Pensées vitales
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Pensées vitales

À propos de ce livre

Les pensées vitales et leur pratique unifient et réconcilient tout notre être. Elles remettent notre maison personnelle sur ses vraies bases.Elles permettent aussi de réconcilier et d'unifier le cosmos, la nature, dont nous faisons partie. C'est notre maison commune que nous partageons avec tout le vivant que nous construisons.Nous faisons alors de nos vies une oasis pour les humains et les non-humains.

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Informations

Année
2021
Imprimer l'ISBN
9791037742322

I

Les pensées vitales

L’entrée des pensées vitales pourra paraître bien sombre. L’objectif est simplement de ne pas se voiler la face. Alors nous pouvons prendre conscience et avancer. L’espérance n’est pas au bout du chemin, elle est le chemin dès que nous nous éveillons et que nous nous levons pour une belle marche. C’est vrai, des arbres meurent, des forêts même disparaissent, mais un regard attentif permet aussi de repérer les jeunes poussent pleines de promesses.
A) Comme point de départ, un diagnostic s’impose : notre Terre va mal
1) Nous sommes entrés dans l’ère de l’anthropocène
Il s’agit d’un nouvel âge géologique où l’action de l’homme influence la vie de la Terre, notamment le climat. C’est une rupture historique dans la manière dont l’être humain habite la Terre. Avant, il s’agissait d’aménager la Terre à notre avantage ; désormais, nous bousculons l’ordre de la Terre et ainsi nous la rendons de moins en moins habitable pour les humains et pour les non-humains. La Terre se réchauffe dangereusement du fait de l’action de l’homme. C’est toute la vie qui en est modifiée. Nous parlons de la sixième extinction de masse des espèces, la dernière étant celle des dinosaures.
La situation est tellement dégradée que c’est la possibilité même de la vie pour les générations futures, humaines et non humaines, qui est en péril. Bruno Latour avertit : « La question qui se pose à nous, aujourd’hui, est celle de l’habitabilité du monde et de la menace qui pèse sur elle. » (14) Nous ne sommes pas seuls au monde, notre manière de vivre impacte l’ensemble du vivant.
C’est surtout depuis les années soixante-dix que la trace des humains sur le système Terre s’est aggravée. Trois indices ne cessent de se dégrader : les forêts disparaissent à un rythme accéléré ; les rejets de gaz à effet de serre augmentent continuellement ; l’érosion des sols se poursuit.
Nous consommons trop (du neuf, des vêtements, le numérique, par exemple) ; nous fabriquons et utilisons trop de produits chimiques ; nous circulons trop (les hommes et les marchandises).
Nous approchons des limites d’exploitation de la planète. Nous consommons trois fois ce que nous avons. Une dette se constitue payée par le Tiers-Monde dont nous pillons les ressources et par les générations futures.
Nous arrivons à un point de rupture. C’est tout l’édifice de la vie qui est menacé d’effondrement. Les indices de cet effondrement déjà en cours ne manquant pas : la qualité des sols qui se dégrade, le manque d’eau, la pollution de l’air, de l’eau, des océans, le réchauffement de la planète, les crises sanitaires, l’effondrement du nombre des espèces et du nombre de chaque espèce.
Nous avons déjà eu à faire face à l’effondrement de civilisations, mais il était partiel et localisé. Aujourd’hui, l’effondrement peut être planétaire. La guerre contre la nature est également le terrain d’une guerre entre les êtres humains. La désertification, les inondations, le réchauffement climatique, la dégradation du milieu de vie, la surpopulation chassent les hommes, en fait des migrants, des réfugiés, des déplacés. Partout, les injustices et les inégalités sociales s’accroissent. Des guerres de l’eau et des conditions de vie commencent déjà à éclater de par le monde. Les différentes pénuries de ressources sont le creuset de futures barbaries. À l’intérieur des sociétés, la condition des femmes est d’être dominées, opprimées. La condition des enfants, des jeunes, des personnes âgées, des minorités, des plus défavorisés, n’est bien souvent guère enviable. Les deux catastrophes écologiques et sociales, nous le pressentons, sont liées. La guerre contre la nature et la guerre entre les humains sont les deux faces d’une même réalité.
2) Nous constatons qu’un catalogue de dégradations et des connaissances sur ce qui se passe ne suffisent pas pour que l’être humain change
Notre maison brûle… Nous savons déjà que dans les prochaines années, nous allons devoir habiter une maison largement abîmée. Et, le pire, c’est que nous regardons ailleurs, selon la célèbre formule de Jacques Chirac à Johanesbourg.
Cette maison, c’est la maison des humains, et aussi une maison partagée avec tout le vivant. C’est « la maison commune » pour reprendre l’expression heureuse du pape François dans son encyclique Laudato Si.
Il nous faut commencer par une prise de conscience de la souffrance du monde ; il nous faut écouter et entendre les « cris de la Terre », des humains et des non-humains.
Nous savons beaucoup, mais nous ne croyons pas. Nous ne croyons pas ce que nous savons. Les données ne nous convertissent pas. Or, sans notre consentement actif, nous ne pouvons changer. Nous disons : « Il n’est pas certain que cela se passe… »
Nous ne voulons pas regarder la vérité en face, voire, nous retardons les décisions.
Nous ne voulons pas voir que nous vivons dans un monde limité et fini.
Nous n’aimons pas suffisamment la Terre et la vie. Nous sommes en état de mort émotionnelle. Nous ne sentons pas en nous le désir de changer.
Cela se traduit par une écologie superficielle contraire d’une écologie profonde. L’écologie souvent reste dans l’anthropocentrisme et le dualisme en parlant de l’homme et de son environnement. Baptisme Morizot parle d’écopaternalisme. L’être humain se présente comme le réparateur, le protecteur et le gardien de la nature.
Il est le « jardinier de Dieu », son intendant en ce monde, le gestionnaire de la nature, pour reprendre une certaine lecture de la tradition biblique dont nous héritons.
Des mesures telles que les végétalisations des villes, les pistes cyclables, l’agriculture biologique, la protection de la nature, de la biodiversité, les énergies renouvelables, la rénovation des logements, sont nécessaires pour une mutation écologique, mais elles ne peuvent suffire.
Elles doivent s’inscrire dans un changement plus profond, un changement d’être. Il nous faut aller au-delà de la conséquence qu’est le changement climatique et des solutions à y apporter. Il nous faut aller à la racine du problème. Il s’agit de refonder notre rapport au vivant. Nous avons à passer de ce que l’on sait à ce que l’on fait et plus encore à ce que l’on est. Nous sommes une partie du vivant. En concomitance, le rapport entre les humains peut alors évoluer vers une société du respect et de la reconnaissance.
B) Une analyse : l’être humain occidental est séparé de la nature dont il fait pourtant partie
1) L’être humain a un lien organique avec le vivant, mais il a perdu le lien de l’esprit avec le vivant, le lien sensible. La dissociation du corps et de l’esprit place la nature loin de l’être humain
L’être humain a oublié qu’il appartient à la Terre. Les Kogis considèrent que nous sommes devenus « un peuple flottant ». Le mot humanité renvoie à la Terre et pourtant l’être humain est devenu autocentré, hors-sol. Il est désincarné de la Terre.
La philosophe Simone Weil remarquait déjà que le capitalisme et la société moderne conduisent l’être humain au « déracinement ». (15)
Bruno Latour pour parler de la Terre reprend le concept d’un vaste organisme vivant autorégulé appelé Gaïa de James Lovelock : « La Terre n’est ni un globe ni l’environnement dans lequel évoluent les vivants : la Terre est une mince pellicule à la surface du globe, la biosphère, que les vivants ont rendue habitable. Par exemple, quand les bactéries ont commencé à rejeter de l’oxygène. Ou quand les arbres sont apparus : il a fallu très longtemps pour qu’émergent des êtres capables de s’en nourrir, ce sont les lichens, les champignons et une multitude d’insectes et de micro-organismes. Je trouve très frappante cette inventivité du vivant, cette capacité à faire émerger des organismes adaptés au milieu. » (16)
C’est sur cette Terre que la vie s’est incarnée.
Beaucoup n’ont plus conscience de l’appartenance de leur corps au terrestre et ses multiples visages : l’énergie dans la matière, l’eau, l’air, la terre, la lumière… mais aussi les bactéries, les virus, les microbes…
Notre corps n’est pas séparé de la nature, c’est notre esprit et notre culture qui nous en dissocient.
Comme l’expriment les peuples racines, l’équilibre est rompu.
L’être humain va devoir redécouvrir que non seulement par son corps il est immergé dans la nature dont il fait partie, mais que son esprit est également immergé dans la nature. Bien plus encore, corps et esprit, indissociablement, nous sommes immergés dans la nature et la nature nous immerge. Nous sommes incarnés à notre Terre et la Terre est incarnée en tout notre être. En prendre conscience, c’est le chemin de la vie.
Actuellement du fait de notre perte de conscience nous sommes amputés d’une grande partie de notre être. Notre développement n’est pas plénier.
La conséquence, c’est que l’être humain est séparé, anthropocentré et dualiste. Il voit la nature comme extérieure à lui. Il entretient avec elle une relation instrumentale, un pragmatisme utilitariste.
Carl Gustav Jung constate : « À mesure que la connaissance scientifique progressait, le monde s’est déshumanisé. L’homme se sent isolé dans le cosmos, car il n’est plus engagé dans la nature et a perdu sa participation affective inconsciente avec ses phénomènes. » (17)
Jacques Tassin explique, quant à lui, dans son livre Pour une écologie du sensible : « La modernité se plut à reconnaître un dualisme entre l’individu charnel revêtu de sa culture, promis aux perceptions illusoires, et le monde réel, immense figure mathématique à laquelle seule la raison accédait. »
Et pourtant poursuit-il : « Une nappe phréatique du sensible baigne en permanence les êtres vivants et les met en correspondance. »
L’homme a perdu son ancrage dans cette matrice primitive appelée de différents noms : la matrice Terre, la Terre-Mère, la Grand-Mère, la mère maternelle, le monde originel.
Bruno Latour relève : « La modernité a pris forme à partir du XVIe siècle avec l’émergence de la science, de la technique et de l’économie. Elle nous a donné une capacité inédite d’agir sur le monde. La réponse spontanée de cette modernité face à la menace c’est : accélérer, recourir à la technique, augmenter l’humain, voire pour certains chercher une autre planète. Bref, fuir le monde. C’est ce que j’appelle « la politique du hors-sol ». Avec le confinement, nous voici obligés de r...

Table des matières

  1. Préface
  2. Introduction
  3. Première partie
  4. I
  5. II
  6. Deuxième partie
  7. Les peintres peuvent nous aider à cheminer
  8. I
  9. II
  10. III
  11. IV
  12. V
  13. VI
  14. VII
  15. Conclusion
  16. Notes bibliographiques
  17. Table des illustrations