La Pandémie en science-fiction
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La Pandémie en science-fiction

  1. 164 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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La Pandémie en science-fiction

À propos de ce livre

Confinements successifs, mise au pas de l'économie, saturation des hôpitaux, pénuries, isolement, augmentation des inégalités intra et internationales: l'apparition du SARS-Cov-2 fin 2019 a engendré un bouleversement sans précédent de l'équilibre mondial. Agissant comme un révélateur, la pandémie de Covid-19 a soulevé des questions essentielles sur notre capacité à "faire société", aussi bien que sur notre rapport à l'écosystème. La science-fiction représente en la matière, et comme bien souvent, un champ de réflexion particulièrement fécond pour penser la situation contemporaine: aussi le présent volume s'attache-t-il à mettre en lumière le motif de la pandémie dans l'imaginaire science-fictionnel. Du XIXe siècle à nos jours, dans la littérature comme au cinéma, il s'agit d'analyser comment la science-fiction s'empare de ce thème, et permet de penser les différents enjeux d'une épidémie et ses conséquences individuelles et collectives.

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Informations

Année
2021
Imprimer l'ISBN
9782322388417
ISBN de l'eBook
9782322388929

La bande à bacilles
La belle époque des agents pathogènes
dans la littérature de merveilleux scientifique
(circa 1880-1930) ?

Alexandre Marcinkowski
Chercheur indépendant
Les années 1880-1930 sont marquées par un certain triomphe de la science médicale, avec l’essor de la microbiologie et de l’immunologie, mais également par l’émergence d’une littérature d’anticipation sur le sujet microbien et de l’infiniment petit.
En 1892, le physiologiste Charles Richet (1850-1935) publiait l’ouvrage Dans cent ans. Le livre avait connu, peu auparavant, l’honneur de paraître en une série d’articles dans une revue d’excellence, sous le même intitulé16. Richet, médecin réputé, lui-même fils de médecin, et directeur de 1878 à 1902 de la Revue scientifique, dite « revue rose » du fait de la couleur de sa couverture, reste connu pour des travaux scientifiques touchant essentiellement à la biologie, ponctuellement à l’aéronautique, mais également comme littérateur17.
Dans cent ans se veut une réflexion prospectiviste tant dans les domaines politique, économique que social et scientifique. Richet envisageait le perfectionnement de l’hygiène publique et la mise en place d’une véritable politique de vaccination, notamment contre la syphilis, afin de mieux réglementer la prostitution. Il restait persuadé que les maladies infectieuses seraient vaincues18.
Dans une approche plus littéraire, Richet a consacré au savant et aux microbes un petit récit sous le pseudonyme de Charles Epheyre. Dans « Le microbe du professeur Bakermann », Richet touchait à un point essentiel : la capacité du savant à manipuler le vivant, l’infiniment petit pour le rendre malfaisant19. Le laboratoire devenait tant le lieu de production mortifère qu’un espace de contagion possible. Le professeur Bakermann, du récit d’Epheyre, parviendra, certes, à vaincre l’épidémie, mais celle-ci s’étant propagée à l’Europe, elle fera 684 539 morts. Pourtant, ce n’est pas par la vaccination que Bakermann sauvera des vies, mais par l’emploi de l’électricité.
La recherche en laboratoire ou Institut, née pour endiguer la propagation des agents pathogènes comme pour lutter contre les maladies infectieuses, nous indique, avec le texte d’Epheyre, que les virus mortels ont été au cœur des préoccupations des hommes de sciences comme des écrivains. En effet, l’effrayante mortalité due aux maladies infectieuses permettra de confronter la littérature de merveilleux scientifique au développement de la bactériologie et des mesures sanitaires en France. Par conséquent, qu’est-ce que l’essor de cette littérature nous dit des peurs, des goûts de cette époque ? Il semble qu’il faille la mesurer.

La somme de toutes les peurs

La bactériologie, discipline neuve, n’est pas sortie tout armée du domaine universitaire. Elle est née de l’expérimentation en laboratoire avec l’usage du microscope et elle a permis à de nouvelles branches, l’immunologie et la chimiothérapie, de voir le jour. L’histoire a retenu deux noms de la « théorie microbienne », l’Allemand Koch et le Français Pasteur, bien que des chercheurs non pastoriens aient travaillé à la découverte de pathogènes tueurs20.
Lutter contre la mortalité en France
Les pathologies microbiennes demeurent une cause de mortalité majeure au XIXe siècle, mais, grâce aux travaux pionniers de Pasteur puis de ses disciples (Roux, Calmette, Guérin, Yersin), l’identification de certaines maladies et la lutte contre ces dernières ont fait des progrès décisifs. Réfutant l’idée tenace de la génération spontanée responsable des maladies infectieuses, Pasteur défend l’hypothèse d’une action active des germes, de leur origine microbienne, quitte à bousculer le dogme établi. Bien qu’il pronostique la disparition de la peste ou de la tuberculose, les chiffres de la mortalité semblent lui donner tort.
Le taux de mortalité demeure élevé en France. S’il fluctue peu jusqu’en 1895, oscillant entre 22 et 22,5‰, à cette date il baisse rapidement pour atteindre 18,3‰ à la veille de la guerre, mais reste supérieur à celui des pays européens du Nord21. Cela dit, l’espérance de vie, entre 1880 et 1913, passe de 40,8 à 48,5 ans pour les hommes et de 43,4 à 52,4 ans pour les femmes. Ce gain de temps dans une vie humaine n’oblitère nullement l’existence d’inégalités sociales. On a plus de probabilité de mourir dans les grandes villes que dans les campagnes, malgré d’importantes disparités régionales. Au début des années 1910, à Paris, la mort frappe plus durement les arrondissements miséreux (XIIIe, XIXe, XXe) que ceux plus aisés (VIIIe, XVIe, IXe)22. De quelles maladies meurt-on en France ?
Des maladies épidémiques infectieuses, qui affectent l’homme du XIXe siècle, certaines disparaissent (lèpre, peste), s’atténuent (choléra, paludisme, dysenterie, tuberculoses – cérébrale, pulmonaire et une forme non définie), émergent (la morve équine) ou progressent (poliomyélite, syphilis). Les recensements de l’état sanitaire de la population montrent que quatre fléaux majeurs, d’après la nomenclature de l’époque (cf. tableau n° 1), sont la cause essentielle des décès.
Tableau n° 1 : Principales causes de décès, par maladies, en nombre absolu
Maladies 1909 1914 1928 1936
Tuberculose 76 726 76 215 67 679 49 300
Maladies organiques du cœur 58 958 51 813 61 810 64 809
Congestion, hémorragie
du cerveau
55 792 38 884 39 967 48 475
Cancers et autres tumeurs malignes
30 645 26 476 39 140 40 229
Nombre total de décès en
France
755 442 693 479 674 016 642 318
Sources : Annuaire statistique, vol. XXX (1910), p. 64 ; vol. XXXXVII (1921), p. 63 ; vol. XLV (1929), p. 40-41 ; vol. CIX (1939), p. 47-48.
Aux côtés des maladies citées plus haut, la hantise d’attraper le « mal de Naples », le « croup » ou la « diphtérie » terrifiait les populations et on espérait beaucoup de l’Institut Pasteur, inauguré o...

Table des matières

  1. Remerciements
  2. Sommaire
  3. Christophe Becker et Clémentine Hougue : Introduction : Penser l’après ?
  4. Alexandre Marcinkowski : La bande à bacilles. La belle époque des agents pathogènes dans la littérature de merveilleux scientifique (circa 1880-1930) ?
  5. Nadège Langbour : U4 ou la pandémie dans les fictions pour la jeunesse
  6. Héloïse Thomas : « Have you considered the perfection of the virus? » Pandemics, Apocalypses, and the Arts
  7. Stefania Iliescu : Le virus du langage dans The Flame Alphabet de Ben Marcus
  8. Helen Mundler : From the Unheimlich to the new Heimlich: rereading Margaret Atwood’s Maddaddam trilogy from the perspective of Covid-19
  9. Jeanne Ferrier : « Grizzly ghouls from every tomb are closing in to seal your doom » : les zombies, pandémie filmique du XXIe siècle
  10. Manouk Borzakian : Des zombies au Covid-19, l’interminable apocalypse
  11. Jean-Luc Gautero & Camille Noûs : La Peste
  12. Résumés
  13. Page de copyright