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Recherche ou expertise en enseignement supérieur : des postures et des identités à construire
- 310 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
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Recherche ou expertise en enseignement supérieur : des postures et des identités à construire
À propos de ce livre
Cet ouvrage est issu du symposium intitulé « Les sciences de l'éducation et l'université: enjeux politiques et épistémologiques autour de l'internationalisation et de la démocratisation des formations universitaires » en 2019. L'ouvrage réunit neuf chercheurs francophones venus de différents pays et traite des liens entre recherche et expertise et étudie les tensions qui résultent de la coopération entre acteurs de l'enseignement supérieur de statuts différents.
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Informations
Sujet
ÉducationSujet
Éducation généralePremière partie
Posture de chercheur ou d’expert
Vers une complémentarité de l’expertise
et de la recherche ? Rôle de l’internationalisation et
d’une éthique du partenariat
par JEAN-MARIE DE KETELE
Introduction
Il existe peu d’études pour caractériser l’expertise, surtout dans le domaine de l’éducation et de la formation. Le concept d’expertise n’a fait l’objet de travaux de réflexion que relativement récemment. En 2002, dans un article intitulé « Quel statut pour l’expert ? », paru dans la Revue française d’administration publique, Munagorri définissait l’expertise comme « une procédure destinée à éclairer une autorité chargée de prendre une décision » (Munagorri 2002 : 379). Les expertises se multipliant dans de nombreux secteurs, notamment dans le domaine de l’éducation et de la coopération internationale, le Centre international d’études pédagogiques (CIEP) crée en 2016 la première revue francophone, Les carnets de l’expertise, destinée à analyser en profondeur des expertises jugées réussies pour en identifier les caractéristiques. Suite à un ensemble de travaux en sociologie de l’action publique, inspirés de Bourdieu proclamant la « Tyrannie des experts » devant les cheminots de la gare de Lyon, des auteurs de plus en plus nombreux (Trépos 1996 ; Panassier 2007 ; Robert 2008 ; Delmas 2011) ont dénoncé le rôle joué par les experts dans la naissance d’une « technocratie néolibérale » (Panassier 2007), au point de voir apparaître des mouvements de « contre-expertise » (Leglise & Garric 2012).
En 2018, France Stratégie organise une réflexion sur le
caractère relationnel de la situation d’expertise […] une zone hybride entre science et politique, ni tout à fait du côté de la production des savoirs académiques, ni tout à fait du côté de l’exercice du pouvoir, mais constituant la médiation entre ces deux univers,
cette institution identifie une série de dérives potentielles, telles la récupération politique « pour légitimer aux yeux de l’opinion une décision déjà prise », « la confiscation par les “sachants” », « la multiplication des enjeux », le « toujours les mêmes », « la lisibilité et l’accessibilité de la parole des experts ». Une réflexion est d’autant plus nécessaire que « l’expertise est protéiforme et multiple », et ce sera une préoccupation de cette contribution (Agacinski & coll. 2018 : 3-8).
Par contre, il existe de nombreuses publications sur la recherche en sciences de l’éducation. En témoignent des ouvrages collectifs de plus en plus nombreux. Nous en sélectionnons quelques-uns, car un raisonnement apparaît au fil du temps.
Déjà ancien, l’ouvrage collectif coordonné par Hadji et Baillé (1998) aborde la question de la preuve en éducation et analyse quelques « illusions perdues » du chercheur (comme celle du scientifiquement certain, de la toute-puissance de la recherche, de la possibilité de comprendre pleinement l’objet humain), mais aussi les « illusions propres aux praticiens » (comme la conviction que leurs pratiques sont légitimes par le seul fait qu’ils sont en contact direct et permanent avec le terrain). Une « nouvelle alliance » est donc nécessaire selon les auteurs : la recherche en éducation porte sur les pratiques qu’elle peut tenter de modéliser, interpréter et éprouver, mais elle ne pourra jamais prescrire une pratique ; tout au plus, elle peut jouer un rôle d’émancipation en permettant aux praticiens d’interroger et de mettre à l’épreuve ce qu’ils font dans leur contexte.
Le rôle de l’alliance avec le praticien (Hadji & Baillé 1998) va devenir une des préoccupations majeures dans les ouvrages collectifs qui suivent. Ainsi, Albarello (1999, 2004) défend un ancrage de la recherche dans les terrains sociaux avec des acteurs engagés qui adoptent une posture de praticien-chercheur, à la condition expresse que celui-ci adopte une attitude épistémologique de doute et de distanciation et soumette ses hypothèses à la vérification des faits avec une méthodologie rigoureuse.
En prenant exemple sur des recherches menées en Afrique francophone et au Maghreb, l’ouvrage collectif de Charlier et Van Campenhoudt rend hommage « aux chercheurs aux pieds nus » (Charlier & Van Campenhoudt 2014 : 9) et récuse le fait qu’on ne peut faire de la recherche sans des ressources importantes. Une recherche participative engagée et rigoureuse est possible si elle repose sur quelques principes : (i) le travail avec des acteurs de terrain, car ceux-ci ont une connaissance souvent pointue de leur terrain et de l’objet de recherche ; (ii) le respect du droit des acteurs à exercer leur esprit critique ; (iii) la conviction que l’efficacité pratique repose sur l’implication des acteurs de terrain ; (iv) le souci du chercheur de développer une méthode d’investigation mûrement pensée, où chacune des étapes doit être envisagée dans une parfaite complémentarité avec celles qui la précèdent et celles qui la suivent.
Plus récemment, l’ouvrage collectif de Bedin, Franc et Guy (2018) aborde les difficultés, toujours actuelles, des sciences de l’éducation à répondre aux questions essentielles concernant cette relation en tension entre production de connaissances scientifiques et action. La nécessaire décontextualisation des questions du terrain par souci de rigueur (logique de connaissance) se heurte de plus en plus à la portée effective des connaissances acquises dans le domaine des pratiques éducatives (logique d’action). Ceci explique l’avènement de nouvelles formes de recherche aux appellations multiples : recherche impliquée, recherche action, recherche intervention, recherche accompagnement, recherche participative, recherche collaborative… (Albero 2019). L’articulation, plutôt que le dualisme, entre logique de connaissance et logique d’action est possible (Demeuse 2018). Elle suppose le déploiement de la démarche scientifique (les connaissances acquises et les savoir-faire méthodologiques) articulée à une approche politique et pédagogique au sein d’un champ d’activité (savoirs d’expériences et expertise du terrain). Dans le domaine des sciences de l’éducation, la logique d’action permet de produire de nouvelles connaissances et sert la logique de connaissance ; cette dernière sert la logique de l’action en questionnant l’action (pouvoir émancipateur auprès des acteurs de terrain).
Au fil du temps, les enseignants-chercheurs en éducation et formation ont vu leurs tâches se diversifier. Si on remonte le temps, l’essentiel de leur travail se concentrait sur l’enseignement et la recherche au sein de leur institution. Petit à petit et de plus en plus, ils ont été interpellés pour répondre à deux types de demandes : des sollicitations du terrain professionnel face à des situations posant problème comme l’hétérogénéité des élèves et des étudiants ; des sollicitations des politiques et responsables, nationaux et internationaux, des systèmes d’éducation et de formation pour mettre leur expertise au service de la prise de décision politique dont ils ont la charge (Munagorri 2002). Les enseignants-chercheurs sont de plus en plus sortis de leur institution et de leur laboratoire. Ce faisant, ils ont contribué et contribuent encore à créer les sciences de l’éducation qui ne seraient pas la simple juxtaposition des différentes disciplines de l’éducation (comme c’était le cas avant), mais « une discipline multiforme » se cherchant une identité (Albero 2019).
Avec un peu moins de cinquante ans de carrière comme enseignantchercheur en sciences de l’éducation, nous avons vécu cette évolution : nos pratiques d’expertise et nos pratiques de recherche se sont diversifiées au cours du temps. Nous émettons l’hypothèse selon laquelle l’internationalisation et le besoin de plus en plus grand d’une éthique de partenariat contribuent à façonner les pratiques actuelles, tant de l’expertise que de la recherche en éducation et formation ; si elles sont certes distinctes, elles sont complémentaires et nécessaires au sein des sciences de l’éducation, car leur production est irrémédiablement liée à des enjeux de société, à un projet de nature politique et à des conduites de nature éthique (Albero & Brassac 2013).
Pour mettre à l’épreuve cette hypothèse, nous adopterons une approche praxéologique, c’est-à-dire une analyse d’un échantillon de pratiques d’exper...
Table des matières
- Couverture
- 4e de couverture
- Titre
- Copyright
- Préface
- Première partie
- Deuxième partie
- Troisième partie
- Table des matières