À l'école des inuits
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À l'école des inuits

Récit

  1. 164 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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À l'école des inuits

Récit

À propos de ce livre

Cet ouvrage parle de l'expérience extrêmement enrichissante et unique de la rencontre d'une autre culture: la culture Esquimaude, qui permet aux Inuits, - grâce aux remarquables connaissances accumulées pendant des siècles -, de s'épanouir dans le milieu arctique pourtant si inhospitalier et hostile. L'auteur raconte ses découvertes, mais aussi ses doutes sur notre civilisation qui veut imposer ses valeurs à des minorités qui se retrouvent tiraillées entre deux mondes inconciliables.

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Informations

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ÉVOLUTION DES CONDITIONS DE VIE :
Les « Blancs», en arrivant dans le Nord, ont initié des changements profonds et rapides dans la culture esquimaude . Style de vie, habitat, nourriture, organisation sociale, éducation, langue, religion, etc. ont évolué rapidement.
En 1970 seuls les Inuits de la vieille génération, ceux qui ne sont pas allés à l’école des « Qadlunaqs », vivent uniquement de la chasse. Ils vendent les peaux de phoque, de renard, d’ours blanc, à la Coopérative esquimaude ou à La Compagnie de la Baie d’Hudson et reçoivent une aide du Gouvernement canadien,
Les plus jeunes n’envisagent pas de tourner le dos à leur culture traditionnelle, basée sur la chasse, mais ils se demandent si le métier de chasseur peut avoir une place dans le monde d’aujourd’hui. Les nouveaux outils : fusils, motoneiges, canots à moteur ont détrôné arcs, harpons, traineaux à chiens et kayaks, mais l’évolution a un coût. En d’autres termes la chasse peut-elle être une activité rentable ?
Une motoneige coûte environ 1000 $ et elle ne dure jamais plus de deux ans. Certes elle permet d’aller plus vite et plus loin qu’un traineau à chiens. L’essence est plus facile à trouver et c’est moins contraignant que nourrir tous les jours une dizaine de « huskies ». On ne peut plus revenir en arrière, même si certains ont la nostalgie des attelages de chiens qui ne tombaient jamais en panne…
Un canot à moteur représente un investissement de l’ordre de 1500 $, et son utilisation est souvent partagée par plusieurs chasseurs. Là aussi, grâce au canot à moteur, on va plus vite et plus loin.
Fusils, munitions et carburants coûtent environ 1500 $ par an.
Les peaux de phoque rapportent une moyenne de 1500 $ par an (pour une centaine de peaux par chasseur), les renards environ 500 $ (une cinquantaine de peaux par an). Les peaux
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d’ours blancs (entre 300 et 500 $ la peau) ne rapportent pas grand-chose à la majorité des chasseurs : guère plus de 3 ou 4 ours sont tués par an par les 30 chasseurs !
Le bilan est facile à faire : la chasse n’est pas rentable. Elle fournit le gibier, qui est toujours la base de la nourriture des Inuits, mais, sans aides ou sans une revalorisation du prix des peaux, elle ne peut pas perdurer comme unique activité d’un chasseur.
Dans les villages, on commence à voir apparaître des ressources artisanales comme, en particulier, la sculpture sur stéatite. Il est d’ailleurs surprenant de voir que de nombreux Inuits sont doués pour cet art, comme si l’Arctique inculquait à ses habitants un sens de l’esthétique assez remarquable.
La sculpture esquimaude représente deux aspects qui nous fascinent. Tout d’abord elle caractérise parfaitement le peuple esquimau. Quand on admire une belle sculpture du Nord on est touché par une esthétique originale qui ne ressemble pas à celle d’une autre contrée. Le deuxième aspect est qu’il s’agit d’un mode d’expression qui établit un dialogue avec tous les hommes. Les sculpteurs esquimaux mettent en évidence de nombreux éléments culturels qui leur sont propres : souvent des scènes de la vie courante, mais certaines sculptures illustrent avec beaucoup de sensibilité des contes ou des légendes. Elles ont un caractère ésotérique qui n’est pas toujours facile à décrypter mais qui exprime souvent quelque chose de profond. A Kangirsujuaq nous rencontrons des sculpteurs de grande qualité. Mitiarjuk Nappaaluk a sculpté pour nous de remarquables pièces que nous admirons toujours avec beaucoup de plaisir. Elle ne manque jamais de nous donner des renseignements sur ses œuvres qui sont très représentatives de l’art esquimau. Elle écrit parfois en syllabique des explications que nous décryptons grâce à son fils, Jusipi.
Je recopie en français ce conte, illustré par une sculpture de
Mitiarjuk et traduit par Jusipi :
« La femme et la chenille.
Une femme a recueilli une chenille qu’elle a trouvée par terre. C’était une chenille repoussante pour tout le monde sauf pour elle. Comme elle n’avait pas d’enfant elle l’a adoptée et considérée comme son bébé. Cette chenille se nourrissait de
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sang et depuis qu’elle avait une mère humaine elle s’est nourrie en suçant la peau du sein de sa mère adoptive.
La femme ne disait à personne qu’elle avait un enfantchenille parce qu’elle était très timide. Même son mari l’ignorait. C’était en été. Elle mettait sa chenille dans une moufle de son mari car il ne se servait de ses moufles qu’en hiver. La chenille en grandissant apprenait à parler et aidait « sa mère » à se protéger des autres personnes. La femme aimait la chenille qu’elle considérait comme son enfant. Elle l’entendait toujours gémir en faisant « tui, tui, tui ».
Mitiarjuk : la femme et la chenille.
Son mari entendait aussi les pleurs de la chenille. Il ne savait pas ce que c’était mais il ne se posait pas de questions. Cela a continué de l’été jusqu’à l’hiver.
Quand l’hiver est venu, le mari en prenant ses moufles a trouvé la chenille. Il a été très surpris et horrifié il a jeté la chenille dans le vestibule. Les chiens ont sauté dessus pour la dévorer. Ils l’ont déchiquetée, et projeté du sang dans tout le vestibule car, ayant bien grandi dans la moufle, la chenille était très grosse.
La femme, ayant assisté à la mort de son enfant, a beaucoup pleuré. Elle avait beaucoup de peine pour sa chenille qui gémissait toujours en faisant « tui, tui, tui ».
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Mitiarjuk conteuse, écrivain, sculptrice.
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Table des matières

  1. À l’école des Inuits
  2. SOMMAIRE
  3. Préface d’Alain Hébrard
  4. Kangirsujuaq
  5. Données géographiques
  6. Administration du Nouveau-Québec
  7. L’HOMME ET SON MILIEU
  8. ÉVOLUTION DES CONDITIONS DE VIE :
  9. CROYANCES ET RELIGION
  10. ÉDUCATION ET SCOLARITÉ
  11. LA LANGUE ESQUIMAUDE : L’INUKTITUT
  12. LA FAMILLE
  13. LA FAMILLE
  14. UNE PAGE EST TOURNÉE
  15. UNE PAGE EST TOURNÉE
  16. POINT DE VUE D’ANNIE
  17. REMERCIEMENTS