L'impasse de la globalisation
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L'impasse de la globalisation

Une histoire sociologique et philosophique du capitalisme

  1. 418 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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L'impasse de la globalisation

Une histoire sociologique et philosophique du capitalisme

À propos de ce livre

Derrière cette globalisation «incontournable», aujourd'hui financiarisée et virtualisée, se cache toute la question du rapport entre l'économique et le politique. Pourquoi cette suprématie de l'économie? Comment, à travers la genèse du capitalisme, comprendre les sources de l'aveuglement néolibéral?Associant les perspectives herméneutiques de l'histoire, de l'économie, de la sociologie et de la philosophie, Michel Freitag met en lumière les développements du capitalisme, réactualisant au passage le terme grec d'oikonomia – une économie centrée le cadre privé – en l'opposant à celui de chrématistique, «l'art» individualiste de faire de l'argent par l'accumulation de richesses. Dans cette lente évolution, la chrématistique généralisée a fini par supplanter l'oikonomia traditionnelle. "L'impasse de la globalisation" nous propose une réflexion critique sur les formes que devrait prendre un réaménagement postcapitaliste des conditions de vie sur Terre. Il s'agit de se ressaisir de notre capacité politique et de s'en servir: revenir à une autonomisation du politique qui s'inscrirait dans un véritable ordre oikonomique mondial; retrouver l'âme de l'humanité en accordant une place de choix aux civilisations.

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NOTES
1. Michel Freitag et Éric Pineault (dir.), Le monde enchaîné : perspective sur l’AMI et le capitalisme globalisé, Québec, Éditions Nota bene, 1999.
2. Je prends le mot au sens que lui donne Jean-Pierre Dupuy dans Pour un catastrophisme éclairé. Quand l’impossible est certain, Paris, Seuil, 2003. Mais ce qui est maintenant devenu certain, c’est que notre façon de vivre et de faire conduit à une catastrophe globale, et il faut prendre absolument au sérieux l’accord auquel sont parvenus les très nombreux scientifiques qui ont rédigé le dernier rapport GÉO4 de la Commission des Nations unies sur l’Environnement. Et comme notre manière de penser et d’agir ne sont investies d’aucune nécessité qui les transcende, il reste peut-être encore le temps pour les changer et éviter leurs fatales conséquences.
3. Voir Michel Freitag et Éric Pineault (dir.), (1999), Le monde enchaîné : perspectives sur l’AMI et le capitalisme globalisé, op. cit.
4. La quatrième partie de ces entretiens sera consacrée à ces questions que je n’approfondis donc pas plus ici.
5. Une telle idée de la perfection implique la référence à un modèle ontologique idéal et elle doit donc être distinguée de celle d’une perfectibilité indéfinie, qui peut se déployer dans toutes les directions en n’étant plus attachée à rien et donc en s’émancipant de tout. On peut voir ici un contraste entre la pensée de la Renaissance qui reste attachée à un idéal d’équilibre et d’harmonie, et celle des Lumières qui postule l’indéfinie perfectibilité de la nature humaine et trouve son foyer dans un idéal d’émancipation.
6. Voir Jean-Claude Michéa, Impasse Adam Smith. Brèves remarques sur l’impossibilité de dépasser le capitalisme sur sa gauche, Paris, Flammarion, 2006.
7. Sur cette « découverte » (mais il s’agit en fait d’une supposition) des lois économiques de la « main invisible » qui régissent les interactions humaines commandées par « l’intérêt individuel » et selon lesquelles c’est l’égoïsme naturel qui fournit la clé de l’intégration des individus dans la société, voir Adam Smith (1776), Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Paris, Gallimard, 1976. Pour une analyse sociohistorique critique, voir C. B. Macpherson, The Political Theory of Possessive Individualism, Oxford, Clarendon Press, 1964, ainsi que Property. Mainstream and Critical Positions, University of Toronto Press, 1978 ; voir aussi J.-C. Michéa, op. cit. J’ai moi-même repris cette question dans un ouvrage intitulé L’abîme de la liberté. Critique du libéralisme, à paraître au Seuil en 2008. La théorie de Darwin peut être considérée comme une conversion mécaniste du providentialisme smithien dans son application au domaine entier de la biologie — y compris le domaine humain —, où la sélection négative, à caractère mécanique, prend le relais de la « main invisible » qui conservait encore un caractère moral. Cela explique que le modèle darwinien pourra être si aisément repris par la pensée économique libérale, et surtout néolibérale, pour écarter une fois pour toute l’argument moral et politique de l’analyse objective et « scientifique » de la réalité économique.
8. Occam défend déjà une position extrémiste sur le plan épistémologique : aucun concept général n’atteint la réalité qu’il désigne, il n’est qu’un artifice conventionnel (flattus vocis) à travers lequel les hommes règlent consensuellement et circonstanciellement le commerce qu’ils ont entre eux et avec le monde, sur une base strictement individualiste et utilitaire. Occam défend une telle position radicale pour dénier toute prétention humaine, c’est-à-dire philosophique, à la connaissance vraie qui est réservée à Dieu et qui passe donc, pour les hommes, nécessairement par la Foi et la Révélation. Dans ce sens, on peut voir en lui un précurseur de la doctrine kantienne du caractère humainement inconnaissable de l’« en-soi » des choses, que Dieu seul pénètre. Mais les plus importants successeurs directs d’Occam en philosophie, Hobbes et Hume, reprendront son argument en le dégageant complètement de son enracinement et de sa raison théologique, et leur position deviendra dès lors déjà cynique sur les plans moral, politique, épistémologique et ontologique où ils adoptent un relativisme radical. Le cynisme essentiel du néolibéralisme contemporain possède donc une longue histoire en Occident, mais le relativisme des fondateurs de l’empirisme s’est converti en un acte de foi dogmatique !
9. Richard Rorty, « Y a-t-il un universel démocratique ? Priorité de la démocratie sur la philosophie », L’interrogation démocratique, Paris, Centre Georges Pompidou, coll. Philosophie, 1989.
10. John Rawls, Théorie de la justice, trad. Paris, Éditions du Seuil, 1987.
11. Pour une critique du concept de marché tel qu’il se forme au XVIIIe siècle, voir Pierre Rosanvallon, Le capitalisme utopique : une histoire de l’idée de marché, 1979, Paris, Éditions du Seuil.
12. Le capitalisme industriel avait déjà été un facteur important de l’unification concrète des espaces nationaux, mais le capitalisme financier contemporain, en même temps qu’il s’en prend maintenant uniformément aux législations sociales et économiques des États nationaux, se désolidarise également du capitalisme industriel, que le jeu de la spéculation étendue au niveau mondial fragilise et déstabilise systématiquement. Or, le capitalisme industriel avait trouvé l’essentiel de ses assises territoriales au niveau national, alors que le capitalisme financier transnational implique une déterritorialisation généralisée. Sur l’impact social et humain de cette « déterritorialisation », voir Zygmunt Bauman, Le coût humain de la mondialisation, trad. Paris, Hachette, 1999.
13. Voir C. B. Macpherson, op. cit.
14. Voir surtout Karl Marx, [1845], Le Capital, Livre I, Paris, Flammarion, 1985, pour une généalogie de cet aboutissement du travailleur nu au XIXe siècle ; ainsi que Robert Castel [1995], Les métamorphoses de la question sociale. Une chronique du salariat, Paris, Gallimard, 1999. Voir également Rolande Pinard, La révolution du travail. De l’artisan au manager, Rennes, Presses universitaires de Rennes, et Montréal, Liber, 2000.
15. Ainsi le terme de prolétaire reprend le sens qu’il avait dans l’Antiquité romaine : il désigne ceux qui sont prolifiques, nombreux, toujours en nombre excédentaire — et cela parce que justement ils ne détiennent pas eux-mêmes les moyens de leur propre reproduction, de leur propre vie. Alors que collectivement les travailleurs de la nouvelle industrie capitaliste produisent toute la nouvelle richesse sociale et sont au cœur du développement du bien-être collectif, ils tendent toujours individuellement à être superflus, et collectivement à être dangereux !
16. Sur la signification de cette financiarisation caractéristique du capitalisme contemporain, voir l’article de Gilles Gagné, « À propos d’un barbarisme (la financiarisation) et de son personnage (l’investisseur) », in Michel Freitag et Éric Pineault (dir.), Le monde enchaîné, op. cit.
17. Sous le couvert de sa « technicité », la négociation de cet accord entre les pays membres de l’OCDE avait un caractère quasi secret. Les négociations étaient restreintes à de hauts fonctionnaires des ministères des Finances, de l’Économie et des Affaires étrangères, ainsi qu’à des représentants des grandes organisations économiques internationales et des corporations multinationales. De nombreux gouvernements ont été embarrassés par la divulgation du projet d’accord et de son contenu avant qu’il ne soit soumis, en bloc, à la ratification. Par exemple, le ministre canadien de l’Économie, interpellé au Parlement, a dû avouer qu’il ne connaissait pas personnellement la teneur de cet accord (qui reprenait pourtant de nombreuses dispositions déjà en vigueur dans l’accord de Libre échange entre le Canada et les États-Unis, et dont la signature avait elle-même déjà fait l’objet d’un intense forcing idéologique) !
18. Robert Nozick, Anarchy, State and Utopia, New York, Basic Books, 1974.
19. Pour une critique plus large du ralliement de la gauche à l’économie libérale à travers sa propre adhésion traditionnelle au mythe du Progrès, voir Jean-Claude Michéa, op. cit.
20. Il n’est pas nécessaire de détailler ici les chiffres concernant cet accroissement des inégalités ; le bilan, en termes de justice distributive et même en termes de capacité de survie de l’humanité, est (im)pitoyable. Parmi les nombreuses publications ayant été consacrées à cette question, voir le bilan établi par Michel Chossudovsky, La mondialisation de la pauvreté, Montréal, Éditions Écosociété, 1998.
21. Cette opposition conceptuelle et sociologique entre l’oikonomia et la chrématistique, qui est d’origine aristotélicienne, est essentielle dans toute notre approche critique, et elle sera élaborée de manière plus formelle dans la suite de ces entretiens.
22. Au sens que nous lui connaissons, l’économique comme tel est socialement spécifié par le caractère marchand de la production et de l’échange, et « l’économie de marché » est ainsi un pléonasme. On y reviendra plus loin.
23. Il faut lire en particulier sur cette question de la nature « du marché » l’ouvrage synthétique de K. Polanyi [1957], La grande transformation. Aux origines politiques et économiques de notre temps, trad. Paris, Gallimard, 1983 ; voir aussi Karl Polanyi et Conrad Arensberg, Les systèmes économiques dans l’histoire et dans la théorie, (trad. de 1957), Paris, Larousse, Trade and Market in the Early Empires, N...

Table des matières

  1. L'impasse de la globalisation
  2. Crédits
  3. Avant-propos
  4. Prologue
  5. Introduction
  6. Première partie - Le développement du capitalisme et sa critique
  7. Partie II - La mutation du capitalisme en Amérique et ses conséquences globales
  8. Partie III - Le nouvel ordre «globalitaire» et systémique du capitalisme financier
  9. Partie IV - Comment sortir de l'impasse?
  10. Conclusion
  11. Glossaire
  12. Bibliographie
  13. Notes