Juge
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Juge

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  1. 340 pages
  2. French
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À propos de ce livre

"TĂ©moigner. Raconter aussi simplement que possible, "sans faire le malin" comme disait Pouchkine. Dire au lecteur: voilĂ . VoilĂ  ce qu'Ă©tait la vie d'un magistrat parmi d'autres, d'abord en France puis pour finir dans le domaine international. Le faire sĂ©rieusement, car le sujet est grave, mais sans confondre la Justice (avec un grand J) et le juge. En quarante ans de magistrature, je n'ai jamais rencontrĂ© le "bon juge". Tout simplement parce qu'il n'existe pas. En revanche, il m'est arrivĂ© de croiser un certain nombre de magitrats "pas trop mauvais". Ceux-lĂ , toujours, s'efforçaient de rĂ©ussir ce numĂ©ro d'Ă©quilibriste consistant Ă  prendre leur tĂąche au sĂ©rieux sans se prendre eux-mĂȘmes au sĂ©rieux."M.L.Au terme de sa carriĂšre, entre 1975 et 2015, le juge Marcel Lemonde se livre Ă  un examen rĂ©trospectif qui s'accompagne d'une rĂ©flexion plus large sur la justice et ses bouleversements, au cours d'une pĂ©riode oĂč l'on a assistĂ© Ă  l'Ă©mergence d'un vĂ©ritable pouvoir judiciaire en France et Ă  la naissance d'une nouvelle justice pĂ©nale internationale.

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Informations

Éditeur
Fauves editions
Année
2020
ISBN de l'eBook
9791030217704

1. POLICE

LYON, 1960

A quatorze ans, on est trop jeune pour se sentir concernĂ© par la guerre d’AlgĂ©rie. L’arrivĂ©e du phĂ©nomĂšne « yĂ©-yĂ© » paraĂźt infiniment plus intĂ©ressante. Je pris donc l’habitude, comme tout le monde, d’écouter quotidiennement Salut les copains sur mon transistor.
Une mauvaise chute Ă  ski m’avait immobilisĂ© pour trois mois : fracture du tibia. Adolescent plutĂŽt timide, solitaire, je profitais de ce repos forcĂ© pour vivre des aventures imaginaires en dĂ©vorant les romans scouts de la collection Signe de Piste, en particulier les aventures du Prince Eric et les EnquĂȘtes du Chat-Tigre. L’auteur, Serge Dalens (ou Mik Fondal, de son vrai nom Yves de Verdilhac) Ă©tait magistrat. Je ne le savais pas, tout comme j’ignorais qu’il s’agissait d’un homme de droite, d’extrĂȘme droite mĂȘme : il finit par atterrir au Front National de Jean-Marie Le Pen, aprĂšs avoir frayĂ© avec les milieux intĂ©gristes favorables Ă  l’AlgĂ©rie française. Je l’ignorais Ă  l’époque et aujourd’hui je le sais. Pourtant, mĂȘme si je crois me situer maintenant plutĂŽt Ă  gauche (pour autant que l’on puisse trouver une dĂ©finition acceptable de cette Ă©tiquette), je ne peux m’empĂȘcher de penser que lĂ  n’est pas l’essentiel. Evidemment, son parcours et ses idĂ©es ne me rendent pas Verdilhac particuliĂšrement sympathique. Mais ils ne suffisent pas Ă  m’éloigner de Dalens. Celui-ci a donnĂ© Ă  plusieurs gĂ©nĂ©rations de jeunes, le goĂ»t d’une « amitiĂ© chevaleresque transcendant les idĂ©ologies », comme l’écrira avec justesse Bertrand Poirot-Delpech lors de son dĂ©cĂšs2.
Quel rapport avec mon entrĂ©e dans la magistrature ? Le hĂ©ros des EnquĂȘtes du Chat-Tigre Ă©tait le neveu d’un juge d’instruction, ce qui l’amenait Ă  pĂ©nĂ©trer frĂ©quemment dans un palais de justice. Ce dĂ©tail a sans doute Ă©tĂ© dĂ©terminant : il m’a donnĂ© l’idĂ©e de pousser la porte du vieux Palais des « 24 colonnes », au bord de la SaĂŽne. Et, peu Ă  peu, comme mon hĂ©ros favori, plutĂŽt que d’aller au cinĂ©ma quand il n’y a pas classe, je prends goĂ»t Ă  passer des aprĂšs-midi entiĂšres dans les salles d’audience. Ainsi, je dĂ©couvre la vie. Passant du tribunal correctionnel Ă  la cour d’assises, je regarde dĂ©filer la misĂšre humaine, fascinĂ©. J’admire l’éloquence de certains tĂ©nors du barreau. Je souffre avec les dĂ©butants, lorsqu’ils bafouillent pĂ©niblement. Je tremble (davantage terrorisĂ© que scandalisĂ©, hĂ©las) devant le rictus haineux de certains procureurs. Je suis plutĂŽt bon public, j’ai honte de le dire, toujours prĂȘt Ă  m’amuser d’un bon mot du prĂ©sident.
Certains de ces juges Ă  la Daumier Ă©taient odieux. Pourquoi ne m’ont-ils pas Ă  tout jamais dĂ©goĂ»tĂ© de la magistrature ? MystĂšre. Peut-ĂȘtre inconsciemment me disais-je qu’il Ă©tait possible de procĂ©der diffĂ©remment, que ce qui se jouait lĂ  Ă©tait infiniment plus important que la personne du juge ? Toujours est-il que la fascination pour la justice l’emportait. Et tout cela se passait dans la salle mĂȘme oĂč, quelque trente ans plus tard, je devais prĂ©sider la correctionnelle. J’y repenserai alors avec un certain amusement, mais aussi sans indulgence, me reprochant rĂ©trospectivement un consternant manque d’esprit critique. Et me disant toujours qu’un adolescent est peut-ĂȘtre en train de m’observer dans le public.
Comment peut-on avoir envie de devenir juge ?.
 Cette question, trÚs vite je me la suis posée.
HĂ©las, aprĂšs de longues annĂ©es de rĂ©flexion et d’introspection, je crains fort qu’elle reste Ă  jamais sans rĂ©ponse. Pourquoi ai-je choisi de « soigner mes symptĂŽmes » de cette façon et non d’une autre ? Je ne sais toujours pas. Finalement, on a beau creuser, on reste Ă  la surface des choses. On en arrive Ă  se dire qu’aprĂšs tout, il vaut mieux finir aux assises (comme prĂ©sident, bien sĂ»r) qu’à l’hĂŽpital psychiatrique.
En vĂ©ritĂ©, cette fameuse question n’est-elle pas proprement impensable tout simplement parce que le mĂ©tier est lui-mĂȘme impossible ? « Eduquer, Gouverner, Psychanalyser », telles Ă©taient pour Freud les trois tĂąches impossibles. Il aurait pu ajouter « Juger », tant ce mĂ©tier est inhumain. On connaĂźt la formule de Malraux :
« Juger c’est, de toute Ă©vidence, ne pas comprendre puisque, si l’on comprenait on ne pourrait plus juger ».
Peut-ĂȘtre convient-il de la complĂ©ter par celle qui servait de rĂšgle de conduite au PrĂ©sident Bourriche, ce magnifique spĂ©cimen de juge correctionnel mis en scĂšne par Anatole France dans Crainquebille. Formule toute simple :
« Il faut renoncer à comprendre mais il ne faut pas renoncer à juger ».
Vouloir juger est sans doute incomprĂ©hensible et il vaut mieux abandonner l’idĂ©e de savoir pourquoi on peut avoir envie de devenir magistrat, en se bornant Ă  constater que, depuis la nuit des temps, les hommes rĂ©unis en sociĂ©tĂ© ont Ă©prouvĂ© le besoin de crĂ©er une administration appelĂ©e « justice » et qu’ils ont toujours trouvĂ© des volontaires pour la faire fonctionner.
Au moins, s’il paraĂźt impossible de rĂ©pondre Ă  la question pourquoi, essayons de raconter comment on devient juge, en s’en tenant aux faits, sans se prĂ©occuper d’analyser. Les faits sont les suivants : je suis devenu juge, aprĂšs un dĂ©tour par la police, sous l’influence directe de plusieurs Ă©crivains dont certains, trĂšs accessoirement, Ă©taient aussi magistrats.
Lorsque je m’inscrivis Ă  la FacultĂ© de droit, j’étais encore bien loin de savoir ce que serait ma vie. Officiellement, je me prĂ©parais Ă  devenir expert-comptable. Le cabinet de mon pĂšre m’attendait portes grand ouvertes, mais j’éprouvais une certaine aversion pour les chiffres et la gestion et n’avais aucune envie de m’engager dans cette voie. Il fallait donc trouver une solution de remplacement. Comme je manquais d’idĂ©es, je fuyais le problĂšme dans le divertissement.
Je m’étourdissais dans diverses activitĂ©s n’ayant que peu de rapport avec les Ă©tudes de droit : frĂ©quentant assidĂ»ment les bistrots d’étudiants, jouant beaucoup au bridge et au poker, j’étais fort peu prĂ©sent dans les amphithéùtres et lisais davantage de romans policiers que de revues de jurisprudence. Georges Simenon et FrĂ©dĂ©ric Dard ne me quittaient plus. A tel point que j’écrivis Ă  ce dernier une lettre enflammĂ©e, dans laquelle je lui disais en gros « j’aime bien ce que vous faites », ce qui Ă©tait sans doute assez prĂ©tentieux de la part d’un gamin comme moi. Toujours est-il qu’il y rĂ©pondit trĂšs aimablement, Ă©crivant que ma lettre Ă©tait « ruisselante de gentillesses », qu’elle Ă©tait « utile Ă  un auteur, fĂ»t-il auteur de San-Antoniaiseries » et qu’elle lui permettait de « se sentir compris, donc moins seul ». J’en fus Ă©videmment flattĂ©. Nos relations en sont restĂ©es lĂ  mais je me suis toujours intĂ©ressĂ© au personnage, trĂšs attachant. J’aimais bien sa façon de dire :
« Il est quand mĂȘme ahurissant que les hommes aient aussi peu de temps Ă  passer sur cette terre et qu’ils consacrent une telle Ă©nergie Ă  s’emmerder les uns les autres !
 ».
Et je comprends parfaitement son souci de placer sa tombe, au cimetiĂšre de Saint-Chef (IsĂšre), de telle sorte que, debout, on puisse voir le Mont-Blanc.
Je n’ai pas continuĂ© Ă  lire tous les San Antonio suivants, ayant beaucoup de retard Ă  rattraper dans d’autres domaines. Mais cette cure initiale avait suffi pour que, peu Ă  peu, se fĂźt jour une vocation : j’allais devenir commissaire de police. L’idĂ©e que je me faisais du mĂ©tier Ă©tait somme toute assez simple : comme Maigret, je fumerais la pipe et je percerais tous les secrets de la psychologie humaine ; comme San Antonio, je ne craindrais personne dans l’action et les femmes tomberaient dans mes bras au premier regard.
Je n’étais pourtant pas totalement inconscient et voyais bien que la police avait une autre rĂ©alitĂ© : les fumĂ©es lacrymogĂšnes de 1968 commençaient Ă  faire pleurer les manifestants. Mais cela ne me gĂȘnait pas vraiment. Je voulais entrer dans la police judiciaire, la vraie, celle de mes hĂ©ros favoris, et ne m’intĂ©ressais guĂšre aux barricades. D’ailleurs si, pour devenir un super-flic, il fallait accepter de faire partie du mĂȘme corps que les Renseignements GĂ©nĂ©raux et les CRS, et bien je l’acceptais. AprĂšs tout, mes frĂ©quentations de la Fac de droit ne m’avaient pas vraiment prĂ©parĂ© Ă  apprĂ©cier les dĂ©bordements gauchistes.
Certes, je ressentais confusĂ©ment la pesanteur des annĂ©es gaullistes, je vivais mal la tĂ©lĂ©vision sous tutelle, je trouvais choquant que la justice fĂ»t aux ordres, bref, comme toute une gĂ©nĂ©ration, j’avais du mal Ă  respirer dans une sociĂ©tĂ© bloquĂ©e. Cependant, je n’avais aucune envie de « jouer Ă  la RĂ©volution » avec les apprentis maos, trotskistes ou anars divers, qui tenaient alors le haut du pavĂ©. J’avais comme le pressentiment qu’il y avait du danger dans l’air.
Bien des annĂ©es plus tard, Renaud, dans l’une de ses plus jolies chansons (Son bleu), fera mĂ©diter en ces termes un ouvrier communiste victime de l’injustice sociale, dont le fils est parti faire la rĂ©volution au Nicaragua :
« Mon enfant a compris, mieux que moi, le bonheur de faire péter tout ça ».
Pour ma part, quoique fort peu politisĂ© Ă  l’époque, j’avais dĂ©jĂ  plus ou moins la conviction que « le bonheur de faire pĂ©ter tout ça » est finalement assez Ă©phĂ©mĂšre, que, mĂȘme parĂ©e des atours de la gĂ©nĂ©rositĂ©, la haine est mauvaise conseillĂšre et que le rĂ©veil est difficile, au lendemain des grands soirs. Je devais le vĂ©rifier trĂšs concrĂštement par la suite lorsque j’aurais en face de moi les militants d’Action Directe et, Ă©videmment Ă  un tout autre niveau, les responsables Khmers Rouges.
C’est ainsi que, aprĂšs avoir observĂ© pendant un mois avec scepticisme les manifs Ă©tudiantes, je me joignis sans Ă©tat d’ñme Ă  celle de tout le peuple de droite, le 30 mai 1968. Simple façon pour moi de dire qu’il Ă©tait temps de siffler la fin de la rĂ©crĂ©ation. Ce qui d’ailleurs ne m’empĂȘchera pas quelque temps plus tard de fredonner, comme tout le monde, les chansons gentiment subversives de Georges Moustaki (« tout est possible, tout est permis
 ») ou de Maxime Le Forestier (« j’crois qu’on engage dans la police, parachutiste
 »). Les contradictions ne me faisaient pas peur.
Finalement, ayant Ă  cette Ă©poque fait la connaissance de celle qui allait devenir ma femme, je suis parti avec elle Ă  St Tropez. C’était en quelque sorte une autre façon de chercher, sous les pavĂ©s, la plage. La mer n’a jamais Ă©tĂ© aussi propre qu’en juin 68. Le sable Ă©tait immaculĂ© et il n’y avait personne Ă  l’horizon. N’ayant lu ni Marcuse ni Reich, c’est tout Ă  fait inconsciemment que je me disais que Sea, Sex and Sun Ă©tait un programme rĂ©volutionnaire qui en valait un autre.

ST CYR AU MONT D’OR, 1970

Dans un rĂ©cit plein d’autodĂ©rision, Pierre Jourde a expliquĂ© que son service « militaire » avait pour l’essentiel consistĂ© Ă  faire semblant de classer des fanions dans le Fort de Vincennes3. Le mien, accompli Ă  la Base ...

Table des matiĂšres

  1. Couverture
  2. 4e de couverture
  3. Du mĂȘme auteur
  4. Titre
  5. Dedicace
  6. Exergue
  7. AVANT-PROPOS
  8. 1. POLICE
  9. 2. GENERATION
  10. 3. JUGE D’INSTRUCTION
  11. 4. ACTION DIRECTE
  12. 5. CORRECTIONNELLE
  13. 6. LABORIEUSES REFORMES
  14. 7. FORMATEUR
  15. 8. CONSEILLER
  16. 9. EN CORSE
  17. 10. INTERNATIONAL
  18. 11. AVANT DE PARTIR
  19. CREPUSCULE
  20. ANNEXES
  21. INDEX
  22. REMERCIEMENTS
  23. TABLE DES MATIÈRES