Le libéralisme pour le XXI° siècle
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Le libéralisme pour le XXI° siècle

essai critique du néolibéralisme

  1. 210 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Le libéralisme pour le XXI° siècle

essai critique du néolibéralisme

À propos de ce livre

Non, le néolibéralisme n'est pas le libéralisme! Le chômage de masse, les pièges à bas salaires, l'aggravation de la pauvreté sont des illustrations de la pratique néolibérale qui, trop souvent confortée par des politiques publiques, a perverti les principes libéraux.Sortir de ce modèle pour retrouver les valeurs libérales, au premier rang desquelles la valeur-travail, tel est le parti-pris de cet essai " Le libéralisme pour le XXI° siècle- essai critique du néolibéralisme".Retrouver les sentiments moraux théorisés par Adam Smith, les confronter aux enjeux de ce siècle, repenser l'action publique, c'est la voie que propose l'auteur pour affirmer un libéralisme "raisonné" et réconcilier l'Economique et le Social.Par un brève histoire des idées libérales, puis la critique des excès néolibéraux et celle d'un Etat qui s'épuise à en corriger les effets en ignorant leurs causes "Le libéralisme pour le XXI° siècle" propose un "monde d'après" soucieux de progrès économique, créateur de richesses, garant de leur juste répartition.

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Informations

Année
2021
Imprimer l'ISBN
9782322397334
ISBN de l'eBook
9782322388776
Édition
1

CHAPITRE 1

LES VALEURS MORALES ET SOCIALES
DU LIBÉRALISME7

Le XVIIIe siècle est celui de l’opposition aux pouvoirs ; au pouvoir religieux, au pouvoir despotique qu’il fût ou non plus ou moins éclairé. Siècle des Lumières, le XVIIIe est le siècle des libéraux, philosophes d’abord, puis rapidement « politistes » avant de se faire économistes. Le libéralisme naît humaniste, il affirme le primat des libertés individuelles et du travail. Les Institutions, démocratiques, doivent être au service des libertés individuelles, le rôle qui leur est dévolu, qui leur est délégué, est de les garantir tout en assurant les secours aux plus démunis.
L’économie, agricole puis commerciale, s’est faite capitaliste puis financière. Cette évolution a permis des excès qui sont le résultat d’une lente dérive des principes théorisés par Smith. Aujourd’hui, ce sont ces principes smithiens qui sont mis en cause davantage que la pratique qui a conduit à s’en éloigner.
Les libéraux héritiers de Smith qui, au constat de ces excès, ont enrichi la théorie libérale en y apportant ce que Smith ne pouvait qu’ignorer, sont alors qualifiés de « convertis ». Ces conversions, celle de Sismondi celle aussi de John Stuart Mill, sont pour les anti-libéraux la démonstration de la voie sans issue à laquelle conduit le libéralisme aujourd’hui travesti par la pratique néolibérale. Ces « convertis » n’ont-ils pas oeuvré pour faire évoluer la théorie libérale au regard des faits, pour l’enrichir, bien davantage que pour la saper ?
Le mouvement de civilisation, de socialisation des rapports humains, la marche légitime du progrès pour toujours plus de confort a conduit à l’exigence de l’individualisation, à la revendication de l’individu qui doit, aujourd’hui, prévaloir sur le citoyen. C’est là le résultat d’une formidable évolution dont on ne voit pas, ou dont on ne voit plus, qu’elle a été permise par le libéralisme qu’il soit politique, économique ou philosophique. Les valeurs morales et l’attention au « social » du libéralisme smithien ont été oubliées. La « dette sociale » de chacun est réputée soldée par l’État et l’individu, aujourd’hui, dénonce le libéralisme qui l’a fait exister. Il est urgent de retrouver ces valeurs et principes libéraux, non seulement pour éclairer le débat mal posé aujourd’hui, mais pour répondre aussi aux aspirations de l’individu.

1.1 - La question morale

La question se pose, périodiquement, de la moralité du capitalisme. Cette question est trop souvent comprise comme s’adressant aussi, par facilité ou méconnaissance, au libéralisme lui-même trop fréquemment assimilé à son avatar néolibéral. Le constat, ici dans les nations démocratiques, de la croissance des inégalités est source d’une littérature savante, humaniste et nécessaire, qui s’évertue à proposer des éléments de réponse à cette question.
Philosophes et économistes, chacun y va, chacun apporte au débat. Alors, d’argument en argument, la question de la moralité du capitalisme s’enrichit mais, faute de trouver une réponse, elle se complexifie chaque fois davantage. Elle se complexifie parfois de façon surprenante quand la solution aux maux dénoncés se résume à un « il faut prendre aux riches ! » … ce qui suppose, pour que le modèle proposé soit viable, qu’il y ait des riches auxquels il soit permis de continuer à… s’enrichir pour qu’ensuite on puisse leur prendre !
« Si l’économie était morale ce serait formidable : on n’aurait plus besoin ni d’État ni de vertu - le marché suffirait8. » Il y a fort à parier que Smith, rapprochant cette phrase conclusive de la question initiale « le capitalisme est-il moral ? », ne manquerait de relever la dérive de l’auteur de cet essai qui répond par « économie » et « marché » à une question qu’il adresse au capitalisme. La question-titre de cet essai ne devrait-elle pas être, au vu de la conclusion, « l’économie est-elle morale » ?
Si l’économie était morale, si les faits économiques réagissaient à des injonctions morales, ce ne serait pas seulement formidable, ce serait une remarquable exception, car les sciences peuvent-elles être morales ? Ne sont-ce pas leurs applications, les modalités de leur mise en pratique qui sont morales ou qui ne le sont pas ? Ainsi du capitalisme, qui est une des modalités de mise en application de la science économique. Qu’il mute (du capitalisme industriel au capitalisme financier) ou qu’il s’adapte (en portant attention aux « parties prenantes » autres que les actionnaires) le capitalisme fait sans cesse poser la question de sa moralité, question à laquelle la réponse s’impose : il n’est pas moral, il ne l’est plus ! Il ne l’est plus, parce qu’il est devenu capitalisme-accumulateur.
La science économique a cependant une particularité remarquable : elle est une science autoréalisatrice, au moins pour une part significative. La prévision macroéconomique est un influenceur, sinon un déterminant, du comportement des agents économiques. Les prévisions financières de l’entreprise influencent, sinon déterminent, le comportement des investisseurs, des consommateurs aussi. Et l’on sait, dans le domaine de l’entreprise, les conséquences que peut avoir une annonce « amorale » de tel acteur économique sur tel autre. L’on mesure le coût des politiques publiques, avant d’en évaluer les effets, par celui de la dette publique qui est celui de la confiance des marchés financiers. L’on sait aussi les conséquences du moral des Français, ou de celui des entrepreneurs, sur la consommation ou sur l’investissement et l’emploi. L’on sait enfin l’effet de la confiance qu’ont, ou non, les citoyens sur l’économie. Le moral, sinon la moralité, est une variable de l’équation économique. L’autoréalisation, voilà bien ce qui fait de la science économique une science particulière. Les faits économiques résultant pour partie d’une « croyance », l’économie est une science étrange, une science du moral sinon morale.
Les politiques économiques, qui ont pris le pas sur l’économie politique, parce qu’elles visent des objectifs sectoriels ou catégoriels sont tout à la fois « morales » et « immorales ». Nos avis sur la dépense publique en sont la parfaite illustration. Les mêmes qui critiquent les aides aux entreprises réclament davantage de prestations sociales ; ceux qui réclament des aides à l’économie dénoncent les dépenses sociales… La moralité se présente à deux faces !
Pour mesurer la complexité de cette science économique il faut ajouter, à sa « moralité à deux faces » et au « biais autoréalisateur », ses déterminants majeurs que sont la démographie, la disponibilité des ressources, les progrès techniques.
Est-ce de cette complexité qu’elle tient son rang de science morale et politique et sa plus ou moins grande moralité et sa plasticité politique ?
Philosophes et économistes s’appliquent donc à apporter des réponses à cette vaste question de la moralité de l’économie. Certains y mêlent Aristote, convoqué tel un proto anticapitaliste, pour qu’il livre sa sentence condamnant l’accumulation du capital, cette mauvaise chrématistique qui n’a pour fin que l’accumulation. Le convoquer c’est, à l’évidence, accepter de faire l’impasse sur ce qui est advenu depuis cette Athènes du IVe siècle avant notre ère. Mais il s’agit bien de retrouver là, pour une société aujourd’hui en quête de sens9, la bonne raison qui ferait que le capitalisme pourrait – aurait pu – être moral. Chez Aristote, la raison morale, la bonne chrématistique, c’est celle de la création et de la conservation des richesses pour « quand elles sont nécessaires à la vie et utiles à la communauté politique ou familiale10 ». La société d’hyperconsommation nous en a, à l’évidence, fort éloignés.
La leçon que nous laisse, certainement bien malgré lui, Aristote mérite des nuances. On ne peut oublier que l’économie était alors domestique, que le travail n’avait pas de prix autre que celui de l’esclavage. La critique aristotélicienne de l’accumulation « capitaliste » allait toutefois nourrir, des siècles durant, la question de la moralité du capitalisme, sans pour autant y répondre. Aristote est-il aujourd’hui encore pertinent pour aider à construire le modèle d’une économie vertueuse, respectueuse des ressources et… inclusive ?
Quelques siècles après Aristote, le capitalisme naissant, parce qu’il lui fallait financer ses expéditions commerciales, inventait les « actions », par-là la spéculation et les prêts (et la mondialisation aussi). Ces développements ajoutaient encore au débat, débat auquel l’éclatement des premières bulles (des « bulbes » dans le cas d’espèce de l’une des premières bulles : la tulipomanie, 1637) donnait déjà une nécessaire actualité : le capitalisme alors naissant affirmait déjà son immoralité.
La question traverse donc les siècles, alimentée par les crises qui rythment la vie économique et confirment, chacune, cette immoralité du capitalisme qui, chaque fois s’éloigne du libéralisme smithien. Les sorties de crises, les « relances » ont eu pour objectif de corriger les conséquences de ces crises davantage que d’en traiter les causes. La foi dans le modèle capitaliste est chaque fois affirmée, avec comme alibi, ou béquille, un progrès social. Un progrès social qui n’est pas acquis de haute lutte mais octroyé et qui ne fait qu’occulter davantage l’immoralité du modèle capitaliste et empêche de retrouver les valeurs morales et sociales du libéralisme « vrai ».

1.2 - Théorie libérale des valeurs morales et sociales

Fallait-il attendre… 1971 et la Théorie de la justice11 qui vient rappeler le principe de ne jamais oublier les plus désavantagés ? Fallait-il encore attendre qu’un prix Nobel d’économie12,13 vienne rappeler, une fois encore, que l’économie ne doit pas être ignorante de l’éthique, qu’il s’agit d’une science morale ? Fallait-il un autre prix Nobel14 pour constater « Une opposition diffuse (qui) dénonce le triomphe de l’économie sur les valeurs humanistes, un monde sans pitié ni compassion, livré à l’intérêt privé, le délitement du lien social et des valeurs liées à la dignité humaine… » ? Fallait-il ce constat qui engage à retrouver le bien commun, un objectif pour lequel « l’économie de marché n’est en rien une finalité. Elle n’est tout au plus qu’un instrument ; et encore un instrument bien imparfait…15 », pour dire à nouveau que non, ...

Table des matières

  1. Epigraphe
  2. Sommaire
  3. Introduction - Quand Adam Smith s’invite au débat
  4. Chapitre 1 - Les valeurs morales et sociales du libéralisme
  5. Chapitre 2 - Brève histoire de la dérive néolibérale : comment on a tué Adam
  6. Chapitre 3 - L’actualité de la question : les excès du néolibéralisme
  7. Chapitre 4- Et la moralité de l’État ? L’urgence de la question !
  8. Chapitre 5 - Les voix d’un retour à la raison
  9. Chapitre 6 - Réconcilier l’économie, le social et l’environnement
  10. Conclusion - Le mot de la fin de John Kenneth Galbraith
  11. Portraits - Les caractères de la pensée sociale
  12. Adam Smith. La trop visible main invisible.
  13. Joseph Aloïs Schumpeter. La route du socialisme.
  14. Jean Charles Léonard Simonde de Sismondi. Adam Smith et la machine à vapeur.
  15. Carl Menger. De l’inutilité du travail et de l’utilité de l’arbre.
  16. John Stuart Mill. L’éducation de la main invisible, la responsabilisation de la raison sociale.
  17. Walter Lippmann. L’information de masse, la désinstruction des masses. Le risque démocratique.
  18. Friedrich Hayek. Taper dans le Mill !
  19. Léon Bourgeois. Une lutte de classe !
  20. John Kenneth Galbraith. L’économiste irritant, le penseur social.
  21. Annexes
  22. Du Même Auteur
  23. Remerciements
  24. Page de copyright