
- 108 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
À propos de ce livre
Devant le creusement des inégalités, la réflexion s'est portée sur la relation entre Savoirs et Pouvoirs.En réponse, les uns estiment que la notion de Progrès doit être sollicitéeen priorité; les autres que cette dualité est obligatoirement complétée par le binôme Argent/Communication; enfin les thèmes du partage des richesses et de la nécessité absolue de réaliser les Droits de l'Homme ont représenté des aspects importants dans les analyses.
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Informations
Partie 1
Union et Fraternité (Dijon)
Le Progrès, une finalité de l’homme pour l’humanité ?
Animateur : Frédéric Pajot
Et les SS et FF du Chantier de Loges
Apparus pendant la Renaissance puis formalisés avec l’émergence de la philosophie politique au XVIIe siècle, l’idée de progrès et le positivisme qui s’y rattachent ont profondément influencé les sciences humaines, sociales et économiques du monde occidental.
En affirmant que l’homme est le principal acteur de son évolution, en transcendant ses connaissances pour façonner la nature, ce concept a progressivement sécularisé nos sociétés, en substituant au déterminisme divin, une confiance toujours plus affirmée en la raison humaine.
À tel point qu’au 19e siècle, l’avenir radieux de l’homme par sa maitrise des sciences n’était plus qu’une question de temps. Le progrès est alors érigé en idéologie explicative de l’histoire universelle de l’homme.
Depuis, et même si l’existence humaine est indéniablement moins dure qu’elle n’était, la conscience collective se méfie du progrès, l’accuse de déséquilibrer nos vies, d’altérer notre humanité et nos sociétés, jusqu’à ruiner la Terre elle-même !
Cette remise en question est souvent mais difficilement portée en Loge Maçonnique. Il est difficile de s’extraire des paradigmes ancrés dans nos cultures et des opinions des leaders cherchant à donner — sinon à convaincre — du sens au progrès et à ses conséquences.
Notre Atelier a donc souhaité prendre de la distance, en réfléchissant sur le progrès en tant que concept, forme et outil pour l’homme, afin de mieux en percevoir les caractéristiques humanistes et, nous l’espérons, libérer notre discernement sur ce sujet.
D’abord, essayons de comprendre ce qu’est le progrès !
L’idée de progrès est que l’être humain et les sociétés humaines suivent immanquablement un chemin d’évolutions positives et linéaires, vers des plans toujours plus avancés, donnant sens à son histoire et à ses créations.
Elle peut se définir comme un jugement de valeur formulé sur l’état d’une réalité nouvelle par rapport à une autre réalité, antérieure ou présente.
Cette comparaison dans le temps est cependant toute relative. Car si un progrès peut être quantifié objectivement comme par exemple les performances d’un sportif, ce terme est aussi utilisé pour qualifier des évolutions de réalités complexes et souvent subjectives, surtout lorsque la raison trouve ses limites et devient le sujet des croyances et des espoirs collectifs.
Ainsi le progrès scientifique, fédérateur et positif par nature, se réfère à une explication de l’inconnu et incarne la puissance de l’intelligence humaine, et parfois même d’un pays ; le progrès technologique définit l’augmentation de la valeur d’un produit ou d’un procédé de réalisation. Plus complexe, le progrès social renverra à un jugement partagé et d’ordre politique, qualifiant une amélioration du vivre-ensemble. Enfin, plus subtil car spirituel, le progrès intérieur est celui que le cherchant estime avoir réalisé vers un soi plus authentique, faisant écho à une vision idéalisée et partagée de l’Homme accompli.
Ces exemples montrent qu’au-delà de son caractère premier de mesure, le progrès se définit aussi pour être reconnu.et porté par autrui, par un jugement qui se construit dans un référentiel collectif qui se compose :
•De valeurs communes qui axent l’espace de délibération (par ex. : quels sont les valeurs et principes fondamentaux non négociables qui nous permettent de vivre ensemble ?)
•De finalités partagées pour l’avenir (dans quel monde souhaitons-nous vivre demain ?)
•De repères culturels et identitaires (citons par exemple, les religions, les traditions, l’histoire commune, le mode de vie, les rapports à l’autorité, l’esprit d’entreprise…)
•Et surtout, de compromis acceptés entre ces 3 points, rarement satisfaits simultanément.
Malheureusement, les valeurs, finalités et repères variant dans le temps et l’espace, ce jugement et son partage ne peuvent être permanent, même si les bonnes volontés érigent tel ou tel progrès au service d’une idéologie ou en font un courant scientifique reconnu.
La remise en question vient naturellement par l’instabilité du caractère progressiste, dû à l’accroissement des connaissances et à l’évolution des consciences. Car il y a toujours un doute né du décalage entre la vitesse du progrès et celle de l’intégration des savoirs nécessaires à son appréciation.
Nous éprouvons actuellement cette remise en question devant les progrès de la génétique ou des nouvelles technologies de l’information. S’ils sont indéniables au plan technique et ouvrent de nouvelles perspectives, comme par exemple le développement des capacités humaines par le transhumanisme, pour autant ils questionnent quant à leur mise en œuvre, sur le plan de l’Éthique, de la morale et de la sécurité environnementale.
Un nouveau jugement est appelé, provoquant alors une cacophonie de points de vue sur ces questions, accentuée par les « biens pensants » qui tentent de circonvenir un nouvel essor ou une régression pour l’homme, tout en prêchant aussi pour des intérêts particuliers.
Le doute est probablement une bonne chose pour l’humanité et il est heureux que nous soyons encore capables de l’exercer en une critique de précaution. Mais aussi en ce début du XXIe siècle, pour renouveler peut-être plus fondamentalement, l’idée de progrès par elle-même.
Mais dans ce brouhaha, force est de reconnaitre qu’il est difficile de trouver une vérité.
Comment s’affranchir alors de ces difficultés ?
Une voie consiste à créer un concept de réflexion dans ce chaos apparent pour structurer un discernement. Il s’agit de ne retenir que les invariants du progrès fédérateur et essentiel au bien de l’humanité tels que (la contribution à la durée de vie, la portabilité géographique, le coût, l’impact écologique… etc.), entre lesquels tout progrès peut être situé dans sa complétude et mesuré dans ses équilibres.
Nous pourrions adopter par exemple, le concept promu par la Franc-maçonnerie, avec comme support de réflexion et de discernement, la méthode symbolique.
Cette proposition ne fait que transposer un principe de modélisation déjà en usage dans maintes disciplines de recherche (pensons aux réductions mathématiques ou informatiques par exemple), tout en offrant une liberté spirituelle dans un cadre d’interprétation respectueux de l’homme et reconnu pour son caractère humaniste.
Ainsi, tout progrès pourrait être éprouvé aux composantes d’un tableau retenant des réductions symboliques, sur une échelle ou un arbre de vertus, allant du matériel au spirituel : le progrès des savoirs de l’homme en premier, ceux de sa conscience (philosophique, spirituelle) ensuite, puis ceux se rapportant aux modèles sociaux, se nourrissant aux progrès scientifiques et techniques, eux-mêmes fondés… sur l’expérience des rapports entre les hommes et les types de progrès précédemment cités.
Pour certains d’entre nous, les liens entre ces échelons sont évidents, en s’attachant notamment à la forme et à la formation de progrès positifs comme :
L’accroissement technique qui transforme les modèles socioéconomiques et l’expérience individuelle, comme aujourd’hui avec le numérique.
L’accumulation de certains savoirs ou la massification de leurs applications modifiant aussi les rapports sociaux, tels ceux à la source de l’agriculture qui en sédentarisant les tribus humaines ont fait émerger les premières cités et règles sociétales.
Le cheminement et les ruptures du progrès à l’exemple de celles de l’information ou des mathématiques, qui depuis 6 à 7000 ans propagent les idées et développent les connaissances humaines.
Pour d’autres en revanche, les plus nombreux probablement, la situation restera complexe, surtout s’ils recherchent une lecture du progrès en considérant des repères éthiques, moraux ou de droits, et spéculant sur leurs conséquences.
Cette situation génère aujourd’hui des forces anti-progressistes et des dogmes de substitution présentant toute forme d’évolution ou de progrès comme une mise en danger d’un ordre établi. Nombreuses sont aussi les voix qui s’élèvent pour interroger la question du progrès et ses conséquences, entre libération et aliénation de l’homme.
On ne peut donc détacher dans notre discernement, même en prenant un prisme humaniste, ce rapport contemporain très ambigu avec le progrès, nourris d’espoirs mais aussi de peurs, parce qu’il se doit d’éclairer nos délibérations au présent.
Mais au tribunal du procès du progrès, il nous faut convier le bon juge ou le bon avocat, pour se garder de la dérive idéologique du progrès destructeur de l’homme.
Faisons donc appel, à la conscience morale !
Entre la peur du « mal » et la confiance en « le bien » du progrès, se trouve la préoccupation de protéger l’humanité, jusqu’au refus d’améliorer en condamnant a priori toute forme d’évolution ou de changement au nom de la sécurité commune. Le Principe de Précaution a été ainsi appliqué sur les OGM et les tests sur embryons.
Mais, si un progrès peut être refusé doit-on mettre des limites au développement du savoir et de la science qui l’a généré en tant que tel ? Quelle posture choisir pour le bien de l’humanité ? Et comment savoir le faire librement, en se détachant des dogmes culturels du progrès, sans pour autant les rejeter car ils expriment notre profond désir d’amélioration ? Comment arbitrer la vraie demande dans la dictature de l’offre des progrès affichés, entre les forces opposées de l’intérêt général et ceux des intérêts particuliers, entre les enjeux à court ou à long terme ? Si nous ne pouvons répondre dans le sens du bien le plus favorable, en laissant faire le marché des intérêts particuliers seulement, nous pressentons intuitivement que des dangers naitront au sein de nos sociétés. De nombreux philosophes ont déjà travaillé sur ce questionnement humaniste et cette intuition du danger, corolairement à l’affirmation de l’idée de progrès dans nos sociétés. Pour y répondre, beaucoup proposent d’exercer le discernement en éprouvant les options possibles à la conscience morale de l’homme.
La conscience morale, c’est cette faculté universelle et invariable de juger du bien et du mal de nos seules actions et aussi des actions d’autrui, à l’aune des intérêts généraux de la société dans laquelle on vit, pour mieux vivre ensemble. En son essence, cette proposition est une expression de la raison s’efforçant d’introduire de l’ordre dans la vie humaine, en apportant au discernement la structuration conceptuelle de la théorie du bien, principe suprême de la morale.
Car en effet, cette théorie du bien demande :
•De déterminer d’abord la nature du bien d’une chose, pour le distinguer des autres motifs d’action humaine que sont le plaisir, l’intérêt, le sentiment, mais aussi le bien rationnel, avec lesquels il a pu être confondu ou qu’on lui a substitués par influence ou dogme ;
•D’étudier aussi les conséquences immédiates que ce bien entraîne, pour identifier les devoirs et définir les responsabilités et les sanctions.
Elle s’avère donc particulièrement appropriée pour juger des effets d’un progrès sur une société, quels qu’en soient la structuration et le modèle, en clarifiant la démarche pour que les autorités devant se prononcer sur son opportunité et son intégration sociale tiennent compte des intérêts collectifs qu’elle représente.
Malheureusement, si la voie est séduisante, la vraie vie dénature cet idéal : les gouvernances politiques sacrifiant de plus en plus l’intérêt collectif pour d’autres, plus mercantile et hégémonique. Comme l’histoire l’a déjà maintes fois démontré, tout repose donc sur la puissance et la liberté des régulations gardiennes de la conscience morale, mais aussi sur notre devoir et notre détermination à poser les conditions de son expression, à savoir :
•Celui de faire prendre conscience et de manifester cette prise de conscience le plus largement possible,
•De diffuser la connaissance et d’enseigner sa compréhension systémique pour augmenter la possibilité par tout le monde, de réfléchir aux implications pratiques des avancées des connaissances, de pouvoir éclairer la complexité des problèmes pour contribuer à une réflexion publique collective et sincère.
•D’organiser cette réflexion publique collective dans des instances transdisciplinaires et officielles pour produire des corps éthiques nouveaux et adaptés aux nouvelles interrogations, diffusés au plus grand nombre, servant de base à des recommandations aux législateurs et s’imposant aux gouvernants.
•D’imaginer ces formations politiques et consultatives, fonctionnant pour dire comment agir au mieux dans l’intérêt et le respect de la personne, avec une vision d’ensemble dépassant l’angle de vue de chacun, de chaque expert dans son domaine.
Quelque part et face aux pressions des forces de progrès, le devoir nous appelle à nous engager pour renforcer nos sociétés en veillant à ce qu’elles puissent, au plan politique, renforcer ses modalités de décision en référence à la conscience morale. Ce n’est pas infaisable, comme le démontrent les Comités d’éthique qui œuvrent déjà dans certains domain...
Table des matières
- Couverture
- 4e de couverture
- Copyright
- Titre
- Introduction
- Partie 1 – Union et Fraternité (Dijon)
- La Pierre blanche et autres participants (Namur)
- Questionnements sur le devenir de la légitimité démocratique
- L’Atelier Écossais (Étampes) et Phénix- Fidélité (Paris)
- Partie 2
- Namur Georges Gooskens et Richard André
- NamurAndré Possot et Viviane Freson1
- R.•. L.•. Phénix-Fidélité 0 :. de Paris
- Parus dans la collection « Réflexions contemporaines »