
- 152 pages
- French
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- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
À propos de ce livre
Le fabliau (du picard, lui-même issu du latin "fabula", en français: fable, "petit récit") est le nom donné dans la littérature française du Moyen Âge à de petites histoires simples et amusantes, définies comme des contes à rire en vers. Leur vocation est de distraire ou faire rire auditeurs et lecteurs, mais ils peuvent prétendre offrir une leçon morale, parfois ambiguë. Ils comportent très souvent une satire sociale, qui concerne de façon récurrente les mêmes catégories sociales: le clergé, vas et haut, les villains (paysans), les femmes.Parmi la multitude de fabliaux amassés, ceux recensés ici sont plutôt osés, grivois, la tromperie visant toujours à l'adultère; parfois scatologiques aussi.
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Informations
INTRODUCTION
A) La poésie médiévale
Le Dit ou Ditié était une pièce de poésie qui contenait un enseignement, une instruction, ou le récit d’un fait, c’est-à-dire d’une belle ou d’une mauvaise action.
Les Lais étaient des récits d’aventures, dont le but était ordinairement de louer quelqu’un, ou de le blâmer, en vue de le corriger.
Les Complaintes avaient pour objet quelque triste aventure, et servaient à témoigner les regrets de la mort de quelqu’un, ou à déplorer son triste sort. Mais les pièces les plus communes, et vraisemblablement les plus anciennes, étaient les Chansons ou les Contes (dont les Fabliaux).
Les Chansons fort en vogue, surtout dans le XIII° siècle, étaient de diverses sortes, et portaient différents noms. Il y en avait de pieuses, d’amoureuses et de badines.
Les Sonez, forts différents des Sonnets que nous connaissons de la Renaissance et la période classique, étaient une de ces espèces de Chansons.
Au XIV° siècle, coexistaient Virelais, Balades et Servantois. Les Virelais étaient composés de trois couplets ou strophes, et presque toujours d’un refrain à la fin de chaque couplet. Les Balades ne différaient en rien du Virelai, selon Eustache Morel, surnommé Deschamps, poète du XIV° siècle, auteur d’un Art de faire Chansons, Balades, Virelais et Servantois.
Les Servantois ou Sorvantois étaient, quant à eux, des sortes de Chansons suppliantes, ce caractère particulier étant à l’origine de ce nom. Il y en avait de pieuses adressées à la sainte Vierge, et d’autres amoureuses. Les sottes Chansons étaient comme les Servantois, mais satiriques.
Les contes ou récits d’aventures gaies, vraies ou fausses, pour divertir et amuser, se nommaient Fabel, Fablel, ou Fabliau. Les anciens poètes français (trouvères ou ménestrels) employaient, dans leurs compositions, des vers de différentes mesures. On en trouve de six pieds, de cinq, de quatre et de deux pieds et demi (!) ; mais dans leurs grands vers de dix ou douze syllabes, soit cinq ou six pieds, ils n’étaient pas forts exacts observateurs de la césure.
Leurs vers sont rimés, comme ceux d’aujourd’hui1. Si tout ne rimait pas forcément, ces poètes se donnaient la licence de faire rimer en corrompant, suivant le besoin, la terminaison des mots. Ils faisaient ainsi rimer Pierre avec pardon, en disant Pierron ; Charles avec repos, en corrompant le prénom, et le prononçant Challos, ou Charlot. Ce n’était pas à l’égard des noms seuls qu’ils pratiquaient, mais aussi pour tous les autres mots, dont ils changeaient et altéraient sans aucun scrupule la forme pour l’ajuster à leur rime. Ainsi, Jean de Mehun, dans son Roman de la Rose, fait rimer aime avec vilain, en changeant le verbe en ain :
Gentillesce est noble, et si l’ain
Qu’el n’entre mie en cuer vilain.
Une aussi grande licence ne contribue pas peu à les rendre difficiles à entendre. Ceux qui ont fait des poèmes épiques en alexandrins sont encore plus ardus, parce qu’ayant voulu quelquefois faire jusqu’à cinquante ou soixante vers de la même rime…
De même, ils ne distinguaient pas la rime masculine de la féminine, comme depuis le XVII° siècle, soit après Clément Marot.
C’est dans les Fabliaux surtout, que ces poètes font paraître le plus de génie. On y trouve une heureuse simplicité, des narrés intéressants, des images vives, des pensées fines, des expressions énergiques, une agréable variété, de la conduite et de l’ordonnance, mais aussi parfois une liberté quasi-totale de ton, comme dans le Pet au Vilain, l’Écureuil, Estormi, etc.
Non seulement ces Fabliaux ont été lus et appréciés, mais on n’a pas dédaigné de les copier quelquefois, ou du moins d’emprunter d’eux le fond de leurs plus ingénieuses productions2. Au point que même Boccace, lors-qu’il étudiait à l’Université de Paris, en avait lus, et a su en tirer profit. Son Décaméron renferme plus de dix nouvelles absolument semblables, ou presque toutes composées des seuls Fabliaux qui se lisent dans le manuscrit de l’Abbaye de St-Germain-des-Prés. La sainte Léocade du même manuscrit, et le Fabliau de Charlot le Juif, n’ont pas été inconnus à Rabelais. L’un et l’autre lui ont fourni, selon toutes les apparences, ses longues et fréquentes tirades sur les Papelards[…] De même, on ne peut douter que Molière n’ait lu le même manuscrit et le Roman des Sept Sages de Rome, et qu’il ne s’en soit servi pour composer une de ses principales scènes de son Georges Dandin[…] En lisant le Fabliau du Vilain Mire, on aura de la peine à se persuader qu’il ne lui ait point servi pour composer sa comédie du Médecin malgré lui. La Fontaine a également puisé son inspiration chez ces trouvères ; ses Contes des Rémois, du Cuvier, et du Berceau, ne sont que des traductions, mot à mot, des Fabliaux de Constant Duhamel, du Cuvier, de Gombert et des deux clercs. Pareillement, Balzac s’en est inspiré dans ses Contes drôlatiques.
L’usage où étaient nos anciens poètes de nommer toutes les choses naturelles par des termes que la politesse a bannis depuis du langage, les fait passer pour grossiers et obscènes ; mais on ne fait point attention que cet usage ne leur était pas particulier, et que ces mêmes termes qu’on leur reproche, étaient employés sans scrupule par les personnes les plus graves et les plus polies. On s’exprimait ainsi dans les siècles éloignés de nous. On n’était point scandalisé des mots, ni des choses qu’ils signifiaient ; on ne se scandalisait que du mauvais usage qu’on en faisait, et des mauvaises actions qui indiquaient la corruption du cœur. On était alors plus simple, et par conséquent moins mauvais.
B) Fables et fabliaux
a) Une fable est un court récit en vers ou en prose qui vise à donner de façon plaisante une leçon de vie. Elle se caractérise souvent par un récit fictif de composition naïve et allégorique mettant en scène des animaux qui parlent, des êtres humains ou d’autres entités à l’aspect animal, mais personnifiés. Une morale est exprimée à la fin ou au début de la fable. Celle-ci est parfois implicite, le lecteur devant la dégager lui-même.
Le mot fable vient du latin fabula (« propos, parole »), qui désigne le fait de parler en inventant (d’où dérive aussi le terme « fabuler »). En grec, il n’y avait pas non plus de mot spécial pour nommer le genre de la fable, qui était désignée par le mot signifiant récit : μύθος (qui a donné le mot « mythe »3). Pour référer au genre, l’usage se répand très tôt de désigner les fables comme des aesopica (littéralement : « propos d’Ésope »), ce qui se traduira au Moyen Âge par ysopets ou isopets.
La fable est une forme particulière d’apologue, qui désigne tout récit à portée moralisante. Elle se distingue de la parabole, qui met en scène des êtres humains et laisse le sens ouvert à la discussion. Elle se distingue aussi de l’exemplum, qui est un récit présenté comme véridique. Elle est distincte enfin du fabliau, qui est un conte satirique ou moral, souvent grivois, dont le genre s’est épanoui en France entre le XIIe siècle et le XIVe siècle.
b) Le fabliau (du picard, lui-même issu du latin fabula qui donna en français « fable », signifie littéralement « petit récit ») est le nom qu’on donne dans la littérature française du Moyen Âge à de petites histoires simples et amusantes, définies par Joseph Bédier comme des contes à rire en vers. Leur vocation est de distraire ou faire rire les auditeurs et lecteurs, mais ils peuvent prétendre offrir une leçon morale, parfois ambiguë.
Les fabliaux sont donc de courts récits populaires, parfois en vers, le plus souvent satiriques. Ils commencent généralement par une phrase d’introduction du narrateur et se terminent par une morale.
Même s’ils comportent une visée morale, celle-ci n’est souvent qu’un prétexte. Les fabliaux visent la plupart du temps surtout à faire rire. Pour cela, ils recourent à plusieurs formes de comiques :
— comique de gestes : coups de bâton, chutes…
— comique de mots : répétitions, patois, jeux de mots, expressions à double sens, quiproquo…
— comique de situation : le trompeur trompé, renversement de rôles maître-valet, mari-femme…
— comique de caractère : crédulité, hypocrisie, gloutonnerie…
Ils comportent très souvent une satire sociale, qui concerne de façon récurrente les mêmes catégories sociales : les moines, les vilains (paysans), les femmes.
Au début du XXe siècle, le philologue français Joseph Bédier estimait à près de 150 ces récits écrits entre 1159 et 1340, en majorité dans les provinces du nord-Picardie, Artois et Flandre (langue d’oïl). Une partie de leurs sujets appartient au patrimoine de tous les pays, de tous les peuples et de toutes les époques ; certains sujets sont apparus spécifiquement en Inde ou en Grèce ; mais la plus grande quantité de ces fabliaux est née en France, ce que prouvent soit les particularités des mœurs décrites, soit la langue, soit les indications de noms historiques ou encore d’événements.
Les auteurs en sont des clercs menant une vie errante, clercs gyrovagues ou clercs goliards, des jongleurs, parfois des poètes ayant composé d’autres façons, des poètes-amateurs appartenant à des ordres différents du clergé. Dès lors, bon nombre de fabliaux sont anonymes et, si nous connaissons certains auteurs par leur nom, c’est là que se limite notre science.
Le public auquel s’adressaient les auteurs des fabliaux appartenait surtout à la bourgeoisie (même si parfois ces fabliaux pénétraient la haute société). C’est pourquoi leur conception du monde reflète majoritairement l’esprit de la bourgeoisie. Dans la forme des fabliaux on ne trouvera ni perfection, ni variété : la versification est monotone avec ses vers octosyllabiques – ou décasyllabiques – disposés par deux (ou encore disposés de la manière la plus simple), les rimes sont plates et souvent incorrectes et le style tend vers la négligence voire la grossièreté. Ce qui caractérise le récit c’est la concision, la rapidité, la sécheresse, et l’absence de tout pittoresque. Pour donner aux fabliaux une certaine dignité littéraire on ne trouve que la rapidité dans l’action et la vivacité des dialogues.
C) Lses conteur : trouvères, ménestrels et goliards
1) Les ménestrels ou ménestriers
Le ménestrel faisait partie des domestiques des cours seigneuriales (littéralement, leur nom, qui vient du bas-latin ministralis, serviteur, signifie justement petit domestique) et sa tâche était de distraire le seigneur et son entourage avec des chansons de geste (histoires qui parlaient de pays éloignés ou qui racontaient des événements, réels ou imaginaires) ou leur équivalent local.
Les cours seigneuriales devenant plus raffinées et plus exigeantes, les ménestrels y furent finalement remplacés par des troubadours et beaucoup se firent ménestrels errants, s’adressant au public des villes. Sous cette forme, l’art des ménestrels a continué à être exercé jusqu’au milieu de la Renaissance, bien qu’il n’ait cessé de décliner dès la fin du XVe siècle. À partir du XIVe siècle, il fait partie d’une corporation, la ménestrandise.
À Paris, l...
Table des matières
- Sommaire
- INTRODUCTION
- Boivin de Provins
- Le Boucher d’Abbeville
- De l’Écureuil
- Estormi
- Gombert et les deux clercs
- Le Pet au vilain
- Le Prêtre crucifié
- Le Prêtre Teint
- Les Tresses
- Le Vilain de Bailleul
- Le sentier battu
- De l’évêque qui bénit sa maîtresse
- De celui qui enferma sa femme dans une tour
- Le chevalier à la trappe
- De la femme qui voulut éprouver son mari
- Le Meunier d’Aleus
- Le consolateur
- Frère Denise, Cordelier
- La Bourse pleine de sens
- De la Vieille qui séduisit la Jeune Femme
- Du pauvre Clerc
- Auberée
- Du Chevalier qui confessa sa Femme
- De la Dame qui attrapa un Prêtre, un Prévôt et un Forestier
- Le Sacristain de Cluny
- La longue nuit
- De la Bourgeoise d’Orléans
- Du Curé qui aimait la Femme d’un Villain
- De la Femme qui fit trois fois le tour des murs de l’église
- La Robe d’écarlate
- De la Dame qui fit accroire à son mari qu’il avait rêvé
- Le Revenant
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