Comment je M'appelle
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Comment je M'appelle

Porter un prénom, du déterminisme à la liberté

  1. 264 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Comment je M'appelle

Porter un prénom, du déterminisme à la liberté

À propos de ce livre

"Pourquoi vos parents vous ont-ils donné ce prénom?" A partir de plus de quatre-cent-soixante micro-récits de vie, l'auteur explore avec intelligence et humour les différents déterminismes dont nous héritons avec le prénom qu'on nous donne: ceux de l'ordre familial, de la tradition ou de la religion, de l'Histoire… mais aussi des mandats parentaux. Porter un prénom devient pour chacun l'occasion de renégocier le sens que nous donnons à ce don et d'affirmer notre liberté.

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Informations

Petite histoire administrative des prénoms (1)

Le prénom, nous explique le très sérieux Traité élémentaire de droit civil belge6, permet d’individualiser les membres d’une même famille qui portent le même patronyme (nom de famille). Le prénom est aussi appelé « nom de baptême ». Le port du prénom est obligatoire et figure sur l’acte de naissance.
 
Un ou des prénoms ? Légalement, un seul prénom suffit. Cependant, l’enfant peut en recevoir autant qu’il plaît au déclarant d’en indiquer.
 
Il est d’usage, poursuit notre vénérable Traité, d’en donner plusieurs, généralement ceux du parrain ou de la marraine, parfois d’autres en souvenirs de membres de la famille illustres, ou qui furent particulièrement chers, ou encore d’enfants prédécédés.
 
Les témoignages de ces filiations abondent dans ce recueil. Voici un extrait de celui de
 
Christiane, née à la maison en 1950, à Bruxelles, tout près du Cinquantenaire
 
Je suis la septième et « petite dernière » (avec en tête, l’idée que je serai toujours la petite dernière…) d’une famille de deux garçons et cinq filles.
 
Mes frères et sœurs furent prénommés Didier, Myriam, Françoise, Annick, Marguerite et Albert. Je ne sais pourquoi mon frère aîné s’appelle Didier.
 
Myriam, c’est Marie comme nos deux grands-mères. Françoise : le prénom d’une sœur de ma mère. Annick a un prénom breton parce qu’elle est née à Saint-Malo pendant la guerre. Maggy parce que la première épouse du frère de ma grand-mère maternelle s’appelait Maggy et est décédée prématurément. Albert parce que le frère de mon père s’appelait Albert ; il était aviateur et a été abattu par les Allemands en septembre 1940 au-dessus de l’Angleterre. C’était un « héros de guerre ».
 
Dans ma famille, les prénoms ont manifestement été donnés en référence soit à des ancêtres, soit à des circonstances, soit à un lieu de naissance. Nous portons tous comme prénom supplémentaire celui de Marie et très souvent celui du parrain ou de la marraine. Je crois que c’est très fréquent.
 
La famille, et donc les ancêtres (mon grand-père paternel et mon père étaient passionnés par la généalogie), la religion catholique (vécue de manière très chrétienne par mes parents) et les actes héroïques (le grand-père maternel, chirurgien au front en 14-18 ; l’oncle paternel, aviateur abattu…) ont une certaine importance pour ne pas dire un fameux poids sur les prénoms qu’on nous a donnés… pas seulement sur les prénoms d’ailleurs.
 
Mon père s’appelait Henri, comme plusieurs de ses ancêtres. Ma mère s’appelait Geneviève : je ne sais pourquoi.
 
Le choix des prénoms de la fratrie de Christiane a été mis ici en exergue pour sa valeur emblématique, du moins pour une famille aisée, catholique, probablement conservatrice, belge ou française, du XXsiècle. « Dans nos cultures chrétiennes, explique Françoise Zonabend (…), l’allocation du prénom ne se fait pas au hasard et le donateur délivre un message d’ordre familial et/ou social (…) il peut puiser le prénom parmi ceux portés par les membres des lignées paternelle ou maternelle dont l’enfant est issu (…) » [Zonabend, 2001].

6 DE PAGE H. (1939). Traité élémentaire de Droit civil belge. Principes – Doctrine – Jurisprudence. Bruylant, Bruxelles.

C.

Carine, née en 1952 à Mouscron
Ma maman m’a dit que je devais m’appeler Martine. Puis un jour, alors qu’elle était enceinte, elle a vu un nouveau fromage qui s’appelait Martine et elle a décidé que sa fille ne s’appellerait comme un fromage. Elle a donc proposé Carine (qui y ressemble phonétiquement) et c’est le prénom qui a été retenu.
Carl, née en 1961 à Bruxelles
Je m’appelle Carl, avec un C. Je suis né d’une maman très très jeune (quinze ans) et d’un papa pas très vieux (dix-sept ans). Mon prénom est un mystère pour tout le monde. Pas de Charles, pas d’oncle Carl, pas de Karl (une partie de la famille a des racines luxembourgeoises). Mes parents sont morts, et je n’ai jamais pensé à leur demander, alors que je me suis toujours posé la question. J’ai l’impression parfois que c’est simplement à cause de Carl Perkins, l’homme des Blue suede shoes, dont le tube est contemporain. Allez savoir.
Carlos, né à Bruxelles, 1969
Ce fut un effort pour ma jeune mère de dix-neuf ans de promettre à mon père de me baptiser Carlos, du même prénom que mon grand-père décédé peu avant ma naissance…
Carlos, un prénom que ma mère n’avait pas envie de donner à son bébé… Elle s’y est habituée, mais l’a quand même toujours utilisé à sa manière en m’appelant « Carlo » (sans le S c’est moins dur, trouve-t-elle…). Elle réservait quand même Carlos avec S pour les grandes occasions, quand elle n’était pas contente, et aujourd’hui encore, lorsqu’elle m’appelle Carlos, je sais que j’ai fait un truc de travers…
Moi aussi j’ai dû m’habituer, à l’école, à ce drôle de prénom, alors que tous mes copains avaient des prénoms « normaux » : Thierry, Cédric, Philippe…
Je pense que c’est quand j’ai constaté que les filles trouvaient ça un peu exotique que ce prénom a vraiment commencé à me plaire, comme une paire de chaussures neuves qui commence à se donner…
Carlos Florin : voici l’étonnant assemblage nom-prénom dont j’ai hérité.
Ce nom est donc gravé dans la pierre tombale de feu mon grand-père que j’avais une curieuse satisfaction, presque macabre, à exhiber à ma fiancée qui se demandait pourquoi je voulais l’emmener au cimetière.
Ça m’a toujours fait bizarre de voir mon nom et mon prénom gravé sur une pierre tombale… une sorte de défi ? Un voyage dans le temps ?
Autre chose : « Non, je ne suis pas Espagnol ! » J’ignore combien de fois j’ai dû prononcer cette phrase. En entendant mon prénom Carlos, même les Espagnols insistent : ce n’est pas possible, tu es Espagnol !
C’est pourtant vrai : quel bien-être quand je suis en Espagne. Je m’y sens chez moi (hormis le fait de ne pas connaître la langue, mais c’est décidé, j’apprends…). Alors je leur explique que mon grand-père, qui était Belge, s’appelait également Carlos…...

Table des matières

  1. Couverture
  2. 4e de couverture
  3. De la même auteure
  4. Titre
  5. Copyright
  6. Citation
  7. Avant-propos
  8. A.
  9. L’enquête
  10. B.
  11. Petite histoire administrative des prénoms (1)
  12. C.
  13. Le prénom est un marqueur social
  14. D.
  15. What’s in a name ? Qu’y a-t-il dans un nom ?
  16. E.
  17. Petite histoire administrative des prénoms (2)
  18. F.
  19. L’administration communale (ses inconséquences, ses incuries)
  20. G.
  21. L’administration (une nouvelle de Jehanne Sosson)
  22. H.
  23. La toute-puissance paternelle
  24. I.
  25. Ailleurs : au Congo
  26. J.
  27. Le prénom est une musique
  28. K.
  29. Le prénom est le fil d’Ariane d’une trame de vie
  30. L.
  31. Le projet des parents en filigrane du prénom
  32. M.
  33. Le double exil de Margot
  34. N.
  35. Fidélité invisible
  36. O.
  37. Sylviane et Sylvaine
  38. P.
  39. Éric / écri / et ré-écrit
  40. R.
  41. Sacré Charlemagne
  42. S.
  43. Porter un prénom : un choix, un acte de liberté (1)
  44. T.
  45. Porter un prénom : un choix, un acte de liberté (2)
  46. V.
  47. Porter un prénom : un choix, un acte de liberté (3)
  48. W.X.Y.Z.
  49. Remerciements
  50. Bibliographie
  51. Table des matières