Neuf petits lits sur le trottoir
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Neuf petits lits sur le trottoir

  1. 212 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Neuf petits lits sur le trottoir

À propos de ce livre

Depuis le mois de juin, parents et soignants ne cesent de se battre afin que l'unité d'oncologie pédiatrique de Garches puisse continuer à exister. Le combat se poursuit désormais avec ce livre, cri d'alerte, de rage et d'urgence de Nicole Delépine qui au nom des enfants oubliés de l'hôpital public, donne ici sa version des faits. Ce livre est un livre de combat. Puissent citoyens et soignants s'unir pour qu'à nouveau liberté et respect des droits fondamentaux de l'Homme riment avec médecine libérée du poids des lobbies.

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Informations

Chapitre deux

Neuf petits lits incarcérés,
7 juillet – 7 août

Durant un long mois, le silence atterré du personnel de l’unité et de tout l’hôpital, sous les menaces ouvertes et répétitives des directions, consacra la honte d’un fondateur d’Emmaüs30 et la montée insidieuse de la dictature encore molle.
Le Dr A. présente le samedi 5 juillet, veille de l’évacuation musclée par les CRS, revint le lundi matin vers 9 h à son habitude. Quelle ne fut pas sa stupéfaction, elle qui se croyait bêtement dans un hôpital, de trouver vigiles et barrières métalliques bloquant la porte d’entrée de l’unité côté chapelle et après vérification, de l’autre entrée du service également…
Pour franchir l’obstacle physique des vigiles couchés sur les barrières, protégeant de leur corps impressionnant l’entrée, elle fut contrainte de décliner son identité, sa fonction et de sortir une carte professionnelle. Est-il légal que des vigiles privés exigent des papiers d’identité ?31. Ce médecin exceptionnel vivait depuis des mois une double peine, celle du service se consumant sous le harcèlement du pôle appliquant les consignes venues « d’en haut » et celle de sa famille sous les bombes en Syrie, doublée de la désinformation médiatique sur cette guerre. Trouver la police ou des vigiles à l’hôpital fut particulièrement douloureux pour ce médecin si aimée, admirée des patients à juste raison. En France depuis des décennies après avoir fui une dictature, comment pouvait-elle admettre que le pays des droits de l’Homme soit devenu celui des diktats de la bureaucratie et de l’enfermement des familles résistantes ? Elle confia au journaliste de Mediapart qui l’interrogea en août, que ce que nous vivions avec les patients depuis quelques semaines à Garches avait de tristes relents de ce qu’elle avait vécu et fui en Syrie il y a plus de trente ans32.
Était-ce cauchemar ou réalité ? La figure décomposée de la secrétaire hospitalière habituellement si souriante et accueillante lui montra qu’elle n’avait pas besoin de se pincer. L’unité était à son tour incluse dans l’univers carcéral. À quelles fins ?
Insécurité organisée pour les malades versus sécurité renforcée pour la direction.
Prenant l’ascenseur quelques minutes plus tard, elle arriva anormalement au second où un colosse (sécurité ?) régulait l’entrée de l’étage des bureaux administratifs dont ceux des directeurs. L’ascenseur avait été bloqué au premier. Tant pis pour les patients handicapés, voire en fauteuil roulant, tant pis pour les aides-soignantes et leurs chariots de repas qu’elles durent monter un par un par l’escalier à plusieurs reprises les jours suivants, lors des moments d’angoisse du directeur probablement qui rebloquait le système, et pire, tant pis si danger pour les patients. Le deuxième ascenseur était bloqué également. On ne recule devant rien pour la « sécurité » des directeurs. Délire collectif à force de réunions détachées du réel où on se répète la version officielle et on se convainc progressivement de sa véracité ? Conscience de l’ignominie qu’ils étaient en train d’accomplir (et/ou de laisser faire) et crainte de réactions violentes de familles désespérées ? Ne jamais pousser les gens au désespoir…
Mais « les parents de Garches »33 en avaient tant vu avant d’arriver, ce n’était pas le style d’attaquer physiquement les directeurs ou de les séquestrer ! À force de prendre leurs leçons de management auprès des patrons d’usine, ils pensent peut-être que les désaccords vont se régler avec les mêmes techniques. Mais si eux, du fond de leurs bureaux et salles de réunion, ils ont oublié ce qu’est un malade – cet être humain qui vomit, perd ses urines ou convulse –, les familles le vivent au quotidien et ne peuvent évidemment qu’en tenir compte dans leurs protestations. La Vie est en cause et les patients et leurs proches ne l’oublient jamais.
Les parents sont des personnes conscientes, équilibrées, réfléchies, déterminées et légalistes, insensibles à toute provocation et manipulation. Item incompréhensible de la direction générale en particulier, qui utilise cette façon de « négocier » régulièrement mais avec les familles de Garches, ils tombèrent sur une « race » résistante !
Les familles n’auraient pour rien au monde voulu perdre une petite chance de négociation sereine, la croyant encore possible, s’imaginant encore en démocratie et de surcroît « sanitaire »34. La raison fondamentale de ces parents d’être venus dans cette unité, était de faire soigner leurs enfants pour leur donner toutes les chances de guérison. Combat pour la Vie. Pour cela, elles étaient – et sont – prêtes à tout, y compris l’inacceptable de la part de la direction. Elles ne sont pas venues pour être cajolées mais pour sauver leurs progénitures. Cela n’effleure même pas les officiels et explique leur incompréhension de la « résistance » des familles aux honteuses conditions carcérales imposées. Si on interdisait la visite des associations35, blouses roses, bibliothécaires, rêves d’enfant, artistes, sportifs et autres soutiens habituels des patients, ils allaient bien craquer. Non, les parents choisissent l’endroit dans lequel ils pensent que leur enfant a le plus de chances de guérir et cela efface le reste. Si en plus c’est humain, convivial, tant mieux, mais ce n’est pas le critère déterminant qui reste celui du maximum de chances de guérison.
On eût bien souvent l’impression pendant toute cette période que ce qui manquait le plus à l’hôpital n’était pas un directeur supplémentaire du site, du groupe, du siège, et de multiples directions et sous-directions36, on en découvrit un nombre impressionnant, et jamais au courant de ce qui s’était dit la veille, probablement une tactique, car ils n’étaient pas à la fête non plus, menacés aussi chacun à leur niveau et souvent tremblants et blêmes (plusieurs l’avouèrent entre quatre yeux embués de larmes). Ce qui manquait était un bon psychiatre… Mais on découvrit plus tard que certains pouvaient aussi être à la solde du pouvoir bureaucratique pour harceler et manipuler les médecins et le personnel paramédical. Nouvelle déception.
Blocage des ascenseurs… Ils avaient tout simplement oublié que dans un établissement hospitalier, il y a des malades et que ceux-ci peuvent nécessiter rapidement un transfert d’un service à l’autre. Un des avantages de la localisation de l’unité à Garches était justement l’existence d’un service de réanimation infantile37, contrairement à d’autres centres parisiens dont celui d’A. Paré et de Curie. Cela ne manqua pas de poser problème, lorsque le lendemain, un petit de 5 ans fit une embolie et que nous préférâmes le confier quelques heures à la réa… Y avait-il un ascenseur en état de marche ? Panique.
Et pendant ce temps-là, poursuite des manipulations au siège.
Le 8 juillet, j’avais été convoquée au siège pour rencontrer la nouvelle directrice des affaires médicales chargée pour la première fois de la recherche. Soins et recherche étaient maintenant officiellement mariés à l’AP, ce qui avait été souligné dans le mail adressé à tout le personnel, fait grandement significatif de la « liberté académique » dont se flattait le président de la CME. Ils semblent avoir tous oublié la fonction de soins de l’hôpital et surtout le financement par la sécurité sociale qui a été fondée pour permettre les soins.
J’arrivais accompagnée de mon avocat, ne trouvant pas très sympathique le ton de la lettre, et un des directeurs annoncé pour me recevoir, précisément celui qui depuis des mois multipliait les moyens de faire fermer l’unité avec un mépris total de ses interlocuteurs, y compris une mère endeuillée. De fait, il était surprenant de me convoquer avec trois directeurs haut placés du siège, moi simple praticien hospitalier (le titre de médecin est enterré depuis 1984 – pas le livre « 1984 » du même nom, pourtant prémonitoire, mais le décret qui a tout changé dans la position des médecins hospitaliers). La bureaucratie a pris le pouvoir à cette époque des années Thatcher cachées en France par un pouvoir officiellement socialiste mais aux ordres des financiers. Déjà.
Ainsi dix jours avant ma retraite, cette convocation sentait la menace. Je n’avais pas eu l’honneur de discuter une seule fois avec ces messieurs sur les conditions les plus favorables pour l’unité depuis neuf mois en octobre 2013, date à laquelle le directeur et le président de la CME du groupe avaient fait semblant de chercher une solution pérenne. Puis plus rien. Deux réunions avec l’association Amétist où je fus tolérée mais aucune négociation, aucun échange véritable, des informations sur l’ukase formellement refusé par la présidente d’Amétist, qui prévint que tous les recours juridiques tomberaient…38
Aucune réponse malgré de nombreuses lettres par mail puis recommandées de novembre à juin 2014, adressées aux différentes strates de la bureaucratie de l’APHP. Mépris total jamais connu antérieurement au cours des précédentes évolutions du service, Hérold, Robert Debré, Avicenne puis Garches. La direction générale de l’APHP et les services ministériels nous avaient reçus, associations syndicats et moi-même régulièrement et courtoisement de 1987 à 2004. Un tel mépris bureaucratique du citoyen, fut-il employé, est nouveau, mais semble malheureusement généralisé. Démocratie en voie d’extinction.
Quelle ne fut pas notre surprise teintée d’amusement lorsque le directeur du cabinet du directeur général expliqua « qu’ils avaient découvert que je n’avais pas fait les démarches pour ma retraite » et qu’ils m’avaient convoquée à trois (dont le directeur adjoint des affaires juridiques) pour m’informer que je ne serai plus rémunérée à partir du 18 juillet. Je me permis avec jubilation de leur faire remarquer qu’ils étaient mal renseignés sur leurs services. Ancienne de l’APHP, j’avais dû multiplier les demandes de reconstitution de carrière depuis les années 67 dans différents hôpitaux de l’institution. Celle-ci est une entité juridique unique (quand cela l’arrange seulement), mais les bureaux sont disséminés. Il m’avait fallu découvrir que pour les traces de mon externat à Trousseau (dernier concours avant sa suppression…), il fallait demander non pas à Trousseau mais au siège du groupe auquel est rattaché Trousseau, un parcours du combattant datant de quelques mois…
Quel jeu avaient-ils voulu jouer avec cette fausse information ? Me faire peur ? Un vieux dinosaure comme moi ? Je n’ai pas bien compris. L’objet réel était probablement le deuxième point rapidement escamoté de la transmission des dossiers. Je précisais que pour toute transmission médicale, je me conformerai au désir des parents et au respect du secret médical et du code de déontologie. Grâce à la présence efficace de mon avocat, que je remercie une nouvelle fois de sa présence salvatrice et à ses quelques remarques explicites, la réunion s’arrêta là. Elle n’était que l’expression de ce qui allait dominer les semaines suivantes, le harcèlement et les tentatives de déstabilisation des médecins convoqués en urgence le matin pour l’après-midi avec le directeur du pôle, ou avec le directeur de cabinet du DG, le même qui avait pris « tellement soin » de ma retraite. Maître C. lui avait fait remarquer que l’APHP était bien bonne mère : combien y avait-il de médecins praticiens hospitaliers dans l’établissement convoqués par trois directeurs du siège pour être aidé dans son problème de papiers de retraite ? Ou étais-je la chouchoute ??
En tout cas, nos avocats infiniment dévoués dans ce combat tentèrent de nous protéger. Les médecins refusèrent régulièrement ces réunions pièges inopinées, précisant qu’elles souhaitaient être reçues en leur présence. Le directeur du site alla jusqu’à nier que l’un d’entre eux qui l’avait appelé soit réellement son avocat pour rappeler, piteux, le dimanche suivant admettant son erreur. Néanmoins jusqu’à la fermeture improvisée, ils multiplièrent les lettres recommandées, les mails, les appels téléphoniques, les descentes directes dans leur bureau, s’installant pour parler de leur avenir… « Je n’ai pas le temps de parler ni de penser à l’avenir, j’ai des patients à soigner ». L’une d’entre elles eut par exemple un mail le jeudi pour le vendredi. Elle refusa, ayant par ailleurs effectivement un enterrement. Il proposa de nouveau de venir la voir le samedi puisqu’elle était de garde. Chaque jour, un mail la convoquant amicalement au début, puis de plus en plus autoritairement. Le harcèlement bien décrit dans les livres sur le sujet du management moderne et destructeur appliqué à l’hôpital. La direction médico-administrative voulait les contraindre à renoncer au respect du secret médical, à violer la volonté des familles. De même, le refus d’organiser des consultations de « transition » avec des oncologues non choisis par les familles était obligatoire. Accepter eut été trahir les familles qui n’acceptaient pas cette hypothèse et qui, dans le cas d’un échec de la survie de l’unité, seraient bien assez grandes pour trouver un point de chute. Ce ne sont pas des handicapés mentaux.
Le harcèlement procédait d’injonctions paradoxales permanentes. Le service fermerait, vous n’auriez plus le droit de faire des chimios à partir du 3 août, ni d’hospitaliser des patients mais ils devaient fournir une liste de gardes et de vacances. Pour les caresser dans le sens du poil par moments, on leur soufflait qu’on allait obtenir de l’ARS de prolonger jusqu’à décembre et quelques heures plus tard, on leur reprochait d’exercer sans les diplômes adéquats (ce qui était faux !).
L’ARS et avant elle la HAS et le ministère avaient laissé faire… Heureusement, un chevalier blanc arrivait à mettre de l’ordre à Moscou.
Le 10 juillet, les grévistes toujours en grève, accueillis au chaud et confortablement dans l’école du père Bruno, à une quinzaine de km de Garches et accompagnés à distance par une cinquième personne près de Bordeaux, décidèrent de se rendre devant le palais de justice pour l’audience sur voie de fait suite à la plainte de l’association Amétist. Devant le renforcement des rétorsions dans l’unité sur les familles privées de visites amicales si importantes – même les blouses roses et autres associations se virent refusées ! – et sur le personnel harcelé, elles décidèrent d’arrêter la grève de la faim en ce lieu confortable mais éloigné de Garches. Elles espéraient que cela serait considéré comme mesure d’apaisement, mais c’était mal connaître l’homme que l’on croyait humain venu d’Emmaüs et qui avait pourtant écrit un livre sur les conflits d’intérêts. Mais n’était-il qu’aux ordres d’en haut, lui aussi ?
Était-il tenu par le ministère ou par d’autres ? Allez savoir. Son frère Emmanuel, patron du département d’éthique à l’APHP, qui serait aujourd’hui à l’ARS, avait assuré la présidente d’Amétist de son soutien mais disait ne rien pouvoir faire… Qui pouvait quelque chose dans cette quasi-dictature dans laquelle nous vivons ? À quels niveaux se situent les décideurs ? En France ? On finit par se demander, surtout après l’histoire du petit Anglais recherché par Interpol, histoire qui ressemble comme deux gouttes d’eau à celle de nos patients. C’est encore plus grave si c’est un drame international.
Dès le 7 juillet, suite à l’évacuation de la chapelle de la veille, avaient débuté des journées effroyables pour les patients, pour le personnel médical et paramédical, qui avaient la sensation vraie ou fausse qu’on voulait les pousser à la faute, effrayer les parents pour qu’ils décident de partir eux-mêmes. Ils n’avaient pas compris qu’ils venaient d’ailleurs et n’avaient aucune envie d’y retourner.
Les refus de patients convoqués ou pas, s’accumulèrent. On était sur la liste ? Et alors ! On était refusé quand même, les critères changeaient d’un jour à l’autre. Certains arrivaient à entrer, d’autres non. Une tante d’un enfant ayant fait 800 km ne put le visiter. Des people soutenant l’unité depuis longtemps ne purent entrer, prenaient des photos devant les grilles, qu’on retrouvait sur leurs pages facebook ! Quelle image pour l’hôpital ! Un papa rouennais, avec lequel j’étais en contact depuis mi-juin, vint nous consulter le 4 juillet avec son petit de 11 mois et sa famille. L’entrée était encore libre, les vigiles devant la chapelle occupée. Il était égaré et souhaitait absolument faire prendre son petit par l’équipe, car déclaré perdu en province et Île-de-France. Son fils allait être inclus dans un essai thérapeutique. Cela le contrariait beaucoup car il allait recevoir un traitement expérimental peu testé. Le papa souhaitait vraiment que nous le soignions avec les traitements connus. Nous l’examinâmes et trouvâmes ce petit, certes atteint d’une maladie avancée, en bonne forme générale. Son état ne justifiait en rien qu’on ait annoncé aux parents un décès probable dans les trois semaines. Les médecins craignaient-ils un accident thérapeutique rapide non exc...

Table des matières

  1. Couverture
  2. 4e de couverture
  3. Du même auteur
  4. Titre
  5. Copyright
  6. Dédicaces
  7. Liberté
  8. Prologue
  9. Chapitre un
  10. Chapitre deux
  11. Chapitre trois
  12. Chapitre quatre
  13. Chapitre cinq
  14. Chapitre six
  15. Chapitre sept
  16. Annexes
  17. Table