Marie Durand

Résister

François Rieux, Jean-Claude Millet, Éditions Héphaïstos

• Éditeur: Books on Demand
• Année: 2021
• Imprimer l'ISBN: 9782492999031
• ISBN de l'eBook: 9782492999062
• Édition: 1
• Sujet: Art
• Sujet: Art général

Cet ouvrage est le produit d'une rencontre entre ces deux hommes fondée sur la reconnaissance du grand talent du peintre.François Rieux a donné la parole à ses pinceaux. Jean-Claude Millet est venu ajouter le verbe à l'image dans une démarche de médiation entre le peintre et sa peinture, entre la peinture et le public et entre la peinture et l'histoire. Dans ce livre, le sort de Marie Durand et les représentations faites par François Rieux sont abordées sous l'angle symbolique, de manière à accéder à la dimension universelle de sa résistance. Celle-ci appelle à s'opposer à tous les enfermement dans des murs réels ou virtuels mettant en cause la liberté de conscience.

Préface

François Rieux habite avec sa famille à Coux, un petit village ancré au nord de Privas, chef-lieu du département de l’Ardèche, à quelques kilomètres de Pranles où Marie Durand vivait au hameau du Bouchet au début du 18ème siècle. Elle en fut éloignée pendant 38 ans suite à son incarcération à la Tour de Constance d’Aigues-Mortes du fait de son engagement et de celui de sa famille dans la foi protestante. Elle y revint finir ses jours. La maison est aujourd’hui consacrée au Musée du Vivarais protestant.

Mercurart est une structure à vocation culturelle tournée vers la littérature et les arts plastiques. Elle se consacre à des artistes qui s’expriment dans ce territoire. Installée à Mercuer à quelques dizaines de kilomètres de là, il était naturel d’être à l’écoute de François Rieux. Ne se présentait-il pas comme : « jeune peintre expressionniste contemporain intéressé depuis toujours à la condition humaine et au rêve intime de l’homme de s’élever et de s’affranchir de ses pesanteurs organiques d’être de chair et de sang ».

Lors de la présentation de son travail dans une exposition à Vals-Les-Bains, je perçus chez lui une grande sensibilité et « une patte », à partir desquelles il dépose, peut-être jette-il aussi, sur le tissu apprêté ou pas, au pinceau ou pas, ce qui sort de lui.

Mon attention fut plus particulièrement portée sur une toile intitulée « Constance ». Elle me conduisit à son atelier où une autre toile « Les 4 âges de Marie Durand » m’incita à me documenter sur cette femme dont je venais de découvrir l’existence.

Les lectures se succédèrent ⁽¹⁾. La curiosité fut remplacée par un réel intérêt pour le personnage au point de proposer à l’artiste de s’engager, corps et âme, à la réalisation d’une œuvre cohérente. La destinée de cette femme vivaroise du 18^e siècle, confrontée à la liberté de conscience et à la perspective d’un sacrifice en son nom, n’était-elle pas porteuse d’une dimension universelle qui dépassait les antagonismes religieux ?

Constance, technique mixte, 81 x 65

Ne pouvait-elle pas se rattacher à toutes ces situations où des femmes ont eu à lutter pour leurs convictions, à résister aux forces contraires aux valeurs de notre pays, fondatrices du vivre ensemble : la liberté, l’égalité et la fraternité ?

Les conditions étaient réunies pour la naissance d’un projet entre l’artiste et la galerie.

À plusieurs reprises, je me suis rendu à Coux pour suivre la progression de l’œuvre picturale. Pour évoquer ces moments, il faut s’attarder sur les regards et l’attention portée aux œuvres et à leur auteur.

Ces regards font entrer en résonance l’observateur et le ventre de l’artiste.

Ces regards nourrissent le créateur et contribuent à con-sacrer son travail.

Ces regards produisent alors en retour le sentiment d’entrevoir le supplément d’âme apporté à l’homme par la création.

Dans ces moments, le cerveau produit une énergie vitale qui pousse à se projeter dans l’action.

Deux ambitions en sont nées entre nous. Celle de trouver un premier lieu d’exposition à la mesure de l’œuvre et celle d’ajouter le verbe à l’image dans une démarche de médiation entre le peintre et sa peinture, entre la peinture et le public, et entre la peinture et l’histoire.

Près de soixante toiles nous entraînent aujourd’hui sur divers terrains.

Dans une approche narrative, le peintre évoque l’arrestation, les conditions de détention, la déshumanisation, les violences possibles, le dénuement certain, la question de la conscience individuelle et de la liberté, l’attente, la disparition, la gravure du mot résister, l’oubli et le retour à Pranles avec la couleur retrouvée.

Sous le coup de la charge émotionnelle, il fait ressortir la tristesse ; quelquefois la lumière. Mais, par-dessus tout, il s’attache à la puissance du dénuement face à celle de la force, deux postures qui s’auto-spécifient, propres à notre l’Humanité.

Les 4 Âges de Marie Durand, technique mixte, 113 x 146

Le narratif et l’émotionnel s’associent dans ces toiles où le mot HUMAIN est apposé et imposé sur les formes sous-jacentes comme un cri d’espoir.

Et, au sommet de tout cela, il nous propose une grande toile intitulée « Le Guide - le Phare », dans laquelle il explore la condition de l’Homme, jusqu’à Dieu, dans la présence absence qui permet de réconcilier les croyants et les incroyants autour d’une certitude : la liberté de conscience ne permet pas de dissocier les deux postures ni par omission, ni par pen...

Table des matières

• Dédicace
• Sommaire
• Préface
• Les dragonnades
• L’arrestation
• Quand Marie Durand est au centre de la toile
• Quand Dieu est au centre de la toile
• Quand la mort est au centre de la toile
• Quand le peuple est au centre de la toile
• Quand l’artiste est au centre de la toile
• Marie Parle aux prisonnières
• La tour de Constance du dénuement
• De la musique
• La foi et l’espérance
• La folie
• La force de la fragilité
• La fragilité s’impose à toute humanité
• La prière
• Le peintre est lui-même au centre de la toile
• Le portrait officiel
• De l’importance de la lecture
• Résister aux maux qui sont gravés
• Résister aux maux qui sont gravés
• Résister jusqu’au bout
• Bibliographie
• Dans la même collection
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