Le Castor ou la vie
eBook - ePub

Le Castor ou la vie

Les aventures de Radisson, 1661-1670

  1. 402 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub

Le Castor ou la vie

Les aventures de Radisson, 1661-1670

À propos de ce livre

Pierre-Esprit Radisson entame la carrière internationale qui le conduira à Boston, à New York et à Londres. Avec son inséparable compagnon Des Groseilliers, il vivra des drames aussi incroyables que véridiques: embuscades, naufrages, épidémie de peste, batailles navales, attaques de pirates, grand incendie de Londres…À force de détermination, les deux aventuriers convain-cront le roi d'Angleterre d'appuyer le projet pour lequel ils ont tout sacrifié. De riches banquiers et de puissants aristocrates fonderont avec eux la Compagnie de la Baie d'Hudson qui marquera l'histoire du Canada. Cette tranche de la vie de Radisson est un hymne à la persévérance.«Ils sont presque paralysés par la vision d'enfer. Des brandons brûlants atterrissent sur leur visage. Des étincelles manquent d'enflammer leurs vêtements. L'épaisse fumée oppresse leur souffle. Ils font marche arrière, lentement, bousculés par des miliciens qui accourent pour remplir la petite citerne de leur fourgon à incendie. Les deux Français tentent de les aider.»Martin Fournier, historien (Ph.D.), a participé à maints projets de diffusion publique de l'histoire et du patrimoine. Il se consacre désormais à la rédaction de romans. Il a mérité plusieurs prix, notamment un prix littéraire du Gouverneur général du Canada. Ses réalisations enrichissent la collectivité d'une meilleure connaissance de son histoire.

Foire aux questions

Oui, vous pouvez résilier à tout moment à partir de l'onglet Abonnement dans les paramètres de votre compte sur le site Web de Perlego. Votre abonnement restera actif jusqu'à la fin de votre période de facturation actuelle. Découvrez comment résilier votre abonnement.
Pour le moment, tous nos livres en format ePub adaptés aux mobiles peuvent être téléchargés via l'application. La plupart de nos PDF sont également disponibles en téléchargement et les autres seront téléchargeables très prochainement. Découvrez-en plus ici.
Perlego propose deux forfaits: Essentiel et Intégral
  • Essentiel est idéal pour les apprenants et professionnels qui aiment explorer un large éventail de sujets. Accédez à la Bibliothèque Essentielle avec plus de 800 000 titres fiables et best-sellers en business, développement personnel et sciences humaines. Comprend un temps de lecture illimité et une voix standard pour la fonction Écouter.
  • Intégral: Parfait pour les apprenants avancés et les chercheurs qui ont besoin d’un accès complet et sans restriction. Débloquez plus de 1,4 million de livres dans des centaines de sujets, y compris des titres académiques et spécialisés. Le forfait Intégral inclut également des fonctionnalités avancées comme la fonctionnalité Écouter Premium et Research Assistant.
Les deux forfaits sont disponibles avec des cycles de facturation mensuelle, de 4 mois ou annuelle.
Nous sommes un service d'abonnement à des ouvrages universitaires en ligne, où vous pouvez accéder à toute une bibliothèque pour un prix inférieur à celui d'un seul livre par mois. Avec plus d'un million de livres sur plus de 1 000 sujets, nous avons ce qu'il vous faut ! Découvrez-en plus ici.
Recherchez le symbole Écouter sur votre prochain livre pour voir si vous pouvez l'écouter. L'outil Écouter lit le texte à haute voix pour vous, en surlignant le passage qui est en cours de lecture. Vous pouvez le mettre sur pause, l'accélérer ou le ralentir. Découvrez-en plus ici.
Oui ! Vous pouvez utiliser l’application Perlego sur appareils iOS et Android pour lire à tout moment, n’importe où — même hors ligne. Parfait pour les trajets ou quand vous êtes en déplacement.
Veuillez noter que nous ne pouvons pas prendre en charge les appareils fonctionnant sous iOS 13 ou Android 7 ou versions antérieures. En savoir plus sur l’utilisation de l’application.
Oui, vous pouvez accéder à Le Castor ou la vie par Martin Fournier en format PDF et/ou ePUB ainsi qu'à d'autres livres populaires dans Littérature et Fiction historique. Nous disposons de plus d'un million d'ouvrages à découvrir dans notre catalogue.

Informations

CHAPITRE 1
Retrouvailles
Deux silhouettes émergent de la forêt sous les nuages vagabonds du petit matin. Le soleil fait scintiller la neige profonde que remuent leurs raquettes. Un homme costaud, trapu, âgé d’une vingtaine d’années, précède une énergique jeune femme de petite taille. Penchés en avant sous l’effort, ils tirent chacun un lourd paquet de fourrures posé sur un plat traîneau à l’avant recourbé. Une sangle de cuir leur barre le front. De longs capots attachés à la taille les protègent du froid. Lorsqu’ils atteignent la haute palissade de pieux qui entoure le village de Trois-Rivières, ils s’arrêtent devant une porte à deux battants solidement barrée.
— Hé ! crie l’homme pour signaler leur présence.
— Qui va là ? demande le garde posté à l’intérieur.
— C’est moi, Radisson !
— Qui ? s’étonne le garde.
— Radisson !
La sentinelle hésite un instant avant de lever le long madrier qui bloque la porte. Il entrebâille prudemment l’un des battants pour vérifier si l’homme dit vrai. Dès qu’il reconnaît le vaillant coureur des bois qui a quitté Trois-Rivières l’automne précédent sans dire où il allait, il ouvre grand les bras et donne l’accolade à celui qui a apporté la prospérité au village.
— Bienvenu chez toi, Radisson ! Entre. Où t’étais passé ?
Le jeune homme aux aguets répond par un grognement en jetant un regard soupçonneux autour de lui. Avec sa compagne, il fait glisser les traîneaux chargés de fourrures jusque dans l’enceinte qui protège une vingtaine d’habitations. Les yeux perçants de la jeune Anichinabée, à demi voilés par un large capuchon de cuir ouvragé, examinent avec fascination l’impressionnant campement français qu’elle découvre pour la première fois.
— J’espère que t’es de retour pour de bon, renchérit le garde, parce qu’on a besoin de toi ici.
— Dis à personne que je suis là, l’avertit Radisson. Je viens juste voir mes sœurs. J’en n’ai pas pour longtemps.
La mise en garde est inutile, car les écornifleux ont déjà remarqué l’arrivée de ce couple d’inconnus qui les intrigue. Les spéculations vont bon train. Cet homme, n’est-ce pas Radisson ? Ma foi, oui, c’est lui… il frappe à la porte de sa sœur Marguerite.
Elle cesse de pétrir la pâte à pain, essuie ses mains et va soulever la sapine qui barre sa porte.
— Bonjour ma sœur !
— Pierre ! Tu parles d’une surprise. Entre !
Ils s’embrassent. Marguerite savait que son frère passait l’hiver chez les Anichinabés, mais n’en a soufflé mot à personne pour que se taisent les mauvaises langues. Elle se réjouit de le voir en bonne santé malgré l’air préoccupé qui embrume son sourire. Les trois jeunes enfants de Marguerite sont intimidés. Seul l’aîné qui a six ans reconnaît son oncle.
— Je t’ai apporté cent belles peaux de castor, ma sœur ! T’en feras ce que tu voudras. C’est un cadeau. Il faut juste que je rapporte quelques fusils à mes amis en échange.
— Tu me présentes pas ta femme ? s’enquiert Marguerite en saluant la jolie Indienne qui l’accompagne.
— J’habite avec Mictiwanich dans la cabane de son père, on s’entend bien tous les deux, mais on n’est pas mariés, même pas à leur manière. Je resterai plus très longtemps chez les Anichinabés. Ça vaut pas la peine.
En langue indienne, Radisson explique à Mictiwanich que Marguerite est la femme de l’homme dont il leur a tant parlé. Celui qui est parti de l’autre côté de la grande mer salée pour obtenir justice. L’homme qu’il attend. Marguerite prononce quelques mots de bienvenue en algonquin à l’intention de l’Indienne.
— Aïe, ça fait longtemps que j’ai parlé indien moi ! On n’a presque pas vu d’Algonquins par ici cet hiver…
— Les Anichinabés sont montés plus au nord que d’habitude par crainte des Iroquois. Ils sont très inquiets.
— Nous aussi ! J’espère que Médard va nous ramener du renfort parce qu’on en a vraiment besoin.
Radisson détourne la tête pour cacher son tourment. Il laisse planer un long silence pour que la joie des retrouvailles prenne le dessus sur les doutes qui le tenaillent. Il est venu pour les effacer. Il s’efforce aussi d’oublier la situation pénible qui mine l’existence des Français et de leurs alliés indiens. Personne ne peut prévoir quand les Iroquois reprendront leurs offensives ni si les Français sauront encore une fois leur résister. Dans l’immédiat, ce qui l’inquiète et l’amène à Trois-Rivières, c’est le sort de Médard Chouart Des Groseilliers, le mari de Marguerite.
— Je serais venu te voir avant si on était campé plus proche. Ça nous a pris 15 jours pour venir ici !
Il plonge son regard dans les yeux de sa sœur Marguerite pour trouver du soulagement à son vague à l’âme.
— Je m’ennuie de toi, Marguerite, je m’ennuie des Français…
Radisson contemple la maison qui l’entoure avec nostalgie : le grand chaudron suspendu dans l’âtre qui sent bon la soupe, protégé par de solides murs en bois qui gardent bien au chaud. Il observe les coffres, la table et les chaises confortables qui meublent la pièce, les nombreux ustensiles accrochés de chaque côté du foyer. Marguerite est bien équipée. Son mari Médard lui a laissé beaucoup d’argent avant de partir en France. Il y a même un épais tissu suspendu autour de son lit pour se protéger du froid comme chez les bourgeois. C’est probablement le genre de vie que Radisson aurait choisi s’il était resté des femmes à marier à Trois-Rivières, surtout si sa belle Anne n’était pas déjà promise à quelqu’un d’autre…
Mictiwanich observe chaque détail de la maison, aussi troublée qu’émerveillée par tant d’objets nouveaux dont elle ne connaît pas l’usage. Les habitations françaises sont tellement différentes des leurs !
Radisson se décide à aborder le sujet qui le taraude.
— Tu connais les Indiens. Leurs chamans ont le nez fourré partout comme nos jésuites. Celui qui vit avec notre bande voudrait me garder chez eux parce que je suis un bon chasseur. Pour me convaincre, il me répète quasiment chaque jour qu’il a vu en songe, dans sa tente tremblante, que Médard reviendrait pas de voyage. Toi, penses-tu que Médard va revenir ?
Marguerite sourit.
— Oui. C’est sûr. Il va revenir puis il va repartir. C’est comme une vérité du bon Dieu. Je le savais quand je l’ai marié. C’est notre destin. À ta place, je m’en ferais pas avec ça. Laisse ton chaman dire des bêtises et fais-moi confiance. Médard est plus fort que tu penses. Il va revenir et vous allez repartir ensemble pour la mer du Nord, comme prévu…
Radisson fronce les sourcils. Leur projet est censé être secret.
— C’est Médard qui t’a parlé de ça ?
— Sûr qu’il m’en a parlé ! Il pense rien qu’à ça depuis que vous êtes revenus du lac Immense. C’est une obsession.
— Oui, c’est notre rêve. On a juré d’y aller ensemble. T’en as parlé à personne, j’espère ?
— Muette comme une tombe ! Même notre sœur Françoise est pas au courant.
— On sait pas où elle est la mer du Nord, mais avec ce que les Indiens nous ont dit, on va la trouver. Il faut. En attendant, je trouve l’hiver long en ciboulot chez les Anichinabés. Même si je suis bien avec eux. C’est pas drôle d’être confiné dans leur petite cabane enfumée et mal chauffée quand il fait mauvais, avec c’te chaman qui me tape sur les nerfs. Mais j’ai rencontré d’autres Cris qui passent l’été sur les bords d’une grande mer salée, loin au nord, comme ceux qui nous ont renseignés au lac Immense…
— C’est sûrement la mer du Nord que tout le monde cherche.
— C’est évident ! Les Cris disent qu’il faut beaucoup de courage pour se rendre là-bas, à partir du campement des Anichinabés, ou de Trois-Rivières. Beaucoup d’efforts et de temps. Ils disent en plus qu’on peut pas transporter beaucoup de bagages par les routes d’eau qu’ils prennent…
— C’est pour ça que Médard veut passer par la mer.
— Exactement ! Il t’a tout dit à ce que je vois…
— Probablement. Il m’a dit qu’il préparerait votre voyage pendant qu’il est en France, en plus de récupérer votre argent.
— C’était son idée. La mer du Nord, d’après ce que les Indiens nous en disent, c’est très grand. Les Cris que j’ai rencontrés cet hiver passent par des rivières différentes de ceux du lac Immense pour s’y rendre, des rivières très éloignées les unes des autres.
Une silhouette vêtue de noir apparaît subrepticement dans la petite fenêtre de la façade. Radisson se crispe en entendant frapper à la porte.
— Attends-tu quelqu’un ?
— On dirait que c’est le père Dablon…
— Si c’est un jésuite, je repars tout de suite. Y’a pas pire qu’un jésuite pour te tirer les vers du...

Table des matières

  1. Le Castor ou la vie. Les aventures de Radisson, 1661-1670
  2. AUX LECTEURS
  3. PREMIÈRE PARTIE
  4. CHAPITRE 1 • Retrouvailles
  5. CHAPITRE 2 • Coup dur
  6. CHAPITRE 3 • Espoir
  7. CHAPITRE 4 • Guet-apens
  8. CHAPITRE 5 • Tension
  9. CHAPITRE 6 • Commission
  10. CHAPITRE 7 • Alliance
  11. CHAPITRE 8 • Labyrinthe
  12. CHAPITRE 9 • Contraste
  13. CHAPITRE 10 • Amitié
  14. CHAPITRE 11 • Corsaires
  15. DEUXIÈME PARTIE
  16. CHAPITRE 12 • Londres
  17. CHAPITRE 13 • Avancer
  18. CHAPITRE 14 • Répétition
  19. CHAPITRE 15 • Incendie
  20. CHAPITRE 16 • Méfiance
  21. CHAPITRE 17 • Espion
  22. CHAPITRE 18 • Résolution
  23. CHAPITRE 19 • Bataille
  24. CHAPITRE 20 • Revirement
  25. CHAPITRE 21 • Amour
  26. CHAPITRE 22 • Départ
  27. CHAPITRE 23 • Séparation
  28. CHAPITRE 24 • Persuasion
  29. CHAPITRE 25 • Autochtones
  30. CHAPITRE 26 • Récits
  31. CHAPITRE 27 • Partenaires
  32. CHAPITRE 29 • Rédemption
  33. CHAPITRE 30 • Pouvoir
  34. POSTFACE • La part de l’Histoire dans la fiction, et vice-versa
  35. LES AVENTURES DE RADISSON ONT FAIT PARLER D’ELLES…
  36. CRÉDITS