Noeud coulant
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Noeud coulant

Michaël Trahan

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  1. 178 pages
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Noeud coulant

Michaël Trahan

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À propos de ce livre

Un mur, le pied d'un mur, l'angle formĂ© par le sol et ce mur, un angle presque droit, une allumette et le noir, le bruit que fait l'allumette en craquant, un puits, le fond d'un puits, une corde, sa lumiĂšre noire, une toute petite corde, un monde Ă  usage unique, la peur, la peur dans le corps, la peur en nuage autour de soi et de l'allumette, la pluie qui tombe, un ongle gratte la paroi, un chien pisse, minuit sonne, le sol manque sous les pieds, la honte, le cƓur qui bat, la corde de plus en plus usĂ©e, une porte, le ciel quand mĂȘme, la lune, les morts sont de plus en plus morts, c'est noir, le nƓud coule, une allumette craque et le mur s'Ă©loigne Ă  mesure que j'approche.

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Informations

Éditeur
Le Quartanier
Année
2013
ISBN
9782896980765
Sous-sujet
Poesie

Bruits d’os

Mais qui rirait Ă  mort?
GEORGES BATAILLE
Le coupable
noir
c’est noir ce n’est pas
tout ce qui ne respire pas
c’est lĂ  oĂč ce qui brille
brise au-delĂ  de lui-mĂȘme
ce qui bruit : une allumette craque
dans le noir un joyau de lumiĂšre
seul instant oĂč le temps brĂ»le
un nƓud de chaleur juste de quoi
faire cƓur
une allumette craque
sur fond noir : un Ɠil luisant
qu’avale le goudron
le ciel, blanc comme un Ɠuf :
celui qui ne sait rien briser
ne saura pas se perdre
chute au fond d’un puits
quelques gouttes d’eau
crient au loup
un cercle oĂč la pluie
est larme à larme détournée
jusqu’à ce qu’il ne soit plus possible
d’aimer la solitude
ni d’appeler à l’aide
quand le rideau tombe
Ă  la fin une brume de lumiĂšre
luit le mur un couteau
un filet d’eau à la gorge
dont la lame aboie
la nuit un chien guette
la mort l’absence les rĂ©sidus
la détresse en morceaux la lune
à demi effacé un chien se noie
noir et le bruit du bois
du bois
du bois mouillé
et la poignée de métal
une lourde porte grince
mais on ne sait pas
si elle s’ouvre
ou se ferme
un chien aboie : la porte tremble sous les coups
l’eau ruisselle sur la brique replie la lumiùre
bang : retentit la voix du pire
une allumette craque et le monde se renverse
au loin quelqu’un crie
vient vers comme flÚche pointée
remue quelque chose
dans l’ombre de l’ombre
la nuit est sur le point d’éclater
c’est l’arc bandĂ© : l’indistinct le jeu la langue
de ce qui attend et un filet d’urine
longe la cuisse
la peur est là –
ce qui l’excùde aussi
la voix gagne l’os
des sanglots
une lueur
crue
voir le chien n’avoir
rien dans la tĂȘte rien
qu’une vieille peine de loin venue
sentir au fond coulant d’un puits
le seul rire possible
Ă  la limite rien
le temps s’étire Ă  la limite
il n’y a pas de vide le temps
s’arrĂȘte le noir s’étend lĂ  oĂč tombe
le rythme l’autre nom du cƓur
une main longe le mur : cƓur de suie,
bruits d’armes, bruits d’os
une ampoule se balance
un ciel une mesure
des bouts de corps se détachent
quelques secondes du noir
un appel d’air et replongent
derriĂšre un robinet coule
goutte aprĂšs goutte aprĂšs goutte
un gong pour que vienne la fin
et un rire Ă©clate dans le noir
le long du mur
les bras tracent un cercle
c’est encore noir quand l’allumette
s’éteint le temps se fissure et finit
par craquer : un chien aboie, quelqu’un
quelque chose sanglote
le visage est lĂ 
une vallée pleine de larmes
trois ou quatre notes de musique
la main pianote sur la tĂȘte
et le temps n’arrĂȘte pas de brĂ»ler
le feu est rouge comme la nuit
de longs tissus ondoient et les muscles
fument jusqu’au bout des doigts
l’étau l’enclume et la pierre Ă  couper
jusqu’à ce que le vif attaque
c’est pris dans la gorge
ciel ou sang
au fond de la bouche
remue au plus obscur : fracas
noir au bord du néant un souffle
et c’est prĂȘt Ă  exploser
le ciel s’assombrit la tĂȘte
va commencer
un ongle gratte la paroi (le doigt se brise)
la musique est un sanglot
un aboiement
de vieux fantĂŽmes brassent leurs chaĂźnes
déchirent en secret toutes les mains
tendues au bord du rĂȘve
la nuit se délie et trace
de minces lignes de lumiĂšre
dont à la fin s’imprùgne
l’Ɠil le plus nu
je suis seul quelque chose parle
dans la bouche un miroir fendu
une bĂ»che soudain prĂȘte Ă  brĂ»ler
les dents Ă©clatent
une Ă  une
les dents
Ă©clatent
et le visage
deux fois se renverse
blocs de muscles sur l’étal
est-ce un ou plusieurs
blocs de corps blocs de honte
je les Ă©grĂšne je fais mon horrible
travail je les dissous dans le vent
la poussiĂšre que personne ne voit
mais qui freine tout
ça roule ça grince
entre la peau et l’air
la honte
l’envers du sang
des cris
des larmes
des cadavres
tout cet e...

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