
- 130 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
Tourner sur soi en technicolor
À propos de ce livre
As-tu dit non?T'es-tu débattue?Peux-tu décrire chacun de vos déplacements avant d'atterrir dans le lit?Comment étais-tu habillée?Est-ce que c'est lui qui a enlevé ta culotte?Dirais-tu que c'était violent?Qu'a-t-il dit avant de partir?Qu'as-tu fait après?Autrice, chroniqueuse et militante, Marie-Christine Lemieux-Couture livre une fiction fabriquée avec la matière qui reste après les coups, les abandons, les agressions. Collage de scènes en surimpression, mêlant poèmes, enquête policière et scénario de film, Tourner sur soi en technicolor est l'histoire bouleversante d'une femme qui se demande comment aimer quand on a été construite par le dégoût de soi et la peur de l'autre.
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Informations
Sujet
LiteratureSujet
Literature GeneralTourner sur soi en Technicolor
Entre les grains de ton dos
j’épluche des constellations possibles
ton ciel omoplate me gronde
y a la nuit qui s’arrache à la lueur
de mes doigts hésitants
tu sursautes mes ongles sont
des lames sans tranchant
des épines érodées de désert
mais tu sursautes quand même
et j’ai peur au fond que ce soit
un mouvement de dégoût
je sais j’ai un corps mutilé d’yeux
un corps hurlant de silences
des tremblements de chair enfouis
sous l’air de rien qu’y a dans ma face
il suffit qu’on creuse à revers
ne serait-ce que d’un regard en trop
pour déterrer tous les petits cercueils
où j’enferme l’angoisse.
De mes couvertes en banc de neige
sur la charpente du matin
encore ivre d’ombres je me déplie
mes seins effondrés Twin Towers
sur ma peau rauque de poussières
mon nombril se prend pour Fukushima
noyé dans mon ventre vague
et moi je fuis le mur de la honte
à la Cisjordanie de ma chair occupée.
Le plancher me révèle une cachette
faite de vêtements assez amples
pour assourdir la voix de ma mère
que j’entends encore me surnommer
«ma grosse» avec l’affection d’un carcajou
j’ai un corps de petite fille mal grandie
épuisée d’images sans livres
bombardée de lumières d’écran
de désirs creux sans tête.
Elle me disait sur le ton du reproche
que j’étais un garçon manqué
qu’elle m’apprendrait à marcher
un dictionnaire sur la tête
la balance dans les hanches
qu’elle m’apprendrait à m’asseoir
en croisant les jambes parce que
les filles bien ça serre les cuisses
le manspreading c’est à genre unique
les femmes gardent leur sexe
au chaud dans les panic rooms
qu’elle m’apprendrait à me réduire
dans l’espace comme dans le reste
qu’elle m’apprendrait à compter
mes calories et mon tour de taille
mais pas trop compter quand même
une fillette doit savoir tenir la ligne
entre l’innocence et la répartie
qu’elle m’apprendrait la culpabilité
la traîtrise qu’y a dans les gestes anodins
d’un corps qui porte son mal
elle m’apprenait surtout à être
ce garçon manqué dans lequel
je fuyais l’inconfort et la haine d’un organe
avec lequel elle voulait m’étouffer.
Pour emporter sans bruit à la cuisine
je prends un peu de ta chaleur
emballée dans mon chandail trop grand
l’amour se mange tiède en attendant
le café qui s’égoutte comme
une minuterie de réveils glissants
à la caresse de mes joues
mon mascara effleure la trace
du sourire chipé à tes lèvres.
J’ai vomi ma petite pulpe
de mémoire traumatique comme
un chat crache ses boules de poil
entre mes deux gorgées de bière
sur le balcon les yeux dans le vide
le vertige planté dans le cœur
en espérant que tu ne partes pas
que tu tasserais mes épines
pour te blottir aux sucs de ma chair
ma langue fatiguée du trajet
d’ecchymoses où les mots s’abattent
s’accrochait au moindre heurt
la parole est un guet-apens
où l’on s’écorche jusqu’au nerf.
Dans le miroir du passage
j’ai vu ma face vite vite
du coin de l’œil sans vouloir
j’ai plissé le nez et
en ouvrant mon cell
pour scrolldowner le temps
j’ai pensé que ça prendrait
beaucoup de lumière de make-up
et une couple de filtres
pour me coller le hashtag
I Woke Up Like This
et tourner ma vie
en publicité mensongère.
Ton alarme est la pire torture qu’ait pu inventer
une compagnie de nouvelles technologies
même avec une couple de murs entre nous
la panique me prend à deux mains
sur le cœur les trois fois back à back
tu me rejoins les yeux tout collés
un demi-sourire fossilisé entre
les joues cache l’horreur des matins
qui commencent par des «il faut»
comme «il faut que j’aille travailler»
«il faut que j’y aille» remplir le bureau
de spectres et ton fil de vides
comptabiliser les likes des choses
qui te donnent l’impression d’exister
on fait semblant de rien on force nos faces
la pièce sans lumière sent la bière
digérée par la nuit tu me dis: «T’es belle»
e...
Table des matières
- 35 mm d’éternité
- Tourner sur soi en Technicolor
- Les silences Dolby Stereo