Louvain-la-Neuve à la croisée des chemins
eBook - ePub

Louvain-la-Neuve à la croisée des chemins

Préface par Alain Bourdin

  1. 296 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Louvain-la-Neuve à la croisée des chemins

Préface par Alain Bourdin

À propos de ce livre

Le plan directeur du groupe Urbanisme Architecture (1970) reste après un demi-siècle le cadre du développement de la ville universitaire. La personnalité de Raymond Lemaire joua un rôle décisif dans l'orientation culturaliste du projet, c'est-à-dire l'accent sur le respect du site naturel, l'échelle humaine, la qualité de vie et la référence à la ville universitaire ancienne. Le site universitaire est à présent devenu un espace convoité. Il faut se montrer sélectif parmi les opportunités qui se présentent.

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Informations

Chapitre 1
Le Groupe UA
Genèse, profil des membres et fonctionnement

Pierre LACONTE

1. La localisation de l’UCL sur le plateau de Lauzelle et les acquisitions foncières

1.1. Choix de localisation

Le choix d’une nouvelle localisation de l’Université catholique de Louvain (UCL) hors de Louvain, siège de l’Université depuis sa création en 1425, était rendu inévitable par la législation belge sur l’emploi des langues dans l’enseignement (1963) qui lui interdisait d’y poursuivre son enseignement en français.
Par comparaison si une telle loi avait été votée au Québec (ce dont il n’a jamais été question) elle aurait obligé l’Université anglophone McGill de Montréal à quitter le Québec.
La relocalisation de l’UCL après son départ de Louvain/Leuven pouvait se résumer de facto à deux possibilités : soit, comme le proposait le gouvernement Vanden Boeynants-De Clercq, une localisation complète à Bruxelles, mais tenant compte des enseignements déjà dispensés par les Facultés St-Louis, soit une localisation complète en Wallonie, seuls la Faculté de médecine et l’hôpital universitaire – qui requièrent la clientèle potentielle d’une ville importante – étant localisés à Bruxelles.
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Ill. 1. À gauche, le baron Donald Fallon, bourgmestre de Woluwe-St-Lambert (Photo : Ph. Fallon). Ill. 2. À droite, le comte Yves du Monceau de Bergendal, bourgmestre d’Ottignies (Wikipedia).
La localisation complète à Bruxelles était permise par la disponibilité d’un terrain urbanisé de 38 ha, soit plus de trois fois le campus de l’Université de Bruxelles au Solbosch, ce terrain avait été assemblé à l’intention de l’UCL par le bourgmestre baron Donald Fallon (Ill. 1) dans sa commune bruxelloise de Woluwe-St-Lambert (50 000 habitants), en vue d’y installer une université complète. Cette localisation était proposée par le gouvernement Vanden Boeynants-De Clercq installé en mars 1966, et acceptée par sa composante flamande. Une enveloppe de 747 millions de francs belges avait été allouée aux Universités de Bruxelles et de Louvain dans le cadre de la loi relative à l’expansion universitaire (1965). L’Université de Bruxelles, bénéficiaire dans ce cadre d’un terrain additionnel de 44 ha sur l’ancienne Plaine des manœuvres, n’avait pas émis d’objection à la présence éventuelle d’une deuxième université dans Bruxelles-Capitale.
En Wallonie, le bourgmestre Yves du Monceau de Bergendal (Ill. 2) aspirait, quant à lui, à faire de sa commune d’Ottignies (4 000 habitants) une « cité d’avenir universitaire », localisation soutenue par des élus wallons et une majorité du Conseil d’administration de l’UCL, notamment le Recteur Mgr Edouard Massaux et l’Administrateur général, le Professeur Michel Woitrin, favorables à une implantation en territoire exclusivement francophone.
Il est à noter que dès 1962, face à l’augmentation du nombre d’étudiants à Louvain, il avait été envisagé un dédoublement des candidatures d’une part en Flandre (Hasselt, Courtrai) et d’autre part en Wallonie (Ottignies).
Je fus désigné par l’UCL pour établir, conjointement avec le représentant de l’ULB (Michel van den Abeele), une évaluation comparée de la valeur des terrains alloués aux deux universités, qui devait par hypothèse conclure à une valeur identique de 747 millions de francs belges correspondant au budget prévu pour chacune des deux universités libres.
Le choix par le Conseil d’administration de l’UCL fut celui d’une localisation intégrale en région wallonne, sauf la médecine. Le grand dessein du bourgmestre comte du Monceau pouvait donc se réaliser.
Le comte « David » de la petite commune wallonne avait vaincu le baron « Goliath » de la grande commune bruxelloise.
Cette victoire fut à vrai dire obtenue à défaut d’autres municipalités wallonnes prêtes à accueillir l’UCL. Wavre eut été un bon choix vu sa proximité de Bruxelles et la disponibilité de terrains près de la gare. Le Professeur Woitrin et moi avons rendu visite au bourgmestre Justin Peeters (Parti socialiste). Ce dernier refusa de considérer la venue de l’UCL par crainte de perdre sa majorité. Il devait la perdre de toute manière à la suite du changement démographique dans la périphérie bruxelloise.
Le choix de localisation définitif de l’UCL au sein de la commune d’Ottignies fut celui proposé par le bourgmestre : le plateau agricole quasi inhabité de Lauzelle, situé à quelque cinq kilomètres à l’est du centre de la commune, connu localement sous le nom de « Terres froides » ou de « Petite Sibérie »
Cette localisation du domaine universitaire correspondait pleinement aux vœux de Yves du Monceau. Il pouvait dès ce moment se considérer le bourgmestre d’une « cité d’avenir universitaire », en attendant d’être celui d’une « ville universitaire ». La nouvelle université était sur le territoire de sa commune mais suffisamment loin du centre pour éviter les inconvénients de remous éventuels du type 1968. Enfin, les propriétaires amis étaient avantageusement débarrassés de terrains à faible rendement financier (Voir infra, Pt. 1.2.2.).

1.2. Acquisitions foncières

1.2.1. Arrêté d’expropriation

L’acquisition des terrains et le mode de gestion des espaces en attente de construction a constitué un préalable incontournable au développement du site universitaire.
À cet effet un plan d’expropriation était nécessaire pour les acquisitions foncières à Ottignies, comme il l’avait été pour les acquisitions des campus universitaires français ou anglais et les acquisitions du domaine universitaire de l’Université de Liège au Sart-Tilman, et relevait du ministère compétent pour l’enseignement universitaire.
Le dossier de demande d’expropriation du domaine universitaire devait démontrer que les seules fonctions universitaires requéraient l’acquisition d’un minimum de 800 ha. Il n’était pas question de parler d’une ville universitaire, le Gouvernement étant opposé à tout développement autre qu’universitaire.
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Ill. 3. Le plateau de Lauzelle (partie Nord) en 1969. Le bois de Lauzelle est visible en haut de la photo. (Photo : Archives de l’UCLouvain)
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Ill. 4. Le même plateau de Lauzelle (partie Nord et centre) en 2018. Le bois de Lauzelle, toujours intact, est visible en haut à gauche. (Photo : Inforville)
La référence au droit américain du zonage monofonctionnel1 s’avéra des plus précieuse, ainsi que son application exemplaire au campus de l’Université de Californie à Santa Barbara (UCSB), situé au nord-ouest de Los Angeles.
Le territoire occupé par ce campus dépasse les huit cents hectares et est occupé uniquement par des fonctions universitaires. Il est clairement séparé des zones résidentielles de la ville et délimité à l’ouest et au nord par des axes routiers et au sud et à l’est par l’Océan. Chacune des fonctions universitaires est entourée de ses propres parkings : l’administration centrale, le « Events Center », les différentes facultés, la bibliothèque universitaire et de larges espaces de loisir, notamment le « Summer Inn » et le « Campus Lagoon » (Ill. 5).
Les campus américains hors-ville devaient devenir le modèle de beaucoup d’universités européennes dans les années 1960, notamment en France (Cité scientifique de Lille, campus de Talence à Bordeaux), en Allemagne (Bochum, Marburg) et en Angleterre (York, Essex), un modèle aujourd’hui largement mis en question.
L’arrêté d ‘expropriation fut donc accordé, au même titre qu’avait été accordée l’acquisition du domaine universitaire du Sart-Tilman à Liège, mais cela n’autorisait pas pour autant les activités urbaines, dont il sera question ci-après au chapitre 2.
Une fois l’expropriation rendue possible il y avait lieu de procéder à l’assemblage, au bénéfice de l’Université, des terrains couverts par le plan d’expropriation.
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Ill. 5. Campus de l’Université de Californie à Santa Barbara, qui s’étend sur quelque mille hectares (© University of California). Cet exemple permit à l’UCL de réclamer un droit d’expropriation sur neuf cent vingt hectares pour les seules activités universitaires.

1.2.2. Assemblage des terrains

L’acquisition se situait à deux niveaux : l’achat des terrains et le rachat des baux à ferme.
L’achat des terres de culture du plateau de Lauzelle correspondait au vœu du comte du Monceau et à celui des familles propriétaires (pour l’essentiel les familles Boël et Pozzo di Borgo). Celles-ci étaient désireuses de vendre vu notamment les dispositions de la législation sur le bail à ferme, très favorables aux fermiers (baux de vingt-sept ans renouvelables trois fois). Ces terrains totalisaient quelque neuf cent vingt hectares.
Les fermiers étaient en droit d’obtenir un « chapeau » par mètre carré en cas de rupture de leur bail avant terme. Tous les fermiers concernés étaient membres du Boerenbond, principal syndicat agricole belge. Son directeur général était Jan Hinnekens, de tendance démocrate chrétienne, que je connaissais par ma fonction précédente à la Province de Brabant (Voir infra, Pt...

Table des matières

  1. Couverture
  2. 4e de couverture
  3. Titre
  4. Copyright
  5. Avant-propos
  6. Préface
  7. Chapitre 1 – Le Groupe UA Genèse, profil des membres et fonctionnement
  8. Chapitre 2 – Le projet d’aménagement et d’urbanisme du Groupe UA - 1968-1970
  9. Chapitre 3 – UA et la planification intégrée du domaine universitaire
  10. Chapitre 4 – Mon regard. Le travail de UA vu de l’extérieur
  11. Chapitre 5 – La suppression du groupe UA et la fidélité au plan directeur
  12. Réalisations architecturales et plans d’urbanisme emblématiques
  13. Chapitre 6 – Raymond M. Lemaire, le grand béguinage de Louvain et l’urbanisme culturaliste
  14. Chapitre 7 – La ville historique comme référence : le cas unique de Louvain-la-Neuve
  15. Chapitre 8 – À la base du développement raisonné de Louvain-la-Neuve, le droit d’emphytéose
  16. Développements résidentiels dans le cadre du projet Athena-Lauzelle (2019)
  17. Relations entre le marché foncier et le marché immobilier
  18. Conclusion générale
  19. Auteurs et contributeurs
  20. Table des matières