Résilience aux catastrophes naturelles et d'origine anthropique en République démocratique du Congo
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Résilience aux catastrophes naturelles et d'origine anthropique en République démocratique du Congo

  1. 248 pages
  2. French
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  4. Disponible sur iOS et Android
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Résilience aux catastrophes naturelles et d'origine anthropique en République démocratique du Congo

À propos de ce livre

Ici, scientifiques et acteurs de terrain joignent leurs savoirs et produisent des analyses très lucides sur les risques émanant des environnements étrangers non maîtrisés, les conséquences de l'exploitation minière sur les écosystèmes, la périurbanisation et les érosions ravinantes. Ils illustrent aussi les réponses des communautés dont ils proposent quelques modèles de gestion collective de ces risques, ainsi qu'une vision de l'action publique pour une gestion durable des risques en RDC.

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CHAPITRE 1 : VERS UN MODÈLE DE GESTION
COLLECTIVE DES RISQUES ENVIRONNEMENTAUX DANS LES MILIEUX RURAUX DU SUD-KIVU À L’EST DE LA RDC

BARHALENGEHWA BASIMINE Jules,
MAKUTA MWAMBUSA Pacifique, CIKURU Marie Noël

Résumé

En République Démocratique du Congo, plusieurs personnes sont régulièrement touchées par des catastrophes environnementales comme la sécheresse, les érosions, les inondations, les glissements de terrain, les séismes, etc. En outre, les services techniques de l’État, les centres de recherche, les communautés locales, les organisations de la société civile et d’autres instances susceptibles de réagir localement, ne sont ni préparés, ni techniquement outillés pour gérer efficacement les risques environnementaux. Le présent article met en évidence un modèle de gestion collective des risques environnementaux en valorisant les processus collaboratifs dans un contexte d’inefficacité des politiques publiques de gestion des risques environnementaux. Nous démontrons comment les actions collectives peuvent être renforcées afin qu’elles favorisent une gestion collective efficace et efficiente des risques environnementaux. Pour récolter les données auprès de 405 ménages, les enquêtes par questionnaire, des interviews focalisées, les réunions de recherche ont été réalisées. Les résultats de recherche démontrent que la présence d’un processus collaboratif fort dans la préparation et le secours en cas de catastrophe, une forte cohésion sociale alimentant les actions collectives est une voie attestée de gestion collective des risques environnementaux au niveau local. Enfin, la recherche met en évidence un modèle à quatre dimensions notamment : (i) développer des partenariats fructueux entre les différents niveaux décisionnels, les communautés locales, la société civile, etc. ; (ii) renforcer la formation et la sensibilisation aux catastrophes et risques environnementaux au niveau local ; (iii) faciliter l’accès aux moyens de subsistance et enfin ; (iv) penser la durabilité en favorisant une culture du risque par la socialisation.
Mots-clés : Risque environnemental, Modèle, Gestion collective, Sud-Kivu, Catastrophe naturelle

Abstract

In the Democratic Republic of Congo, many people are regularly affected by environmental disasters such as drought, erosions, floods, landslides, earthquakes, etc. In addition, the State technical services, research centers, local communities and civil society organizations, etc. are neither prepared nor technically equipped to effectively manage environmental risks. This article highlights a collective management model of environmental risks by enhancing collaborative processes in a context of ineffective public policies for managing environmental risks. We demonstrate how collective actions can be strengthened to promote efficient and effective collective management of environmental risks. Survey questionnaires from 405 households, focused interviews, research meetings were conducted to collect data. Research findings demonstrate that the presence of a strong collaborative process in disaster preparedness and relief, and strong social cohesion that fuels collective action is a well-proved way of collectively managing environmental risks at the local level. Finally, research highlights a four-dimensional model including : (i) developing successful partnerships between decision-making levels, local communities, civil society, etc. ; (ii) strengthening training and awareness of environmental risks at local level ; (iii) facilitating access to livelihoods ; (iv) thinking sustainability by promoting a culture of risk through socialization.
Keyword : Environmental Risk, Model, Collective Management, South Kivu, natural disaster

Introduction

En République Démocratique du Congo (RDC), les populations urbaines et rurales font de plus en plus face aux catastrophes environnementales qui les affectent quotidiennement. L’impact est aggravé par la pauvreté, l’augmentation de la densité des populations, une urbanisation accélérée et incontrôlée, une mauvaise gouvernance couplée à plusieurs décennies des conflits armés, la fragilité des institutions sociales et politiques et la dynamique d’une jeune démocratie. Les risques les plus connus sont le séisme, les éruptions volcaniques, les érosions, le glissement de terrain, la perte de la biodiversité, les épidémies, les sécheresses prolongées, les inondations, les maladies des cultures, les conflits intercommunautaires, etc.
Les services techniques de l’État, les centres de recherche, les communautés locales et les organisations de la société civile, et d’autres instances susceptibles de réagir localement, ne sont ni préparés, ni techniquement outillés pour gérer efficacement les risques environnementaux et faire face aux catastrophes lorsqu’elles se produisent. En outre, les actions qui existent valorisent le niveau purement technique et la production des connaissances en sciences naturelles avec constamment peu d’attention sur les formes de réponses sociales face aux risques et catastrophes environnementaux.
La littérature démontre pourtant que la gestion efficace des catastrophes et risques environnementaux est en fait toujours dépendante des conventions qui lient les collectifs vivants, du niveau de connaissance des risques par les acteurs sociaux, les formes de mobilisations et les rôles des rapports sociaux, et le degré de partenariat qui existent au sein d’une communauté, une région ou un pays (Mormont 2014 ; Deboudt 2010). Seule la récolte des données, même la plus performante, ne saurait résoudre efficacement les problèmes. Les données scientifiques sont importantes pour une bonne planification de la prévention, le développement du système d’alerte et une réduction de la vulnérabilité ; mais aussi longtemps que les rôles des acteurs sociaux ne seront pas mis en évidence, cela poserait toujours de sérieux problèmes.
Les populations rurales du Sud-Kivu expérimentent exceptionnellement les conséquences des risques environnementaux. Comment alors renforcer les capacités, les responsabilités et le niveau de connaissance de la part des différentes parties prenantes, la coordination entre les acteurs dans la préparation aux catastrophes environnementaux, leur gestion efficace ainsi que la reconstruction post-catastrophe aux niveaux local, provincial et national, en mettant l’accent sur une approche sociétale ? Concrètement, il s’agit de répondre à la question de savoir de quelle manière amener les différents acteurs à prendre conscience des risques environnementaux qui les entourent et mettre en place les stratégies collectives de prévention et de réponse aux catastrophes. Comment constituer des collectivités sociologiquement bien organisées face aux risques environnementaux et par ricochet plus résilientes, afin de réduire significativement la vulnérabilité et les impacts négatifs des catastrophes lorsqu’elles surviennent.
Deux objectifs de recherche sont poursuivis dans cette étude notamment : (1) évaluer le niveau de connaissance des risques environnementaux par les communautés rurales (typologies, causes, dangers qu’ils peuvent occasionner en cas de catastrophe, dans les milieux ruraux du Sud-Kivu), et (2) montrer comment les activités de gestion des risques environnementaux peuvent y être plus efficaces et efficientes. L’étude est intégrée dans le projet de recherche-action collaborative de gestion communautaire des risques environnementaux au Sud-Kivu à l’est de la République Démocratique du Congo, financé par l’Organisation néerlandaise Cordaid et mise en œuvre par Action d’Espoir, une Organisation congolaise non gouvernementale de développement.

Cadre conceptuel et méthodologie de l’étude

Cadre conceptuel

L’étude repose sur deux concepts centraux notamment, celui de risque environnemental et celui de gestion collective des risques environnementaux. Ceux-ci sont respectivement discutés dans cette partie de l’article.

Le concept de risque environnemental

Des controverses véhémentes existent autour du concept de risque environnemental, surtout lorsqu’on cherche à le situer dans les champs sémantico-épistémologiques des expressions apparentées comme ceux de risque naturel, de risque écologique, de catastrophe naturelle, etc. En effet, comme le souligne Herbert :
« Depuis quelques années, un nombre croissant de publications, de colloques, de programmes de recherche, se réfèrent aux risques environnementaux, une forme émergente de risques, et qui apparaît de plus en plus présente dans l’univers moderne de la société du risque » (Herbert et al. 2008 : 1).
Ces dernières années, la question du risque a été maintes fois soulevée dans les sciences sociales, aussi bien sur le vieux continent qu’aux États-Unis. Au fil du temps, le risque s’est imposé comme une entrée pertinente afin de comprendre les sociétés contemporaines et les défis auxquels elle doit faire face, au point que d’aucuns, à l’instar du sociologue allemand Ulrich Beck, annoncent l’émergence d’une « société du risque » (Bouzon 2002).
En tant qu’objet d’étude en sciences sociales et humaines, le concept de risque environnemental qui traduit les phénomènes de séisme, glissement de terrain, érosion, éruption volcanique, inondation, épidémie, sécheresse, etc., demeure instable et apparaît toujours comme un paradigme à débat. Une définition unanime n’est toujours pas au rendez-vous, et les auteurs s’activent et se mobilisent selon leurs objets d’étude respectifs. Néanmoins, deux intérêts explicatifs du risque environnemental peuvent être considérés. D’abord la mise en évidence du rôle des interactions humaines (dimension humaine), ensuite l’explication du risque par un aléa naturel (dimension naturelle). Dans ce sens, Petit et Herbert soulignent que le risque environnemental associe les risques naturels et les risques résultant des processus naturels aggravés par les activités humaines et les aménagements (Herbert et al. 2009).
Cette seconde acception soulève un autre concept sémantiquement apparenté, celui du risque naturel, qui signifie une exposition des acteurs sociaux et leur environnement à un événement catastrophique dû à un aléa typiquement naturel. Par ailleurs, certains auteurs n’établissent pas de différence entre le concept de risque environnemental et celui de risque écologique. Les deux notions sont mobilisées pour expliquer par moment les évidences des phénomènes considérés comme les produits des interactions entre la sphère naturelle et les activités des socio-systèmes, ou alors pour encadrer les problèmes qui guettent la vie des acteurs sociaux suite au niveau avancé de dégradation des écosystèmes. Sociologiquement parlant, le risque environnemental peut être considéré comme un construit social placé dans un contexte encadré à des niveaux sociétaux dif...

Table des matières

  1. Couverture
  2. 4e de couverture
  3. Titre
  4. Copyright
  5. Listes des tableaux, figures et graphiques
  6. Sigles et abréviations
  7. BRÈVE PRÉSENTATION DES CONTRIBUTEURS
  8. PRÉFACE
  9. REMERCIEMENTS
  10. INTRODUCTION – RÉSILIENCE AUX CATASTROPHES ET RISQUES ENVIRONNEMENTAUX EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO : DÉFIS ET OPPORTUNITÉS
  11. CHAPITRE 1 : VERS UN MODÈLE DE GESTION COLLECTIVE DES RISQUES ENVIRONNEMENTAUX DANS LES MILIEUX RURAUX DU SUD-KIVU À L’EST DE LA RDC
  12. CHAPITRE 2 : ÉROSION RAVINANTE INTRA-URBAINE ET COMMUNAUTARISATION DE LA LUTTE À KINSHASA EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
  13. CHAPITRE 3 : ENVIRONNEMENTS ÉTRANGERS ET RISQUES ENVIRONNEMENTAUX EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
  14. CHAPITRE 4 : REPENSER LE RAPPORT HOMME-NATURE EN REGARD PHILOSOPHIQUE SUR LA QUESTION ÉCOLOGIQUE.
  15. CHAPITRE 5 : EXPLOITATION MINIÈRE ET ÉQUILIBRE DE L’ÉCOSYSTÈME DANS LE BASSIN MINIER DU HAUT-KATANGA
  16. CHAPITRES 6 : CHANGEMENT CLIMATIQUE, SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET APTITUDES DES TERRES AU SUD-KIVU À L’HORIZON 2050
  17. CHAPITRE 7 : PÉRIURBANISATION DE LA VILLE DE LUBUMBASHI ET L’ÉMERGENCE DE L’AGRICULTURE PÉRIURBAINE : CONDITIONS DE SA RÉSILIENCE
  18. CHAPITRE 8 : ÉROSIONS, ADOPTION DES INNOVATIONS AGRICOLES ET SÉCURITÉ ALIMENTAIRE : POUR QUELLES INCIDENCES À KABARE ?
  19. CHAPITRE 9 : ACTION PUBLIQUE DE GESTION DURABLE DES RISQUES ET CATASTROPHES NATURELLES ET D’ORIGINE ANTHROPIQUE EN RDC
  20. CHAPITRE 10 : LA CONSOMMATION DE CHARBON DE BOIS DANS LES MÉNAGES DE LA VILLE DE BUKAVU ET LA DÉFORESTATION PÉRIPHÉRIQUE
  21. CONCLUSION GÉNÉRALE
  22. Table des matières