Gouvernement LĂ©vesque, tome 2 (Le)
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Gouvernement LĂ©vesque, tome 2 (Le)

Du temps des réformes au référendum de 1980

Jean-Charles Panneton

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Gouvernement LĂ©vesque, tome 2 (Le)

Du temps des réformes au référendum de 1980

Jean-Charles Panneton

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À propos de ce livre

AprĂšs avoir remportĂ© la victoire le 15 novembre 1976 dans une ambiance euphorique, RenĂ© LĂ©vesque et son Ă©quipe ministĂ©rielle se lancent Ă  pleine vapeur dans de nombreuses rĂ©formes d'affirmation nationale. Ils multiplient les livres blancs et verts et dĂ©posent notamment des projets de loi sur la langue française, la rĂ©forme Ă©lectorale, la protection du territoire agricole, l'amĂ©nagement du territoire et la nationalisation de l'amiante. En revanche, il est plus difficile de concilier les mouvances idĂ©ologiques prĂ©sentes au conseil desministres sur certaines rĂ©formes sociales. Misant sur une dĂ©marche Ă©tapiste, RenĂ© LĂ©vesque, aprĂšs un temps d'hĂ©sitation, dĂ©cide de se lancer dans la bataille rĂ©fĂ©rendaire sur la souverainetĂ©-association et appelle lepeuple Ă  exprimer son choix le 20 mai 1980.Jean-Charles Panneton prĂ©sente de l'intĂ©rieur le fonctionnement d'un nouveau gouvernement et la vie mouvementĂ©e animant tant le conseil des ministres que les conseils nationaux du Parti quĂ©bĂ©cois. Àl'aide d'archives originales et de nombreuses entrevues avec les acteurs de l'Ă©poque, il reconstitue la trame de cette pĂ©riode effervescenteet nous invite Ă  revivre et Ă  comprendre le premier gouvernement LĂ©vesque, porteur d'idĂ©es et d'espoir.Historien et politologue de formation, Jean-Charles Panneton a travaillĂ© en journalisme et a enseignĂ© au collĂšge Ahuntsic avant de poursuivre sa carriĂšre en affaires publiques. Il est lauteur des essais Georges-Émile Lapalme?: prĂ©curseur de la RĂ©volution tranquille (VLB), Pierre Laporte(Septentrion) et Le Gouvernement LĂ©vesque, tome1 (Septentrion) qui a Ă©tĂ© finaliste au Prix du livre politique 2017 remis par le prĂ©sident de lAssemblĂ©e nationale du QuĂ©bec. Il a collaborĂ© auxouvrages Duplessis chez Septentrion et LeDevoir, un siĂšcle quĂ©bĂ©cois aux Éditions de lHomme.

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Informations

Année
2017
ISBN
9782894482865
CHAPITRE IV
1979 – Une annĂ©e catastrophique
L’équipe ministĂ©rielle et le travail parlementaire
En ce dĂ©but d’annĂ©e 1979, les nouvelles ne sont pas trĂšs bonnes sur le front Ă©conomique. La chute du shah d’Iran et la guerre entre l’Irak et l’Iran provoquent un deuxiĂšme choc pĂ©trolier, le prix du pĂ©trole est alors multipliĂ© par 2,7 entre la mi-1978 et 1981, ce qui dĂ©clenchera aux États-Unis la crise monĂ©taire de 1980. Au QuĂ©bec, l’ajout de 30 000 chĂŽmeurs fait grimper le taux Ă  10,7 %. C’est dans ce contexte que l’équipe ministĂ©rielle se rĂ©unit une premiĂšre fois le 5 janvier avant de siĂ©ger de nouveau les 11, 17, 24 et le 31 janvier. Les ordres du jour sont chargĂ©s et portent sur des sujets nombreux, dont la tenue d’un sommet des coopĂ©ratives qui doit se tenir Ă  l’automne 1979, le dĂ©pĂŽt d’un livre vert sur le dĂ©veloppement scientifique, la crĂ©ation de l’Institut quĂ©bĂ©cois de recherche sur la culture, la politique quĂ©bĂ©coise d’un revenu minimal garanti, des nĂ©gociations avec les employĂ©s de l’État, l’agrandissement du ColisĂ©e de QuĂ©bec pour les Nordiques, le redressement financier des hĂŽpitaux et la mise en place d’un plan d’action en matiĂšre d’économie d’énergie.
Les sĂ©ances du conseil servent aussi Ă  discuter du prochain cycle lĂ©gislatif. Lors de la rencontre du 24 janvier, Robert Burns intervient sur la question en mentionnant que les projets de loi devraient ĂȘtre mieux prĂ©parĂ©s avant d’ĂȘtre dĂ©posĂ©s Ă  l’AssemblĂ©e nationale et leur nombre rĂ©duit pour Ă©viter des fins de session effrĂ©nĂ©es, comme ce fut le cas en dĂ©cembre dernier. En appui au leader parlementaire, Claude Charron indique qu’il y a eu 120 projets de loi en 1978, tout en soulignant qu’un effort spĂ©cial devait ĂȘtre fait pour rĂ©duire ce nombre. En ce sens, le conseil des ministres adopte une sĂ©rie de mesures qui visent Ă  resserrer le processus entourant les projets de loi et demande aux ministres de dĂ©terminer quels seront les projets de loi qu’ils jugent nĂ©cessaire de dĂ©poser en 1979 et de dĂ©poser leur liste au ComitĂ© des prioritĂ©s avant le 30 janvier. Le ComitĂ© des prioritĂ©s se voit donc mandatĂ© pour Ă©tablir une liste des projets retenus au plus tard le 14 fĂ©vrier. Lors de la sĂ©ance du 23 fĂ©vrier, les ministres vont finalement s’entendre sur une liste dont les projets sont classifiĂ©s par lettre. Trente-six projets se retrouvent sous la lettre A, 19 sous B et 14 sous D.
Les ministres s’enlisent parfois dans des discussions autour de sujets qui ne semblent pas ĂȘtre de premiĂšre importance, mais qui trouvent Ă©cho sur la place publique, comme ce fut le cas sur le choix d’arrĂȘt-stop ou d’arrĂȘt dans la signalisation routiĂšre. Le ministre des Transports ayant proposĂ© de changer le mot arrĂȘt-stop par arrĂȘt pour se conformer Ă  l’article 29 de la loi 101, il se fait publiquement rabrouer par le premier ministre qui prĂ©fĂšre le statu quo, donc l’arrĂȘt-stop. À la sĂ©ance du conseil du 31 janvier, on propose une formule originale d’utilisation d’un pictogramme, une main blanche sur un octogone rouge, qui remplacerait le mot, une solution rapidement rejetĂ©e par les ministres. QuestionnĂ© en Chambre, Lucien Lessard ne se laisse pas Ă©branler par cette histoire de sĂ©mantique, Ă©voquant tout au plus « une querelle byzantine sur le sexe des anges ».
FidĂšles Ă  la tradition instituĂ©e par RenĂ© LĂ©vesque, les ministres repartent en tournĂ©e Ă  travers le QuĂ©bec Ă  la fin de janvier. Cette fois, la visite de 73 des 110 comtĂ©s se fait sur une courte pĂ©riode de cinq jours. Mis Ă  part Jacques Parizeau, occupĂ© avec le dossier des nĂ©gociations avec les employĂ©s de l’État pour le renouvellement des conventions collectives, tous les ministres participent Ă  cet exercice, et mĂȘme RenĂ© LĂ©vesque qui visite le 2 fĂ©vrier le comtĂ© de Richmond. Seule la rĂ©gion de QuĂ©bec n’est pas visitĂ©e ni d’ailleurs le comtĂ© d’Argenteuil. Comme par le passĂ©, plusieurs comtĂ©s dĂ©tenus par les partis d’opposition, soit 30 des 73, sont visĂ©s par les ministres et les dĂ©putĂ©s pĂ©quistes. Puis, le 6 fĂ©vrier, l’AssemblĂ©e nationale reprend la troisiĂšme session de la 31e LĂ©gislature oĂč sont dĂ©posĂ©s et dĂ©battus les projets de loi demeurĂ©s au feuilleton, dont le projet de loi 116 sur la mise en marchĂ© des produits agricoles. Cette session ne dure que 14 jours pour se terminer le 20 fĂ©vrier, mettant ainsi fin Ă  une session qui aura durĂ© prĂšs d’un an. Mais le rĂ©pit est de courte durĂ©e pour les dĂ©putĂ©s puisque la nouvelle session dĂ©bute deux semaines plus tard.
Pour le maintien des relations Québec-Louisiane
RenĂ© LĂ©vesque, accompagnĂ© de Jean-Roch Boivin et d’Yves Michaud, entreprend une nouvelle tournĂ©e aux États-Unis, cette fois-ci en Louisiane. Il commence son voyage par la ville de Lafayette le 8 janvier oĂč il est accueilli par le maire de la ville, Kenneth Bowen, et plusieurs dignitaires. Il y prononce une brĂšve allocution qui rappelle les « Ă©preuves communes » qui ont marquĂ© l’histoire du QuĂ©bec et de la Louisiane et salue les efforts du Conseil pour le dĂ©veloppement du français (Codofil) et de son prĂ©sident James Domengeaux qui ont inlassablement travaillĂ© Ă  la renaissance de la langue française dans cet État amĂ©ricain76. Et le QuĂ©bec, poursuit le premier ministre, contribue depuis dĂ©jĂ  dix ans Ă  cet effort de renaissance du français tout en se disant prĂȘt Ă  accroĂźtre l’aide du QuĂ©bec77.
Le 10 janvier, c’est lors d’un dĂ©jeuner-causerie devant un groupe de 200 personnalitĂ©s du monde de la politique et des affaires de La Nouvelle-OrlĂ©ans qu’il prononce un discours dont le contenu s’apparente Ă  celui des allocutions qu’il avait donnĂ©es lors de ses prĂ©cĂ©dents voyages Ă  Los Angeles ou San Francisco. Il rappelle que, si le QuĂ©bec et les États-Unis sont des « voisins de palier », ils ont tout de mĂȘme leurs caractĂ©ristiques distinctives, notamment le systĂšme fĂ©dĂ©ral amĂ©ricain qui est loin de constituer une camisole de force comme celui du Canada. Il Ă©voque ensuite l’histoire des QuĂ©bĂ©cois, un peuple qui n’a pas l’intention de disparaĂźtre, s’attardant sur les points communs des deux peuples qui tous deux sont Ă©pris des valeurs de libertĂ©, de dĂ©mocratie et de droits individuels.
En entrevue avec le journaliste Pierre-Paul GagnĂ© de La Presse, RenĂ© LĂ©vesque prĂ©cise que ses voyages aux États-Unis visent Ă  expliquer la rĂ©alitĂ© quĂ©bĂ©coise aux politiciens, aux hommes d’affaires et aux journalistes, ce qui permet de dĂ©samorcer certaines calomnies : « Non pas pour les convaincre, mais pour leur faire prendre conscience de l’évolution du QuĂ©bec au cours des derniĂšres annĂ©es et corriger l’image distordue de la situation quĂ©bĂ©coise que d’aucuns ont eu intĂ©rĂȘt Ă  rĂ©pandre aux États-Unis depuis deux ans. » À la question du journaliste Ă  savoir s’il avait rĂ©ussi Ă  faire Ă©voluer les mentalitĂ©s amĂ©ricaines sur la question du QuĂ©bec, le premier ministre croit que ses voyages ont une efficacitĂ© certaine : « Globalement, on ne sait jamais si on a gagnĂ© notre pari. Par contre, au plan des individus, de certains individus, il n’y a aucun doute que de plus en plus de gens qui ont un certain poids comprennent ce qui se passe au QuĂ©bec. »
Le 11 janvier, aprĂšs une rencontre avec le gouverneur de l’État, Edwin Edwards, avec qui il a des discussions « floues » puisqu’aucune entente formelle n’est signĂ©e, RenĂ© LĂ©vesque dĂ©clare en confĂ©rence de presse ĂȘtre satisfait des progrĂšs accomplis dans plusieurs dossiers pendant ce court voyage de quatre jours. Une quinzaine de jours plus tard, RenĂ© LĂ©vesque fera de nouveau un saut aux États-Unis, cette fois Ă  Washington oĂč il prononce un discours devant le National Press Club dont le contenu est une fois de plus similaire Ă  celui de ses discours prĂ©cĂ©dents aux États-Unis. Son conseiller aux affaires internationales, Yves Michaud, annonce ensuite que ce sera le dernier discours du premier ministre du QuĂ©bec aux États-Unis avant le rĂ©fĂ©rendum.
Le rapport Pépin-Robarts bien accueilli à Québec
Le 25 janvier 1979, le rapport de la Commission sur l’unitĂ© canadienne (commission PĂ©pin-Robarts) est dĂ©posĂ© Ă  Ottawa. CrĂ©Ă© deux ans auparavant, l’organisme dont le mandat portait sur l’unitĂ© canadienne recommande au gouvernement du Canada de reconnaĂźtre au QuĂ©bec le droit Ă  l’autodĂ©termination et les commissaires avancent mĂȘme que le pays aurait le devoir de nĂ©gocier de nouvelles institutions politiques avec le QuĂ©bec78. De plus, ils prĂ©cisent que c’est Ă  la population du QuĂ©bec, et non au Canada tout entier, d’exercer ses propres choix politiques. Les commissaires proposent Ă©galement que chaque province soit autonome en matiĂšre linguistique, des modifications au systĂšme Ă©lectoral, l’élimination du SĂ©nat et la rĂ©forme de la Cour suprĂȘme qui serait formĂ©e de 11 juges dont cinq en droits civils, faisant ainsi de cette cour un vĂ©ritable « ange gardien » pour le QuĂ©bec. Enfin, ils recommandent de maintenir la politique de bilinguisme au niveau fĂ©dĂ©ral.
Pour RenĂ© LĂ©vesque, la commission qui recommande la crĂ©ation d’un statut particulier pour le QuĂ©bec est un Ă©lĂ©ment qui sera difficile Ă  faire accepter par le Canada anglais. De son cĂŽtĂ©, le ministre quĂ©bĂ©cois des Affaires intergouvernementales avance que ce rapport contient plusieurs dĂ©saveux importants Ă  l’égard de Pierre Elliott Trudeau. Il prĂ©cise que les passages sur le caractĂšre distinct du QuĂ©bec, la reconnaissance du droit du QuĂ©bec Ă  l’autodĂ©termination et la reconnaissance de la compĂ©tence exclusive des provinces en matiĂšre linguistique en sont la preuve. En entrevue avec l’auteur, Claude Morin se rappelle d’avoir trĂšs bien accueilli ce rapport, ce qui ne remettait toutefois pas en question l’option souverainiste : « Je me souviens avoir dĂ©clarĂ©, lorsqu’il a Ă©tĂ© publiĂ©, que le rapport PĂ©pin-Robarts contenait plusieurs propositions positives. C’était objectivement vrai et il Ă©tait honnĂȘte de le reconnaĂźtre. Ce que je fis avec d’autant plus de conviction que je savais, via mes sources personnelles d’information, que Pierre Elliott Trudeau et Marc Lalonde notamment Ă©taient au contraire trĂšs mĂ©contents, je dirais mĂ©prisants Ă  l’endroit de ses conclusions. Si ma mĂ©moire est bonne, Marc Lalonde a dĂ©clarĂ© quelque chose comme “le rapport est un document parmi bien d’autres”. De tout cela, il ne dĂ©coule pas qu’on soit mĂȘme allĂ© jusqu’à dire Ă  QuĂ©bec que, si Ottawa donnait suite Ă  ces recommandations, on songerait sĂ©rieusement Ă  remettre en question la politique souverainiste. »
À Ottawa, le chef de l’opposition, le conservateur Joe Clark, voit dans ce rapport la mise en valeur des rĂ©gionalismes, ce que son parti dĂ©fend depuis longtemps. Au dĂ©part, Pierre Elliott Trudeau considĂšre ce rapport comme une Ɠuvre importante, dĂ©clarant que son gouvernement en endossait les principaux fondamentaux. DĂšs le lendemain toutefois, le premier ministre du Canada se montre en dĂ©saccord avec les propositions touchant la question linguistique, Ă©voquant un rapport utile « pour l’inspiration et la philosophie » qui pourrait se retrouver rapidement sur une tablette. Il estime que les commissaires ont fait preuve de naĂŻvetĂ© s’ils croient que les provinces pourraient s’occuper de leurs minoritĂ©s avec gĂ©nĂ©rositĂ©. Pour lui, il n’est pas question de dĂ©fendre une seule des 75 recommandations lors de la prochaine confĂ©rence fĂ©dĂ©rale-provinciale qui doit se tenir les 5 et 6 fĂ©vrier suivant.
Une nouvelle conférence fédérale-provinciale constitutionnelle
Quelques jours seulement aprÚs la publication du rapport de la commission Pépin-Robarts, les premiers ministres des provinces et du fédéral se retrouvent à Ottawa pour une nouvelle conférence constitutionnelle qui débute le 5 février 1979.
Deux jours avant, soit le 3 fĂ©vrier, la ministre fĂ©dĂ©rale des Communications, Jeanne SauvĂ©, dĂ©clare en entrevue Ă  Radio-Canada que le gouvernement du Canada n’accepterait qu’une seule question lors du rĂ©fĂ©rendum quĂ©bĂ©cois : Êtes-vous favorable Ă  la sĂ©paration du QuĂ©bec du reste du Canada ? Cette dĂ©claration est en parfaite continuitĂ© avec les propos tenus Ă  plusieurs reprises par Pierre Elliott Trudeau qui, advenant une victoire pĂ©quiste lors d’un rĂ©fĂ©rendum, refuserait de nĂ©gocier avec le QuĂ©bec s’il jugeait la question injuste. Et si le rĂ©sultat de ce rĂ©fĂ©rendum ne le satisfaisait pas, le premier ministre du Canada se gardait le droit d’en tenir un pancanadien.
Au terme d’une premiĂšre journĂ©e qui se tient Ă  huis clos, pendant laquelle les premiers ministres ont discutĂ© des 14 modifications prioritaires Ă©tablies lors de la prĂ©cĂ©dente confĂ©rence du 1er novembre 1978, Pierre Elliott Trudeau refuse de faire le point avec les journalistes Ă  l’instant oĂč RenĂ© LĂ©vesque Ă©voque un progrĂšs microscopique. MalgrĂ© l’insistance du premier mi...

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