
- 94 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
Le verbe et sa conjugaison en français parlé
À propos de ce livre
Depuis de nombreuses années, nous vivons dans la vénération de manuels de conjugaison «incontournables», qui classent les verbes en trois groupes (aimer, finir et les autres), et se contentent de présenter des tableaux de conjugaison. Fernand Bentolila, dans cet ouvrage, innove sur plusieurs points.
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Informations
Chapitre 1
MÉTHODE DE DESCRIPTION
Si on analyse le français, sans idée préconçue, à partir d’un corpus, comme un linguiste qui décrit une langue sans tradition grammaticale, les données brutes, premières que nous livre le corpus, ce sont des syntagmes comme nous dansons, vous danserez, il avait dansé, etc. Pour rendre compte de cet ensemble, le linguiste descripteur postule une entité unique (le verbe danser) et une série de déterminants grammaticaux du verbe, tels que l’imparfait, le futur, le plus-que-parfait, etc. La forme du verbe postulé peut varier en combinaison avec les déterminants : ainsi le verbe aller présente plusieurs radicaux : il va ~ il allait ~ il ira ~ qu’il aille. Mais malgré ces différences formelles, nous ramenons toutes ces occurrences à l’unité (à savoir le verbe aller). D’autre part, la forme du verbe peut varier avec la personne : par exemple, le verbe finir a la forme [fini] aux trois personnes du singulier, et la forme [finis] aux trois personnes du pluriel. Les grammairiens regroupent en un tableau de conjugaison toutes les formes que prend un verbe donné, en combinaison avec ses déterminants et avec les personnes. Certains verbes présentent des variations de forme régulières ; c’est pourquoi la grammaire traditionnelle les a rangés en groupes1 :
– 1er groupe : verbes en -er, type chanter
– 2e groupe : verbes en -ir, type finir, finissant
– 3e groupe : tous les autres verbes.
Ce classement se fonde prioritairement sur la graphie2, il privilégie comme critère la forme de l’infinitif3, et enfin il est « inachevé » : il laisse de côté des verbes très différents qu’il rassemble sans les classer dans le 3e groupe.
Doit-on classer les verbes ?
D’une manière générale, toute description de langue aboutit à des classements qui font partie intégrante du système : par exemple, on classe les unités significatives (noms, verbes, etc.), les unités distinctives ou phonèmes (occlusives / fricatives, labiales / gutturales, etc.). La morphologie des verbes donne lieu, elle aussi, à une répartition en conjugaisons : en latin on en compte cinq : amo (amare), moneo (monere), lego (legere), capio (capere), audio (audire). Ce système, une fois dégagé, est indispensable en didactique.
Comment classer les verbes français ?
Peut-on faire mieux que la grammaire traditionnelle ?
Il me semble qu’on n’a pas encore tiré le meilleur parti des travaux d’André Martinet et Jean Dubois qui ont ouvert, il y a cinquante ans, une voie nouvelle dans ce domaine4. En s’inspirant de ces deux chercheurs, c’est-à-dire en s’appuyant sur la phonie, on pourrait simplifier la description des formes du verbe et proposer un meilleur classement des verbes. Mais ma démarche se différencie de celle de Dubois : il prend en compte tous les radicaux du verbe, ce qui le conduit à classer des verbes comportant jusqu’à sept bases (radicaux) ; je ne garde que les radicaux du présent de l’indicatif, ce qui permet de mettre en évidence des ressemblances et des régularités. Au-delà de trois radicaux, je ne classe plus, car il s’agit de verbes à conjugaison singulière, spécifique5.
Si j’avais à justifier ce choix, voici ce que je dirais : la prise en compte de tous les critères aboutirait à une poussière de classes peut-être satisfaisante d’un point de vue purement taxinomique, mais sans grande utilité pour la didactique. Il est à noter que tous les critères ne sont pas équivalents. Certains sont plus importants que d’autres pour la caractérisation différentielle des classes. Et il faut parfois renoncer à l’exhaustivité si elle mène à l’éparpillement et à la confusion.
Comme je traite ici du français parlé, je laisserai de côté le passé simple et le subjonctif imparfait6, et je dirai simplement présent, imparfait, futur pour désigner le présent de l’indicatif, l’imparfait de l’indicatif, le futur de l’indicatif, et subjonctif pour désigner le subjonctif présent. J’ai en tête une préoccupation d’ordre pédagogique ; je pense ici à tous ceux qui désirent avant tout apprendre à parler français. Mais même pour ceux qui veulent aussi pouvoir lire des textes littéraires français, il est préférable de commencer par le plus simple et de complexifier ensuite. Le passage à l’écrit se fera plus facilement qu’on ne croit, en donnant à l’apprenant quelques indications morphologiques qui lui permettent d’identifier le passé simple et le subjonctif imparfait quand il les rencontrera dans ses lectures ; en insistant sur les formes les plus fréquentes, c’est-à-dire celles des troisièmes personnes du singulier et du pluriel.
Je décrirai cette morphologie à partir des formes phoniques et en retenant comme critère fondamental la forme du ou des radicaux de présent. À l’occasion, si d’autres critères se révélaient utiles pour formuler des règles subsidiaires, je n’hésiterais pas à les employer.
1. Système de notation7
Voyelles orales [a, e, ɛ, ӧ, œ, i, o, ɔ, y, u] :
[e] comme dans ré, [ɛ] : raie, [ӧ] : peu, [œ] : peur, [o] : pot, [ɔ] : port, [y] : pur, [u] : pour
Voyelles nasales [ã, ẽ, œ, õ] :
[ã] comme dans an, [ẽ] : rein, [œ] : un, [õ] : on
Semi-consonnes [w, j, ɥ] : [w] comme dans oui, [j] : yoga, [ɥ] : huile
Consonnes [b, d, f, g, k, l, m, n, ɲ, p, r, s, š, t, v, z, ž] :
[g] comme dans gant, [ɲ] : gnole, [š] : chou, [ž] : jeu
2. Les marques de personne
Je choisis le modèle le plus simple, le verbe chanter dont la forme radicale ne change pas au cours de la conjugaison du présent de l’indicatif : [šãt].
Les marques de personne sont dégagées à partir de cette conjugaison ; par convention, je désignerai les personnes de 1 à 6 :
1 pour je,
2 pour tu,
3 pour il ou elle,
4 pour nous,
5 pour vous,
6 pour ils ou elles.
Aux personnes 1, 2, 3, 6, la personne n’est marquée que par le pronom personnel sujet : je, tu, il ou ils [šãt].
Pour 4, la personne est marquée par un signifiant discontinu [nu…õ] formé du pronom personnel nous [nu] et de la désinence -ons [-õ].
Pour 5, la per...
Table des matières
- Couverture
- 4e de couverture
- Copyright
- Titre
- Dédicace
- Chapitre 1 – MÉTHODE DE DESCRIPTION
- Chapitre 2 – MORPHOLOGIE DES SYNTAGMES VERBAUX
- Chapitre 3 – LES TEMPS PRIMITIFS ET LES TYPES DE CONJUGAISONS
- Chapitre 4 – CONCLUSION GÉNÉRALE
- RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
- Table des matières
- Parus dans la collection « Théorie et description linguistique »