
- 294 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
Ă propos de ce livre
La thÚse centrale aux diverses harmoniques qui traverse le premier tome se prolonge en ce deuxiÚme tome avec un accent mis sur quelques domaines de son application: la démocratie, l'éducation et l'interculturalité. En effet, les fondamentaux du bumuntu ne se comprennent et ne prennent toute leur épaisseur qu'en rapport avec l'action, la praxis.
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Sujet
Sciences socialesSujet
AnthropologieChapitre 1 â La dĂ©mocratie
selon le bumuntu
Le bumuntu est une excellence de vie individuellement et collectivement. En tant que telle, cette excellence de vie se dĂ©cline comme bonheur partagĂ©. La plĂ©nitude de vie qui se matĂ©rialise en bonheur partagĂ© ne peut ĂȘtre effective que si elle est encadrĂ©e par les structures et les institutions dĂ©mocratiques. Les institutions justes qui encadrent lâĂȘtre ensemble des hommes devraient ellesmĂȘmes ĂȘtre animĂ©es par les hommes-sources qui incarnent le bumuntu afin de matĂ©rialiser le dĂ©sir du bonheur partagĂ©. Ces institutions justes ne peuvent sâĂ©panouir que dans une dĂ©mocratie qui en garantit la procĂ©dure et lâexercice. La dĂ©mocratie, forme de gouvernement qui correspond le mieux Ă lâĂȘtre-ensemble juste et bien de lâhomme, devrait sâaccompagner dâune problĂ©matisation en vue de sa perfectibilitĂ©. MarquĂ©e par lâinachĂšvement du fait de lâabsence de fondement, la dĂ©mocratie se caractĂ©rise par une indĂ©termination qui, loin dâĂȘtre nĂ©gative, la maintient dans lâorbite de la confrontation ouverte, de la perfectibilitĂ©. On ne discutera pas ici de cette fragilitĂ©14. On Ă©pingle certaines fragilitĂ©s gĂ©nĂ©ratrices du dĂ©ficit dĂ©mocratique. Le dysfonctionnement des systĂšmes dĂ©mocratiques actuels15, plus remarquable en Afrique, proviendrait dâune triple fragilitĂ© tributaire dâune triple primautĂ© de : a) la majoritĂ© au dĂ©triment de lâexcellence, b) la leadercratie et/ou particratie au dĂ©triment de la dĂ©mocratie participative et dĂ©libĂ©rative, c) la procĂ©dure dĂ©mocratique au dĂ©triment de la culture dĂ©mocratique. Ă cette triple fragilitĂ©, il y a lieu de proposer une triple convergence entre : a) la majoritĂ© et lâexcellence, b) la leadercratie et/ou particratie et la dĂ©mocratie participative et dĂ©libĂ©rative, c) la procĂ©dure dĂ©mocratique et la culture dĂ©mocratique. La culture dĂ©mocratique devrait mettre lâaccent sur lâĂ©ducation Ă la rĂ©solution des conflits selon la mĂ©diation praxique de la palabre africaine.
1.1. Le principe de la majoritĂ© et le principe de lâexcellence
« Constitutionnel, lâĂtat dĂ©mocratique sâappuie sur les principes de la majoritĂ© (âmajority ruleâ) et celui de la participation libre et Ă©gale des citoyens aux affaires de la citĂ© »16. En dĂ©mocratie, le pouvoir de la majoritĂ© est prĂ©dominant et irrĂ©sistible. PrĂ©pondĂ©rant car la majoritĂ© possĂšde une puissance de fait et dâopinion grande. IrrĂ©sistible dans le sens oĂč une fois la majoritĂ© constituĂ©e sur une question, il nây a point dâobstacles pour lâarrĂȘter, retarder sa marche et lui laisser le temps dâĂ©couter les plaintes de ses victimes17. On dirait que lâopinion du plus grand nombre ou la raison de la majoritĂ© est toujours la plus forte sans ĂȘtre nĂ©cessairement la meilleure. On croit volontiers que la vĂ©ritĂ© se trouve du cĂŽtĂ© du plus grand nombre. Le principe de la majoritĂ© assure non seulement lâaccession au pouvoir mais aussi sa lĂ©gitimitĂ©. Selon Alexis de Tocqueville, lâorigine de tous les pouvoirs se trouve dans les volontĂ©s de la majoritĂ©. « La lĂ©gislature est, de tous les pouvoirs politiques, celui qui obĂ©it le plus volontiers Ă la majoritĂ© »18. Tous les partis, ceux de la minoritĂ© y compris, reconnaissent les droits de la majoritĂ© parce que tous espĂšrent pouvoir un jour les exercer Ă leur profit19.
Ă vrai dire, en dĂ©mocratie, il y a primat de la majoritĂ©, voire dictature de la majoritĂ©. Sur ce point, les analyses de Tocqueville restent pertinentes et sont dâune brĂ»lante actualitĂ©20. DĂ©nonçant lâomnipotence de la majoritĂ© aux Ătats-Unis, il martĂšle : « il est de lâessence mĂȘme des gouvernements dĂ©mocratiques que lâempire de la majoritĂ© y soit absolu ; car en dehors de la majoritĂ©, dans les dĂ©mocraties, il nây a rien qui rĂ©siste »21. Certes, en sâappuyant sur le principe le pouvoir arrĂȘte le pouvoir, la Constitution amĂ©ricaine prĂ©voyait un dispositif pour Ă©viter lâoppression de la minoritĂ© par la majoritĂ© : « le lĂ©gislatif est divisĂ©, lâexĂ©cutif a une Ă©nergie propre sans pouvoir usurper la souverainetĂ©, et les tribunaux sont indĂ©pendants tout en jouant un rĂŽle politique central Ă travers le contrĂŽle de la constitutionnalitĂ© des lois »22. Or câest lĂ oĂč se logent les dangers de lâomnipotence de la majoritĂ©, Ă savoir lâinstabilitĂ© des lois, lâinfluence de la majoritĂ© sur lâexĂ©cution de la loi et sur lâaction de lâadministration publique. Les graves imperfections de la dĂ©mocratie amĂ©ricaine, malgrĂ© les rĂšgles constitutionnelles, nâĂ©chappent pas au peuple amĂ©ricain qui estime que les gouvernants, les fonctionnaires et les magistrats sont au service de la majoritĂ©. Dans ces conditions, il nây a que peu de garanties contre la tyrannie. Ă qui sâadresser en cas dâinjustice ? « Ă lâopinion publique ? Câest elle qui forme la majoritĂ© ; au corps lĂ©gislatif ? Il reprĂ©sente la majoritĂ© et lui obĂ©it aveuglĂ©ment ; au pouvoir exĂ©cutif ? Il est nommĂ© par la majoritĂ© ? La force publique nâest autre chose que la majoritĂ© sous les armes ; au jury ? Le jury, câest la majoritĂ© revĂȘtue du droit de prononcer des arrĂȘts : les juges eux-mĂȘmes, dans certains Ătats, sont Ă©lus par la majoritĂ© »23. Il sâagit lĂ dâune technocratie juridique prĂ©judiciable aux libertĂ©s individuelles. En dĂ©nonçant lâambiguĂŻtĂ© de la rĂ©volution dĂ©mocratique, Alexis De Tocqueville attire lâattention sur une fragilitĂ© qui guette toute dĂ©mocratie qui se repose sur ses oreillers. « Le rĂ©gime majoritaire peut facilement basculer en un subtil, mais redoutable systĂšme totalitaire. Le principe de la majoritĂ© ne suffit pas et peut engendrer, sâil nâest pas soumis Ă des rĂšgles de justice politique ou de constitutionnalitĂ©, Ă lâidolĂątrie du plus grand nombre et dĂ©river vers une logique arithmĂ©tique de la foule »24.
On lâaura compris, lâomnipotence de la majoritĂ© engendre les abus multiformes qui freinent la dĂ©mocratie. La majoritĂ© rĂ©git souverainement la sociĂ©tĂ© par des lois politiques. En favorisant le despotisme lĂ©gal du lĂ©gislateur et lâarbitraire du magistrat, le monopole de la majoritĂ© conduit Ă la suppression et au nivellement du dĂ©bat dĂ©mocratique. La mainmise de la majoritĂ© se fait tellement Ă©crasante quâelle induit lâeffet dâalignement de lâopinion sur son idĂ©ologie instituĂ©e en pensĂ©e unique. « La majoritĂ© Ă©tant la seule puissance Ă laquelle il soit important de plaire, on concourt avec ardeur aux Ćuvres quâelle entreprend ; mais du moment oĂč son attention se porte ailleurs, tous les efforts cessent »25. La pensĂ©e unique de la majoritĂ© se transforme aisĂ©ment en despotisme de la pensĂ©e. Penser en dehors des canons du chef ou leader de la majoritĂ© entraĂźne un isolement politique, voire le bannissement ou la mort politique. Lâempire de la majoritĂ© Ă©touffe la pensĂ©e, il dispense Ă la foule de penser en lui fournissant des prĂȘts-Ă -penser de toutes sortes. On se trouve sans le vouloir en rĂ©sidence surveillĂ©e de la pensĂ©e, on consomme une pensĂ©e standardisĂ©e. « La majoritĂ© vit donc dans une perpĂ©tuelle adoration dâellemĂȘme »26. LâidolĂątrie de lâadoration de soi, appuyĂ©e par un discours auto-laudatif, renforce lâego de la majoritĂ© au pouvoir tout en la rendant sourd aux cris et aveugle Ă la misĂšre de la majoritĂ© silencieuse. Le despotisme de la majoritĂ© contribue Ă lâĂ©touffement des ambitions des hommes politiques mĂȘme au sein des partis majoritaires. Pire la majoritĂ© au pouvoir se distingue par son hypocrisie : elle se complait dans le fait de ne jamais afficher son vrai caractĂšre et exige le patriotisme au peuple sans ĂȘtre elle-mĂȘme attachĂ©e au patriotisme. La majoritĂ© a souvent les goĂ»ts et les instincts dâun despote27.
Et pourtant, Tocqueville vante a bien dâĂ©gard les mĂ©rites propres au rĂ©gime amĂ©ricain parce quâil reprĂ©sente une synthĂšse originale entre les exigences libĂ©rales classiques et les aspirations propres de la dĂ©mocratie. Dans le systĂšme amĂ©ricain, la puissance des organes reprĂ©sentatifs est tempĂ©rĂ©e par lâĂ©nergie du pouvoir exĂ©cutif, la centralisation politique par le gouvernement local, et la souverainetĂ© populaire par le rĂšgne du droit et par la puissance politique des juges. Insistons sur ces trois contrepoids Ă lâomnipotence de la majoritĂ©. Dâabord, lâabsence de centralisation administrative. La majoritĂ© nationale ne fait pas tout, elle dĂ©lĂšgue le pouvoir dâexĂ©cution de ses volontĂ©s souveraines aux magistrats et aux comtĂ©s. Ensuite, lâesprit lĂ©giste. Les lĂ©gistes ont une autoritĂ© et une influence au point de constituer la plus puissante barriĂšre contre les Ă©carts de la dĂ©mocratie. Les lĂ©gistes, qui ont les goĂ»ts et les habitudes de lâaristocratie, font pĂ©nĂ©trer leur esprit au sein des lĂ©gislatures, dans lâadministration et cet esprit finit par donner au peuple lui-mĂȘme quelque chose des instincts des magistrats. « Ce que les lĂ©gistes aiment par-dessus toutes choses, câest la vie de lâordre, et la plus grande garantie de lâordre est lâautoritĂ©. Il ne faut pas dâailleurs oublier que sâils prisent la libertĂ©, ils placent en gĂ©nĂ©ral la lĂ©galitĂ© au-dessus dâelle ; ils craignent moins la tyrannie que lâarbitraire »28. Enfin, le systĂšme du jury. Il est une consĂ©quence directe et extrĂȘme du dogme de la souverainetĂ© du peuple et du vote universel. La magistrature fait pĂ©nĂ©trer lâesprit lĂ©giste jusque dans les derniers rangs de la sociĂ©tĂ© Ă lâaide du jury.
La tyrannie de la majoritĂ© pourrait disparaĂźtre si la libertĂ©, fondement de la dĂ©mocratie et condition de lâĂ©galitĂ©, permet Ă lâhomme dĂ©mocratique de conserver un minimum de distance avec ses propres croyances et dâĂ©tablir les liens sociaux autres que ceux de lâintĂ©rĂȘt. Ce qui suppose une capacitĂ© de dĂ©centrement et dâoubli de soi qui se situe au-delĂ du naturel et en appelle Ă une dimension Ă©thique. Câest pourquoi, le principe politique de la majoritĂ© devrait aller de pair avec le principe Ă©thico-anthropologique de lâexcellence. En ce sens, on peut avancer une premiĂšre lâhypothĂšse de la perfectibilitĂ© de la dĂ©mocratie : la dĂ©mocratie gagnerait en force et en cohĂ©rence sâil y a convergence entre la loi de la majoritĂ© et la loi de lâexcellence. Et une Ă©ducation du peuple et des dirigeants Ă une culture de lâexcellence rendrait cette convergence plus opĂ©rante.
Autrement dit, le candidat ou le parti majoritaire devrait ĂȘtre aussi un candidat ou un parti excellent. Le candidat ou le parti excellent est celui qui incarne le bumuntu29. On a vu que le bumuntu connote le fait dâavoir une personnalitĂ©, dâĂȘtre homme. Il traduit aussi certaines rĂ©alitĂ©s Ă portĂ©e Ă©thique telles que la considĂ©ration, la dignitĂ©, lâestime. On prĂ©senterait le bumuntu comme une dĂ©hiscence de lâhumain, le nĆud oĂč se dĂ©noue en se renouant lâhumain, le bourgeon oĂč lâhumain germe, croĂźt, fleurit et Ă©clate. Le bumuntu procĂšde de lâĂȘtre-homme (muntu), exprime lâĂȘtre-homme et est le miroir de lâĂȘtre-homme. Selon quâon a ou pas le bumuntu, on est soit dans le type hommes-sources, soit dans le type hommes-boues. Ceux-lĂ sont des hommes-excellents, ceux-ci sont des hommes-mĂ©diocres.
La convergence entre la loi de la majoritĂ© et la loi de lâexcellence implique que la majoritĂ© est composĂ©e des hommes-sources. Il nây a quâune telle convergence qui peut donner une configuration de lâexcellence Ă la dĂ©mocratie. Comme culture de lâexcellence, le bumuntu entraĂźne des ruptures susceptibles de transformer le vivre-ensemble dâun peuple. Parmi ces ruptures, deux mĂ©ritent toute lâattention. Dâune part, il y a la mise en place des institutions justes qui encadrent le vivre-ensemble en sâappuyant sur la culture de lâexcellence et lâĂ©ducation des peuples et des dirigeants Ă tout faire pour la promotion de la culture de lâexcellence. Toutefois, il ne suffit pas dâavoir des institutions justes, il faut en plus avoir des animateurs justes et excellents des institutions car les institutions valent ce que valent ceux qui les animent. En effet, les structures conditionnent les hommes mais ce sont les hommes qui les crĂ©ent pour les hommes et les transforment pour les hommes. Les structures doivent sâenraciner dans le bumuntu, reflĂ©ter, traduire le bumuntu et permettre ainsi aux hommes dâincarner le bumuntu sous peine de devenir sclĂ©rosĂ©es, Ă©touffantes et destructrices des hommes. Il est vrai que les hommes passent, les institutions demeurent. Câest pourquoi, les hommes doivent se battre pour mettre en place des institutions fortes qui sont Ă la fois justes et excellentes. Dans Histoire et vĂ©ritĂ©, P. RicĆur « faisait dĂ©jĂ remarquer que câest dans la charitĂ© que se trouve le sens profond et final des institutions, dans la mesure oĂč, sous la figure de la justice, les institutions sont mues par le bien et le respect de la personne »30. P. RicĆur va mĂȘme plus loin : il considĂšre les institutions qui ne rendent pas service aux personnes comme vaines. « Le sens final des institutions, câest le service rendu Ă travers elles Ă des personnes ; sâil nây a personne Ă en tirer profit et croissance, elles sont vaines. Mais ce sens final, prĂ©cisĂ©ment, demeure cachĂ© ; nul ne peut Ă©valuer les bienfaits personnels prodiguĂ©s par les institutions ; la charitĂ© nâest pas forcĂ©ment lĂ oĂč elle sâexhibe ; elle est cachĂ©e aussi dans lâhumble service abstrait de postes, de la sĂ©curitĂ© sociale ; elle est bien souvent le sens cachĂ© du social »31. Pour mettre en place les institutions dont la finalitĂ© est la charitĂ©, le service aux personnes, la croissance des personnes, la crĂ©ation et la promotion des liens sociaux, il faut des hommes-sources, des hommes visionnaires, des leaders charismatiques, des hommes capables dâoubli de soi et dâabnĂ©gation pour le service du peuple. Les hommes-sources...
Table des matiĂšres
- Couverture
- 4e de couverture
- Copyright
- Titre
- Introduction générale
- Chapitre 1 â La dĂ©mocratie selon le bumuntu
- Chapitre 2 â LâĂ©ducation Ă la culture de lâexcellence
- Chapitre 3 â Le bumuntu et lâinterculturalitĂ©
- Conclusion générale
- Bibliographie
- Table des matiĂšres