La "mission C"
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La "mission C"

Alger, décembre 1961 - juin 1962 - De Gaulle contre l'OAS. Histoire d'une répression

  1. 560 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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La "mission C"

Alger, décembre 1961 - juin 1962 - De Gaulle contre l'OAS. Histoire d'une répression

À propos de ce livre

La «mission C» (comme choc) est le service de police judiciaire qui, de décembre 1961 à juillet 1962, participa en Algérie à la lutte sans merci que le général de Gaulle conduisit contre l'OAS, en réplique à celle que cette organisation terroriste menait contre sa politique et sa personne.Restituant l'apocalyptique climat de guerre civile des derniers mois de la souveraineté française en Algérie, ce livre éclaire certains sujets qui continuent à faire polémique: la mission C a-t-elle torturé? Quelle fut la nature de ses rapports avec les barbouzes? Et avec le FLN, ennemi avant le cessez-le-feu du 19 mars 1962 et «allié» ensuite? Pourquoi n'a-t-elle joué aucun rôle dans la recherche des quelque 1800 européens enlevés par le FLN à partir d'avril, en violation des accords d'Evian?

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Informations

Chapitre 1
Une OAS en constante expansion

AVANT LE PUTSCH :
Décembre 1960 : le passage des européens de l’activisme au terrorisme.
Mars 1961 : la naissance de l’OAS (à Madrid)
APRÈS LE PUTSCH :
Mai/juin : la « seconde naissance de l’OAS » (cette fois à Alger). Le temps des occasions manquées ?
Juillet/novembre : l’OAS se structure, crée les commandos Delta, cible la police, triple son terrorisme et établit son emprise sur les européens.
Sa montée est favorisée par les hésitations de la politique algérienne du gouvernement et excitée par un puissant terrorisme urbain du FLN.
Ses conséquences sont l’apparition d’un « esprit de riposte » (les ratonnades) et le développement d’un climat de complicités. Deux réalités qu’à son arrivée, le 5 décembre, la mission C trouvera fortement installées.
Créée sur le papier à Madrid en février 1961 par les « exilés » Pierre Lagaillarde et Jean-Jacques Susini, l’OAS ne joua pratiquement aucun rôle avant le putsch, durant la période qui, à Alger, de novembre 1960 à avril 1961, vit l’activisme Algérie française glisser de l’agitation politique et des manifestations de rue à l’action terroriste.
Elle n’en joua pas davantage du 22 au 25 avril durant le putsch militaire, sauf que, grâce à la venue de Susini, ses quelques membres réussirent à se poser auprès des généraux factieux comme les agents d’une possible et conjointe insurrection civile – voie que, fort sagement, le général Maurice Challe refusa.
Après le putsch, ils s’en prévalurent et assurèrent la vie clandestine des militaires déserteurs qui avaient suivi le général Salan dans son refus de la reddition et qui, petit à petit, prirent en main les réseaux civils naissants. Ils les structurèrent en un mouvement qui, à coups de plastic, s’imposa – dixit Morin – comme « une sorte de résistance unie contre la politique gouvernementale ».
Ces deux mois de mai et juin 1961 virent donc « la seconde naissance de l’OAS » et furent peut-être aussi « le temps des occasions manquées ».
Car c’est seulement à partir de juillet que l’OAS conquit effectivement le soutien majoritaire de la population européenne. Les trois mois suivants, elle le développa – ce qui assura à ses activités terroristes un climat diffus de complicité –, et donna à ses actions de propagande une surprenante audience. Au point que, brochant sur le malaise politique créé à Paris par l’attentat perpétré le 8 septembre à Pont-sur-Seine contre le général de Gaulle, c’est fin octobre 1961 que l’OAS d’Alger atteignit son maximum d’influence et que, s’illusionnant sur de nombreux points – et notamment sur ce que, à l’heure des choix, serait le comportement de l’Armée –, Salan crut le plus fortement à ses chances.
Jusqu’à ce que, en novembre, dans une Algérie toujours en rébellion (FLN), le général de Gaulle prenne acte de ce que la subversion (OAS) devenait « une guerre dans la guerre » et relève le défi de devoir livrer contre elle, dans un croissant climat de guerre civile franco-française, une « seconde bataille d’Alger ».
AVANT LE PUTSCH : LE PASSAGE DE L’ACTIVISME AU TERRORISME27
C’est après le fracassant discours présidentiel du 4 novembre 196028, que la DSNA constata que de plus en plus d’européens se mettaient à penser que – pour s’opposer à l’évolution de la politique algérienne du général de Gaulle, devenu son seul décideur – le temps des « journées » de manifestations était révolu et qu’était peut-être arrivé celui de mener, « comme le FLN », une action terroriste.
Ils étaient tirés en ce sens par quelques extrémistes politisés29 qui critiquaient le « légalisme » du très représentatif Front pour l’Algérie française (FAF)30. Les violentes manifestations du 11 novembre à Alger leur furent l’occasion de fendre l’armure et le 10 novembre, en faisant exploser trois plastics devant le Palais d’Eté, ils avaient déjà frappé les trois coups de ce qui allait être, en quatre mois, le passage de l’activisme politique à l’activisme terroriste.
L’échec en décembre 1960 des manifestations violentes du FAF, (submergées par celles du FLN), aurait pu faire réfléchir les européens sur cette mise en évidence de leur situation de minoritaires mais, heurtés par la sévérité et « l’injustice » des mesures ensuite prises contre eux (500 arrestations suivies d’internements ou d’expulsions), ils interprétèrent la dissolution du FAF, prononcée le 15 décembre, comme la fermeture de la voie d’une opposition légale. D’autant que, monopolisée par un gaullisme dominateur31 et boycottée par le FLN – qui la qualifiait de mascarade –, la brève campagne électorale du referendum du 8 janvier 1961 se déroula dans un climat extrêmement tendu (à Alger, 40 000 hommes en maintien de l’ordre !). D’autant aussi que, pourtant exprimé avec netteté32, leur vote hostile à la création d’un Exécutif local ne fut pas retenu par le général de Gaulle comme une donnée politique susceptible de lui faire préférer, pour lancer l’Algérie algérienne qu’il avait en projet33, la voie d’une « table ronde » avec toutes les tendances à celle de négociations avec le seul FLN.
En prévision de sa possible dissolution, le FAF s’était doté d’une structure clandestine qui, la mesure prise, se mit à commettre quelques attentats au plastic, en concurrence avec une demi-douzaine de petits réseaux spontanés, indépendants les uns des autres. Ils eurent assez vite des imitateurs et le plastic, d’abord purement d’intimidation34, explosa en Algérie 10 fois en novembre 1960, à peu près autant en décembre, 12 fois en janvier 1961 (dont 8 à Alger), 34 en février (dont 27 à Alger) et 32 en mars (dont 15 à Alger). Souvent contre des policiers, qu’il s’agissait d’intimider pour neutraliser leur action répressive. Parmi ces réseaux, apparut un groupuscule dit OAS qui diffusa le 6 mars son premier tract et se posa en fédérateur. Mais, avant le putsch, il n’y parvint pas, bien qu’il ait annoncé le 8 avril : « l’union sacrée est faite ».
Dans son évolution brouillonne vers le terrorisme, l’activisme avait d’ailleurs franchi un seuil le 25 janvier, jour où Maitre Pierre Popie, avocat algérois « libéral » – qui venait de prôner l’adhésion des européens à l’Algérie indépendante – fut assassiné au couteau dans son cabinet. Assassinat qui fit grand bruit, certes parce qu’on craignit qu’il soit « une première » mais aussi parce que Popie avait ses entrées auprès d’Edmond Michelet, le Garde des Sceaux qui vint à Alger stimuler l’enqu...

Table des matières

  1. Couverture
  2. 4e de couverture
  3. Copyright
  4. Titre
  5. Dictionnaire des sigles
  6. Introduction
  7. Première partie : la lutte anti-oas avant le 5 décembre 1961« six mois de perdus » ?
  8. Chapitre 1 - Une OAS en constante expansion
  9. Chapitre 2 - Une lutte anti-OAS à la peine
  10. Chapitre 3 - En novembre, le grand tournant
  11. Chapitre 4 - La situation sécuritaire fin novembre 1961
  12. Deuxième partie : la mission c du 5 décembre 1961 au 19 mars 1962 cent jours : deux périodes
  13. Première période du 5 décembre 1961 au 5 février 1962 des débuts difficiles
  14. Chapitre 5 - Le lancement de la mission
  15. Chapitre 6 - Les activités de la mission
  16. Chapitre 7 - Ses rapports avec les barbouzes
  17. Chapitre 8 - Les résultats de la mission
  18. Deuxième période du 5 février au 19 mars 1962 la mission construit son efficacité
  19. Chapitre 9 - L’érosion des commandos Delta 5 – 28 février 1962
  20. Chapitre 10 - Du 1er au 19 mars : Alger dans l’attente
  21. Troisième partie : la mission c du 19 mars au 27 juin 1962 une nouvelle donne pour trois mois d’histoire
  22. Chapitre 11 - Une nouvelle donne : la mission C et le 19 mars
  23. Chapitre 12 - Une nouvelle donne – De nouvelles autorités à satisfaire
  24. Chapitre 13 - Une nouvelle donne : de nouveaux tribunaux à saisir
  25. Première période du 19 mars au 20 avril : l’échec du plan Salan
  26. Chapitre 14 - Du 20 au 31 mars : la décade sanglante
  27. Chapitre 15 - Du 1er au 20 avril : le temps des arrestations
  28. Deuxième période du 20 avril au 14 mai : le temps du pire.
  29. Chapitre 16 - Du 20 avril au 2 mai : Le temps des provocations
  30. Chapitre 17 - Du 2 au 14 mai : le temps des enlèvements
  31. Troisième période du 14 mai au 27 juin : le temps de la fin
  32. Chapitre 18 - Du 14 au 31 mai : le temps des chantages et des imbroglios
  33. Chapitre 19 - Du 1er au 27 juin : le temps des compromis
  34. Index des noms cités
  35. Sources
  36. Annexes
  37. Table des matières