Yves du Monceau
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Yves du Monceau

Avancer, toujours

  1. 332 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Yves du Monceau

Avancer, toujours

À propos de ce livre

Le destin a ménagé mille aventures à Yves du Monceau. Retracer son existence, de sa naissance en 1922 à sa disparition en 2013, c'est lire à livre ouvert toute l'histoire ou presque de la deuxième moitié du 20esiècle. On le suivra en Afrique du Nord, en Grande-Bretagne, en Normandie et en Allemagne durant la guerre puis au Congo, à Rome, à Washington, à Moscou...

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Informations

La grande métamorphose d’Ottignies

Il faut les photos pour prendre la mesure de l’impressionnante transformation d’Ottignies depuis 1960, pour peu à peu comprendre, derrière l’énoncé technique des rapports administratifs et sous l’écume des articles de presse, tout ce qui s’est joué, tous les désirs qui se sont déployés, toutes les énergies qui ont été mobilisées.
Les pages qui suivent retracent l’action du bourgmestre Yves du Monceau, de 1958 à 1988. Sans le parer des super pouvoirs d’un héros accomplissant tous les exploits après avoir vaincu mille adversités, elles rembobinent et rejouent le film de ses intuitions, de ses audaces, de ses réalisations, et de leurs limites.

Relancer – Dynamiser – Développer

Dans le vieux sillon industriel wallon, du Borinage à Liège, le choc de la modernisation au milieu des années 1950 était venu de la crise charbonnière. À Ottignies, le signe de la fin d’une époque prit la forme de l’électrification de la ligne Bruxelles-Namur en 1956 et de la décision de concentrer l’entretien des nouvelles locomotives à Ronet. Face à l’inéluctable, il fallait créer de nouveaux pôles de développement. Pour y parvenir, un incontournable : faire grandir le nombre d’habitants. Tout s’enclencherait alors dans un cercle vertueux : plus de moyens financiers, plus de motifs à faire valoir pour demander des équipements routiers, la réalisation desquels donnerait des atouts pour convaincre des entreprises et des organismes publics de s’établir à Ottignies. La démographie sera l’axe cardinal des premiers mandats du bourgmestre du Monceau1.
Les atouts d’Ottignies en 1959 tenaient dans sa localisation au cœur de la fameuse « banlieue verte de la capitale », dans sa liaison ferroviaire directe avec Bruxelles et dans les projets autoroutiers. En favorisant simultanément l’habitat social et des lotissements résidentiels, la commune était en mesure d’attirer une population nouvelle de navetteurs à un moment charnière de l’évolution de la société belge où le nombre d’employés, de techniciens et de cadres allait bientôt l’emporter sur celui des ouvriers de l’industrie.
Pour les séduire, les équipements comptaient ; aussi les efforts de départ ont-ils porté sur la voirie, l’éclairage public, la distribution de l’eau et la collecte des immondices. Au cours de son premier mandat, le nouveau bourgmestre multiplia les démarches administratives pour accélérer le développement de l’École moyenne de l’État (Athénée en 1964), créer un centre médico-social et jeter les bases d’un centre culturel. Il accueillit le collège du Christ-Roi et encouragea la création d’une clinique moderne. Une école de musique (future Académie) ouvrit ses portes. Autant de réveils inattendus pour la petite localité.
Chaque étape franchie fut un motif de fierté dans la communication du bourgmestre, l’augmentation de la population devenant une sorte de métonymie du développement et du progrès d’Ottignies. À la veille des élections d’octobre 1964, il déclare : « À l’égal d’autres cités satellites des capitales de l’Europe qui connaissent un développement démographique exceptionnel, Ottignies a commencé la grande étape de l’histoire de sa progression »2. Et, six ans plus tard, en 1970 : « La croissance de la population a été supérieure à celle du Brabant wallon »3. « Nous avons […] bâti et aménagé à Ottignies une infrastructure, un équipement social, scolaire, routier, culturel […] dignes enfin d’une commune moderne. »4
En 1976, où la moitié des facultés sont désormais installées à Louvain-la-Neuve, Yves du Monceau se réjouit de la présence sur le territoire communal de cinq-cent-septante personnes appartenant à soixante-six nationalités. Encore un bouleversement par rapport à l’ancien univers d’Ottignies, très local, et un signe manifeste de modernité. Le plaisir du bourgmestre est d’autant plus vif qu’il ressent ces ressortissants étrangers, résidant sur le site universitaire, comme doués d’un attachement envers la commune qui les accueille qui tranche d’avec l’indifférence à son endroit des « pionniers » de Louvain-la-Neuve.
Cependant, le lien entre la création de Louvain-la-Neuve et l’évolution, démographique et sociologique, d’Ottignies constitua aussi, pour lui, une source de préoccupations politiques. L’Université ne cessait d’annoncer que Louvain-la-Neuve compterait 50 000 habitants en 2000. Le chiffre était impressionnant au début des années 1970 pour une Ottignies d’un peu plus de 6 000 habitants. L’Opposition tira argument de cette disproportion dès l’annonce du transfert en 1968-1969, laissant entrevoir que les Ottintois seraient parqués dans des « buildings » – une perspective aussi horrible dans un monde campagnard que le mot est laid – pour laisser la place à des universitaires impérieux5. En 1982, Démocratie Nouvelle (PS) pointait encore le clivage entre deux types de population : « OttigniesLouvain-la-Neuve doit rester une entité de taille moyenne où les relations humaines restent faciles : il faut donc limiter la croissance de la population mais aussi réussir le mixage harmonieux des divers quartiers anciens avec Louvain-la-Neuve, actuellement un ghetto, une entité sociologiquement bien différente du reste de la commune. […]
Pour éviter un accroissement exagéré de la population, les lotissements doivent être limités et il ne faut pas en prévoir de nouveaux, contrairement aux objectifs du bourgmestre et à ses idées de grandeur pour ce qui est du développement de la population. »6 À cette date toutefois, la priorité d’Yves du Monceau ne se situe plus dans l’accroissement démographique, mais dans l’effort particulier à porter sur le terrain social au moment le plus sombre pour l’économie et l’emploi wallons après le grand retournement de 1973.
Le deuxième objet de préoccupation du bourgmestre après 1979 (le transfert de l’UCL étant achevé) était le déficit – tellement préjudiciable aux finances communales – du nombre d’habitants domiciliés par rapport aux milliers d’étudiants et de membres du personnel de l’Université qui bénéficiaient chaque jour des infrastructures et des équipements du site universitaire sans émarger au rôle d’OttigniesLouvain-la-Neuve.
La modernisation et la construction de routes sont placées en tête des préoccupations au début des années 1960. Il fallait « désenclaver la commune et lui assurer des routes de communication valables car Ottignies restait sur le côté des deux axes principaux de circulation, Bruxelles-Rixensart-Villers-la-Ville et la N4 »7. Ces considérations de géographie locale rappelées, il faut aussi situer ces projets dans la fièvre générale d’équipement routier et autoroutier qui avait saisi le pays dans l’euphorie de la croissance. Tandis que les travaux de l’autoroute Bruxelles-Namur progressent (la section Overijse-Wavre est ouverte en 1964), on modernise le grand axe de liaison entre le sud du Brabant et la capitale (N275).
Avec les deux sénateurs de l’arrondissement, Paul Estienne et Pierre Warnant, Yves du Monceau va plaider la cause de sa commune auprès du ministre libéral des Travaux publics, Omer Van Audenhoven. Puis il le reçoit à Ottignies. Bientôt, l’affaire est entendue : l’avenue des Combattants (qui constitue une portion de la route provinciale) sera modernisée. « Je concrétisais [ainsi] ma conviction qu’un bourgmestre doit être l’ambassadeur de sa commune auprès du pouvoir central, faute de quoi une localité ne peut se développer. »8
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1959. Inauguration de la route provinciale
« touristique » vers Villers-la-Ville.
Le bourgmestre reprend le chemin du cabinet du ministre des Travaux publics aussitôt que tombe la décision du transfert de l’Université en juin 1968. Le 17 juillet, il entretient l’influent Jos De Saeger de la nécessité de tracer une route express Wavre-Ottignies (et Louvain-laNeuve). Elle sera construite en 1970-1971. L’élargissement à quatre bandes de la N4 allait suivre, avant la transformation, en 1980, de l’ancienne route de Lauzelle en avenue et le raccordement direct du centre d’Ottignies avec Louvain-la-Neuve (N238).
La réalisation de la passerelle par-dessus le chemin de fer fut menée tambour battant. Le ministre des Travaux publics donna son aval en octobre 1958. Aussitôt, et grâce à l’intervention de Raoul Richard, les services techniques de la Sofina réalisèrent gratuitement les études préliminaires nécessaires aux négociations avec la SNCB. L’État apportait un million de francs et Ottignies, deux-cent-mille. L’adjudication fut faite en 1959, les travaux débutèrent en mars 1960 et la passerelle fut ouverte aux usagers le 1er octobre suivant.
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1961. La passerelle désenclave le quartier du Petit-Ry
et facilite la vie des nombreux usagers du chemin fer.
Au fil des années cependant, l’aménagement des abords de la gare, ses accès routiers, la création de parkings pour les navetteurs et, finalement, le bâtiment lui-même ont posé des problèmes de plus en plus difficiles auxquels on ne put apporter que des réponses partielles et provisoires. Il fallut beaucoup improviser pour faire face à l’accroissement du parc automobile dès le début des années 1960. Pour remplacer un premier parking sauvage, la Commune projeta en 1973 de racheter à l’État et à la SNCB des terrains à l’avenue des Combattants. Sans réponse, le bourgmestre rappela le dossier au ministre des Communications, Jos Chabert, lors de l’inauguration de la gare de Louvainla-Neuve (octobre 1975). Mais rien n’était résolu en 1979, et les voitures stationnaient toujours au milieu de la boue.
Yves du Monceau résuma l’ensemble des besoins dans une question parlementaire au ministre des Communications en avril 1981 : il fallait redessiner les abords de la gare et s’entendre avec la SNCV à propos des emplacements des autobus,, agrandir le parking de l’avenue des Villas, en aménager un nouveau et moderniser la gare. À cette date, le dossier était aussi devenu très politique à Ottignies-Louvain-la-Neuve même. Valmy Féaux, ministre des Communications dans l’éphémère gouvernement Eyskens (6 avril-21 septembre 1981) et conseilller communal dans l’Opposition appuyait le projet de la SNCB de construire une nouvelle gare et de déplacer la ligne Ottignies-Charleroi. Le bourgmestre le refusait. L’affrontement Majorité contre Opposition bloqua provisoirement toute issue.

L’urbanisation d’Ottignies

Le développement tant désiré appelait une politique d’urbanisation. Dès le début de 1959, le bourgmestre prend contact avec le Groupe Alpha pour lui en confier la définition technique. En octobre, il demande l’agréation du bureau9 et, le 9 novembre, le Conseil communal désigne officiellement Alpha en qualité d’urbaniste. Yves du Monceau presse celui-ci de se mettre au travail car l’administration communale reçoit « de plus en plus de demandes d’autorisation de bâtir »1011. Une réalité enjolivée de wishful thinking, mais surtout une volonté d’agir et de transformer l’état des choses. Lorsque l’agréation est donnée en février 1960, il écrit à nouveau à Jean Gilson, architecte co-directeur du Groupe Alpha : « J’espère que […] j’aurai l’assurance de votre meilleure et diligente attention afin d’élaborer rapidement les plans d’aménagement »12. Le 12 septembre, il...

Table des matières

  1. Couverture
  2. 4e de couverture
  3. Titre
  4. Copyright
  5. Avant-propos, par Marcel Crochet
  6. Introduction – Un homme inspirant et attachant
  7. Une vie – Yves du Monceau par lui-même
  8. La deuxième moitié du 20e siècle
  9. L’esprit d’initiative
  10. Quarante ans de vie communale
  11. Pour vous, qui est Yves du Monceau ?
  12. La grande métamorphose d’Ottignies
  13. Louvain-la-Neuve
  14. Une vie parlementaire
  15. Portrait
  16. Table des acronymes
  17. Bibliographie
  18. Annexes
  19. Table des matières
  20. Crédits photographiques