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Exigence critique, rationalité et méthodologie des sciences
Penser avec Jean Ladrière
- 204 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
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Exigence critique, rationalité et méthodologie des sciences
Penser avec Jean Ladrière
À propos de ce livre
On retrouve dans la construction des connaissances scientifiques un projet initial dont la portée met un accent particulier sur le rapport indéfectibleentre l'exigencecritique, la rationalité et la méthodologiedes sciences. Ceprojet trouve une véritable mise en oeuvre dans l'épistémologie critique de Jean Ladrière, qui s'inscrit dans la tradition du rationalisme critique, à la lumière du projet plus global d'une critique de la raison théorique.
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Informations
CHAPITRE II
DOMAINES OPÉRATOIRES DES SCIENCES DE LA NATURE
Les méthodes des sciences de la nature sont profondément marquées par une double composante : la composante théorique, qui comporte des éléments formels, et la composante expérimentale, qui est munie des éléments empiriques. Cela signifie que leur pratique crée le savoir par une méthode d’interaction entre l’expérience empirique et la représentation formelle104. C’est exactement cette méthode d’interaction qui constitue un cadre idéal dans lequel opèrent les sciences de la nature au point que le savoir qu’elles élaborent a un caractère fondamentalement opératoire. On peut même dire que ce savoir relève de l’opératoire. Son cheminement se fait dans le clair-obscur que la méthode permet de rendre opératoire. Toute construction est enchaînement d’opérations.
2.1. Sens et portée de l’expression « sciences de la nature »
Les sciences de la nature ont pour objet d’étude la nature. On les appelle également les sciences empirico-formelles ou expérimentales.
L’idée de sciences empirico-formelles est celle qui met en connexion deux entités dans le développement de la science moderne. Comme l’a indiqué Jean Ladrière, cette science « a pris la forme d’une pratique qui crée le savoir par une méthode d’interaction entre l’expérience empirique et la représentation formelle »105. On peut dire que, sous le terme de « sciences empirico-formelles », on vise les sciences de la nature, « essentiellement la physique, la biologie, et toutes les sciences qui se rattachent à ces deux disciplines fondamentales. (La chimie pourrait être considérée à part, mais il paraît légitime de la rattacher à la physique) »106. Ces sciences effectuent leurs opérations au moyen des composantes théoriques et expérimentales, qui sont d’une part de nature formelle et d’autre part de nature empirique.
Le postulat de base ici consiste à indiquer que les objets étudiés dans le cadre des sciences de la nature relèvent effectivement du champ de notre expérience. On peut, en un sens, les appeler des objets empiriques. Cependant, dans ces sciences, « l’instrument privilégié qui est utilisé pour raisonner sur ces objets est précisément l’instrument qui est fourni par les sciences formelles »107.
Les sciences de la nature sont à cheval entre le théorique et l’expérimental et la physique en est le paradigme. Comme on le verra au fil de cette étude, on assiste ici à une culture d’ultra-rationalité, que Jean Ladrière caractérise « comme le remplacement du vécu par le construit »108. Dans cette perspective, loin de se rapporter simplement aux cycles naturels ou aux structures familières de la vie quotidienne comme si ceux-ci étaient simplement donnés, le vécu est un monde construit par le sens. « Le vécu est lui-même une forme du construit, c’est-à-dire un monde normatif ordonné de manière cognitive et existentielle »109. Ici, le raisonnement est conçu comme ce qui « ne confère aux propositions axiomatiques d’une théorie qu’une priorité purement formelle, des axiomatiques différentes pouvant d’ailleurs être mises simultanément en jeu à propos des mêmes données empiriques »110.
Ceci permet l’instauration d’un monde intelligible qui se projette dans la réalité concrète. Et le présupposé de base, à ce stade, c’est celui qu’on peut appeler « le postulat d’empiricité », lequel détermine ce qui fait partie du champ de pertinence, notamment les objets et les propriétés qui relèvent, directement ou indirectement, de l’expérience empirique. Ainsi que l’explique Jean Ladrière, « ce champ de pertinence constitue une totalité fermée, la “nature” ; qui contient en elle-même les principes de son intelligibilité, de telle sorte que seules pourront intervenir dans l’explication des phénomènes de la nature des entités appartenant au champ de pertinence susdit »111.
Les sciences de la nature ont acquis une place décisive dans les développements de la pensée scientifique en général. Elles se sont caractérisées par le fait qu’elles ont réussi à se créer un domaine où elles opèrent. Elles rendent compte des aspects à la fois théoriques et empiriques. Elles ne dérogent pas au principe de l’unité qui marque le développement de la science, principe qui reste muni d’une dualité manifeste. Jean Ladrière rend compte de cet état de choses et pense que les sciences de la nature « ont affaire d’emblée à des entités complexes, à des totalités, dont elles supposent la réalité et la suffisance. Le type d’unité qu’elles prennent en considération, c’est celle d’un tout divisible en ses parties constituantes mais non résoluble en elles, car le principe qui donne à la synthèse son originalité est irréductible aux propriétés des parties »112. Ces entités complexes sont représentées au moyen des éléments formellement construits.
Il y a des contraintes formelles de phénomènes inscrites dans la représentation du monde. Le monde que ces sciences explorent est un monde qu’elles construisent au moyen de représentations mathématiques. En physique, par exemple, on en est arrivé à représenter les notions fondamentales. Cette démarche est effectivement utile pour la confrontation à l’expérience. Il y a comme un va-et-vient qui conduit à la mise sur pied d’une méthodologie qui se soucie de construire le réel. Pour Jeanne Parain-Vial, « les sciences de la nature élaborent des concepts et des systèmes conceptuels en vue de connaître et de représenter des réalités existantes mieux que ne le fait la connaissance empirique dont elles sont parties, mais dont elles se séparent radicalement et de plus en plus par leur exigence de rigueur »113.
Une question essentielle peut alors être posée : quelle est la rationalité propre des sciences de la nature ? Répondre à cette question, c’est chercher à poser le problème des fondements de ces sciences. Il y a donc un entraînement qui s’effectue dans une opérativité essentiellement rationnelle.
2.2. Concept d’opération
Le concept d’opération peut être présenté en une double acception. La première acception concerne sa signification et son mode de fonctionnement dans les sciences formelles. La seconde acception est celle des sciences empiriques.
2.2.1. Opération dans les sciences pures
Dans les sciences pures, le concept d’opération trouve sa signification et son fonctionnement dans un univers fondamentalement abstrait. C’est dans cet univers que les objets sont construits et représentés au moyen des règles de transformation. Ces règles sont bien définies et bien formulées. En mathématiques, une opération « est une transformation selon des règles données. Une fois que les règles ont été établies, les opérations correspondantes peuvent être effectuées sans aucun raisonnement, sans retour à la position des règles »114. Il y a là une dimension aveugle, inconsciente et automatique de l’opération. Mais, aux yeux du philosophe et mathématicien belge, les objets opératoires existent non en vertu de la fécondité de la vie, mais par l’intervention de l’être humain, donc en vertu de l’action. Pour qu’une opération s’effectue sans conscience, automatiquement, « les règles doivent être inventées et ceci demande une intervention consciente »115.
À vrai dire, dans la mesure où l’action se retrouve impliquée dans l’opération, elle est capable d’en revêtir elle-même les caractères. Elle est, en conséquence, « comme la contrepartie consciente de l’opération automatique. Mais d’autre part l’action ne perd jamais son propre caractère d’initiative et sa capacité à revenir à elle-même au moment même où elle sort d’elle-même pour aller vers le monde »116. La représentation mathématique « consiste intrinsèquement en “une structuration originale des objets qu’elle pose”«117. Des opérations mathématiques s’effectuent au moyen de découverte et de construction que les règles établies permettent de mettre au jour. On pourrait, à cet égard, dire que la démarche d’une opération mathématique est, de proche en proche, une mise en application des règles.
Il y a comme une thématisation des opérations portant sur une classe déterminée d’objets au moyen de laquelle s’ouvre la voie des généralisations. Un nouvel objet se construit à partir d’objets antérieurement connus, dont il se détache. Cependant, ce nouvel objet a lui-même le caractère de forme reconnu aux objets initiaux. Contrairement aux objets initiaux, il « n’est plus fait d’objets conc...
Table des matières
- Couverture
- 4e de couverture
- Copyright
- Titre
- Décicaces
- AVANT-PROPOS
- CHAPITRE I : LE CONCEPT DE SCIENCE ET SA PORTÉE DANS L’UNIVERS DE LA RATIONALITÉ
- CHAPITRE II : DOMAINES OPÉRATOIRES DES SCIENCES DE LA NATURE
- CHAPITRE III : CIRCULARITÉ MÉTHODOLOGIQUE
- CHAPITRE IV : LA SPÉCIFICITÉ DE LA MÉTHODOLOGIE DES SCIENCES HUMAINES
- CHAPITRE V : ÉTUDE DE QUELQUES SCIENCES HUMAINES
- CHAPITRE VI : RATIONALITÉ CRITIQUE RAMIFIÉE
- CONCLUSION
- BIBLIOGRAPHIE
- Table des matières