Petite histoire illustrée de la médecine à l'usage des cancres et des âmes sensibles

Askenasi Robert

• Éditeur: EME Editions
• Année: 2011
• ISBN de l'eBook: 9782806634290
• Sujet: Sciences sociales
• Sujet: Sociologie

Ce petit ouvrage, illustré avec humour et impertinence, résume l'histoire de la médecine de la préhistoire à nos jours ou presque. On y découvrira des choses étonnantes: l'homo sapiens qui trépane, le Mésopotamien qui édite le premier livre de médecine non soumis aux croyances religieuses. On y verra qu'Hippocrate, dont l'éthique est toujours d'application au XXIe siècle, fut vraiment un grand toubib et que les erreurs de Galien furent reproduites avec amour pendant près de 1500 ans...

Introduction

Les études de médecine paraissent longues à certains qui se découragent et optent pour la plomberie ou la dentisterie.

Il suffit de persévérer et souvent vous réussirez.

Évidemment, si d’emblée vous tombez en syncope en regardant cette image d’amputation, essayez plutôt d’entrer dans une banque.

Les joyeux amputeurs.

L’art de guérir

Cette formule est synonyme de médecine. En fait, comme l’a dit si justement Hippocrate : (la citation est latine, mais on en trouve pour la première fois le principe dans ses écrits) PRIMUM NON NOCERE. D’abord ne pas nuire, ce qu’un certain nombre de praticiens interventionnistes à tout crin ont tendance à oublier.

Plus simplement, mon père (un merveilleux médecin à qui je rends hommage) disait que notre rôle est d’abord de soulager. On pense aujourd’hui que tout est facile et indolore. Il n’en a pas toujours été ainsi. Il faut se rappeler que la première opération publique sous anesthésie ne fut réalisée qu’en 1846.

Démonstration publique d’une incision indolore.
D’après un tableau de Robert Hinckley (1882).

La médecine pendant la préhistoire

L’étude des animaux fossiles montre que les êtres préhistoriques étaient sujets à de multiples maladies et blessures. Les fractures étaient très répandues. On sait moins que les arthrites l’étaient aussi même chez les dinosaures (« la goutte des cavernes »).

Certains hommes encore naïfs pensaient que l’érection pouvait impressionner les animaux les plus sauvages, mais il s’agit plutôt d’une invocation aux forces surnaturelles que d’une démonstration du pouvoir de l’homme sur la bête.

D’après une peinture grotesque de Lascaux.

Cela dit, on se reproduisait comme des bêtes et on enfantait sans vergogne. L’accouchement n’était pas considéré comme un acte médical, mais certaines positions qui facilitent la naissance étaient sans doute conseillées. On ne sait si les obstétriciens aidaient les parturientes, mais on peut supposer qu’ils ne portaient pas de blouse blanche.

La femme qui enfante fut découverte en Turquie et date de 5500 ACN.
L’obstètre est un homo sapiens premier modèle qui vécut il y a plus de 70 000 ans.

Les médicaments n’étaient pas encore très répandus. Contre la maladie, on préférait d’ailleurs utiliser des amulettes, ce qui est très écologique, mais sans doute peu efficace.

Le cheval d’ambre (3000 ACN) servait probablement d’amulette et remplaçait avantageusement la « mallette du praticien ».

Les neurochirurgiens contemporains croient avoir tout inventé, mais on pratiquait déjà des trépanations au Néolithique comme le prouvent des crânes dont les perforations harmonieuses et cicatrisées attestent la guérison. On ne peut malheureusement pas établir les indications de ces actes chirurgicaux qui étaient sans doute un peu lourds pour les migraineux (probablement peu nombreux à cette époque qui ne connaît pas le stress).

Crâne trépané du Néolithique.
La position du corps suggère qu’il devait faire froid au moment du décès.

La médecine primitive

On peut essayer de se faire une idée de ce qu’était la médecine préhistorique en étudiant les pratiques des sociétés primitives qui ont survécu jusqu’aux XIXe et XXe siècles.

Les sorciers et les guérisseurs africains utilisent encore des masques qui, portés au cours de danses rituelles, sont censés éloigner la maladie des villages.

Le concept de médecine préventive est développé et largement utilisé. Il suffit de planter un clou dans la « maquette » d’un malade pour l’aider… ou le couler, c’est selon. Cette pratique de charpentier va malheureusement entraîner la raréfaction des couvercles de cercueil de sorte que les morts sont ensevelis dans leur plus simple appareil.

Le masque est utilisé par les guérisseurs du Congo pour éloigner la maladie du village. Le fétiche est Bakongo. On y plante un clou chaque fois qu’on veut invoquer son pouvoir. On peut douter de la sagesse de cette pratique d’où le nom de « pas sage clouté » que l’on donne parfois à cette poupée.

Au lieu d’essayer d’utiliser le bicarbonate de soude ou des régimes alimentaires appréciés des spermatozoïdes mâles, les femmes enceintes portent des fétiches en bois censés influer sur le sexe du futur héritier.

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Table des matières

• Membres de la Faculté de Médecine de l’ULB ayant aimablement prêté leur portrait
• Avertissement
• Introduction
• Dans la collection « Médecine au Quotidien »