
- 140 pages
- French
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- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
À propos de ce livre
Pierre Ier de Russie n'a pas bénéficié de l'éducation d'un prince. Autodidacte, il développe très jeune une passion pour les exercices militaires et la marine. Parvenu au sommet de l'État, il s'applique à construire une armée moderne qui est aussi le champ expérimental de ses réformes politiques, économiques et sociales. Fondateur d'une capitale, Saint-Pétersbourg, il impose son nouveau mode de vie progressiste, respectueux cependant de l'essence même de la civilisation russe avec le dogme orthodoxe. Créateur de la Russie moderne, Pierre Le Grand n'a cessé de susciter des jugements antagonistes, en particulier durant son séjour en France.
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Informations
Sujet
HistoireSujet
Histoire du mondeLes Lumières pétroviennes
Construire Saint-Pétersbourg signifiait défier la nature. Le climat était inhospitalier, les vents d’ouest balayant sans cesse la ville. Les inondations, dues à la fonte des neiges, les pluies estivales ou la montée des eaux de la mer compromettaient l’avancée des travaux tout comme la conservation du site. Contrairement à la légende, l’emplacement de la nouvelle capitale n’était pas une zone déserte ; les Suédois y avaient déjà construit des relais et les commerçants de Novgorod avaient profité du réseau de voies fluviales qui descendaient vers le sud pour écouler leurs marchandises. Relais postal de la Hanse, l’endroit était fréquenté par les négociants et colporteurs allemands.

La construction de Saint-Pétersbourg, gravure du XVIIIe siècle.

Pierre fonde Saint-Pétersbourg, Peter the Great, Londres, Harrap, 1915.
Il fallait trouver de la main-d’œuvre pour creuser des canaux, planter des parcs et tracer des artères. La majeure partie de la ville fut édifiée sur des marécages ; ils devaient être asséchés, puis consolidés à l’aide de pillons. Pour la seule forteresse Saints-Pierre-et-Paul, l’architecte en utilisa 40 000.
Quand la place fut conquise en 1703, le tsar ordonna à ses soldats de commencer les travaux ; ils furent rejoints par 20 000 paysans des environs. Leur nombre s’avéra bientôt insuffisant pour faire émerger une ville en quelques années. Un premier oukase de Pierre édité le 1er mars 1704 ordonna la venue de 40 000 hommes. Le nombre moyen d’ouvriers employés par an s’élevait à 30 000 personnes, auxquelles s’ajoutaient les prisonniers de guerre. Le choix se fit dans la population taillable et corvéable, de l’ordre d’un paysan sur neuf foyers, puis un sur quatorze. Les familles qui ne fournissaient pas d’homme furent pénalisées par un impôt supplémentaire : qui ne travaillait pas payait !
L’acheminement sur cet immense chantier se faisait sous haute surveillance ; le cas échéant, les ouvriers furent enchaînés. Près de la moitié des hommes sélectionnés échappait cependant à cette obligation ; le dysfonctionnement de l’administration, les erreurs de recensement et les problèmes liés aux distances leur permettaient de fuir. Les épidémies et les décès par accident firent le reste. Ils devaient se munir d’outils de charpente, de pelles et de pioches, voire s’occuper de leurs vivres pour la route. L’organisation des tâches relevait de la discipline militaire, mais sur place personne ne songea à un approvisionnement adéquat ou à des instruments indispensables pour creuser la roche. Les serfs transportaient la terre à dos d’homme, les brouettes faisant défaut. Les travaux eurent lieu d’avril à octobre, selon un roulement de trois mois. Chacun recevait un rouble par mois, la ration de grain et de blé y étant incluse.
Les logements de fortune (des baraquements ou des abris sous terre) furent construits à la hâte. Un problème majeur émergea peu après le transfert de la capitale à Pétersbourg. En 1716, les prix de la consommation courante étaient trois fois plus hauts qu’à Moscou ; l’ouvrier ne pouvait pas s’alimenter correctement, s’il ne recevait pas de l’aide de ses proches. Plus il venait de loin, plus il avait faim. Est-ce que la construction de la ville se fit au

Pierre explique ses desseins à ses architectes et à ses ouvriers.
Héliogravure du XIXe siècle.

Pierre étudiant les plans de Saint-Pétersbourg, gravure sur acier du XIXe siècle.

Pierre sur le chantier de Saint-Pétersbourg
Épisodes de l’histoire de Russie ; miniatures des années 1960, collections Liebig.
prix de 200 000 morts comme l’écrivit le diplomate Weber, un homme plutôt favorable à Pierre le Grand ? Selon d’autres sources, les pertes annuelles s’élevaient à deux tiers des effectifs (donc à environ 20 000 personnes) ; les estimations les plus réalistes donnent 150 000 victimes. Le consul de France, Henri La Vie, accusait la mauvaise conduite des responsables du chantier et surtout la friponnerie des intermédiaires chargés du ravitaillement. Ils volaient des denrées pour les revendre à prix fort. La maltraitance ne fut pas la cause majeure de cette mortalité. La concentration des hommes favorisa les épidémies. Les carences alimentaires provoquaient du scorbut et de la dysenterie ; l’épuisement et l’insalubrité des lieux firent le reste. Le tsar n’avait pas prévu de cimetière. Les morts furent jetés dans la Neva ou enterrés dans des tombes de fortune.
Les artisans qualifiés, soit 4 720 personnes en 1710, bénéficiaient d’un traitement de faveur. Ils venaient avec leurs familles et constituaient ainsi la première population de Saint-Pétersbourg. Ils avaient droit à six hectares, maison et terrain compris. Ils étaient mieux rémunérés que les paysans.
À partir de 1718, le système de travail forcé fut petit à petit aboli, car la capitale commençait à attirer entrepreneurs et travailleurs saisonniers.
Des soldats, libérés du service militaire, travaillaient sur les chantiers ou dans le bâtiment. L’embauche d’étrangers était une pratique courante et les manifestes à leur attention se succédèrent. Ils étaient mieux payés que les autochtones, soit 150 roubles par an. Les maîtres artisans touchaient 400 à 500 roubles, contre 24 roubles plus un lopin de terre réservés à un Russe qualifié. Ces disparités reflétaient bien les réalités de la ville.
Pierre décida de creuser un quadrillage de canaux rectilignes dans l’île Vassilevski permettant aux navires de commerce et aux barques de maraîchers ou de pêcheurs de décharger. Comme à Venise, ils assuraient le transport des hommes. Le centre de la capitale devait prendre place sur l’île. Les dignitaires avaient ordre d’y construire leurs palais. Menchikov s’exécuta et fit édifier son « Oranienbaum » de style batave. Un bâtiment gouvernemental, les « Douze-Collèges », construit par le Suisse Domenico Trezzini, hébergeait tous les services administratifs ; le même architecte bâtit la maison de Pierre, située de l’autre côté de la Neva. Il édifia l’église de la forteresse Saints-Pierre-et-Paul avec sa flèche dorée qui domine la ville. Sur la rive méridionale de la Neva, une « Nouvelle Hollande » devait prendre place au long des canaux de la Moïka et de la Fontanka.
Dans son enthousiasme, Pierre avait oublié de faire construire des ponts qui permettaient de circuler des deux côtés du fleuve sans avoir recours à des bateaux. Qu’à cela ne tienne ! Il décida de déplacer le centre administratif sur terre ferme. L’ancien faubourg « industriel » devint le quartier résidentiel de la nouvelle capitale ; Pierre reporta le projet hollandais en faveur d’un modèle plus prestigieux : Versailles ! Pour ce faire, il lui fallait un architecte français ; il demanda ainsi à Le Blond de concevoir un plan radial, un trident avec trois avenues ou perspectives qui devaient converger vers l’Amirauté, le symbole de la conquête des mers par le grand souverain. L’artère principale ralliait cet

Carte de la Néva, avec les premières rues de la capitale, gravure, vers 1715.
édifice érigé à la gloire de la flotte russe au monastère dédié à Alexandre Nevski, le vainqueur des Suédois au XIIIe siècle. Les plans originaux de cette laure furent tracés par Trezzini sous l’œil vigilant de Pierre, le maître d’œuvre d’une révolution architecturale en son pays.
Le tsar décida du peuplement de sa ville ; la noblesse administrative fut sollicitée de déménager la première. Les résidences des hauts fonctionnaires et dignitaires furent construites selon un règlement très strict qui prescrivait dimensions, style et matériaux. L’emploi de la brique était obligatoire pour empêcher les incendies. Suivant la fortune du propriétaire, sa demeure avait un ou deux étages. L’emplacement des maisons suivait la même logique ; les nobles et très hauts fonctionnaires se regroupaient autour du centre administratif ; les artisans s’installèrent dans un quartier plus éloigné dont chaque rue désignait une spécialité. Pour garantir la rapide réalisation de la ville, la construction de maisons de brique ou de pierre fut interdite dans les autres parties de l’empire. Charpentiers, maçons et tailleurs de pierre affluèrent ainsi vers la nouvelle capitale pour trouver du travail.

Plan de Saint-Pétersbourg vers 1730, gravé par Reiner Ottens.
Le rythme de construction se devine à partir des chiffres suivants : en 1703, Pierre ordonna l’édification de 12 maisons résidentielles réservées aux dignitaires de l’État, en 1717, il en fit bâtir 301. Avant le transfert de la capitale en 1712, la ville comptait 750 à 800 foyers, à la mort de Pierre, il y en avait 6 000. En 1725, la ville comptait 40 000 habitants. Les militaires formaient en moyenne 40 % des foyers, suivis de la noblesse (de 2 à 20 % selon les quartiers), puis des petits fonctionnaires, artisans, commerçants, ouvriers (plus de 40 %), souvent des serfs affranchis. Le reste de la population était formé d’anciens serfs, devenus par exemple domestiques, ou qui s’étaient affranchis grâce au mérite. Quand un seigneur libérait son paysan pour l’envoyer à Pétersbourg, il était exempté de fournir une re...
Table des matières
- Couverture
- 4e de couverture
- Copyright
- Titre
- Sommaire
- Introduction
- L’homme
- Tsar à dix ans
- Premières démarches politiques
- Croyant, mais anticlérical
- La victoire qui changea tout
- Péripéties diplomatiques
- L’œuvre réformatrice d’un empereur autoproclamé
- S’en prendre à la société
- Les Lumières pétroviennes
- Conclusion
- Chronologie du règne de Pierre le Grand
- Bibliographie sélective