nous pourrions décrire comme le modèle de la simplification et le modèle de la complexité, modèles que l’on peut distinguer en fonction des principes fondamentaux qui fondent leur vision de la recherche. Le principe de simplification fait partie d’une tendance forte en psychologie expérimentale qui, dans la foulée d’auteurs comme Auguste Comte ou Karl Popper, conçoit la science sur le modèle d’une expérience scientifique où toutes les variables doivent être contrôlées afin de s’assurer de la validité des découvertes et où toute expérience doit être reproductible. Dans cette vision de la science, une connaissance acquise dans des conditions où les variables ne peuvent être contrôlées et où on ne pourrait reproduire les mêmes résultats serait une connaissance non scientifique. On voit tout de suite comment une telle vision de la science est difficilement applicable en sciences humaines et encore davantage dans la pratique de certaines psychothérapies où le contrôle des variables rendrait la situation thérapeutique artificielle. Cette vision « dure » de ce qui est scientifique en psychologie est un modèle souvent décrit comme positiviste à cause de sa parenté avec la philosophie d’Auguste Comte.
On reconnaît dans ce modèle le credo de Comte : ne serait scientifique en psychologie que ce qui serait mesurable, quantifiable, observable « en positif ». C’est ce credo qui a mené certains universitaires à définir la psychologie comme une « science du comportement » plutôt qu’une science du psychisme (ce qui conviendrait mieux à la psychanalyse et à la psychologie humaniste). Seule l’étude du comportement ferait de la psychologie une science, le comportement étant mesurable, mais non le psychisme.
Pour saisir la limite du positivisme pur et dur, voyons deux exemples dont le premier provient des travaux de Comte lui-même. Celui-ci prétendait qu’on ne pourrait jamais faire l’étude scientifique de la composition des étoiles, puisqu’on n’arriverait jamais à y faire de prélèvements. Ces données échappant à notre expérience positive, la véritable composition stellaire devait demeurer invérifiable et non mesurable ; il ne pouvait donc y avoir de telle connaissance scientifique. Cependant, aujourd’hui, la spectrographie de masse permet de découvrir la composition chimique d’un corps à partir de son émission lumineuse. Pas besoin d’aller sur une étoile pour en déduire la composition chimique.
L’autre exemple vient d’une histoire s’étant déroulée en Égypte au VIe siècle avant Jésus-Christ, soit plus de 22 siècles avant Comte. Alors que les Égyptiens étaient des arpenteurs hors pair, Thales les épata, semble-t-il, en leur démontrant qu’il pouvait évaluer la hauteur de la grande pyramide sans la mesurer, mais par inférence. Il planta un bâton de telle façon que l’extrémité de celui-ci atteigne le triangle d’ombre tracé par le soleil à partir du sommet de la pyramide. Il appliqua ensuite le théorème des triangles semblables pour extrapoler la hauteur de la pyramide à partir de la hauteur du bâton après avoir mesuré la longueur de son ombre. Là où les Égyptiens devaient mesurer, Thales pouvait extrapoler à partir d’une loi, dépassant ainsi la limite de l’empirisme.
Sans bien sûr nier l’importance de l’empirisme et de la mesure quantifiable en psychologie, il faut tout de même reconnaître que des pans entiers de la psychologie appliquée se situent dans un autre paradigme que celui du positivisme. De fait, une forme de « guerre » existe toujours en psychologie opposant les positivistes aux tenants de la complexité. Certains positivistes vont jusqu’à dénier aux psychologies psychanalytique et humaniste leur statut scientifique : pour eux, la notion d’inconscient serait invérifiable, non mesurable et non réfutable (pour reprendre une thèse de Karl Popper).
À l’opposé, les tenants de la complexité dans l’étude de l’humain (certains utilisent le terme d’hypercomplexité) reprochent aux positivistes d’avoir bradé l’essence de l’homme (son être, l’individu comme sujet, son psychisme) contre l’étude parcellaire et découpée d’un être simplifié qui n’existe pas réellement. Pour citer André Lussier (2000), « pour être mieux acceptée, la psychologie (positiviste) s’est éloignée du psychique pour devenir plus proche des sciences positivistes exactes ». Du côté des tenants de la complexité, une théorie et une pratique comme celles de la psychanalyse tenteront plutôt de rendre compte d’un individu hypercomplexe dont la compréhension ne peut se réduire à ses comportements observables, et surtout pour laquelle l’étude isolée de certaines caractéristiques est illusoire et même erronée sur le plan scientifique, car, pour une telle théorie, tout élément du fonctionnement psychique d’un individu doit être compris à travers la dynamique qui le relie aux autres éléments.
C’est dans un domaine autre que la psychologie qu’Edgar Morin (2004), philosophe et sociologue, a théorisé avec génie ...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Page titre
  3. La collection
  4. Copyright
  5. Introduction
  6. Préambule
  7. Chapitre 1 - La psychologie : unité ou pluralisme ?
  8. Chapitre 2 - La profession de psychologue
  9. Conclusion
  10. Références
  11. Lectures complémentaires