Jacques Soustelle
eBook - ePub

Jacques Soustelle

L'ami d'Israël

  1. 210 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Jacques Soustelle

L'ami d'Israël

À propos de ce livre

« Les voisins d'Israël proclament ouvertement leur volonté d'anéantir ce jeune État qui subit le boycott et le blocus. Des fanatiques assassinent sur son sol et l'ONU fait semblant de ne rien voir. Lorsqu'elle émet un blâme, c'est contre Israël, coupable de se défendre ».Jacques Soustelle, percevant déjà l'antisémitisme derrière l'antisionisme, a écrit ces lignes en 1958, alors qu'il était président de l'Alliance France-Israël. Ces lignes, nous pourrions les croire écrites aujourd'hui. Il n'en est rien.Quittant l'Algérie en 1956, l'ancien gouverneur général revient en métropole. Aux Algérois venus en masse l'accompagner au port, Soustelle promet de continuer à se battre pour eux. Il le fera, et tentera de faire vivre son projet d'intégration. Mais il se battra aussi pour Israël, pour ce peuple qui s'est enraciné dans une terre travaillée de ses mains pour la première fois depuis deux millénaires.Jusqu'au bout, Jacques Soustelle défendra le droit à exister d'Israël. Il le fera à la tribune de l'Assemblée nationale, jusqu'en 1978, dans la presse et lors de toutes les occasions qu'il saura saisir.

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Informations

1. Les combats de Soustelle

« À vrai dire, l’Algérie française et Israël étaient, l’une
et l’autre, les deux môles sur lesquels devait se briser la vague totalitaire dont Nasser est l’expression… La défense de
l’Algérie et celle d’Israël formaient un tout, et nos adversaires clairvoyants ne s’y sont pas trompés.
»
Jacques Soustelle,
Sur une route nouvelle
Retenu par des dizaines de milliers de mains qui veulent l’empêcher de partir, Jacques Soustelle quitte Alger sous un ciel bas, le 2 février 1956. Juché sur un véhicule militaire pour échapper à l’affection étouffante des Algérois, le désormais ancien gouverneur général de l’Algérie les salue des deux mains et leur promet qu’il continuera à se battre pour eux. Promesse tenue, et jamais il ne l’oubliera.
Mais sa générosité est telle et sa curiosité aussi, qu’elles lui interdisent d’oublier ses autres amitiés, ses autres passions. Depuis fort longtemps et bien avant de connaître l’Algérie, il découvre en 1932, à vingt ans, diplôme d’ethnologie en poche depuis deux ans et tout nouvel agrégé de philosophie, la réalité des civilisations précolombiennes, celle des Otomis et des Lacandons. Il arrive au Mexique en novembre 1932 et revient en France en septembre 1934, sept mois après la manifestation du 6 février 1934 qui rassembla, place de la Concorde, des milliers de militants venus battre le pavé à l’appel des ligues patriotiques3. Le danger totalitaire est là, bien présent en Europe, qu’il soit rouge ou brun, stalinien ou hitlérien. Avant la victoire du front populaire, sensible à l’atmosphère délétère qui règne dans le pays, il écrira dans Mexique, terre indienne : « Jamais l’Indien ne doit avoir honte de lui-même, s’il a honte, c’est qu’on lui a fait honte, et on a eu tort4. » Il se souviendra longtemps de cette leçon et prendra toujours garde à n’humilier personne. Au printemps 1936, il aide son maître Paul Rivet à gagner la circonscription du 5e arrondissement de Paris, sous les couleurs socialistes. C’est au cours de cette campagne qu’il rencontre le physicien Jacques Solomon5, militant communiste. Avec lui et d’autres intellectuels, ils fonderont, après Munich, l’Union des intellectuels français pour la justice, la liberté et la paix (UDIF), créée pour s’opposer à l’esprit munichois incarné désormais par le Comité des intellectuels antifascistes. Cette démarche souhaite être un rassemblement situé au-dessus des partis. Un goût d’union nationale qu’affectionne beaucoup Jacques Soustelle.
De retour au Mexique pendant la drôle de guerre, il rejoint le général de Gaulle et la France libre à la fin de l’année 1940, en partant de Halifax, au Canada. Il dirigera, à Londres, la communication de la France libre puis, à Alger, la DGSS, ses services spéciaux6.
Dès la libération de Paris, de retour dans la capitale, il devient commissaire chargé de l’information au sein du gouvernement provisoire, puis ministre des colonies. Entre-temps, il a été élu député à la première assemblée constituante7. En tant que ministre des colonies, il est intéressé au premier chef par les affaires du Moyen-Orient. Il n’oublie pas qu’il a été le patron, à Alger, de la DGSS, et logiquement demeure en contact étroit avec ses anciens interlocuteurs. Avant même la création d’Israël, il entretient les meilleures relations du monde avec ce qui deviendra le Mossad8. À Paris, il est très proche du futur ambassadeur Maurice Fischer, le représentant de l’Agence juive en France, un bon connaisseur des ambiguïtés françaises concernant le Moyen-Orient.
Durant ces années d’après-guerre, alors que les Juifs de Palestine se révoltent contre la Grande-Bretagne mandataire, Soustelle contribue, avec toute son énergie, à obtenir en France le maximum de soutiens moraux et matériels pour ce qui allait devenir Israël. Quand il aide un groupe de chefs de la résistance sioniste, évadés d’un camp de détention britannique en Érythrée, à parvenir en France9, il a su faire jouer l’ensemble de ses contacts, notamment ceux qui se sont noués au moment de la Résistance. Aryeh Ben-Eliezer, futur vice-président du Parlement israélien, est au nombre des prisonniers ainsi libérés. Il bénéficiera, avec ses camarades, de l’asile politique français.
Douze ans plus tard, en janvier 1956, revenu d’Algérie après l’échec électoral d’Edgar Faure, il porte de nouveau son regard vers Israël. L’actualité le pousse à le faire car c’est cette année-là que Français et Anglais préparent leur intervention contre Nasser qui vient de nationaliser le canal de Suez, tout en menaçant l’existence même d’Israël. Ce petit pays, né huit années plus tôt, ne survit que grâce à la vigilance incessante de ceux qui ont fait le choix du retour à Sion, ou de ceux qui sont là depuis toujours, malgré les massacres perpétrés par les cavaliers d’Allah ou par les Croisés. Cette fois encore, Soustelle mieux qu’un autre sait qu’Israël devra se battre.
La détermination des Israéliens lui fait penser à une autre détermination qu’il a rencontrée là-bas, de l’autre côté de la Méditerranée, celle des Français d’Algérie qui ont su, eux aussi, vaincre la maladie ou l’épuisement pour faire souche sur cette terre d’Afrique. Soustelle note cette ressemblance : « Les premiers colons arrivés en Palestine, au terme de leur voyage, et après mille peines, trouvent un sol ravagé par des siècles d’incurie, un territoire où règne la malaria et une administration turque paresseuse et corrompue, sans oublier le pillage constant des bédouins10. »
Il est fasciné par l’histoire de ce peuple qui plonge loin ses racines : « La civilisation hébraïque offre à l’historien des cultures ce spectacle unique d’une civilisation sans territoire et sans État… c’est bien d’une civilisation qu’il faut parler. Le judaïsme ne se définit pas par une race déterminée. Oublions toute référence sérieuse à une prétendue race juive. » Il est d’ailleurs étrange, note-t-il plus loin, « que les grands théoriciens de l’histoire des cultures, tels que Oswald Spengler ou Arnold Toynbee aient négligé de mentionner la civilisation juive parmi toutes celles que l’humanité a connues depuis Sumer ».
La curiosité intellectuelle de Jacques Soustelle le pousse alors à mettre ses pas dans ceux laissés, il y a longtemps, par tous les penseurs et précurseurs juifs du sionisme.
Mais les passions de Soustelle, qu’elles soient précolombiennes, algériennes ou sionistes, sont loin de s’exclure l’une l’autre. Elles se nourrissent mutuellement et ne cessent de se regarder, dans un curieux jeu de miroir, pour s’interroger, se rejoindre ou s’éloigner.
Cette année 1956 va lui permettre de mener de front ses deux passions politiques. Dès le mois de mars, un mois après être revenu d’Algérie, il crée l’USRAF (Union pour le salut et le renouveau de l’Algérie française) où l’on retrouve des hommes politiques de tous bords, de la droite à la gauche. Quelques mois plus tard, il sort chez Plon Aimée et souffrante Algérie, un cri d’amour pour cette terre brûlante. Une rencontre qui changera sa vie.
À la fin de l’année, il prend la présidence de l’Alliance France-Israël. Cette prise de responsabilité a lieu au moment même où les États-Unis et l’Union soviétique imposent aux Britanniques et aux Français l’arrêt immédiat de ce que l’on a appelé « l’expédition de Suez ». Ils imposent aussi à Israël l’arrêt de son avance éclair à travers le Sinaï. Le Gouvernement français dirigé par Guy Mollet se sent particulièrement humilié par cet oukase lancé par les deux « grands ». Au-delà de l’humiliation, Guy Mollet pense que cette injonction renforce le pouvoir de Nasser, un dictateur qu’il compare à Hitler. Il décide alors que la France assurera la sécurité d’Israël. Il le déclare haut et fort mais, beaucoup plus discrètement, il l’aide à se doter de l’arme nucléaire pour que jamais, plus jamais, les Juifs ne soient menacés d’extermination. Quand Soustelle est élu à la tête de l’Alliance France-Israël11, le directeur général de l’association est Salomon Friedrich, le représentant à Paris du Herout, parti de la liberté, dirigé par Menahem Begin. Un parti qui est la matrice idéologique de l’actuel Likoud, né en 1973, le parti de Benyamin Netanyahou. Friedrich et Begin compteront bientôt au nombre des amis de Jacques Soustelle. C’est eux qui lui feront connaître Vladimir Jabotinski, un monument du sionisme.
Le télescopage de ces deux actualités, l’algérienne et l’israélienne, emporte la conviction de Jacques Soustelle : les deux pays sont bel et bien confrontés aux mêmes ennemis, le panarabisme et le communisme. Il partage cette surprenante myopie avec tous les observateurs du moment qui, pour des raisons parfois opposées, ont négligé la dimension islamiste du combat en train d’être mené par les pays arabes ou par les mouvements de libération12. Soustelle ne fait pas exception, même s’il pose un regard lucide sur les oulémas algériens, émanation des Frères musulmans. Ils sont présentés par beaucoup d’observateurs comme des réformateurs de l’islam, sans doute capables de faire oublier les pratiques algériennes traditionnelles de la religion musulmane, jugées trop favorables à la France. Guy Moll...

Table des matières

  1. Couverture
  2. 4e de couverture
  3. Copyright
  4. Titre
  5. Préface
  6. 1. Les combats de Soustelle
  7. 2. Soustelle découvre l’histoire d’un peuple
  8. 3. Du partage de la Palestine à la reconnaissance d’Israël : les ambiguïtés françaises
  9. 4. Une tardive lune de miel franco-israélienne
  10. 5. La place particulière de l’Algérie dans le divorce franco-israélien
  11. 6. De Paris à Jérusalem, les ponts sont coupés
  12. Annexes
  13. Bibliographie
  14. Autres sources documentaires
  15. Table des matières