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Soigner ou obéir ? Premières mesures urgentes pour éviter le naufrage
- 240 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
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Soigner ou obéir ? Premières mesures urgentes pour éviter le naufrage
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Informations
Éditeur
Fauves editionsAnnée
2016ISBN de l'eBook
97910302018711.
LA CRÉATION DE MIRAGES
L’INVERSION DES NORMES D’ÉVALUATION
DES MOLÉCULES INNOVANTES ET LA
PUBLICITÉ PSEUDO-SCIENTIFIQUE
TROMPEUSE
« La raison principale pour laquelle nous prenons autant de médicaments est que les firmes ne vendent pas des drogues mais des mensonges sur les drogues »13.
Chaque époque a ses mythes. L’un des nôtres concerne les molécules dites innovantes, ciblées sur certaines mutations génétiques de cellules cancéreuses d’une tumeur donnée.
Une propagande effrénée conçue par les firmes pharmaceutiques est diffusée sur tous les médias (presse médicale ou généraliste, radio, télévision, internet). Le plus souvent, la complicité de professeurs leaders d’opinion, le patronage des sociétés savantes et des plus hautes autorités de l’État permettent de faire croire à la population que ces nouveaux traitements vont remplacer incessamment la « chimiothérapie » classique, maintenant accusée de tous les défauts.
Cette publicité vise à nous « acculturer » selon les propres termes du plan cancer14. Elle vise, en particulier, à nous faire oublier les guérisons et rémissions prolongées que la chimiothérapie conventionnelle, associée aux progrès de la chirurgie et de la radiothérapie, avaient obtenues, depuis les années 1970-90.
Ces traitements éprouvés, qui guérissaient dès 1985 plus de 75 % des enfants cancéreux de moins de 15 ans, et plus de 50 % des adultes, sont, en partie, mis de côté sous l’autorité de la nouvelle organisation du cancer en France15. L’institut national du cancer (INCa) édicte des « recommandations nationales » que les établissements doivent respecter, dans la grande majorité des cas. Faute de quoi, ils perdent leur accréditation (autorisation de soigner des malades atteints de cancer) délivrée par les ARS16 (agences régionales de santé), clones modernes de l’inquisition. Elles décident, enquêtent, jugent sans transparence, ni contre-pouvoir.
La manipulation institutionnelle
Pour légitimer leur rôle, les instituts officiels n’hésitent pas à « enrober » la présentation des taux de survie obtenus de façon à les rendre sympathiques17. Ainsi en 2016, les résultats claironnés par l’INca18 ont mis en exergue les progrès par rapport aux années 70, mais sans préciser que les améliorations les plus spectaculaires (prostate et sein) sont en grande partie factices, purement comptables, dues à l’inclusion par le dépistage de cancers non agressifs (dont on n’aurait jamais entendu parler pour bon nombre d’entre eux) et que pour le reste, l’essentiel des progrès médicaux date principalement des années 9019. Aucune amélioration notable de guérison due aux médicaments n’a été obtenue depuis cette période, ni en pédiatrie, ni en médecine adulte à l’exception de quelques maladies exceptionnelles20.
C’est dans ces mêmes années 90 que les autorités ont imposé, via les sociétés dites savantes, le recours de plus en plus systématique aux essais thérapeutiques, d’abord en oncologie pédiatrique, puis depuis les années 2010, chez l’adulte aussi et que la stagnation s’est imposée. En termes de progrès des taux de guérison par les médicaments nouveaux, les trente piteuses ont succédé aux trente glorieuses21 et nous en sommes là. Les progrès constatés à la marge ont été dus aux soins dits de « supportive care », c’est-à-dire les soins de réanimation, de meilleure prise en charge des effets secondaires induits.22
Le bon docteur Knock est dépassé et n’en reviendrait pas !
L’industrie du médicament est devenue, aux dires même de ses acteurs, une industrie comme une autre qui est là pour vendre et enrichir ses actionnaires. Point barre. La santé, une marchandise, au même titre que la lessive ou le dentifrice.
Car, de fait, ces nouvelles molécules qui se multiplient comme des petits pains ne sont un miracle que pour la finance et ses représentants, en raison des prix exorbitants qu’on leur accorde contre toute logique, au détriment de notre sécurité sociale, dont on creuse le déficit pour mieux la démembrer. Pour les patients, elles ne sont, pour la plupart, que mirage. Leur persistance sur le marché après des années d’inefficacité s’explique par les multiples liens d’intérêt entre entreprises du médicament et grands médias, de nombreux experts des agences sanitaires, certains médecins leaders d’opinion et décideurs administratifs et responsables politiques au plus haut niveau.
Place au mirage ! Comment font-ils pour nous tromper ?
Comment big pharma a-t-elle pu réussir le double jack-pot d’obtenir la mise sur le marché extrêmement rapide de drogues peu testées, à des prix exorbitants, en faisant croire au miracle ?
Ce scandale ruine les systèmes sociaux solidaires des États dont les dirigeants oublient que seul le malade devrait être leur priorité. La vie, ou au moins une bonne qualité de vie !
Comment évaluait-on l’efficacité des drogues avant l’an 2000 ?
Ce qu’attend un malade de son traitement, et en particulier s’il souffre d’un cancer, c’est qu’il lui évite de mourir ou au minimum qu’il prolonge notablement sa vie, tout en améliorant la qualité de son vécu : pas trop de nausées, de douleurs, de lésions cutanées gênantes etc.
Aussi en cancérologie, la survie globale (Overall Sur-vival = OS) représente-t-elle l’étalon or absolu pour mesurer l’efficacité d’une thérapeutique. Ce critère est précis, fiable, objectif et peut être facilement recueilli et contrôlé. « Survie globale » signifie que les patients sont vivants, tant de mois ou d’années à partir du moment où ils ont été traités. Survie à 10 ans signifie le plus souvent guérison avec dix ans de recul, sauf dans certaines maladies rares passées à la chronicité23.
Il y a 40 ans, et jusqu’à la fin du XXe siècle, dans les essais de phase II24 (phase expérimentale destinée à trouver les maladies sensibles au nouveau médicament) et réalisés sur quelques centaines de malades, l’expérimentateur utilisait volontiers le taux de réponse objective (pourcentage de malades dont le plus grand diamètre tumoral avait diminué de plus de la moitié pendant au moins 3 mois) et le taux de réponse complète (pourcentage de malades dont les tumeurs avaient complètement disparu sous traitement) pour sélectionner les drogues et les doses efficaces, candidates aux essais de phase III.
Les essais expérimentaux de phase III testaient les nouveaux traitements (ou une nouvelle association) en les comparant au traitement le plus efficace connu d’après son pourcentage de malades en vie (taux de survie globale) ou les pourcentages de malades en vie, sans maladie visible (taux de survie en rémission). L’absence de traitement actif (appelé abusivement « traitement placebo ») était considérée comme éthiquement inacceptable dans ces maladies létales25. Le nouveau médicament testé recevait son Autorisation de Mise sur le Marché26 si la différence entre les taux de survie des deux traitements était « significative »27, (c’est-à-dire si cette différence avait une très faible probabilité d’être due au hasard), si le gain de survie était assez long (quelques mois à quelques années) et si la toxicité de ce nouveau produit était acceptable.
A quelle période sont apparus les plus grands progrès dans le traitement des cancers ?
En cancérologie, les progrès les plus importants ont été obtenus parallèlement sur deux fronts : l’amélioration du traitement local (chirurgical ou par radiothérapie) couplée à la sélection des médicaments efficaces, par utilisation du taux de survie globale pour accorder les autorisations de mise sur le marché (AMM).
Entre les années 1960-1990, les progrès des chimiothérapies cytotoxiques ont permis de multiplier le taux de guérison des leucémies par sept (10 % à 75 %), celui des lymphomes par 3 (de 20 à 60 %). Leur association à des traitements locaux chirurgicaux et / ou radio-thérapeutiques de plus en plus précis a également permis de multiplier par trois ceux de la maladie de Hodgkin (de 30 % à 90 %), de l’ostéosarcome et du sarcome d’Ewing de (25 % à 70 %), globalement celui des cancers de l’enfant par 2 (de 35 % à 72 %), comme celui de la grande majorité des tumeurs solides de l’adulte (de 25 % à 55 %)28.
Ce fut l’âge d’or de la cancérologie, celui où l’objectif unique était la guérison du malade. Et ce pour un prix de revient raisonnable, le coût mensuel du traitement médicamenteux d’un cancer du sein ou de la prostate métastatique ne dépassait pas l’équivalent de 100 euros par cure.
Pourquoi abandonner l’étalon d’or, la survie globale ?
L’étalon or a été abandonné pour sacrer le roi dollar (les dividendes versés aux actionnaires). La survie globale laissée de côté pour augmenter les bénéfices des big pharma, alors en perte de vitesse dans les années 90. La mondialisation a entraîné une dérégulation généralisée et la prise de pouvoir de la finance sur la démocratie et sur l’organisation de la société, y compris sur les systèmes de santé, France incluse. Les laboratoires pharmaceutiques se sont concentrés, mondialisés, et ont acquis une puissance financière colossale. Leurs directions, jadis tenues par des médecins ou des chercheurs sont passées dans les mains de financiers et de spécialistes de la communication. Leurs objectifs exclusivement financiers sont évalués à court terme. Leur puissance financière est utilisée pour limiter toute régulation et accroître leurs profits immédiats.
Or ces derniers se heurtaient au délai séparant le début des essais expérimentaux de phase 2 des premiers résultats cliniques de phase 3, alors nécessaires à l’obtention de l’AMM (durée de trois à cinq ans environ). Ce long délai succédait à une phase expérimentale préclinique d’une dizaine d’années, le tout assumé par le laboratoire. Il était exact de dire qu’un médicament mettait une quinzaine d’années à arriver sur le marché. Ceci parut incompatible avec le TGV des profits à court terme, le règne des golden boys depuis les années 90.
Pour les entreprises du médicament, cette période expérimentale diminue d’autant la durée d’exclusivité d’exploitation que confère le brevet et représente un manque à gagner insupportable. En effet, au-delà, le médicament peut être fabriqué par d’autres firmes pharmaceutiques qui pourront le commercialiser à un prix beaucoup plus bas (le générique).
Les financiers ont donc convaincu les politiques que la trop grande lenteur du processus d’obtention de l’autorisation de mise sur le marché mettait en péril l’industrie du médicament et les exportations. Cerise sur le gâteau, il suffisait d’exposer aux gouvernants que l’attente privait de pauvres patients de la « merveilleuse innovation » et de manipuler les populations via les médias pour qu’elles « exigent » une commercialisation plus rapide !
Pour obtenir au grand galop les AMM (et les bénéfices), on ne devait plus attendre de longues années. La « Formule 1 » devait remplacer la voiture à cheval. Ilfallait changer les critères d’évaluation.
Ainsi la lenteur du processus d’obtention de l’autorisation de mise sur le marché des anticancéreux était en partie liée au choix de la survie globale comme critère d’efficacité. L’utilisation de la survie globale nécessite en effet l’inclusion d’un grand nombre de malades dans l’essai. Broglio29 a ainsi estimé que 3000 malades devaient être inclus pour permettre d’affirmer ...
Table des matières
- Couverture
- 4e de couverture
- Copyright
- Titre
- SOMMAIRE
- Dédicace
- INTRODUCTION
- 1. LA CRÉATION DE MIRAGES - L’inversion des normes d’évaluation des molécules innovantes et la publicité pseudo-scientifique trompeuse
- 2. RÉSULTATS ACTUELS DES THÉRAPIES CIBLÉES
- 3. LA TROMPERIE ORGANISÉE, DÉNONCÉE À RÉPÉTITION PAR DES CANCÉROLOGUES DU MONDE ENTIER
- 4. LE SCANDALE DES PRIX DES MÉDICA- MENTS INNOVANTS83 84
- 5. LE SCANDALE DE LA « LISTE EN SUS »102 ET SES CHAMPIONS
- 6. LE MINISTÈRE CONTRE LA SANTÉ PUBLIQUE ET PRIVÉE - Une Ve République à la dérive emmenant avec elle tous les Français : le Titanic !
- 7. LES CONSÉQUENCES DE LA LOI TOURAINE DE 2016
- 8. LES TRAITÉS INTERNATIONAUX UTILISÉS CONTRE LE DROIT DES PEUPLES ET LA DÉMOCRATIE
- 9. QUE PEUT-ON FAIRE ? Quelques propositions pour politiques courageux !
- CONCLUSION - Un système détraqué à tous les étages, perverti et pervers. comment en sortir ?
- Remerciements