De la science ésotérique des druides aux sciences modernes
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De la science ésotérique des druides aux sciences modernes

Regard contemporain sur la spiritualité des Celtes

  1. 322 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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De la science ésotérique des druides aux sciences modernes

Regard contemporain sur la spiritualité des Celtes

À propos de ce livre

Cet essai propose une synthèse et une analyse d'une ancienne spiritualité méconnue de l'histoire des religions: le druidisme. Les grands traits de la culture celtique sont d'abord présentés pour ensuite exposer les principales conceptions druidiques dont nous avons connaissance. L'auteur examine alors les croyances celtiques sous la lumière des sciences modernes afin de les réinterpréter selon des théories actuelles qui ont tendance à confirmer des idées issues de savoirs traditionnels.

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Informations

PARTIE I :
LES CROYANCES BARDO-DRUIDIQUES DANS LA CULTURE CELTIQUE

« Pour mesurer le génie religieux celtique, il faut tenir compte à la fois de la persistance avec laquelle ont été conservés certains éléments archaïques – en premier lieu les coutumes et les croyances en relation avec les “mystères” de la féminité, du destin, de la mort et de l’Autre Monde – et de leur revalorisation continuelle depuis l’Antiquité jusqu’à l’époque prémoderne ».
Mircea Eliade [1907-1986], historien des religions
Extrait de Histoire des croyances et des idées religieuses

Comment appréhender la spiritualité
chez les Celtes ?

Nous l’avons signalé dans l’introduction, les Celtes ne nous ont directement légué aucun manuscrit, aucun texte explicatif sur leurs croyances et leurs principales doctrines spirituelles. Étant donné la nature orale de l’enseignement, René Guénon (1921), entre autres auteurs, parle d’une disparition à peu près totale de la doctrine druidique. Mais alors, quelles sont les données objectives dont nous disposons ? Il y a effectivement un paradoxe derrière ce manque de données et l’abondante littérature consacrée aux druides et à la spiritualité des Celtes. En vérité, malgré l’absence de manuscrits anciens, nous avons des preuves du savoir des druides et de leur système religieux. Barry Cunliffe, professeur d’archéologie à l’Université de Southampton, reconnaît d’ailleurs que les données concernant la religion celtique sont plus nombreuses et plus variées que celles traitant d’autres domaines de la vie de ces peuples (Cunliffe, 2006). L’ensemble de ces données, dit-il, permet de reconstruire un modèle probable des systèmes religieux des Celtes. Brunaux (2008) dit même, à propos de l’univers spirituel des Gaulois, que cette spiritualité fut le « vecteur le plus puissant de la diffusion de la civilisation celtique en direction de ses voisins ».
Nous disposons principalement de deux types de documentation. Premièrement les travaux des historiens grecs et latins plus ou moins contemporains aux Celtes comme Jules César [100 ACN-44 ACN] a qui nous devons beaucoup grâce à ses fameux Commentaires sur la guerre des Gaules (Commentarii de Bello Gallico), l’historien grec Diodiore de Sicile [90 ACN-20 ACN], le géographe grec Strabon [64 ACN-21 PCN], le géographe romain Pomponius Mela [milieu du Ier siècle PCN], Timagène d’Alexandrie [Ier siècle ACN] ou encore Ammien Marcellin, Pline l’Ancien, Tite-Live, etc. Tous ces auteurs nous délivrent des textes qui, une fois analysés et comparés par les philologues, fournissent des informations de première qualité, avec toutefois des réserves puisque les points de vue de ces chroniqueurs ne sont pas toujours impartiaux, loin de là (les Romains étaient parfois ennemis des Celtes et n’étaient dès lors pas toujours à même de bien comprendre leurs coutumes). Ces descriptions autorisent des déductions sur certains traits relatifs à la religion et aux croyances. Celle de la société gauloise rédigée par Jules César dans la Guerre des Gaules (directement recopiée de l’œuvre d’un savant grec du Ier siècle ACN, Poseidonios d’Apamée, qui fut le premier écrivain à visiter la Gaule) fait partie des plus importantes contributions historiques, malgré le fait qu’elle a été rédigée à une époque où le système religieux des Celtes a vraisemblablement commencé à décliner. Une partie est consacrée à la religion et aux druides (même si César n’en cite aucun au cours de ses campagnes, preuve qu’il n’en a probablement pas rencontré), expliquant leur position et leurs fonctions dans la société, ainsi que leurs principaux dieux, quelques rites et coutumes (dont les sacrifices humains). Mis à part cette importante contribution, il faut admettre la portée limitée de ces descriptions, puisque les textes des auteurs grecs et latins demeurent anecdotiques et dépourvus d’analyses. Il s’agit essentiellement de simples commentaires ou de courtes citations.
Deuxièmement il y a la littérature celtique médiévale, qui est spécifique aux Celtes insulaires (Irlande et pays de Galles notamment). C’est une documentation précieuse, car il s’agit d’un des rares héritages de la tradition orale consigné par écrit. Toutefois leur retranscription est tardive. Les premières retranscriptions remontent au VIIe siècle et se prolongent jusqu’au XVe siècle19. Les manuscrits irlandais les plus importants ont été rédigés vers les XIe (pour le Livre de la Vache Brune) et XIIe siècles (pour le Livre de Leinster). Elle a été faite par des scribes, des moines chrétiens, que certains historiens considèrent comme les descendants des filid (les bardes irlandais)20, une des classes de l’ordre de druides qui, convertis au christianisme et devenus moines ou évêques, ont mis l’enseignement oral par écrit. L’archéologue et historien français Venceslas Kruta confirme le soin que l’Église d’Irlande accorda à la récupération de la tradition antérieure pour asseoir solidement son pouvoir, notamment en formant un clergé à partir de l’élite intellectuelle constituée par les druides (Kruta, 2000). Cette période a donné lieu aux chrétientés celtiques et au monachisme celtique qui se définissent comme « la forme prise par le christianisme du haut Moyen Âge dans les pays celtiques » (Guyonvarc’h et Leroux, 1990).
Cependant le phénomène d’évangélisation reste mal connu et entaché de mystères. Des historiens ou écrivains ont vu dans certains monastères celtiques un ordre succédant aux anciens collèges druidiques, « sous la direction de prêtres celtes qui ont gardé la philosophie antique des druides » (Darcheville, 1995). C’est ainsi que les Celtes ont laissé des racines dans la chrétienté du Moyen Âge. L’évangélisation de l’Irlande, par exemple, a généré une forme de syncrétisme entre christianisme et druidisme, avec à la tête de ce mouvement quelques figures emblématiques du christianisme celtique comme Saint Patrick, Saint Colomba d’Iona (Colum Cill, en irlandais, qui aurait bénéficié, paraît-il, de l’enseignement d’un file christianisé) ou encore Columbanus (ou Saint Colomban, qui était un barde issu de la noblesse irlandaise)21. Suite à la christianisation, les druides disparaissent progressivement des îles. Ne subsistent plus alors que les moines initiés à l’écriture. La littérature celtique médiévale traite principalement de la mythologie. Elle présente l’intérêt de dépeindre une société irlandaise beaucoup plus ancienne au sein de laquelle les druides occupaient une fonction prééminente. Cependant, cette source de documentation est sujette à caution.
Premièrement, leur retranscription est tardive et fut réalisée par des chrétiens (les moines copistes, fussent-ils ou non descendants des filid), ce qui jette un doute quant à la nature purement celtique de son contenu, ou plutôt doit nous mettre en garde sur d’éventuels faux archaïsmes. En effet, les moines ont probablement été tentés, dans les retranscriptions, d’insérer des influences chrétiennes, grecques ou romaines dont ils avaient une connaissance profonde. Par ailleurs, il faut être conscient que les choses avaient considérablement changé au Xe siècle PCN par rapport à l’apogée de la civilisation celtique et que, lors de ces retranscriptions, des éléments ont certainement été oubliés ou tout simplement filtrés. Les transcriptions sont donc parfois incomplètes ou même tronquées.
Deuxièmement, cette littérature relate des récits mythologiques, autrement dit des faits qui relèvent des contes et légendes, dont il est toujours difficile d’analyser l’objectivité du contenu. Ces textes sont-ils le reflet d’un imaginaire où se mêlent le merveilleux et le fantastique ou bien cachent-ils des rites et coutumes qui avaient réellement leur place au sein de la société celtique ? Probablement un peu des deux à la fois.
Toujours est-il que le cas de l’Irlande demeure unique en son genre. Elle est le dernier « État » celte : elle n’a pas connu la romanisation et a été christianisée vers le Ve siècle PCN. Jusqu’à cette date, la société celtique a perduré dans son organisation, ses institutions et ses traditions. Les druides y étaient toujours présents alors qu’ils avaient disparu du continent depuis déjà plusieurs siècles. C’est précisément cette exception irlandaise qui fait toute la richesse de cette littérature qui est parvenue jusqu’à nous. C’est une source d’information difficilement contournable, qui du reste délivre des éléments véridiques. Cunliffe (2006) explique par exemple que ces récits mythologiques décrivent de nombreuses scènes de fêtes et de batailles où s’affichent des comportements et des pratiques que les travaux ethnographes de Poseidonios et César ont eux-mêmes décrits sur le continent, comme par exemple les réjouissances tribales et l’attribution au héros du meilleur morceau de viande, l’utilisation de chars de combat, les combats singuliers, l’exhibition de têtes coupées, ainsi que d’autres traits de caractère celtique liés à l’éthique, le sens de l’honneur et les motivations des guerriers. Pour toutes ces raisons, les anciennes littératures celtiques représentent un des éléments les plus précieux dont nous disposons pour l’étude du monde spirituel et de la pensée des Celtes (Venceslas Kruta, 2001). À propos des mythes, Mircea Eliade (1959) ajoute : « Ils sont souvent plus précieux que les rites pour l’intelligence d’un comportement religieux. Car c’est le mythe qui révèle le plus complètement le désir profond, souvent inconscient, de l’homme religieux ».
Quels sont ces textes mythologiques ? Il y en a beaucoup. En Irlande, les mythes sont classés en quatre groupes, ou quatre grands cycles : (1) le cycle mythologique, contenant les récits sur les anciens dieux de l’Irlande. Ce cycle comprend, entre autres, la Bataille de Mag Tured (Cath maighe tuireadh)22, la Coutrise d’Etaine (Toch marc Etaine) et les Navigations (Immrama) ; (2) le cycle d’Ulster, ou de la Branche Rouge, le plus considérable, le plus riche avec 80 histoires isolées dont la Razzia des vaches de Cooley (Tain Bo Cuailnge), centrée sur le héros Cûchulainn, le plus grand des guerriers mythiques (l’équivalent du légendaire Achille dans la mythologie grecque ou de Thor dans la mythologie nordique) ; (3) le cycle de Leinster, ou cycle de Finn ou cycle Ossianique, qui rassemble des récits d’origines très diverses et (4) le cycle historique, ou cycle des Rois, qui contient le Livre des Conquêtes (Lebor gabala Erenn), traitant principalement des rapports entre le roi et son peuple. Il existe en réalité près d’un millier de manuscrits irlandais23. Au pays de Galles, il y a deux textes plus récents : (1) les Quatre branches du Mabinogi et (2) le cycle Arthurien, ou le roman de la Table ronde, qui est une adaptation du cycle irlandais d’Ulster.
L’analyse de cette littérature est la spécialité de quelques auteurs. Nous ferons régulièrement référence à Christian Guyonvarc’h et Françoise Leroux, ayant légué à la postérité plusieurs livres d’une qualité remarquable (rédigés en français, ce qui nous facilite la tâche). Ces ouvrages ont grandement contribué à l’amélioration des connaissances sur les druides et la culture celtique. Ils ont analysé en détail la plupart des manuscrits irlandais et gallois, en prenant soin de consulter au préalable les textes originaux dans des éditions sûres. Néanmoins leurs analyses, toutes érudites soient-elles, souffrent à nos yeux d’un inconvénient majeur. Elles se basent essentiellement sur des textes mythologiques et nous laissent l’impression de dépeindre les druides tels qu’ils étaient réellement, alors que les épopées irlandaises nous décrivent les druides tels qu’ils étaient mythologiquement, « légendairement » pourrait-on dire. L’esprit critique doit rester de rigueur pour séparer le mythe de l’histoire et ne pas interpréter au pied de la lettre tous les faits relatés dans les légendes. Il appartient au lecteur de faire la part des choses.
Sur le continent, nous disposons de très peu de sources écrites autochtones datant de la civilisation celtique à proprement parler, ni d’aucune retranscription comme ce fut le cas en Irlande. La mythologie gauloise, nous dit Brunaux (2008), a presque totalement sombré dans l’oubli car elle n’ pas été recopiée par les historiens et géographes grecs. L’archéologie vient ici compléter les travaux des auteurs gréco-latins. Elle permet de s’en tenir aux faits concrets. Les fouilles archéologiques ont révélé d’innombrables pièces (sépultures, bijoux, armes, poteries, fibules, pièces de monnaie, statues, etc.) qui sont autant de témoins matériels de la vie des Celtes. Les quantités d’objets sont inégales à travers l’Europe. Elles sont très importantes dans les îles Britanniques, la France, la...

Table des matières

  1. Couverture
  2. 4e de couverture
  3. Copyright
  4. Titre
  5. Introduction
  6. PARTIE I : LES CROYANCES BARDO-DRUIDIQUES DANS LA CULTURE CELTIQUE
  7. PARTIE II : ENTRE SCIENCES DRUIDIQUES ET SCIENCES MODERNES
  8. Conclusion
  9. Appendice
  10. Références bibliographiques
  11. Table des matières